Compétences professionnelles : élever des enfants

Dans un avenir prochain, il n’y aura peut être pas que les professionnels de la petite enfance qui mettront en valeur leurs compétences à propos de l’éducation des enfants sur leur CV. Je ne sais pas si les mentalités vont changer, mais je suis persuadée que devenir parent apportent à chacun une dimension supplémentaire dans leur perception du monde. Naturellement ces changements ont un impact sur notre quotidien y compris sur notre travail.

Alors qu’on parle beaucoup de l’effet négatif de l’arrivée d’un enfant pour les travailleurs (en mettant un accent sur l’impact des travailleuses), il faut aussi reconnaître que les changements qui s’opèrent peuvent être très positifs. Tout est une question de point de vue. Quand j’ai lu cet article 95 % des femmes cadres estiment qu’élever des enfants leur apporte des compétences spécifiques utiles dans l’exercice de leur profession, qui met en avant cet aspect, je me suis dit qu’il me fallait le partager.

L’aptitude à motiver et galvaniser, la capacité d’intégrer les acquis (nouvelles applications des expériences passées) et la confiance en soi sont quelques-unes des principales compétences transférables sur le lieu de travail

Là où je comprends moins, c’est sur l’impact positif de la technologie sur l’équilibre vie privée – vie professionnelle :

Près de 80 % des femmes actives estiment que la technologie les a grandement aidées à trouver un juste équilibre entre leur profession et leur famille en leur permettant d’être, où qu’elles se trouvent, en liaison constante avec leur lieu de travail.

Est-ce vraiment un équilibre de pouvoir garder à portée de main sa vie professionnelle à l’intérieure de sa vie privée ? Si c’est réciproque, on peut peut être parler d’équilibre, sinon la technologie est plutôt un prétexte pour maintenir un déséquilibre et justifier l’intrusion du travail dans la famille. En ayant ses mails dans la poche où qu’ils soient les parents restent joignables. On parle de cet esclavage dans cet article de l’express par exemple : Salariés, Etes-vous esclaves de votre smartphone ?

Parmi les « horreurs » de l’hyper-connectivité, le magazine cite les facilités données au « culte de la flexibilité », qui brouille les frontières entre temps de travail et de repos. « Il n’y a pas si longtemps, seuls les médecins étaient tout le temps d’astreinte. Maintenant, tout le monde l’est », constate l’hebdomadaire libéral

Surtout que laisser entrer le monde du travail au sein de la famille ne semble pas porter ses fruits.

Bien que la technologie aide les parents à concilier exigences professionnelles et familiales et malgré les avantages qu’offrent les compétences transférables sur le lieu de travail, environ 45 % des femmes cadres ou dirigeantes estiment que leurs perspectives d’évolution de carrière ont été « quelque peu » entravées par leur maternité. Huit autre pour cent pensent même que la maternité a freiné « dans une large mesure » leur avancement professionnel.

Pour ma part, je me suis déjà fait la réflexion de ce que la maternité m’avait apporté et qui est réutilisable dans le monde professionnel. Vous pouvez voir le fruit de ma réflexion dans ce billet qui a presque un an Travaille ! Est-ce que devenir mère rend inapte au travail… En résumé, voici les qualités que nos enfants entretiennent chez nous (avec plus ou moins de réussite, j’en conviens !) :

  • Remise en cause perpétuelle et capacité d’adaptation
  • Capacité de négociation
  • Sens de la responsabilité
  • Patience
  • Empathie
  • La gestion des conflits
Il serait temps que les mentalités changent à ce niveau là. Pour cela, il n’y a pas de miracles. Si on fixe son attention sur l’obstacle, on est sûr de se le prendre en pleine face. Il vaut mieux regarder la direction dans laquelle on veut aller, cela est beaucoup plus efficace pour ne pas se faire arrêter. C’est pourquoi beaucoup d’articles sur les fameuses disparités hommes-femmes au travail me font bondir. Je préférerais qu’on mette en avant les atouts de la maternité et de la paternité dans le monde professionnel plutôt que les aspects négatifs.
Et vous, avez vous remarqués que vous étiez meilleurs au travail depuis que vous avez des enfants ?
Madame Koala

