Le sang de cordon, un don de vie

Le 22 juin dernier, c’était la journée nationale en faveur du don d’organes, appelée simplement par l’Agence de biomédecine Journée nationale de réflexion sur le don d’organes, la greffe, et de reconnaissance aux donneurs. L’occasion pour moi, avec un peu de retard, de vous parler d’un sujet qui me tient à cœur, le don de sang de cordon… C’est quelque chose que j’aurais vraiment aimé faire lors de la naissance de mes deux poulettes, malheureusement la maternité que j’avais choisie ne le proposait pas. Bon comme d’hab, j’ai fait un peu long, alors pour les pressé-e-s, rendez-vous directement à la section « en pratique », en bas de page ;-)
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Un peu de biologie pour commencer
(oui, c’est mon dada ;-)
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Le cordon ombilical est un organe qui fait partie des annexes embryonnaires, comme le placenta, il est fabriqué par l’embryon et non par le corps de la femme.
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La première ébauche du cordon ombilical se met en place vers le 15ème jour du développement embryonnaire. Il devient opérationnel à partir du 21ème jour du développement. A terme, il mesure 60 cm de longueur, avec un diamètre de 2 cm environ. Le cordon ombilical assure le relais entre le placenta et le fœtus, en transportant le sang par l’intermédiaire de la grosse veine ombilicale impaire et des deux artères ombilicales.
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Dans le cordon se trouve un sang aux propriétés très particulières. Il est en effet très riche en cellules souches. Ces fameuses cellules souches dont on entend beaucoup parler, qui font naître un véritable espoir en médecine régénérative, mais qui donne aussi lieu aussi à de nombreux débats éthiques (surtout les cellules souches embryonnaires, mais là n’est pas mon propos…)
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Les cellules souches sont des cellules qui ne sont pas différenciées (elles n’ont pas encore de fonction précise comme par exemples des cellules musculaires, des cellules du foie, des cellules nerveuses…) et ont la capacité de se multiplier à l’infini. Il y a plusieurs types de cellules souches (CS) (définition issue de Wikipedia, des infos que l’on retrouve synthétisées dans un schéma aussi) :
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– Les CS embryonnaires : on les retrouve uniquement lors des premiers jours du développement de l’embryon, alors qu’il n’est qu’un amas de cellules. Il y a les CS totipotentes, capables de donner tous types cellulaires, et donc un organisme entier, et un peu plus tard les CS pluripotentes, capables de donner tous les types cellulaires sauf les annexes embryonnaires.
-Les CS adultes que l’on retrouve chez le fœtus mais aussi dans le corps d’un adulte, en petite quantité : on distingue les CS multipotentes, capables de donner plusieurs types cellulaires, et les CS unipotentes qui ne donnent qu’un seul type de cellules mais qui conservent les propriété d’autorenouvellement propres aux CS.
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Un intérêt thérapeutique
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Il se trouve que le sang de cordon est très riche en CS hématopoïétiques. Elles ont la capacité de donner naissance à toutes les cellules de sang : globules rouges, plaquettes et toute la diversité de globules blancs (les cellules du système immunitaire). Ce sont ces mêmes CS hématopoïétiques que l’on trouve au cœur de la moelle osseuse de certains de nos os, et qui nous permettent de renouveler tout au long de notre vie nos cellules sanguines.
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Il arrive que ces cellules tombent malades, et notamment que survienne un cancer comme les leucémies et les myélomes. D’autres maladies du sang (anémie de Fanconi, bêta thalassémie, drépanocytose…) peuvent perturber leur fonctionnement. L’une des techniques pour les traiter, c’est la greffe de moelle osseuse. C’est comme une greffe d’organes, à deux détails près :
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– le donneur est vivant, on ne lui prélève qu’un peu de CS hématopoïétiques, au niveau des os du bassin (ou bien dans la circulation sanguine générale, mais c’est un peu plus compliqué)
– l’organe greffé est plutôt un tissu, et même un liquide (ça se greffe via une simple injection intraveineuse !)
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Pour en savoir plus sur le don de moelle osseuse, c’est ici.
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Comme pour n’importe quelle greffe, on cherche à ce que le donneur et le receveur soient le plus compatibles possibles, c’est-à-dire qu’ils aient un groupe HLA très proche voire identique (les groupes HLA, c’est un peu comme les groupes sanguins, sauf qu’il y en a beaucoup plus de différents. Pour résumer grossièrement, c’est ce qui permet à notre système immunitaire de faire la différence entre le soi, nos cellules, et le non soi, par exemple des bactéries, des pathogènes…)
