Parentalité positive : n’hésitez plus à punir votre enfant !

Sur notre blog de parentalité positive, nous essayons de comprendre qui sont nos lecteurs, comment ils pensent et ce pour mieux les aider à améliorer leur quotidien avec leurs enfants. Car il ne faut pas se leurrer, une grande partie des internautes qui consultent des blogs de parentalité positive et bienveillante cherche des réponses à leurs problèmes éducatifs quotidiens. Ces blogs, dont Famille Epanouie ou Les Vendredis intellos font partis, ne sont que très rarement dans la lumière. Même s’ils sont à la portée de tous les parents, leur impact médiatique est insignifiant.

Cette semaine, j’ai regardé quelques passages d’un reportage belge sur la fessée et notamment sur l’interdiction de fesser ses enfants en Suède. J’ai pris connaissance de ce documentaire sur la page facebook Non a la Violence Educative Ordinaire. Inutile de chercher à le visionner sur cette page, Marion Cuerq l’a partagé dans un post privé, et à sa demande je ne partagerai pas ce reportage qui, comme trop souvent, présente l’avis des journalistes (et correspond à ce que veux entendre la masse des spectateurs) plutôt que la réalité.
Pour rappel, Marion Cuerq est l’auteur du film « Si j’aurais su, je serais né en Suède! ». Elle y présente le système éducation suédois et nous montre que la non-violence est d’une incroyable banalité dans ce pays.

Pour faire court, et en caricaturant à peine, le reportage belge montre que le système suédois brise des familles en séparant les enfants de leurs parents pour quelques fessées bien méritées. De l’autre côté, il nous présente une famille belge avec une « éducation raisonnée » basé sur l’écoute (on n’a pas la même idée de l’écoute, mais bon passons…) et qui tape ses enfants à l’occasion quand on ne peut plus faire autrement. « Sur 5 enfants, nous avons dû mettre 10 fessées maximum sur l’année » dixit le papa. « Mais bon, ce n’est jamais très fort, on préfère faire autrement que mettre la fessée ». Tout ceci bien droit dans ses baskets et avec un aplomb naturel. Chez eux, on comprend vite que les douces violences sont un mode éducatif normal.
Là, je me suis dis que c’est ce type de parents qui a besoin d’être aidé. C’est ce type de parents qui mène une réflexion sur sa parentalité et qui pense ne pas avoir de problème. Ils génèrent des enfants plutôt calme mais qui bouillent à l’intérieur. Ils n’iront pas chercher de l’aide sur internet car ils pensent ne pas en avoir besoin. C’est l’information qui doit aller vers eux et pas l’inverse. Mais comment faire ?

Parentalité positive : c’est le rôle des représentants politiques de BIEN informer les parents

Les médias recherchent l’approbation de la plus grande partie du public pour obtenir l’audience la plus large possible. Audience qu’il pourra revendre aux industriels sous forme de publicité. Leur rôle est de vendre du temps de cerveau disponible. Ce n’est donc pas de leur côté que l’on peut attendre une quelconque aide en terme de parentalité positive. Pour rappel, environ 700 enfants sont tués tous les ans par leurs parents ou leurs tuteurs. Demandons-nous quelle place a cette information dans l’actualité?

Je crois donc que c’est aux responsables politiques de mener ce véritable travail d’informations sur la parentalité positive. J’ai ainsi recherché sur internet ce que faisaient nos hommes et femmes politiques français en terme de parentalité positive. Je n’ai rien trouvé de bien probant !

Par contre, j’ai trouvé une plaquette émanant du conseil de l’Europe traitant de parentalité positive. Et voici comment elle la définit:

La parentalité positive renvoie à un comportement parental qui respecte l’intérêt supérieur de l’enfant et ses droits, comme l’énonce la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant qui prend aussi en compte les besoins et les ressources des parents. Les parents qui agissent ainsi veillent au bien-être de l’enfant, favorisent son autonomie, le guident et le reconnaissent comme un individu à part entière. La parentalité positive n’est pas une parentalité permissive : elle fixe les limites dont l’enfant a besoin, de manière à l’aider à s’épanouir pleinement. La parentalité positive respecte les droits de l’enfant et favorise l’éducation dans un milieu non violent.

Le concept de parentalité positive se fonde sur la série de principes fondamentaux suivants. Les parents devraient apporter à leurs enfants :
• une éducation affective en répondant à leur besoin d’amour, d’affection et de sécurité ;
• des structures et des orientations en leur donnant un sentiment de sécurité, en instaurant des règles de vie et en fixant les limites voulues ;
• une reconnaissance en les écoutant et en les appréciant en tant qu’individus à part entière ;
• une autonomisation permettant de renforcer chez eux le sentiment de compétence et de contrôle personnel ;
• une éducation non violente excluant tout châtiment corporel ou psychologiquement humiliant. Les châtiments corporels constituent en effet une violation du droit de l’enfant au regard de son intégrité physique et de sa dignité humaine.

