C’est quoi un zèbre ?

J’aimerais parler aujourd’hui d’une question qui me tient à cœur. J’aimerais grâce à cet article faire tomber les idées reçues et les clichés. J’aimerais changer le regard des gens sur des enfants différents que notre société néglige souvent et que l’on jalouse parfois, parce qu’on estime qu’ils sont « plus » et que plus c’est mieux.

Je sais, je suis utopiste… Mais j’aimerais, au moins essayer aujourd’hui, en vous parlant des enfants dits précoces, surdoués, à haut potentiel et que Jeanne Siaud-Facchin, dans son livre L’Enfant surdoué : L’aider à grandir, l’aider à réussir, appelle des Zèbres.

L'enfant surdoué

Pourquoi « Zèbre » ?

 

Dans ce livre, Jeanne Siaud-Facchin emploie le terme de Zèbre pour parler des enfants surdoués. Ce terme a été, depuis, repris par de nombreux parents d’enfants surdoués et par des surdoués eux-mêmes, afin d’éviter les terminologies habituelles, à savoir :

  • Enfant intellectuellement précoce (EIP) : terme officiel en France, qui laisse entendre que ces enfants sont simplement en avance sur leur âge mais que cela ne se verra plus à l’âge adulte. Ce qui est faux, un enfant surdoué sera un adulte surdoué, à vie (sauf accident).
  • Surdoué : terme qui véhicule avec lui pas mal de clichés de petit génie et dont l’étymologie même laisse entendre que ces enfants sont plus doué, qu’ils ont reçus plus que d’autres,
  • Haut potentiel (HP) : terme qui peut mettre une certaine pression à l’enfant… s’il a un potentiel, et a fortiori un haut potentiel, il se doit de l’utiliser.

Jeanne Siaud-Facchin a donc choisi le mot « zèbre » pour parler de ces enfants possédant un fonctionnement intellectuel différent.

Le zèbre n’est-il pas le seul animal sauvage que l’homme n’a pu domestiquer ? Son pelage rayé n’est-il pas destiné à jouer avec les ombres et la lumière pour mieux se dissimuler mais soudain apparaître dans toute sa splendeur en se détachant, par ses rayures, de tous les autres animaux de la savane ? Et n’a-t-on pas l’habitude de parler d’un drôle de zèbre pour désigner un individu original, peu banal ?

A quoi ça ressemble un Zèbre ?

 

Chaque enfant est différent, Zèbre ou pas, mais ces enfants ont un fonctionnement intellectuel et des traits de personnalité particuliers.

 

Un QI bien supérieur à la moyenne

Le Zèbre a un quotient intellectuel (QI) bien supérieur à la moyenne. On parle généralement de surdoués à partir d’un QI supérieur à 130.

Le QI n’est pas une mesure absolue, c’est une échelle : dans la population le QI moyen est égal à 100.
68% des personnes ont un QI situé entre -15 et + 15 par rapport à la moyenne (donc avec un QI entre 85 et 115) et on arrive à 95% si l’on prend un écart de -30 / +30 (donc entre 70 et 130). Seul environ 2,1% de la population a un QI > 130, soit près de 450 000 enfants en France.

Courbe QI

Pour les enfants, le QI est calculé par rapport aux enfants du même âge. Il évolue donc peu au cours d’une vie.

 Un score de QI autour de 130 aux tests d’intelligence validés et standardisés est habituellement retenu. Le QI n’est pas une « mesure » de l’intelligence, mais une évaluation des capacités intellectuelles d’un enfant par rapport à un enfant du même âge.

Mais le QI ne fait pas tout.

Le QI doit être considéré comme un indicateur qui va guider et orienter le diagnostic mais qui devra être complété par d’autres facteurs et signes cliniques.

Un fonctionnement intellectuel différent

Les Zèbres ont un mode de pensée différents, ils pensent autrement :

  • Ils ont un système de pensée en arborescence : la pensée foisonne tout le temps, chaque donnée se divisant en nouvelles idées qui s’associent rapidement et simultanément, quand le reste des gens fonctionne avec une pensée linéaire et plus structurée.
  • leur cerveau droit est prédominant, à l’inverse du reste de la population. Ils sont donc plus intuitifs, plus créatifs, plus émotifs,
  • leur mémoire est plus importante (autant à court terme qu’à long terme),
  • leur vitesse de transmission et de traitement des données est plus élevée,
  • ils ne perçoivent pas les implicites et prennent les mots au pied de la lettre (ce qui peut créer de gros malentendus et être pris pour de l’insolence ou de la provocation),
  • ils ont besoin de tout comprendre, de percevoir le sens et la précision de tout,
  • ils ont un raisonnement logico-mathématique très différent, ce qui leur permet souvent d’être très à l’aise en mathématiques mais sans savoir comment ils sont arrivés au bon résultat.

