La pédagogie Montessori – aspects théoriques et pratiques [Bibli des VI]

Enfin, je prends un peu de temps pour vous présenter cet ouvrage offert au fond de la Bibli des VI par les Editions l’Instant Présent. [merci à la lectrice qui a réclamé le livre et m’a ainsi mis le pied à l’étrier !!… et merci aussi aux 2h de TGV qui m’ont permis de préparer cet article hier]

Quand je l’ai vue, je me suis tout de suite portée volontaire pour le lire et le présenter. En effet, la pédagogie Montessori m’intéresse et me questionne, sans avoir jamais pris le temps jusqu’ici de lire un ouvrage qui en parle en détails.

couv1_Montessori

La pédagogie Montessori – aspects théoriques et pratiques est un ouvrage rédigé par deux suédoises, enseignantes et formatrices à la pédagogie Montessori : Kristina Skjöld Wennerström et Mari Bröderman Smeds. La 4e de couverture nous dit :

Profondément convaincues que la pédagogie Montessori est une chance pour l’enfant et par suite, pour l’avenir de l’Humanité, elles ont voulu dans ce livre, en donner à saisir l’étendue et la profondeur tout en explicitant des éléments concrets de pratique.

Dans la préface, les enseignantes nous expliquent la démarche de leur livre, et notamment le fait que la possibilité de créer des coopératives parentales et des écoles libres en Suède, a accru le nombre de structures s’appuyant sur les travaux de Maria Montessori et donc la demande de livres sur le sujet. Dans ce livre, les auteurs ont donc voulu offrir à la fois une découverte en profondeur de la psychologie de Maria Montessori mais également sa mise en pratique dans les différents niveaux : pré-scolaire et maternelle puis école.

Je vais vous présenter le livre de façon très « scolaire » tout en mettant en exergue ce qui a pu particulièrement m’y interpeller.

Je dois avouer que ce que je connaissais de la vie de Maria Montessori et de ce qui avait motivé sa démarche, je l’avais essentiellement appris dans un téléfilm de M6 diffusé il y a quelques temps (et pris en cours de route, en plus !). De ce fait, j’ai été contente que le chapitre 1 de l’ouvrage fournisse un rappel de sa biographie et des caractéristiques de sa pédagogie.

Elle mit en évidence que l’enfant a une forte volonté d’explorer, d’expérimenter et d’en apprendre plus sur ce qui le concerne directement et sur le monde qui l’entoure. Cette force vitale, de se construire soi-même et d’acquérir son indépendance, Maria Montessori l’avait observée chez les enfants du monde entier, qu’ils vivent dans le luxe ou dans la pauvreté. Quels que soient le lieu et l’époque où ils vivent, tous les enfants passent par les mêmes stades de développement et ont les mêmes besoins.

Le chapitre 2 détaille ensuite les notions propres à la pédagogie Montessori (ou les acceptions de notions standards qui sont propres à cette pédagogie) que sont la force vitale, l’esprit absorbant, les périodes sensibles, les 4 stades de développement, l’autonomie, l’ordre, le mouvement, le langage. J’ai particulièrement aimé le chapitre sur le mouvement, qui va sûrement m’aider à prendre du recul lorsque je me trouverai agacer par le mouvement perpétuel de mon fils – du lever au coucher -, son besoin de s’amuser 50 fois par jour à faire semblant de tomber (à souhaiter des spectateurs dans cet exercice), etc… car :

[…] les enfants montrent une tendance à vouloir perfectionner leurs mouvements. Un petit enfant, qui, par exemple, vient juste d’apprendre à monter les escaliers, ne veut rien faire d’autre. […] C’est ainsi que l’enfant développe son schéma moteur. […] Les enfants sont actifs en permanence. Ils apprennent par le mouvement et le jeu. Pouvoir toucher et créer des choses avec les mains aide les enfants, mais aussi les adultes, à intégrer plus facilement des connaissances.

Confucius (551-479 av. JC.) disait déjà :

J’entends et j’oublie,

Je vois et je me souviens

Je fais et je comprends.

[extrait page 34]

Le chapitre 3 évoque l’enfant au contact de la pédagogie Montessori ou comment sont entendues des notions telles que la liberté, le respect, la discipline, quelles sont les spécificités de cette approche (cycle de travail, importance de l’environnement, place laissée à fantaisie et créativité, …).

Maria Montessori pensait que les adultes étaient, souvent inconsciemment, un obstacle plutôt qu’un soutien pour les enfants. Les adultes ne comprennent pas toujours pourquoi les enfants agissent comme ils le font, ils commettent facilement des erreurs de jugement. Du fait de notre incompréhension, nous manquons donc de respect. Le respect est fondé sur la faculté d’accepter les différences entre les individus et d’essayer de les comprendre afin de les voir comme des ressources positives. […] La curiosité des enfants est différente de celle des adultes. Grâce à cette curiosité, ils en apprennent toujours plus sur le monde qui les entoure. Nous, nous pensons souvent que nous savons tout sur notre environnement. Bien entendu, il nous arrive d’être curieux, mais nous ne sommes pas toujours capables de nous émerveiller du quotidien.