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Par rapport à la moelle osseuse, les CS de sang de cordon présentent de nombreux avantages :
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– elles sont relativement immatures. Du coup elles peuvent convenir à presque n’importe quel receveur (enfin c’est quand même beaucoup mieux quand les HLA du donneur et du receveur se ressemblent) Et même, on peut utiliser le sang de deux cordons différentes pour un seul receveur adulte !
– les risques de rejet sont minorés (dans le cas d’une greffe de CS hématopoïétiques, c’est un peu particulier puisque c’est le greffon qui rejette l’hôte, et non l’inverse comme dans n’importe quelle greffe. En effet, le greffon fabrique le système immunitaire, donc reconnaît l’hôte comme du non soi !)
– le sang de cordon est disponible très facilement, sans douleur, et en quantité théoriquement phénoménale !
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Un peu d’histoire maintenant (et de droit)
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En 1988, une femme, une scientifique française (double hip hip hip hourra !) Éliane Gluckman et son équipe de l’hôpital St Louis, à Paris, réalisaient une première mondiale : une greffe de CS hématopoïétiques issues de sang de cordon afin de restaurer la production de cellules sanguines chez un enfant atteint d’anémie de Fanconi. Depuis, plus de 20 000 de greffes semblables ont été réalisées à travers le monde, dont un tiers chez des adultes (le truc c’est qu’un cordon contient dis fois moins de CS qu’un don de moelle osseuse, donc ça limite…)
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En France, dans les années 90 se sont mises en place trois banques publiques de sang de cordon. Comme pour les banques de sang, elles stockent des dons anonymes et gratuits à des fins de greffes allogéniques (donneur et receveur sont deux personnes distinctes). Oui mais voilà, ça coûte cher en frais de fonctionnement, ça demande un savoir faire (prélèvement, stockage, greffe), et une réelle volonté politique. De sorte qu’une quinzaine d’années plus tard, ces banques ont dû stopper leur activité ! Et la France, pionnière dans ce domaine, s’est donc mise à importer du sang de cordon pour réaliser des greffes. Une aberration quand on sait qu’il nait 800 000 enfants par an dans notre pays…
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En parallèle, avec l’essor de la médecine régénérative (grossièrement, l’espoir de fabriquer à partir de cellules souches n’importe quelle cellule, voire organe, de notre corps pour remplacer celles qui viendraient à défaillir) se sont développées à l’étranger des banques privées de sang de cordon à des fins de greffes autogéniques (donneur et receveur sont une seule et même personne). Le principe : on stocke, moyennement finances (et croyez moi, les prix sont faramineux !) le sang de cordon de SON enfant, dans l’espoir qu’un jour, s’il tombe malade, la médecine puisse s’en servir pour le soigner. Aux Etats-Unis, en Angleterre, dans d’autres pays européens, ces banques privées sont nombreuses et le business est juteux. En France, elles ont aussi tenté de s’implanter, mais le Conseil Consultatif National d’Éthique, dans un avis rendu en 2002, s’est exprimé contre, avançant que :
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On voit qu’il n’y a pas d’indication actuelle de transfusion à un enfant, de cellules souches provenant du sang placentaire conservé à partir de son propre cordon ombilical. Les publicités pour la constitution de telles banques créent à dessein une ambigüité entre cette absence d’indication et l’utilisation potentielle future des propriétés des cellules souches.
Il ne faut donc pas qu’il y ait de confusion entre les deux concepts allogénique et autologue, d’autant plus que le caractère autologue implique d’emblée un caractère de proposition systématique, c’est-à-dire faisant du recueil de sang de cordon ombilical un acte para-obstétrical.
Notre avis ne portera pas tellement sur les indications en elles-mêmes toujours sujettes à révision en fonction de l’évolution des connaissances que sur les conditions et les implications d’un recueil dans cette finalité autologue.
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Par ailleurs, à l’époque, le sang de cordon était encore considéré par la Loi Française comme un déchet hospitalier, et donc susceptible de donner lieu à toutes les interprétations et à toutes les déviations. Ce n’est qu’à l’occasion de la révision de la Loi de Bioéthique, en 2011, que son statut a changé, désormais il est celui sur celui des tissus, cellules et produits du corps humain. Par ailleurs :