10 réflexions sur “Compétences professionnelles : élever des enfants

  1. C’est tout à fait ça : élever ses enfants permet d’acquérir des compétences en management absolument incontournables.

    • Je crois qu’un stage intensif avec des enfants vaut mieux que bien des formations théoriques (je pense notamment à la gestion des conflits quand on a une fraterie, à mettre en parallèle avec la gestion des conflits quand on travaille en équipe…)

  2. Tout à fait d’accord aussi ! Pour tout ce qui est capacité de communication ça apporte bien des choses, mais pas pour tous les métiers, par contre, pour certains ça n’a pas trop d’importance (enfin ça ne se valorise pas en entretien pour certains métiers^^ – biensûr ça en a avec les collègues). D’ailleurs pour mon ancien métier, malgré un dossier plutôt médiocre, j’ai souvent des propositions d’embauche que je relie au fait que mes anciens collègues aiment ma façon de me positionner dans les relations humaines, mon empathie et de gérer les conflits. Pour certaines comme moi ça m’a apporté suffisamment de confiance pour changer de métier et en trouver un plus adapté à ma vision de la relation humaine.

    merci d’avoir mis ça à plat, comme ça, je n’avais jamais pensé à la capacité d’adaptation par exemple.

  3. Merci pour ton billet ! C’est très valorisant de voir les choses comme ça. En devenant parent, on fait face à plein de nouvelles situations. C’est défi sur défi ! Mais je ne sais pas si l’on doit le mettre en avant dans un CV par exemple, j’hésite un peu parce que ce serai aussi faire entrer la vie privée dans le travail. Si dans un sens ce n’est pas terrible, comme tu le démontres, dans l’autre, ça ne me semble pas judicieux non plus. Mais c’est à creuser !

    • Je dis ça, mais en réalité, il ne me viendrait jamais à l’idée de mettre sur mon CV que certaines de mes compétences me viennent de mes enfants ! Comme tu dis, je ne suis pas pour faire un mélange entre vie privée et vie professionnelles. Cependant, je pense qu’il faut déjà arrêter de voir le fait d’avoir des enfants comme un boulet dans notre travail.

      • Je suis tout à fait d’accord ! Je n’ai pas insisté sur ce point mais c’est ce que j’apprécie dans ton billet (valoriser la maternité et la paternité dans le travail), merci beaucoup pour ça !

  4. Merci de ton billet!!! J’ai très bien connu cette discrimination qui consiste à penser qu’une mère se vide de toute compétence dès lors qu’elle le devient… j’avoue que ceci n’est pas indépendant du projet des VI (et de sa devise..!). Vivement qu’arrive le temps où vie parentale et vie professionnelle pourront se concilier dans l’esprit de tous sans que personne n’y voit d’incompatibilité…

  5. D’un côté je suis tout à fait d’accord avec ton billet : je me sens plus que jamais capable de mener des tas de choses de fond, j’ai beaucoup développé mes capacités en terme de patience, négociation (solution gagnant-gagnant !), écoute… Pour autant je n’ai pas l’impression que ça me serve beaucoup dans mon travail et à vrai dire, depuis que je suis mère, le travail est d’autant plus passé au 2nd plan dans mes priorités (tout en sachant aussi que j’en ai besoin en termes d’équilibre).
    En fait, je crois que ces capacités qu’on acquiert en tant que parents, on ne peut vraiment les mettre à profit dans le monde professionnel que si notre métier s’y prête et surtout si on a trouvé LE métier dans lequel on a envie de s’investir (et donc dans lequel on a vraiment besoin de toutes ces capacités pour tout gérer de front).

  6. Pingback: Retour sur les “coûts cachés” de l’allaitement {Les vacances des VI} « Les Vendredis Intellos

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.