Je me prépare à la naissance en pleine conscience

La pleine conscience est une pratique que je trouve fondamentale et d’autant plus utile pour les futures mamans.

J’en ai déjà un peu parlé dans un de mes articles de blog. Ici, j’aimerais vous parler plus précisément d’un livre que je trouve parfait pour approcher cet outil. Il s’agit de « Je me prépare à la naissance en pleine conscience » de Caroline Lesire et Fouzia Ismaïli

Dès le début, le cadre est posé :

« L’objectif du livre est de « transmettre quelques clés pour vivre ces étapes le plus sereinement possible et (ré) apprendre à vous connecter à toutes les ressources qui sont déjà en vous, sans que vous en soyez forcément consciente. »

Déjà, moi, je suis conquise ! C’est tout à fait dans mon approche professionnelle. Un outil qui permet de se réapproprier ses compétences, son savoir-faire… indispensable en devenant parent ! L’approche, de ce fait, n’est pas du « sachant » apprenant à la personne qui « ne sait pas ». Le parent se réapproprie ses compétences, le parent est acteur de sa parentalité.

Mais c’est quoi la pleine conscience ?

« Le professeur Jon Kabat-Zinn a énormément contribué à faire connaître la méditation, aux États-Unis d’abord puis dans le monde entier, en créant, à partir de ses racines bouddhistes, un programme d’entrainement laïc et très structuré, appelé MBSR, destiné au départ aux personnes traitées pour des douleurs chroniques. Selon sa définition, souvent citée comme référence: « La méditation de pleine conscience consiste à diriger notre attention d’une manière particulière, volontairement, instant après instant et sans jugement de valeur ».

En partant de là et en essayant d’être un peu plus concret, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un état d’esprit qui nous propose d’être plus attentifs au moment présent, plus ouverts aux autres et plus bienveillants envers nous- mêmes et les autres. »

Un livre très pratique

Il est petit, se lit vite, les illustrations soutiennent le propos. Ce n’est pas (que) de la théorie. Bon, attention, j’adooooooore la théorie. Et en même temps, il est utile d’avoir des outils concrets, faciles à comprendre et maîtriser. Ce qu’offre ce livre.

Il est plein d’exercices simples et très concrets pour vous accompagner dans votre grossesse, la naissance et après.

Insomnies et scan corporel

Le scan corporel est un exercice pouvant aider les mamans (mais pas que) en cas d’insomnies. Essayez. Vous vous positionnez bien confortablement sur le dos, vous faites un scan corporel (prenez conscience de chaque partie de corps, l’une après l’autre : simplement observer)… si vous êtes fatiguée, ce ne sera pas évident de rester éveillé. Le livre présente une méthode de scan corporel facile à suivre chez soi.

La douleur de la naissance

C’est quoi la douleur de la naissance ? Notre société dépeint l’accouchement comme quelque chose de douloureux. Très vite, quand on parle de naissance, on se pose la question de cette fameuse douleur (d’ailleurs si vous voulez participer à changer cette mentalité, vous pouvez participer à mon projet ici).

Mais au final, c’est quoi cette douleur ?

« Par ailleurs, l’évolution du travail n’est ni linéaire, ni prévisible, ni calculable. En somme, la durée du travail n’a pas tant d’importance, c’est la manière dont il est vécu qui prime : 5 ou 6 heures où l’on se sent seule, négligée, bousculée, ignorée dans ses besoins peuvent être moins supportables que 24 heures (ou plus) d’un travail intense où on se sent entourée, aimée, respectée.

D’où l’importance du choix conscient du lieu de votre accouchement et des personnes qui vous assisteront et vous accompagneront lors de la naissance de votre bébé. »

Bon, bien entendu, moi j’y vois une invitation à faire appel à une doula ! ;) Mais c’est bien plus large que ça bien entendu.

Revenons à cette douleur. Dans le mode « automatique », c’est à dire celui où nous sommes la majorité du temps, nos pensées vont et viennent : sur le passé, le futur, ce qu’on a fait, pas fait, des jugements, sur nous, sur autrui… Si nous sommes dans ce « mode » lors de la naissance, nous serons dans la réaction à la douleur. Ce qui entraîne de la peur, de la souffrance. Or comme le dit si bien Maïtie Trelaune, dans son livre « J’accouche bientôt, et j’ai peur de la douleur », c’est quand nous allons dans la souffrance que nous demandons la péridurale.

Cette peur et cette souffrance vont nous amener à secréter de l’adrénaline (qui est l’hormone antagoniste de l’ocytocine), ce qui donc amène une perturbation, voire le ralentissement ou même l’arrêt du travail. Bref, pas le scénario de rêve pour une naissance !