[sous-chapitre « Respect », pages 42 et 43]

J’ai aimé ce passage, ce qu’il dit (et ne dit pas) sur la difficulté de la communication et de la compréhension parents-enfants et pour moi, il comprend l’une des raisons qui me poussent à vouloir et savourer le fait d’avoir des enfants : ils sont tout simplement notre moyen (même si c’est moche à dire) vers l’émerveillement, vers une tentative de voir à nouveau le monde de façon plus claire, plus positive dans un premier temps et puis surtout plus perçante, sans œillères en quelque sorte.

Bref, je m’égare…

Le chapitre 4 contient exactement ce que je recherchais pour commencer à découvrir la pédagogie Montessori dans la vie de tous les jours avec mes enfants. Il s’intitule Les parents à la rencontre de la pédagogie Montessori et donne une myriade d’exemples de mises en place simples à faire chez soi. J’ai lu avec intérêt la partie 0-6 ans : comment aider son enfant à la maison, faciliter son développement social, l’aider à prendre part au monde… c’est concret, c’est souvent ce que l’on pourrait qualifier de simple « bon sens » dans le sens où il y a des choses que l’on fait déjà intuitivement ou sans être passés par un questionnement particulier. Puis les auteures expliquent aux parents, sous la forme de questions fréquemment posées et de réponses, les bénéfices d’une scolarité appuyée sur la pédagogie Montessori.

Dans le chapitre 5, Pré-scolaire et maternelle Montessori, les auteures détaillent l’environnement de travail des enfants de ces sections, le rapport entre l’enfant, l’enseignant et l’ « environnement préparé » ainsi que tout le matériel qui sera proposé et les compétences qu’il fait travailler, comment sont abordées les « matières scolaires » traditionnelles. J’ai adoré les exemples de matériel évoqués pour la géographie par exemple : la fabrication de formes en argile dans des petits plats où l’on verse de l’eau pour étudier les termes d’île, de lac, de baie, de détroit, etc. Je ne sais pas (plus) comment seront abordés ces thématiques à l’école publique (mon enfant le plus âgé s’apprête à entrer en maternelle) mais je crois me souvenir qu’il y a assez peu de manipulations de ce type : passée la maternelle, on est vite assis à engranger du savoir et moins dans l’action finalement, non ? (j’espère me tromper, je ne me souviens plus…)

Enfant le chapitre 6 sur L’école Montessori présente l’organisation de l’école à compter de 6 ans, à la fois en termes de développement de l’enfant par phases et en expliquant comment la pédagogie Montessori s’y adapte, avec quel matériel on travaille. Le but étant donc toujours d’expliquer aux parents comment seront pris en charge leurs enfants, de quoi sera fait leur quotidien en « classe ». Un sous-chapitre est même consacré à la relation maison-école, puis l’enseignant de chaque matière principale est à nouveau détaillé (y compris sport et pratique artistique). Un dernier sous-chapitre aborde la pédagogie pour les ados !

***

En conclusion, sans pouvoir prétendre le comparer à d’autres ouvrages sur le sujet, j’ai le sentiment que ce livre présente de nombreuses pistes et informations pour appréhender la pédagogie de Maria Montessori, sa mise en pratique dans les écoles dédiées, des pistes pour accompagner son enfant chez soi et pour se documenter en profondeur, soit par curiosité, soit parce que l’on envisage d’inscrire son enfant dans l’une de ces écoles.

Bonne lecture et n’hésitez pas à l’emprunter, ce livre est à la disposition de tous les adhérents !

Madame Sioux

5 réflexions sur “La pédagogie Montessori – aspects théoriques et pratiques [Bibli des VI]

  1. Merci beaucoup de ta contribution et aussi d’avoir accepté de nous présenter ce livre qui paraît fort intéressant!!
    Montessori serait donc une Gopnik avant l’heure ^^, il faudrait sérieusement que je me replonge dans ses écrits!!

  2. Très intéressée par cette pédagogie, merci pour l’aperçu sur ce livre !! tu nous diras si ça change quelque chose dans l’organisation de l’espace de vie chez toi et la façon dont tu laisses vivre tes enfants ?

  3. Merci pour cet article. Je me renseigne beaucoup sur la pédagogie Montessori et d’autres, j’aime me dire que oui il est possible de proposer un autre type d’éducation à nos enfants. L’école d’aujourd’hui tue la curiosité et apprend le « par coeur ». Honnêtement je n’ai que très peu de souvenirs de mes années collège et lycée alors que je me souviens parfaitement de ma primaire, dans cette école si spéciale qui a su attiser ma curiosité ! Jeme note les références du livre dans un coin ;)

  4. Pingback: Guider, orienter ou bâtir des murs ? | Les Vendredis Intellos

  5. On pratique Montessori à la maison (dès nourrisson, c’est juste extraordinaire !), j’en profite juste pour glisser un lien vers un blog inspirant, concret, poétique :
    http://bebeliv.blogspot.fr/
    Parce que quelques images valent souvent un long discours…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.