En bref, les enfants réussissent mieux quand leurs parents :
• sont affectueux et encourageants ;
• passent des moments privilégiés avec eux ;
• cherchent à comprendre leurs expériences et leur comportement dans la vie ;
• leur expliquent les règles à suivre ;
• les complimentent lorsqu’ils se comportent bien ;
• réagissent à leur mauvaise conduite en leur expliquant pourquoi ils n’ont pas bien agi et en recourant, si nécessaire, à des punitions non violentes, comme leur imposer une mise à l’écart temporaire, leur faire réparer les dommages causés, ou encore leur donner moins d’argent de poche, et à d’autres sanctions de ce type, plutôt que les punir sévèrement.

Oui vous avez bien lu, le Conseil de l’Europe nous propose des idées de punitions. Même si cette plaquette a le mérite de bannir les châtiments corporels, ce n’est pas une raison pour les remplacer par des punitions. D’ailleurs les punitions sont totalement inutiles! Vous en doutez encore ? Lisez cet article sur l’inefficacité  des punitions.

Pour éviter tout système de récompenses/punitions avec les enfants, cette technique étant d’ailleurs réservé au dressage des animaux, je vous invite à consulter quelques-uns de nos articles dans notre rubrique Parentalité Positive de notre blog Famille Epanouie :-)

Fabien

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21 réflexions sur “Parentalité positive : n’hésitez plus à punir votre enfant !

  1. Il me semble que l article parle de sanctions et de réparations surtout ce qui est compatible avec une éducation non violente

  2. Pingback: Pourquoi tant de douces violences ? [Mini-Debrief] | Les Vendredis Intellos

  3. « c’est ce type de parents qui a besoin d’être aidé. C’est ce type de parents qui mène une réflexion sur sa parentalité et qui pense ne pas avoir de problème. Ils génèrent des enfants plutôt calme mais qui bouillent à l’intérieur. Ils n’iront pas chercher de l’aide sur internet car ils pensent ne pas en avoir besoin »

    Désolée pour ce commentaire par avance, mais, j’ai beau tourner et retourner cette phrase dans ma tête, elle me turlupine. Je la trouve très condescendante envers ces parents qui croient avoir tout bon mais qui rendent leurs enfants malheureux, qui « ont besoin d’être aidés » (cela me fait penser à ces réflexions que l’on peut balancer: tu n’es pas normal, va voir un psy… et autres conseils « amicaux »), cela me donne l’impression que l’on me prend pour une « gogolle » (désolée pour le terme), un mauvais parent qui s’imagine être quand même suffisamment bon pour ses enfants mais complètement à côté de la plaque, qui a besoin d’un bon psy mais qui ne le sait pas… enfin bref, en tant que parent très imparfait, ce passage m’horripile au plus au point, et je trouve ne donne pas du tout envie aux parents « visés » de s’informer, on se sent pris de haut jugé et méprisé, donc bref, là tout de suite j’ai juste envie de me braquer!!!!

    Encore une fois j’adore vraiment ce que vous faites, mais je me suis sentie très très mal à l’aise à la lecture de ce petit passage, il m’a semblé important d’en faire part…

    • Bonjour Natila,
      Loin de moi l’idée de prendre les parents de haut. Je pense qu’ils sont victimes, et non pas responsables, d’une société bien trop permissive et laxiste envers la violence sur les enfants. Ils frappent leurs enfants, et ce avec l’appui des pouvoirs publics. Les hommes et les femmes politiques qui nous représentent sont censés, à mon sens, faire partie d’une élite intellectuelle qui doit réfléchir et légiférer sur des vrais problèmes de société. Tant que ce travail ne sera pas fait, certains parents continueront de violenter leurs enfants et penseront que c’est normal.
      Alors oui, Natila, quelqu’un qui frappe une autre personne a besoin d’être aidé, mais pas par un psy. Il n’y a pas du tout de mal à demander de l’aide. C’est même indispensable pour s’améliorer.
      Tous les jours, je demande de l’aide à Isabelle Filliozat, Thomas Gordon, Marshall Rosenberg, Maria Montessori… J’ai découvert avec eux le respect de l’enfant et qu’il n’est la propriété de son parent :-)