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La loi confirme aussi que la collecte du sang de cordon ne peut se faire que dans le cadre d’un don anonyme et gratuit. La conservation à des fins personnelles ou intrafamiliales est donc exclue, sauf si une nécessité thérapeutique a été reconnue au moment de la naissance et du prélèvement pour bénéficier à l’enfant ou à un membre de sa fratrie. Dans tous les cas, la conservation pour un usage futur hypothétique est interdite. Il en est de même pour le prélèvement et la conservation à des fins autologues à l’étranger, supprimant la légitimité des banques commerciales.
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Voilà une des particularités françaises que j’apprécie tout particulièrement ! L’aspect anonyme, gratuit, et consenti du don d’organes, de sang et de gamètes.
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Depuis quelques années, et grâce à une réelle volonté politique (ouf, j’ai envie de dire), les banques publiques de sang de cordon se sont à nouveau développées, et même à vitesse grand V ! En 2008, selon le Sénat, la France disposait d’environ 6 000 unités de sang placentaire cryogénisées, alors que certains experts estiment que 50 000 seraient idéalement nécessaire pour couvrir les besoins et ne pas devoir régulièrement importer des greffons (à un prix de 15 000 à 25 000 € l’unité).
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Au 30 novembre 2010, voilà où nous en étions :
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Depuis 2006 en France, il y a plus de patients transplantés avec du sang de cordon qu’avec de la moelle osseuse. En novembre 2010, la France compte environ 10 000 unités de sang de cordon disponibles. Pour répondre aux besoins de la population, il faudrait atteindre 50 000 unités. L’Agence de la biomédecine se fixe comme objectif d’atteindre 30 000 greffons de sang de cordon validés d’ici 2013.
En France, 87% des personnes en âge de procréer se déclarent prêtes à faire don du sang de cordon à des fins thérapeutiques et 91% à des fins scientifiques.
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Dans un avis rendu en février 2012, le CCNE a renouvelé son opposition au développement des banques privées en France, toujours pour les mêmes raisons, mais il a aussi appelé à un développement du don gratuit et anonyme et à la constitution de vastes banques publiques. Il plaide aussi pour une meilleure information des femmes enceintes, une diffusion du savoir-faire auprès des sages-femmes pour que le nombre de maternité proposant cette pratique s’accroisse, et un soutien actif à la recherche travaillant sur les CS du sang de cordon.
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Au 2 décembre 2011, la liste des 76 maternités habilitées à prélever le sang de cordon était celle-ci (on trouve beaucoup de maternités privées, ce qui assez rassurant je trouve puisqu’il s’agit plutôt d’une mission de service publique pour moi…)
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En pratique
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– La greffe de sang de cordon, à l’instar d’une greffe de moelle osseuse, permettent de soigner des malades atteints de leucémie, de myélome, de certaines graves maladies du sang. C’est une technique parfaitement maîtrisée et largement répandue.
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– En France, le don de sang de cordon est un acte anonyme, gratuit et consenti. Les banques privées qui spéculent sur l’utilisation autogénique de ces cellules sont interdites.
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– Le don en lui-même est un acte indolore et sans conséquence sur la santé de l’enfant et de la mère (en pratique, le cordon est coupé comme d’habitude, au même moment et de la même façon que pour n’importe quel accouchement, et il semble même que dans certains maternités, on laisse le papa le faire même en cas de don). S’il n’y a pas don, le cordon part à la poubelle, avec les autres pièces organiques considérées comme des déchets.
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– Environ 80 maternités en France, publiques et privées, sont habilitées à prélever le sang de cordon et proposent donc cela aux mères qui accouchent. Une dizaine de centres de stockage les conservent précieusement en vue de greffes allogéniques.
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– Le don peut être fait pour la médecine (soigner autrui) mais aussi pour la recherche.
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– En France, tout organe confondu, on compte environ 15 000 malades en attente d’une greffe, et moins de 5 000 greffes réalisées chaque année.
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Pour plus d’infos en la matière, une visite sur le site de l’Agence de Biomédecine et celui créé par la Fondation Générale de Santé.
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Voilà, j’espère sincèrement vous avoir convaincu-e-s de l’utilité d’un tel geste ! Je sais que toutes nous n’avons pas forcément le choix de la maternité dans laquelle nous accouchons. Mais si celle que vous avez choisie, ou qui est la plus proche de chez vous, vous propose de faire un don de sang de cordon, n’hésitez pas. C’est encore plus simple que donner sa moelle osseuse ou son sang !

