Qu’est-ce qu’on mange, ce soir? {mini-débrief}

Enceinte ou maman, on se retrouve avec une responsabilité énorme: l’alimentation du bébé à naitre (donc de la femme enceinte) puis de l’enfant. Responsabilité normalement partagée avec l’autre parent, mais (trop?) souvent aussi, avec un intervenant extérieur: la famille,  le médecin,  et plus généralement la société via la norme voire la loi (au sens large!), qui extrapolent parfois leur rôle de « guide » et peuvent se montrer catégoriques, au nom de la santé de l’enfant.

C’est d’ailleurs une caractéristique de la science de la nutrition, et de celle de l’éducation des enfants: chacun a tendance à se penser expert (et à considérer les parents comme de parfait ignares!) et tente d’imposer sa façon de voir avec beaucoup d’aplomb! Alors qu’en la matière, on devrait au contraire marcher sur des œufs, étant donné que chaque jour, les « véritables experts » semblent changer d’avis sur la meilleure façon de faire.

Sur l’éducation, on peut lire sur ce thème l’excellent livre de Geneviève Delaisi de Parseval et  Suzanne Lallemand: L’art d’accommoder les bébés, dont on a déjà parlé sur les Vendredis Intellos ICI, et ICI, et que la Poule Pondeuse présente avec brio LA !

Notons au passage que les intérêts ou le plaisir (soyons fous!)  de la femme enceinte, et plus tard ceux des parents (et des enfants pour ce qui concerne le plaisir), passent sur un plan complètement secondaire, au point que parfois on leur demande le sacrifice le plus total (par exemple: pas de M&M’s), pour un bénéfice seulement potentiel,  ou même peut-être imaginaire…

Les 4 contributions que je présente cette semaine ont pour point commun de souligner les limites des diktats en matière d’alimentation de la femme enceinte et de l’enfant. Et de les relativiser!

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À mon avis, il faut se questionner sur cette habitude de plus en plus tenace de suggérer aux femmes enceintes de consommer toutes sortes de suppléments. Pourtant, au cours de mes études universitaires, j’ai appris qu’un individu avec une alimentation saine et variée n’avait pas besoin de ce genre de produits. Par conséquent,  ne devrait-on pas plutôt guider les femmes vers une amélioration de leurs habitudes alimentaires?

Est-ce que prescrire ces compléments, ce ne serait pas prendre la femme enceinte pour une incompétente en matière d’alimentation, par hasard? On la supplémente d’office, en présumant que son alimentation ne couvre pas ses besoins… Maman éprouvette se base sur une étude qui montrerait le bénéfice de certains compléments pour lutter contre la dépression post-partum, et nous apporte son point de vue sur la question.

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 Quand j’ai annoncé ma grossesse, une amie m’a répondu « champagne! » et elle était sérieuse, elle avait la bouteille avec elle et pour en rajouter devant mon étonnement « j’ai bu pour mes deux grossesses et tu connais mes deux filles ». Certes mais moi, cela ne m’avait pas convaincue.

Voilà encore un sujet sur lequel, quels que soient nos choix, nous sommes toujours critiquées… Entre le sympathique: « 9 mois c’est quand même pas long! » et le non moins agaçant: « Rhaaa mais vraiment quelle psychorigide tu fais! » .

Au milieu de ce flou artistique et des informations contradictoires que l’on trouve sur l’alcool durant la grossesse, Working Mum a lu un article présentant les dangers de l’alcool pour le fœtus qui l’a pour le moins alarmée, et dont elle tenait à nous faire part.

Pour ceux qui paniqueraient, je ne résiste pas à (re) citer ici l’article de la Poule Pondeuse (oui oui encore, la Poule Pondeuse, c’est un peu mon gourou, voyez?)  au sujet d’un article de la prestigieuse revue Prescrire, dont la conclusion qui s’adresse aux médecins est qu’il faut « informer des risques (…) de manière nuancée, sans culpabiliser » (Facile! Hum.)

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  • De son côté, natachaagnes (pour qui c’est aussi la première contribution! On l’applaudit bien fort!)  nous parle d’un autre suppôt de Satan: Le sucre. Mais pour le défendre cette fois, puisqu’elle aborde l’effet du sucre sur le comportement « hyperactif » des enfants (je  mets le terme  entre guillemets car ici il semble qu’on parle d’un comportement de surexcitation et non de l’hyperactivité en tant que maladie?). En fait, cela ne serait pas scientifiquement prouvé:

Dans toutes les publications que j’ai pu lire, on y retrouve ce dénominateur commun. C’est l’environnement et non le sucre qui serait à l’origine de cette hyperactivité.

 Du coup, faut-il s’interroger sur la diabolisation systématique du sucre? Pour quelle part est-il vraiment dangereux (en tant qu’aliment industriel transformé et introduit brutalement dans notre alimentation), et quelle est la part de fantasme, peut-être due à une éducation judéo-chrétienne qui veut que tout ce qui nous apporte du plaisir serait mauvais pour nous (même les M&M’s par exemple)? Natachaa se pose la question et se demande si ça vaut vraiment le coup de bannir le sucre  de l’alimentation de nos enfants…

  • Car le sucre, c’est un plaisir, et puis ça pourrait bien être un outil de transmission à nos enfants:  C’est ce dont traite aggieagit qui revient sur les Vendredis Intellos cette semaine (pour notre plus grand plaisir!)  pour nous parler de la transmission par la cuisine:

Du haut de ses 1.5  an, ma biscotte a souvent contribué à l’élaboration de gâteaux. D’ailleurs si  elle me voit casser des œufs, elle me fait bien savoir qu’elle DOIT  (question de vie ou de mort)  le faire aussi.

Malgré la tendance marquée des enfants  à la tyrannie domestique (enfin, le mien en tout cas, et, il semblerait, ceux d’Aggie!), pour moi la cuisine en famille, cela évoque en effet de bien jolis moments avec mes parents…  Et si c’était une question de dosage tout simplement?

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De toutes ces belles contributions, je  retiendrai au moins une chose: IL Y A UN ESPOIR  pour que dans le futur, on prescrive aux femmes enceintes et aux enfants en bas âge de prendre chaque jour leur dose  quotidienne de M&M’s.

Si.

Bonne lecture!

5 réflexions sur “Qu’est-ce qu’on mange, ce soir? {mini-débrief}

  1. Merci beaucoup Drenka pour ce beau débrief!!! Va falloir sérieusement songer à proposer au prochain CA de l’asso une rémunération des marraines des VI en cacahuètes… enrobées de chocolat bien sûr! :-)

  2. Merci pour ton joli et passionnant débrief !
    Je ne m’attendais pas à ta conclusion mais elle me plonge dans un abîme de chocolat ! D’ailleurs, puisque le chocolat est déjà reconnu comme antidépresseur, il me semble qu’il n’y a plus qu’un pas pour qu’il soit prescrit comme tel.
    Je te soutiens à fond !

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