      • Merci pour ta réponse Fabien et encore désolée du ton pas mal énervé de mon message. Je pense que dans ce cas 99.99% des parents ont besoin d’aide, car dans des moments de fatigue, d’énervement intense, je ne connais pour ma par aucun parent qui n’ai jamais donné ne serait-ce qu’une petite tape sur les fesses…

        J’ai beaucoup aimé aussi les articles de Sandrine (S comme C, qui contribue aux vendredi intello), ceux où elle explique que tenter de mettre s colère en sourdine ne nous fait exploser que plus fort, et où elle déconstruit un peu les idées reçues selon lesquelles un bon parent devrait arriver à ne jamais s’énerver.
        Ce que j’aime c’est qu’elle ramène l’énervement, la colère, à des émotions normales et légitimes, qui ne sont pas à juger comme mauvaises », et que pour changer de comportement efficacement il est bien inutile d’essayer de les combattre…
        C’est cela qui est important: pour aider les gens, la première chose à éviter est de leur donner le sentiment qu’ils sont anormaux et déficients/ défaillant, comme les enfants les adultes se laissent vite entraîner dans ces rôles qu’on leur attribue… si je suis un mauvais parent, ai-je une chance d’y arriver? je m’intéresse à la parentalité positive, mais lorsque je lis des articles à ce sujet, si je vois les parents dans mon « style » décrits comme des bourreaux inconscients du mal qu’ils font…quel découragement!

        Plus que mettre l’accent sur l’anormalité de la claque qui part de temps en temps, il est important de proposer des clés concrète pour aider les parents dans ces situations somme toute fréquentes d’énervement extrême.

        C’est ce qui manque beaucoup dans les écrits que je trouve sur la parentalité positive: c’est bien gentil, mais quand on explose on gère comment? Quand il y a urgence (danger vital sur une route par exemple), on gère comment?
        La nature a horreur du vide, je pense qu’à chaque comportement à éviter il faut proposer des alternatives, et des alternatives qui marchent dans l’urgence et le stress!
        Bon là je n’aide pas beaucoup, je n’ai pas de recette.

        • Bonjour Natila,
          Je ne sais pas ce qu’en pense Fabien, mais personnellement je trouve qu’il y a une grande différence entre une fessée (ou une autre violence – insulte, etc.) qui survient par débordement (« quand on explose ») et celle qui est donnée délibérément pour punir.
          Dans le 2e cas, ma désapprobation est sans concession.
          Dans le 1e, le parent a toute ma bienveillance et à la fois, oui je trouve ce geste problématique. Mais dans ce cas, précisément, le parent peut ensuite s’expliquer et présenter ces excuses. D’ailleurs dans les relations entre adultes aussi, on peut « péter un câble », avoir des propos violents qui dépassent notre pensée, casser une assiette ou que sais-je. Une fois l’orage passé, il est possible d’expliquer à l’autre le contexte (excès de travail, manque de repos, etc. etc.) et présenter ses excuses. Avec un enfant, on peut faire de même. Et si par exemple on l’a vivement attrapé par le bras parce qu’il traversait sans regarder, on peut lui dire : « j’ai eu peur pour toi, je n’ai pas voulu te faire mal mais je préfère te faire mal au bras que prendre le risque que tu meures ».
          Pour éviter d’exploser de colère (qui en général n’est pas ou pas que provoquée par les enfants), tu le dis toi-même, il s’agit de la sortir au fur et à mesure (je m’adresse d’ailleurs aussi ce conseil!). J’ose croire qu’elle peut alors sortir plus posément, sans violence.

          • Je suis moi aussi d’accord qu’il y a une différence entre mettre une fessée réfléchie et une fessée de colère. Même si la finalité est la même, l’évolution du parent est différente. Celui qui est dans la colère pourra travailler plus facilement sur lui pour faire cesser ces violences. Dans l’autre cas, ce sera beaucoup plus difficilé.

            • Et quand vous etes en colere contre votre epouse, votre patron, le mec en face, vous les frappez aussi « sous le coup de la colere » ? Ou vous vous retenez ?

              Si vous le faites vous pouvez etre condamné penalement pour ces violences. Pas dans le cas de l’enfant, car on appelle cela « éducation » dans ce cas.

              Si vous ne le faites, POURQUOI nom d’un chien POURQUOI vous retenez-vous pour ces personnes et pas pour la chair de votre chair ?