Être surdoué ne signifie pas être plus intelligent que les autres mais fonctionner avec un mode de pensée, une structure de raisonnement différente. L’intelligence de l’enfant surdoué est atypique. C’est cette particularité qui rend souvent difficile son adaptation scolaire mais aussi son adaptation sociale.

Des particularités sur le plan affectif

Les petits Zèbres présentent des caractéristiques affectives communes, à savoir :

  • L’hypersensibilité : leurs 5 sens sont plus développés et les informations sensorielles sont traitées plus rapidement. Leurs émotions en sont donc exacerbées (inquiétude, peur, anxiété, enthousiasme, colère…) ainsi que leur susceptibilité et leur sens de la justice.
  • L’empathie : leur capacité à ressentir l’état émotionnel de l’autre est plus développée. Ils savent ainsi mieux adapter leur comportement et communiquer avec autrui, mais cela peut générer aussi chez eux une bonne dose d’anxiété (anticipation anxieuse).
  • La lucidité : ils portent un regard très lucide sur le monde qui les entoure et, notamment sur ses fragilité, ce qui, là encore, génère de l’anxiété et empêche tout « lâcher prise ».

L’enfant surdoué perçoit et analyse avec une acuité exceptionnelle toutes les informations en provenance de l’environnement et dispose de la capacité étonnante de ressentir avec une grande finesse l’état émotionnel des autres. Véritable éponge, l’enfant surdoué est, depuis toujours, littéralement assailli par des émotions, des sensations, des informations multiples qu’il lui est le plus souvent difficile de vivre, d’intégrer et d’élaborer.

Jeanne Siaud-Facchin rappelle que ces caractéristiques sont aussi importantes dans le diagnostic des petits Zèbres que leur fonctionnement intellectuel et qu’elles pèsent autant dans la construction de leur personnalité.

Les enfants surdoués ont, bien souvent, du mal à se construire une image de soi et à avoir une bonne estime de soi.

Ils sont différents de la majorité, ils ne correspondent pas à ce que l’on attend habituellement d’un enfant et ils sont souvent victimes d’incompréhension de la part des gens qui les entourent.

Ils ont donc du mal à se situer entre ce qu’ils ressentent et ce que les autres leur renvoient. Ils peinent à se construire une identité manquant de modèles identitaires et étouffent parfois, de manière plus ou moins intentionnelle, leur singularité pour rentrer dans le moule.

Tout cela est d’autant plus vrai, et difficile, s’ils ne sont pas dépistés (d’où la nécessité de le faire le plus tôt possible).

Cette différence, que l’auteur met en parallèle avec la différence des enfants qui sont à l’autre extrémité de la courbe de QI (les déficients intellectuels), n’est pas sans poser souci au quotidien et à l’école…

Cécile de La Cour des petits

62 réflexions sur “C’est quoi un zèbre ?

    • Merci, oui je me demandais également d’où venait cette utilisation. C’est mignon en plus, plus qu’un sigle et plus que « précoce » qui trompe beaucoup (avant, je pensais que les enfants précoces étaient juste en avance et seraient rattrapés par les autres).

    • je suis un zèbre.
      Et je n’apprécie ce terme qu’a moitié car l’on me traitait de « cheval » quand j’étais gamine.
      huuuh…
      Dire qu’on a bien faillit me diagnostiquer au bon age, 6 ans mais que mon chère psychiatre a conseillé de ne pas me le faire pour que j’ai une vie plus tranquille… ça a probablement eu l’effet inverse.
      Car maintenant je souffre d’anxiété quasi chronique. Et je voue une haine latente, plus forte que ma volonté, aux autres, les « normaux » qui sont bien mieux appréciés, aussi c** peuvent-ils parfois êtres.
      Mais j’en ai tiré un point positif: ma mère. Elle est comme moi et s’ignorait. Elle ne souffre plus maintenant.

      • Il ne faut pas leur en vouloir poulette, ils ne savent pas…. et la haine est un sentiment coûteux et stérile.Pour toi. Et en plus, ça t’empêche de profiter de la Ferrari que tu as sous les cheveux.

  1. Pour parler du SED (Syndrome d’Ehlers Danlos), on utilise aussi le terme « Zèbre ». L’explication ? Quand on entend des bruits de sabots, on pense tout de suite à un cheval alors que parfois, c’est un zèbre. Quand un médecin est face à un cas de SED, il pense tout de suite à autre chose, alors que cela peut être un SED..