Miliochka
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22 réflexions sur “Le sang de cordon, un don de vie

  1. Moi j’ai fait toutes les démarches avant l’accouchement pour le don, mais le jour même, j’ai été amenée a accoucher avec le médecin de garder et je pense qu’il n’a pas tenu compte, car on ne m’a plus jamais contacté pour des analyses.. Dommage.

    • Quel dommage !!
      Le problème c’est que même dans les maternités qui le proposent, tout le personnel médical n’est pas forcément formé, donc tout dépend de la SF/obstétricien qui s’occupe de l’accouchement… Sauf qu’on général, si on est face à une femme qui a fait la démarche, ou en tout cas qui a donné son accord, les maternités font quand même l’effort de trouver qqu’un apte à faire le prélèvement !
      Par ailleurs, je sais que le prélèvement ne se font pas le vendredi ni week end, ni en soirée, jour férié etc… simplement parce que à ce moment-là il n’y a personne dans les 5 banques de conservation pour réceptionner le prélèvement et surtout le conditionner (il doit être analysé puis congelé dans les 24h).
      Ceci explique peut-être cela…

  2. Bonjour, j’ai tout lu, et merci, c’est hyper intéressant! Juste que le lien vers la liste des maternités n’est pas direct (mais en faisant une recherche sur ledit site, on trouve facilement). J’ai d’ailleurs pu voir que ma maternité ne fait pas le don de sang de cordon, mais peut-être que d’ici à mon éventuel deuxième accouchement, ce sera possible!!
    Une petite question néanmoins : lors de l’accouchement, le gynéco a attendu que le cordon cesse de battre pour le couper (pratique qui ne se fait pas partout), est-ce que cela permet toujours le don de sang de cordon? Et quelles sont les contre-indications (ex : liquide amniotique et/ou cordon teinté voire méconial)?
    A bientôt!

  3. Merci Pépée ! Ah oui effectivement le lien ne fonctionne plus, c’est bizarre… Bon sinon on peut trouver ça ici et là :
    http://www.agence-biomedecine.fr/Le-reseau-francais-de-sang,156
    http://www.sangdecordon.org/comment-donner/maternites-ou-donner/
    Et puis il suffit de demander à sa maternité !

    Pour ta question, en fait je ne sais pas trop. D’ailleurs je ne suis pas sure de comprendre le sens de la question en fait ;-) Mais j’ai trouvé dans un doc professionnel (http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/docpro-sang-placentaire.pdf) cette info :
    « Un temps de clampage d’environ 1 minute semble approprié pour ensuite réaliser le recueil du sang placentaire selon les règles de bonnes pratiques. »

    Enfin, à savoir, deux prélèvements sur trois ne sont finalement pas utilisés, simplement parce que la quantité de sang et/ou de cellules souches recueillie est insuffisante. Il font donc 3 dons pour avoir une unité de sang utilisable pour une greffe.

    Dans le protocole de prélèvement développé par le CHU de Rennes,on peut trouver d’autres infos

    Cliquer pour accéder à PO3.2.13organiserleprelevementdesangplacentaire.pdf

    – contre indications au prélèvement : terme inférieur à 37 SA, rupture de la poche des eaux supérieure à 24 h, fièvre maternelle, liquide méconial, poids de naissance estimé < 2,6 kg.

    – dès la naissance du bébé, à faire par la sage femme : surélever le bébé au dessus de sa mère, clamper le cordon près de l’ombilic le plus rapidement possible.

    Bon ce qui m’embête c’est que ce doc ne parle que d’accouchement déclenché, et or le don peut être fait aussi en cas d’accouchement non déclenché, le seul problème c’est l’organisation !