  4. Merci pour cet article :-). Comme je suis belge, j’ai voulu trouver l’émission… Je pense bien l’avoir trouvée, en espérant d’ailleurs que c’est la seule. Affligeante certes, mais désormais je ne suis plus surprise : cette émission-là (que j’abrègerai QALU) m’afflige à chaque fois, quel que soit le sujet. Ces journalistes ont – dans chaque épisode que j’ai vu – un parti pris non assumé et non explicite. Quand on connait le sujet sur lequel ils prétendent enquêter ça en devient limite drôle (ou tragicomique!). Sans être aussi pathétique, il y avait eu aussi un reportage arte sur le même sujet. D’ailleurs il me semble que c’est la même « famille suédoise détruite » qui est interviewée.
    Ce qui était patent dans l’une et l’autre c’était l’équation : pas de fessée = pas d’autorité, pas de limites. Euh… ne pas donner de cadre à son enfant c’est aussi de la maltraitance en fait.
    Cela dit, je ne suis pas très d’accord avec la fin de ton article… (je rejoins Flo.) Qu’il y ait des conséquences aux actes, je trouve cela légitime. On pourrait éviter d’appeler cela « punitions » mais à part ça, je vois pas trop où est le mal d’amener l’enfant à réfléchir en expliquant pourquoi son comportement a été problématique ou irrespectueux et à réparer (s’excuser s’il a eu des propos ou des gestes blessants par exemple).

    • J’arrive bien après ce commentaire, et je ne sais si ma réponse passera, mais je pense que je suis d’accord avec vous deux : oui, comme le dit Flo plus haut, l’éducation bienveillante laisse la place aux conséquences. Les réparations, encore mieux. En revanche « supprimer l’argent de poche » comme cité par le texte, c’est bien une punition. Je pense que c’est ce qui choque Fabien.
      Car il y a bien une différence entre une punition et une conséquence. Ce n’est pas seulement une question de vocabulaire.
      https://les6doigtsdelamain.com/quelle-est-la-difference-entre-une-punition-et-une-consequence/

  5. Pingback: Questions autour de la « parentalité positive  et autres notions du même genre {Dossier thématique + bibli des VI} | «Les Vendredis Intellos

  6. Pingback: Education | Pearltrees

  7. Je n’aime pas le terme puinition. Je préfère les idées d’absences de récompense, isolement temporaire pour se calmer ou pour éviter les violences etc…
    Je préfère l’idée de prévention et de réparation positive.

    • absence de récompense ou isolement temporaire sont des punitions . Elles impliquent un retrait de quelque chose. Rassurez vous pour moi ce sont des méthodes nécessaires pour apprendre aux enfants qu’il y a des conséquences à des actes . Je ne me voit pas par exemple acheter des bonbons a mon enfant qui vient de ce rouler par terre dans le supermarché :-)

  8. Pingback: Punitions et menaces : ce que l'enfant retient !

  9. Bonjour,
    Il faut apprendre aux enfants que les actes ont des conséquences.
    Un enfant qui ne sait pas ce qu’est de réparer une bêtise ou s’excuser d’un acte ne peut devenir un adulte intègre . Je m’explique:
    Quand un salarié fait une faute au travail il risque un blâme, un avertissement voir un licenciement ( Action- réaction – sanction) citoyen on commet un délit (action – répression- sanction)
    donc si un enfant depuis son plus jeune age n’inculque pas que dans la vie des actes ont des conséquences, comment pourra t-il accepter des sanctions en qualités d’adulte?
    Le dialogue est à placer en premier lieu au premier avertissement et doit impliquer une annonce de sanction au prochain dérapage identique. Je crois sincèrement qu’il faut arrêter de faire croire aux parents au monde des Bisounours et vouloir à tout prix exiger des parents d’être parfait.
    Chaque famille a une histoire, chaque parent son caractère et chaque enfant son développement.
    la frustration fait partie de la construction de l’enfant- Entrer trop dans des discutions avec l’enfant entraînent des bras de fer interminable ou chacun essaiera d’avoir raison . il est nécessaire parfois de savoir dire c’est comme ça et pas autrement.
    Rien n’empêche de revenir dessus plus tard pour expliquer notre fermeture sur la situation;

  10. Merci Fabien de cet article, qui me fait beaucoup réfléchir. Je suis vraiment en ligne avec ce que tu dis, avec le public qu’il faudrait réussir à atteindre !
    Le commentaire de Natila est intéressant, parce que ça prouve la difficulté dans la communication lorsqu’on veut faire preuve d’empathie avec ces parents…

    Depuis que tu l’as écrit, cependant, les choses commencent à bouger, c’est une bonne nouvelle. Doucement, le message se propage. Cela n’empêche pas de continuer à chercher comment le diffuser plus, et encore, et à tous, mais j’ai confiance. Peu à peu.

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