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  3. Pingback: Petit détour par les élèves HPI ou précoces ou les zèbres | Bercher-Plateau du Jorat en mode MITIC

  4. Merci beaucoup de ta contribution!! Malgré le fait que ce sujet est de plus en plus débattu, je trouvais que cela manquait un peu sur les VI! Tu es donc la bienvenue si tu veux le creuser et en parler plus en détail…! En particulier, je trouve qu’il est difficile de trouver des articles scientifiques sur le sujet (seuls sont facilement accessibles les livres de psychologues comme celui que tu cites, qui sont intéressants mais malheureusement peu sourcés…).

  5. A reblogué ceci sur Fantadyset a ajouté:

    C’est quoi un Zèbre, qui sont ces enfants intelligemment différents ? Un billet intéressant pour les découvrir à travers la lecture de L’Enfant Surdoué de Jeanne Siaud-Facchin.

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  8. Bonjour, c’est une personne que j’ai rencontrée qui m’a affirmé après 2 jours de travail en commun que j’étais une personne zèbre et m’a conseillé de regarder sur internet ce que c’était exactement..
    Après recherche, je pense sincèrement en être, car j’ai énormément de critères énoncés dans les descriptions…
    Par contre, je n’ai jamais entrepris de démarches pour le vérifier.
    Pourriez-vous m’orienter pour en faire?
    Vous remerciant par avance
    Cordialement

    • Bonjour Giordano,
      Pour confirmer si vous êtes ou non zébré il faut aller passer un test (le WAIS IV pour les adultes) auprès d’un psy spécialisé. Ici un article sur ce test : http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2014/10/25/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-wais-iv/
      Il y a quelques groupes d’échanges sur internet (forum, Facebook) où vous pourrez avoir plus d’informations également.

      C’est parfois tout un parcours mais il en vaut le coup pour mieux se connaître.

      • Bonjour,

        Je suis en recherche aussi d’un psy spécialisé « zèbre » ou HP pour passer le test et je suis tombée sur la page facebook d’une psy qui met à disposition sur son blog une liste de tous les psys spécialisés dans la douance (en France). Voilà le lien, ça peut peut-être être utile à d’autres : https://www.facebook.com/ClaireGrandPsychologue/

        Par contre, les groupes de zèbres sur facebook, j’en suis revenue, c’est souvent du n’importe quoi. Le terme « zèbre » dans ces groupes ne veut plus rien dire, il ne correspond plus à la définition de Jeanne Siaud-Facchin mais est déformé pour correspondre à des personnes en fragilité émotionnelle et en recherche d’une identité et donc, ces groupes sont souvent prétexte à vendre du coaching et autres pseudo-thérapies :(

        • bonjour,
          je suis en train de verifier et il est vrai que les groupes fb sont très décevant.
          bien et difffèrzent rester avec les gens qui vous correspondent ;o))

    • Je viens d’atterrir sur ton billet, car comme pour une personne ayant répondu plus haut, un de mes collègues m’a affirmé que j’étais un « zèbre » du fait de mon raisonnement en arborescence qui pose généralement soucis lors de travaux de groupe…! Je ne pense pourtant pas être surdouée, ou avoir un haut potentiel intellectuel, j’ai été souvent en difficultés scolaires, notamment à cause de gros blocages en mathématiques (donc pour le coup, je ne réponds pas du tout à « ils ont un raisonnement logico-mathématique très différent, ce qui leur permet souvent d’être très à l’aise en mathématiques mais sans savoir comment ils sont arrivés au bon résultat. »), mais j’ai toujours eu des problèmes de compréhension quand les autres m’expliquent leur méthode (ou m’imposent plutôt)… Un de mes profs m’avait sorti « Je n’arrive pas à savoir si vous manquez de bon sens, ou si on n’avons juste pas le même raisonnement »…

      • Ahah, je viens de découvrir le mot Zèbre aujourd’hui, quelqu’un m’ayant aussi conseillé de me renseigner. Et bien j’ai eu la même scolarité que vous et les même professeurs semble-t’il!

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  10. Très bonne article !! Sa aide à faire réfléchir et à analyser certaine information.
    Je fais partie de ses enfants la, « zèbre » et je préfère entièrement se surnom. Mais je sui absolument nulle à l’école, (étant complètement en décaler des autres, impossibilité à réfléchir pareil et à me fondre dans la masse.
    Et ma précocité m’est devenu un handicap, puisque sa m’a développer un stress tellement important, et la partie sur la sensibilité et le faite d’être éponge est totalement vrai,
    Que s’en es devenu maladif, impossible de vivre pour l’instant pour moi. Actuellement en échec total. Alors non se n’est pas forcément une qualité d’être précoce intellectuellement.

