Cette semaine pour ma participation à la gymnastique neuronale des vendredis Intellos, je vais à la demande de Mme Déjantée elle-même revenir sur la lecture du livre « Tuer le père » d’Amélie Nothomb. Sans vous raconter la totalité de l’histoire, mais pour vous situer le thème de la paternité dans cette lecture, je vais vous faire un petit résumé rapide de la situation : Le héros de l’histoire, Joe, 15 ans à peine, est rejetée par sa mère qui se sent incapable de le prendre en charge convenablement conte 1000 $ mensuel. Une fois sorti du domicile maternel, il rencontre un homme qui lui conseille de se rapprocher d’un des plus grand magicien reconnu afin d’en faire son maître et d’apprendre les ficelles de la Magie, un domaine qui le passionne. Pendant la quasi-totalité du roman, le magicien prend le jeune sous son aile et lui apprend toutes les ficelles et rudiments des magiciens. Il accueille Joe sans réserve dans sa maison et s’occupe de lui tel un père pour son fils… Cependant, à la fin, on apprend que Joe a abusé de cette confiance et à profité de la situation pour faire valoir les intérêts de l’homme qui lui a recommandé le magicien. Effectivement, cet homme lui a donné des consignes à suivre (qu’on ne découvre qu’à la fin) et lui a accordé sa confiance. Le jeune Joe a donc considéré cet homme qu’il n’a rencontré qu’un fois comme faisant figure de père ce que le dévoué magicien ne comprend pas… Une histoire un peu compliquée, je vous l’accorde mais qui démontre à quel point la sécurité, le  foyer, la chaleur et l’amour inconditionnel ne font pas tout dans la tête d’un enfant. En effet, ici, le héros, bien que choyé par son  mentor qui lui a donné tout ce qu’on pourrait espérer en terme de stabilité et d’équilibre pour un jeune, a préféré donner son amour de fils à un homme croisé une fois au détour d’un bar juste parce que celui-ci à cru en lui.

« Cet homme m’a choisi. Je suis l’élu d’une arnaque monumentale. S’il m’estime à ce point, c’est qu’il me considère comme son fils. Si je pouvais désigner mon père, ce serait lui : mystérieux, imposant, l’air de savoir précisément où il va. […] Il me sert la main et il part. […] Le lendemain, je te rencontre et te prie d’être mon maître. tu corriges et cela devient professeur. Aussitôt, je sais que, comparé à cet homme, tu ne fais pas le poids. »

Quelle douleur a dû ressentir cet homme qui durant 5 ans a agit et aimé cet enfant comme un fils, lui donnant amour, affection, partageant son talent… Tout ça pour servir un étranger…Et malgré la déception et l’incompréhension, cet homme va continuer de se battre pour cet enfant qui le rejette et ne l’a jamais considéré, car l’amour d’un père est inconditionnel…

 » – Dans cette histoire où je me croyais ton père, je n’étais qu’un pion. Tu t’es abominablement conduit envers moi et tu n’en éprouves aucun remords.

–  Et alors ? […]

– Pour le coup, c’est toi qui n’as rien compris. […] Même si, pour toi, je ne suis rien, moi je te considère toujours comme mon fils. […] Dorénavant mon petit, je ne te lâche plus. Partout où tu sera, j’irai. tu m’apercevras toujours dans ton paysage. ton père belge t’a eu par serment, je t’aurai par la même méthode. »

A la lecture de ce roman, je me dis que l’amour paternel est sans limite et généreux, il est beau ! J’en suis témoin chaque jour qui passe quand je vois mon Ours regarder avec un amour infini mon Petinours. Cet enfant issu de notre amour est sa fierté, sa raison de vivre, de se lever le matin… L’idée que l’amour d’un père est inébranlable me rassure, je me dis que quelques soient les bêtises qui seront celles de notre Mini-nous, mon mari sera toujours présent et aimant pour son enfant. Il ne rejettera pas son fils sous prétexte de difficultés d’éducation ou autres phénomènes difficiles liés à l’adolescence (âge ingrat…).

Pour achever cet article mettant en avant l’ambiguïté des rapports entre un père et son enfant, je  vous mets « LA » citation du roman qui m’a le plus émue et qui est déjà transcrite  sur mon blog :

 » – Et toi, tu le considères comme ton fils ?

– Il y a de ça. J’ai beaucoup d’admiration et d’affection pour lui. Quand je pars, il me manque. Quand je reviens, il m’énerve et il m’exaspère.

– Tu as peur de lui.

– Non. J’ai peur pour lui.

– Alors, il est ton fils. « 

 

J’attends avec impatience vos impressions sur ce rapport de force entre un père et son enfant ainsi que vos témoignages. Et pour celles et ceux qui ont déjà lu ce roman, je suis intéressée pour savoir ce que vous en avez pensé…

@lly02

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