« Si nous ne sommes pas dans cette spirale de la souffrance, le corps, en même temps que l’ocytocine, secrète de l’endorphine. Ces hormones sont, en quelque sorte, des « anti-douleurs » naturels. La nature est bien faite. Mais alors, s’il y a les endorphines et l’ocytocine, pourquoi l’accouchement a-t-il si mauvaise réputation ?

Une maman non entraînée, en proie aux sensations physiques intenses de l’accouchement, ne restera pas naturellement détendue et ouverte à tout ce qui lui arrive dans le moment présent. Comme à son habitude, sa tête va partir dans tous les sens, soit dans le passé, soit dans le futur. Combiné au stress et à la peur, cela va donner toutes sortes de pensées qui peuvent parfois s’avérer très « collantes ». »

Alors par rapport à cette notion, j’ai personnellement des réserves. Dans notre société où la douleur de la naissance est mise en avant, où la physiologie n’est, bien souvent, pas respectée… Où nous sommes drillées depuis l’enfance à « l’accouchement, ça fait souffrir »,… Je pense que cette affirmation est, bien souvent, vraie. Cependant, je ne pense pas que « naturellement » les femmes aient besoin d’un entraînement. Une femme peut, j’en suis convaincue, accoucher seule, par elle-même, sans entrer dans cette spirale et sans avoir eu besoin d’un entraînement spécifique. J’en suis convaincu simplement car nous sommes là et que s’il avait fallu de l’entraînement, je pense que notre espèce se serait éteinte… Mais aussi par mon expérience de femme, de doula et les échanges avec des professionnels tels Michel Odent et Liliana Lamers, et tant d’autres connus et moins connus… Leur conviction est que ce type d’entraînement et cet accompagnement est nécessaire dans le cadre de notre société médicalisée. Je vous en parlais ici.

SAMIRA

Un outil de ce livre que j’apprécie particulièrement : la technique « SAMIRA ». Il s’agit de se poser 6 questions à se poser durant la grossesse, l’accouchement (mais également pour tout acte médical). Voici les questions :

« Que se passerait-il Si on ne faisait rien ?

Quels sont les Avantages ?

Faut-il le faire Maintenant ?

Quelles sont vos Intentions ?

Quels sont les Risques ?

Y a-t-il des Alternatives ? »

Cette approche permet de prendre en main sa santé et de (re)devenir acteur de nos soins alors que nous sommes bien trop souvent placés dans un rôle passif de « patient ».

Pleine conscience et les débuts de parent

Alors, je vous le disais, cette approche accompagne magnifiquement la grossesse et la naissance. Et en même temps, c’est aussi un outil pour la parentalité. Notamment pour traverser les réajustements et turbulences des débuts avec un bébé.

« Lors des moments plus difficiles (pleurs, manque de sommeil, sentiment d’incompétences, etc.), rappelez-vous que, comme avec les vagues de l’accouchement, vous trouverez dans cette période agitée des temps de repos, de calme, de bonheur, de sérénité. Cela demande un peu d’entraînement pour les voir et les apprécier, mais ils sont bien là (et votre bébé bouddha est là pour vous le montrer aussi.)

Vous êtes en train de dissoudre un mode de vie (femme sans enfant, femme enceinte), ce qui implique une sorte de deuil. On estime qu’un trimestre au moins (on l’appelle le quatrième trimestre de la grossesse) est nécessaire pour remettre les pièces du nouveau puzzle de votre vie dans l’ordre, et pour que votre corps se referme. »

Je choisis/je dois

Pour accompagner ces ajustements, un exercice proposé est celui de « je choisis/je dois ».

« Dans les moments où vous n’avez plus envie de rien faire, et surtout pas d’être responsable de tout pour ce petit être dépendant de vous et vulnérable, testez cette technique qui porte souvent ses fruits.

Dans la première colonne, écrivez tout ce que vous « devez faire » (la lessive, vous lever pendant la nuit, donner le sein ou le biberon X fois par jour, etc.) et, en face de chaque ligne, réécrivez la phrase en remplaçant le « je dois » par « je choisis de… parce que… ».

« Plus qu’un changement de syntaxe, cet exercice appelle à un changement de regard en soulignant l’intention, la réelle motivation de vos comportements. »

Bref, à nouveau, reprendre non pas le contrôle dans le sens « control freak », mais le contrôle dans le sens choix, ouverture, lâcher-prise… redevenir actrice de sa vie avec bébé.

Le bébé, ce maître de la méditation

Vous l’aurez compris, ce livre est réellement un ouvrage qui a sa place dans la bibliothèque de toutes les futures mamans.

Pour conclure cet article, je vais vous partager cette citation qui pour moi est une merveilleuse incitation à se plonger, maintenant, dans l’instant présent.

« Totalement, dans le présent, plongé dans la pleine conscience, votre nouveau-né attend de ses parents qu’ils y sautent à pieds joints avec lui. S’il sent que votre esprit est ailleurs, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous ramener auprès de lui, en corps et en conscience. »

 

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