    • Merci Roxane.
      Oui en effet, être « zèbre » ne veut pas dire réussite scolaire et ce n’est pas non plus forcément un avantage. C’est important de pouvoir en parler avec d’autres personnes dans le même cas et d’essayer de régler les soucis avec un professionnel spécialisé. J’espère que tu peux trouver autour de toi ces ressources là, parce qu’être « zèbre » n’est pas toujours facile mais ça peut dans certaines circonstances être une chance aussi. Il faut être reconnu et aidé, se connaître et trouver sa place. Ca prend du temps et, malheureusement, beaucoup d’enfants (de grands enfants aussi) sont dans la même situation que toi.
      Tu es quelqu’un d’exceptionnel et de formidable, bon courage à toi dans cette démarche là.

  11. Pingback: Le mot du mois : zèbre

  12. Dommage qu’internet n’existait pas il y a 30 ans… Aujourd’hui à 38 ans, fruit d’une souffrance accumulée, je suis incertain, isolé dans la foule de connaissances, limite dépressif. Avec plus de 145 de QI, j’ai pourtant d’énormes difficultés à trouver ma place, à ne pas sentir sur moi le regard de l’autre, le jugement. Après avoir évalué mon quotient intellectuel, je me suis intéressé aux THQI et autres atypiques, et comme d’autres, je me découvre quasiment trait pour trait dans les descriptions de ces « zébres », avec les aspects positifs largement balancés par le revers de la médaille.
    Dommage donc, car cela aurait permis de choisir une voie différente, plus consciente des possibilités, plus adéquate et avec une estime de moi plus réelle qu’artificielle comme aujourd’hui.
    Merci à ceux qui étudient nos cas.

    • Dommage en effet Fab. Mais j’ai envie de te dire, 38 ans c’est encore très jeune et il n’est jamais trop tard pour changer de voir, trouver des gens avec qui échanger et travailler sur soi pour réussir à utiliser le bon côté des choses… Courage.

  13. Je suis un zèbre et de le savoir a changée ma vie. Il y a juste un point qui diffèrent j’arrive à me faire comprendre grâce à mon insistance envers les autres,ce qui me permet aussi d’avoirs beaucoup d’amis heureusement hôpital moi je ne suis pas seule. J’ai 14ans et j’ai l’impression que les autres ne réfléchissent jamais .

    • C’est bien de le savoir tôt et c’est chouette si tu arrives à te faire des amis. Heureusement tous les zèbres ne sont pas exclus. Par contre, c’est sûr qu’à 14 ans on peut trouver les ados de son âge un peu irréfléchis… mais ton chemin va bien croiser celui de quelqu’un qui réfléchit comme toi. Et puis, heureusement, on ne reste pas collégien toute sa vie. ;)

  14. Bonjour je suis un zèbre (une zèbre jsp si ça existe) j ai 13 ans et deux questions :
    – y a t il des domaines( ou des métiers ) ou il y a plus de zèbres que dans d autres domaines ( ou métiers ) ?
    – le qi peut il évoluer? : (imaginons un enfant de 2 ans a un qi de 130 quelques années plus tard le qi aura t il augmente baisse ou bien sera t il reste au meme niveau )?

    • Salut,
      -D’expérience personnelle, t’as plus de chance d’en trouver en faisant des études universitaires ou en école d’ingénieur. On continue à trouver des gens normaux, mais plus j’avance dans mes études plus j’ai l’impression d’être entouré de gens comme moi :)
      -Le QI est fortement corrélé à la quantité de connexions entre les neurones. Normalement, ça ne bouge pas beaucoup au cours de la vie. Et Il est mesuré en prenant comme référence les gens de la même tranche d’age, donc en enfant de 2 ans avec 130 de QI (difficile à mesurer à cet âge par contre) devrait conserver le même chiffre tout au long de sa vie. De toute façon, la mesure peut aussi dépendre du psychiatre faisant passer le test, et de pleins d’autres facteurs (fatigue du moment, plus ou moins bonne humeur, …).

  15. Bonjour !
    Il y a des métiers où il y a plus de zèbres oui (vers les sciences parfois, ou vers l’aide à la personne aussi) mais je connais surtout beaucoup de zèbres qui font plusieurs métiers (en même temps ou les uns après les autres) parce qu’au bout d’un moment ils s’ennuient. Le tout c’est de trouver ce qui te passionne maintenant, d’aller par là pour l’instant et de voir plus tard (à l’époque actuelle de toute façon on ne reste plus beaucoup dans un même métier toute sa vie et beaucoup de métiers de demain n’existent pas encore !).
    Le QI évolue peu normalement, sauf accident qui affecterait le cerveau… on peut peut-être gagner quelques points en s’entrainant, mais c’est plutôt factice finalement puisque ça ne change pas le fonctionnement du cerveau qui est ce qu’il est… Par contre les tests de QI sont dits plus fiables après 6 ans généralement.