    • Bonjour
      Ouahou, 10 jours de vacances et trop de retard dans les articles et commentaires!! Ma question concernait bien la possibilité de don de sang de cordon en cas de clampage tardif (sauf que je ne savais pas que ça s’appelait comme ça!!). Du coup je suis allée faire un tour partout et j’ai appris plein de trucs! Merci tout plein!

  4. D’apres l’OMS, le clampage précoce du cordon est une pratique qui necessite une justification, et le moyen physiologique de traiter le cordon et le clampage tardif, voir l’absence de clampage (bébés lotus). Il me semble qu’il y a eu des études de faites sur le clampage précoce du cordon et de la diminution des globules rouges reçus par l’enfant ce qui pouvait entre autres augmenter le risque d’anémie et de manque d’oxygène. Le clampage tardif du cordon est de plus en plus pratiqué dans le but d’eviter les carences en fer dans les premières années de vie. Pratique qui n’est donc pas compatible avec le don de sang de cordon.
    Personnellement, si j’avais eu connaissance de ces deux possibilités avant l’accouchement, clampage tardif ou don de cordon, j’aurais sans aucun doute opté pour la première, mais malheureusement pour tout le monde, le cordon à certainement fini à la poubelle…

    • Merci beaucoup Flora pour ces précisions. En fait, j’avoue, je ne connaissais pas du tout cette histoire de clampage précoce ou tardif du cordon, et je n’ai même aucune idée de ce qui a été réalisé lors de mes deux accouchements…

      Quoiqu’il en soit, effectivement, le clampage tardif semble contre indiqué dans le cas d’un don de sang de cordon. Et à l’inverse, qu’un clampage trop précoce puisse être préjudiciable à l’enfant. C’est assez bien expliqué ici :

      http://portail.naissance.asso.fr/docs/clamping-fr.htm

      Et il est surtout dit dans ce document, que les mères devraient être mieux informées des éventuels risques d’un clampage précoce pour leur enfant.

      Mais je ne peux m’empêcher de penser (conséquence de mon odilisme, comprennent celles qui pourront ;-) que de plus amples études sont nécessaires pour déterminer si oui ou non, le protocole actuel de recueillement du sang de cordon fait courir un risque à l’enfant…

        • Merci Drenka pour ce lien, analyse très intéressante de la Poule Pondeuse !
          Mais comme elle le dit elle même, l’immense majorité des enfants qui naissent en France ont un cordon clampé précocement, donc ne profitent pas du sang placentaire (car en réalité, il s’agit bien de ça, et cela fait donc partie de la circulation normale du bébé jusqu’au calmage !) et ils ne semblent pas que cela leur porte d’énormes préjudices… Du coup, de facto, ce sang part bel et bien à la poubelle ! Alors l’alternative semble : soit on réclame que le calmage soit retardé au maximum, soit on utilise ce sang placentaire pour sauver quelques vies.
          Mais quoiqu’il en soit, une fois de plus, la question de l’information des mères est au coeur du débat (on a beau tortiller du cul, on y revient toujours c’est fou !!)

          PS : dingue cette poule pondeuse, elle récolte des centaines de commentaires à chaque fois, de quoi faire rêver la neuroneuse débutante que je suis…

    • J’ai répondu ailleurs mais comme y’avait un lien vers ce billet.

      Pourquoi incompatibilité entre Clampage tardif et don de cordon. c’est ce qui est pratiqué en Allemagne dans la maternité où j’ai accouché. Et il me semble que c’était une pratique standard (présenté comme telle) pas une exception.

  5. Merci pour cet article. Malheureusement souvent la question ne se pose pas. Je n’en ai jamais entendu parlé en Angleterre?
    Et sinon j’ai googlisé-image les bébés lotus et j’a eu un peu peur!

  6. Il est vrai que cette pratique du bébé lotus peut paraître un peu extrême et peu ragoutante! Mais je trouve vraiment dommage qu’on ne soit pas plus au courant que ça de la fonction que le cordon puisse continuer à avoir après la naissance. Il en va de même pour le placenta qui selon les cultures va être mangé ou servir de base de fabrication de remèdes.