  16. Pingback: Aujourd’hui, le zèbre…! Parlons de la douance. – Il était un zèbre …

  17. bonjour j’ai 16 ans et je suis un « zèbre » avec un QI de 148. J’ai toujours ressenti un profond mal être et une distance avec mon entourage, mon environnement. J’ai suivi jusqu’à présent une scolarité lambda ( je n’ai pas sauté de classe ou redoublé) et je suis en 1ere S. j’ai toujours fait ma scolarité en ne faisant que le strict minimum, je ne me suis donc jamais fait remarquer par mes professeurs sauf quand j’étais « insolent ».
    Ils sont ignorant de ce qu’est la précocité intellectuelle et malgré une intervention de notre part pour une adaptation de l’enseignement, ils prétendaient tout savoir sur ce dont j’avais besoin. Cela à participé à me créer un profond dégoût du système scolaire et de l’éducation nationale en générale. je tiens à confirmer la description du zèbre qui me correspond quasi-totalement.
    Etre un zèbre n’est pas une chance, une qualité, un atout ou encore un privilège, c’est un fardeau. Notre potentiel ne peut s’épanouir que grâce à notre environnement et pas à soi-même, et mon environnement n’est pas le plus favorable de tous… J’ai une vision du monde peut être pessimiste mais que je considère réaliste. Je me sens en effet extrêmement blasé et au bord du gouffre scolairement parlant. être zèbre est pour ma part une souffrance, car je dois en permanence camoufler mes sentiments pour être dans la « norme ». Je me sens seul et incompris.
    Je voulais témoigner pour vous et pour moi, en essayant de faire comprendre qu’être zèbre n’était pas tout rose.

    • Bonjour :)
      Tu as raison être zèbre n’est pas tout rose (cela dit être un ado, ou même un humain n’est pas tout rose). C’est pour que les gens aient une vision plus juste de ce que c’est que j’ai écrit cet article, l’image du petit génie qui réussit tout et qui a trop de chance d’avoir ce « don », non merci !
      Et tu as raison, peu de professionnels gravitant autour des enfants et ado sont formés à la « précocité »… certains n’y croient même pas.

      Bref, ce n’est pas simple tous les jours et il y a de quoi être pessimiste… parfois ;) Je voudrais juste rebondir sur une phrase que tu as dit « Notre potentiel ne peut s’épanouir que grâce à notre environnement et pas à soi-même » là-dessus je ne suis pas tout à fait d’accord. Enfin, si, pour un enfant c’est plutôt vrai en effet, parce qu’il ne peut rien faire sans les adultes qui l’entourent, il dépend totalement d’eux.
      Mais la bonne nouvelle, pour toi, c’est que tu as 16 ans et que tu vas, de plus en plus, être indépendant. Tu vas pouvoir choisir ta voie, tes fréquentations, tes hobbies, tes lectures et donc t’épanouir à ta façon. Il n’y a peut-être pas de personnes qui te « conviennent » autour de toi, mais le monde est vaste et avec internet, on peut échanger tellement facilement avec des gens qui ont les mêmes valeurs que nous (en restant prudent bien entendu).

      Je comprends ce que tu ressens (la solitude, l’impression d’être un extra-terrestre, de devoir cacher ton vrai toi pour rentrer dans le moule) et c’est très dur au quotidien. Mais, d’après mon expérience, le meilleur est devant toi. Un peu de patience… (ça aussi c’est pas facile, je sais)

  18. Bonjour, je m’appelle Florian et je me retrouve parfaitement dans cette article … sauf que j’ai 26 ans !
    Es-ce trop tard pour m’analyser ?

    Et si « non » que faire et vers qui aller ?

  19. Bonjour Florian :)
    Trop tard non, il n’est jamais trop tard. Beaucoup de parents d’enfants précoces se retrouvent dans leur enfant et ont une « révélation » à ce moment là. Donc généralement à 30 ans passés…
    La question est de savoir si tu penses que cela va t’être utile selon ta situation, où tu en es dans ta vie etc. Si tu penses que c’est le cas (j’ai tendance à penser que c’est toujours bien de mieux se connaître, ça aide à s’accepter et à « faire avec ») alors tu peux chercher un psychologue spécialisé dans ce genre de test (pour les adultes c’est le WAIS). Pour être sûr de tomber sur quelqu’un qui connaît bien le sujet, tu peux te rapprocher d’association de « Haut potentiels » ou échanger avec d’autres zèbres (Il y a des groupes Facebook sur le sujet) pour avoir des noms de gens qui exercent près de chez toi.
    Si tu veux plus d’infos n’hésite pas à me demander ;)

  20. Bonjour.

    Je suis Jade. J’ai seize ans, presque dix-sept et comme la plupart des personnes qui ont écris sous cet article, j’ai été diagnostiquée zèbre il y a moins d’un an.
    J’ai toujours été différente. Je l’ai toujours ressentis, de manière terriblement crue, au point que j’ai finis par croire que j’étais folle. J’ai vu un nombre retentissant de pédopsychiatres, psychologues et autres depuis mes trois ans et demi, mais comme je n’avais pas le moindre problème avec la compréhension ou les notes à l’école, personne ne m’a jamais rien diagnostiqué. Puis, il s’est avéré, après une dépression nerveuse de deux ans, de violents épisodes de scarifications, des tentatives de suicides à la pelle et des années de harcèlement scolaires (insultes, coups, harcèlement sexuel en quatrième), qu’enfin, à mon entré dans ma deuxième année de seconde (obligation de redoublé après échec scolaire, anémie et un important nombre de crises d’angoisse qui m’ont fais louper pas mal d’heures de cours), on m’a enfin diagnostiquée. Zèbre. Un unique nom pour qualifier mon mal être ? Il s’avère que non, en réalité.
    Car, s’il s’avère qu’avec mes 150 de Q.I, je suis bel et bien un zèbre, je suis également une TDAH (Trouble et Déficit Attentionnel avec Hypoactivité) et … Une dyspraxique !
    En effet, je fais parti d’une minorité de zèbres ayant un ou des troubles en plus. En fait, c’est bien plus drôle : il existe peu de zèbres, encore moins avec un TDA(H) ou une dys(praxie/calculi/lexie …) et je dois être dans le petit cercle très fermé de ceux qui ont les deux (ou autre).
    Résultât : J’ai des rendez-vous à tour de bras, des médecins à constamment aller voir et une thérapie à faire.
    Être zèbre est très dur. C’est probablement pire qu’une malédiction. On porte chacun notre passé comme un boulet, avec cette chance (car nous avons au moins la chance de vivre une vie haute en couleur … Ou pas) et ce fardeau qu’est d’être cet animal rayé. Avec notre cerveau qui ne s’arrête jamais, qui est constamment dans les extrêmes et ces foutus cinq sens, tout devient une épreuve.

    Et s’il y a bien une chose que je ne peux pas supporter, c’est ces gens jaloux de mon sort, qui me dénigre et qui se confortent dans leurs vies aussi fade que stupide en se faisant croire que « L’enfance et l’adolescence ne sont pas des troubles ! » « Arrêtez d’inventez toutes ces fausses maladies juste parce que votre gosse est mal élevé ! » ou encore le splendide « Les enfants surdoués sont juste un effet de mode ».

    Toi, derrière ton écran, qui lit mes mots, « écoute » (ou plutôt lit) moi bien : J’existe. Je suis une personne réelle. Je ne suis pas juste des mots sur un écrans, des mots dans un dossier ou encore un effet de mode. Je suis réelle, tout aussi réelle que ma souffrance, tout aussi réelle que toutes les choses banales et pourtant atroces que j’ai subis. Alors, la prochaine fois que tu jugeras quelqu’un, la prochaine fois que tu te fiera à un stéréotype, qui te laissera emporter par cette masse épuisante de préjugées, pense un peu à ce que je suis, à mon histoire : réfléchis cinq minutes, avant de lancer une nouvelle vacherie et demande toi : cette personne, derrière ses apparences et son masque, qu’elle est son histoire ?
    Elle est peut être comme toi ou comme moi, ou bien pire.

    Qui sait ?

    (P.S : parlant de minorité, la plus grosse blague de l’histoire, c’est qu’en plus, je suis bisexuelle. Histoire de pas faire les choses à moitié.)

    • Bonjour Jade,
      Ce que tu as vécu est dur et en même temps je te sens très forte. J’ai envie de te dire : à bas les étiquettes ! Tu es toi avec ton cerveau qui mouline à 200 à l’heure (crois-moi je compatis ;) ), tes dys, tes sentiments qui font les montagnes russes, tes sensation exacerbées, tes coups de coeur, tes coups de gueule, tes goûts et ton histoire. Tu es quelqu’un d’exceptionnelle et plein de belles choses t’attendent (des trucs pourris aussi probablement on va pas se mentir personne n’a une vie rose bonbon tout du long, mais surtout des trucs bien parce que ta vie à toi ne sera ni fade, ni stupide. ;)

      Merci pour ton témoignage, utile et touchant.