  7. Quand j’y pense c’est quand même incroyable ce que le corps d’une femme peut produire! On est drôlement balèzes!

    • Exact ! Enfin je dirais plutôt que c’est le corps humain qu’est balèze, parce que là en l’occurrence, c’est le bébé qui fabrique son cordon et son placenta…

  8. Merci beaucoup pour ta contribution!!! Je viens de lire ton billet et aussi celui de la Poule Pondeuse… effectivement, j’étais moi aussi restée sur l’idée qu’un clampage précoce était nécessaire (même si je n’avais aucune idée des quantités minimales exigées pour le don) et donc se faisait au détriment du bébé (sur mes 5 grossesses, nous avons attendu que le cordon arrête de battre 4 fois sur 5…).
    Mieux informer les parents est certes une nécessité absolue mais je vois mal comme on pourrait éthiquement parlant informer sur les intérêts du don de cordon sans informer sur les soupçons pesant sur le clampage précoce; et suite à ça demander aux parents de choisir entre l’un et l’autre étant entendu que la santé de son enfant pouvait être mise en cause (les dons de sang ou autres n’étant d’ailleurs pas autorisés pour les mineurs non??? à part peut être au sein de la famille??)…
    Il n’en reste pas moins que la situation de ceux qui attendent une greffe de cellules souches est extrêmement préoccupante, il me semblerait donc prioritaire que les efforts soient axés sur l’optimisation de la récupération de ces cellules dans la circulation générale ou encore comme le dit la Poule Pondeuse sur le sang menstruel !!

    Quant au sang de cordon, je sais que lors de mes accouchements à la maison, ma sf en avait prélevé un tout petit peu pour vérifier l’absence d’infection tardive à la toxoplasmose (histoire de m’éviter une nième prise de sang!), je ne comprends donc toujours pas pourquoi le test de Guthrie n’est pas réalisé sur cette base (et donc pourquoi on n’épargne pas aux bébés l’un des premiers examens douloureux dans leurs premiers jours de vie..) Si quelqu’un a la réponse, ça m’intéresse!!!

    • Merci Mme D, à la lecture de tous vos commentaires les filles, je crois qu’il devient incontournable de faire quelque chose sur cette question du bon timing du clampage. Oui, car il est bien question de timing et non de retarder ça au maximum (plus on clampe tard, plus il y a des risques d’ictère du nourrisson entre autre…) À étudier donc les risques relatifs et la possibilité d’un don de sang de cordon tout en respectant un délai de clampage optimal pour tout le monde ! Je vais tâcher de préparer ça pour les VI, et si possible même d’interview un spécialiste…

      • Fais moi signe si tu as un spécialiste capable de prendre en charge cette question sous la main, histoire qu’on publie plutôt en Guest… Je vais tenter aussi de trouver de mon côté, je te tiens au courant!!!

    • Quant à récupérer les cellules souches dans le sang périphérique, oui, bien sûr, sauf que c’est beaucoup plus contraignant, et donc moins facile de trouver des donneurs que pour du sang placentaire ! Même en optimisant les techniques, on restera dans quelque chose de proche de la moelle osseuse en terme de contraintes pour le donneur, et surtout de contrainte en terme de compatibilité donneur-receveur (HLA)…

      Par ailleurs, pour ce qui est des cellules souches dans le sang menstruel, elles sont très différentes de celles qu’on peut trouver dans le sang placentaire, voire par mobilisation dans le sang périphérique. Notamment ce ne sont pas des CS hématopoïétiques à proprement dit et surtout elles ont une capacité de prolifération absolument considérable (« normal » vu qu’elles fabriquent la muqueuse utérine dont le renouvellement est quasi perpétuel). Si elles ont un potentiel très intéressant, en tout cas pour la recherche, les spécialistes sont plutôt méfiants quant à leur utilisation telles quelles car cette prolifération accrue, si elle n’est pas contrôlée, fait craindre un risque de cancer. Pour pouvoir utiliser des CS de sang menstruel, il faudrait probablement auparavant les faire se différencier en laboratoire via des méthodes chimiques et/ou de modifications génétiques. Donc, beaucoup plus compliqué que du sang de cordon que l’on peut réimplanter chez un receveur quasiment tel quel, en tout cas quand il s’agit de soigner une leucémie ou un myélome.

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