    • Juste une petite remarque concernant ton appartenance à plusieurs intersections de minorités. Je me demande à quel point c’est moins courant que ce que l’on croit… Je m’explique une « intelligence » plus grande (et j’utilise des guillemets car c’est un mot compliqué, et je préfère dans ce cas : « curiosité » pour le monde) n’entraine-t-elle pas de forts décalage entre corps et pensées (d’ou les dys***) et une plus grande ouverture d’esprit sur certains sujets?
      Ce serait intéressant de voir les pourcentages pour la population générale et les zèbres de dys*** et de bisexuels!
      J’ai découvert mon statut de zèbre il y a peu (à 30 ans…), et quelque chose qui m’as longtemps empêchée de m’en rendre compte c’est que je m’étais entourée d’amis qui me ressemblait et donc je pensais être « normale » dans un certain cadre de normalité. Bonjour le biais de représentativité pour se comparer! Et dans mes connaissances, le taux de sexualité « différente » est assez élevé. Est-ce lié aux rayures de mes amis ou me suis-je doublement entourée de personnes semblables? Et re-bonjour le biais de représentativité !

      PS: De toute façon faire les choses à moitié, c’est tellement pas zèbre ! ;)

    • bonjour chère demoiselle ,je suis une mamie d’un petit garçon de 3 ans et demi  » vadim « .En vous lisant je me posais la question à son sujet ,ses parents ne veulent pas le faire diagnostiquer par crainte des résultats ! Il y a beaucoup de similitudes ( intêrret pour tout ,grande curiosité ,émotivité , anxiété )et j’en passe ,en effet on a l’impression que son cerveau est toujours en ébullition je ne voudrais pas qu’on mette des années à le diagnostiquer « zèbre » !Je voulais vous demander comment on peut l’aider au quotidien! Je suis moi même malade et on a mis des années avant de mettre un nom sur ma maladie  » bipolaire »! J e vis cela avec philosophie mais c’est dur ,là je refais un épisode de » phase maniaque « !Je vais me faire hospitaliser pour une énième fois !J e vous souhaite du courage et vous dit à très bientôt

      • Bonjour madame,
        Le meilleur conseil, c’est de répondre le mieux possible à toutes les question qu’il peut poser au sujet du monde qui l’entoure, et ne pas le force à être une personne « normale ». Si il vaut apprendre à lire ou à compter à 5 ans, l’accompagner et ne surtout pas essayer de l’en dissuader.
        Ça peut paraitre étonnant, mais c’est pourtant ce qu’on fait mes institutrices à la maternelle et en cp. Sans oublier le traditionnel « Parce-que c’est comme ça » auquel se heurtait chacune de mes questions (j’étais du genre à demander « pourquoi le ciel est bleu durant la journée », et d’autres choses du style).
        Bon courage à vous et à votre petit-fils

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  24. Moi je n’ai pas passez de test a l’âge adulte mes auparavant oui et je vie l’enfer car j’ai l’impression de déranger tout le monde autours de moi personne ne le comprend on me dit oui tu et tres tres tres intelligente et tu et emphate hypersensible hyperactive etc…et ces pas facile on ve me doper et j’accepte pas on ne peut pas m’effacer

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  26. Mon fils de 17 ans est zèbre, je le comprends que maintenant car vivant l enfer avec le père qui est extrêmement violent pendant 20 ans, pervers narcissique, j ai du sauver ma peau pour ne pas mourir, séparer depuis 2 ans mais je crois en la vie et j aime mes enfants 😰🌅

  27. Bonjour à tous,
    Ce mot pour vous aider étant très empathique (comme ils disent) et sûrement m’aider.
    J’ai bientôt la cinquantaine et je suis très ému de vos témoignages. Je pensais être le « vilain petit canard de cette même histoire » tout en pensant ne pas comprendre la vie:
    jusqu’à présent je me cachais comme un pestiféré qui aime apprendre ou comprendre TOUT. Je me suis toujours dit que je vivais dans un monde entouré du « syndrome d’Asperger » avec les lois de statistiques dont la courbe de Gauss est une référence dans ce monde. Montrant aux autres ce qu’il voulait comprendre ou voir de moi tout en leur disant: « nous sommes tous différents et moi j’aime cultiver ce que les autres n’aiment pas ». C’est comme cela que je domptais ces incompréhensions personnelles.

    Il y a un an, une amie du même âge m’explique ce mal-être, diagnostiquée depuis peu « Zèbre ». Je comprends n’être pas seul mais je n’accepte pas cette facilité de savoir ou de nommer ou de me classer ( « moi l’inclassable »). Je ne l’écoute pas…

    Dernièrement, mes différences et ces facultés de comprendre autrement m’est nommées et présentées par une personne de mon entourage-travail et en même temps par une personne, nouvellement connue, dans une de mes activités ( la danse). Je fais taire la première pour ne pas éparpiller ce fait à mon travail, car pour moi, cela s’apparente à de l’anormalité humaines.

    D’autre part ma partenaire de danse devient de plus en plus proche et j’ai très peur de la perdre par conséquent, il y a deux jours, je me suis mis à remplir des QI, et je n’accepte toujours pas ce résultat, cette évidence d’être « Zèbre ». Je fais cette effort de m’exprimer et de me mettre à nu à vous, car, pour une fois, il est possible de me comprendre et de me faire écouter.

    J’ai toujours été un caméléon non visible, j’ai un métier scientifique que j’aime, j’ai été marié, eut un enfant, il a 20ans; j’ai divorcé depuis longtemps puis j’ai vécu aussi des histoires avec des hommes, hétérosexuel et homosexuel mais toujours avec une fidélité exemplaire.
    Aujourd’hui je commence de vivre une histoire d’amour avec ma partenaire de danse. Je suis aussi « dys….de tout ou de partout », j’aime cette expression que j’ai rencontré dans un des témoignages. Mais la vie est belle, par contre je reste entier avec celle que j’aime. Je l’ai mis au courant, même si elle le savait.
    Tout m’interroge, tout m’intéresse et c’est une richesse, je suis polyglotte aussi et je cultive ma différence : c’est aussi bien d’exister en tant que « je ou le moi » (le philosophe Freud)

    Tout cela pour vous dire, profiter de la vie, profiter de cette compétence, éclater vous dans ce qui vous botte, aller de l’avant, on a besoin de nous aussi sur cette si jolie planète. L’amour de la vie, de ce qui nous entoure doivent être la priorité et le reste de la richesse.😘

  28. Bonjour, y a-t-il une grande différence entre les zébres et les asperger ?
    Peut-on être les deux ?
    A plus de 40 ans, cela m’apporterait-il quelque chose de me faire poser un diagnostique ?
    Merci.

    • Oui c’est possible d’être les deux, il y a aussi certains points communs entre les deux et une forme de limite floue parfois. Je vous conseille de lire le blog Les tribulations d’une Aspergirl pour en savoir plus (elle est zèbre et Aspie et a écrit des livres sur ce sujet)

  29. Je me retrouve beaucoup dans ce portrait mais pas sur tout.
    Enfin il y a juste deux points où je suis totalement l’inverse.
    1. Les maths. Je n’y comprends rien du tout et je suis très mauvais. J’avais des résultats catastrophique. Moins de 5/20 de moyenne.
    2. La mémoire. J’ai une mémoire très sélective. Il faut vraiment que ce soit important pour moi sinon je ne retiens rien. Enfin cela dépend. Lol genre on va me donner un code a l hôtel je le retiendrai par coeur en le lisant 2 fois. Les numéros de téléphone aussi.. les date de naissance.. même d amis d enfance que je ne vois plus depuis 20 ans je pense tjs à eux le jour de leur anniv. Des durées de chansons… bref des choses comme ça oui je retiens bien.
    Voilà.
    C’est vraiment bien de pouvoir mieux comprendre notre fonctionnement.
    Merci <3

  30. Malheureusement depuis 1940 le zèbre symbolise déjà les maladies rares. Faisant suite à la citation d’un médecin qui a dit
    Quand on entend un bruit de sabot on s’attend à voir un cheval pas un zèbre.
    Il faisait référence à la difficulté de diagnostiquer ces maladies.
    Dommage de détourner ce symbole…

  31. Bonjour,

    Je ne sais pas si je suis un zèbre mais les caractéristiques énumérées me parlent.
    La musique classique m’émeut au point de fondre en larmes. Elle provoque une perception très émotionnelle. La peinture, les grands peintres, l’art en général m’attire énormément.
    Les langues ou j’ai une insatiabilité de tout analyser, syntaxe etc …
    Le besoin de m’investir dans des causes humanitaires.
    La métaphysique…
    Après le savoir ou pas ? Et en faire quoi ?
    Comme le QI ?
    La pensée individuelle c’est tout.
    Enfin c’est du moins mon ressenti.

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