Plus ça rate, et plus on a de chances que ça marche

shadokRaterPremier principe de la logique Shadok : Pourquoi faire simple, alors que l’on peut faire compliqué.

Second principe : Plus ça rate, et plus on a de chances que ça marche.
Par exemple : Leur fusée n’était pas très au point mais ils avaient calculé qu’elle avait une chance sur un million de marcher, ils se dépêchaient donc de bien rater les 999 999 premiers essais pour être sûrs que le millionième marche.

 

Si les shadoks ont érigé l’échec en devise, on ne peut pas dire que ça soit le cas de notre société.

A l’école, plus on fait d’erreur, plus la note est mauvaise, et plus on est considéré comme un mauvais élève. L’erreur qui au départ n’est qu’une étape de l’apprentissage devient quelque chose de redouté, d’anormal. A la longue, la crainte de l’erreur peut devenir paralysante, à l’école, à la maison, et même au travail.

Les catégories créées par l’évaluation n’ont ainsi que partiellement à voir avec le niveau réel des élèves. Hélas, la fausse croyance qu’elles sont le fidèle reflet de leur valeur interfère avec l’apprentissage.

Les « mauvais élèves », intègrent le regard que l’école pose sur eux et en sont fragilisés. Voici un aperçu de l’impact des notes observé sur ces élèves :

– Lors de la réalisation d’une tâche, la difficulté les fait douter ; leur attention est parasitée par leurs craintes, ce qui les empêche de se concentrer uniquement sur la tâche.

– L’erreur, partie intégrante de l’apprentissage, devient une source d’angoisse à éviter à tout prix.

– Pour garder une bonne estime d’eux-mêmes, ils mettent en place des stratégies inconscientes « de protection du soi », comme ne pas étudier avant un examen, afin d’avoir une explication de secours en cas d’échec.

 

Un passage que j’ai trouvé intéressant et qui m’a rappelé beaucoup de choses, et qui invite à redonner à l’erreur sa juste place : faisant partie intégrante de l’apprentissage, n’étant pas une fin en soi, n’étant ni faute ni échec. Qu’en dites-vous ?

 

Vaallos.

Texte extrait du magazine Peps N°1.

8 réflexions sur “Plus ça rate, et plus on a de chances que ça marche

  1. Je suis d’accord avec toi, on n’a tendance, à l’école (voir ailleurs), a ne prendre en compte que le résultat, en oubliant de voir les efforts fournis derrière !!!
    Mes enfants sont à la maternelle donc pas encore de problème de note, mais à la maison, surtout avec Mam’zelle qui a tendance à parfois vite baisser les bras quand elle arrive pas à faire quelque chose, je lui explique et lui réexplique que c’est normal de parfois pas arriver à faire les choses du premier coup, il faut s’entrainer , et à force on y arrive de mieux en mieux, en reprenant avec elle des exemples de choses qu’elle ne savait pas faire avant et que maintenant, elle sait faire. Ce qui marche bien car depuis quelques temps, elle essaye de faire des choses sans se décourager !!!

    • Je trouve cela génial. Moi je pense que je vais afficher ca sur la porte de ma salle de classe….
      Je mets une bonne note tant que les élèves ont trouvé une solution au problème (ou ont osé proposer une solution au problème et je trouve qu’en fin d’année j’ai beaucoup plus de créativité qu’au début d’année ce qui donne parfois des choses loufoques mais on ne peut plus intéressante qu’une copie vide…)

    • Je ne sais pas quel est l’âge de ta fille, mais pour mon aînée, ce qui fonctionne le mieux, ce n’est pas l’explication (« essaye plutôt comme ça ») ou la réassurance (« mais si, tu vas y arriver »), mais l’écoute de l’émotion (c’est énervant, de ne pas y arriver du premier coup, non ?).

      Elle me répond parfois oui (« câlin, maman ! »), mais la plupart du temps elle me regarde… et soit elle change d’activité, soit elle recommence, soit elle me demande de l’aide.
      Depuis que j’ai changé ma façon de faire, elle est beaucoup plus sûre d’elle, même dans les moments où elle bute sur quelque chose.

  2. Merci beaucoup de ta contribution!! Et très très heureuse de te lire pas ici!!! :-)

    Les trois points qui sont décrits dans l’extrait que tu cites sont exactement ceux que j’ai vécu quand j’étais en classe prépa. Face à un exercice, je sentais mon cerveau se déconnecter, incapable de se concentrer, entièrement tourné vers « tu ne vas pas y arriver, tu es nulle, etc… ». Et mise en place de toutes les stratégies d’évitement (j’étais malade tous les 15j…). Tout ça pour dire que ça n’a pas été la période la plus faste de mon existence!!

  3. J’adore l’ouverture par les shadocks, j’ai bien envie d’en faire ma devise aussi !

    Je trouve que l’impact des notes est assez bien analysé (même si pour certains élèves c’est au contraire stimulant : les « compétiteurs »). Mais on a tendance à ne voir que ce côté de l’évaluation, or tous les enseignants savent qu’il est nécessaire d’évaluer, et qu’il y a différentes façons d’évaluer. Un bon résumé sur la Main à la Pâte : http://www.fondation-lamap.org/fr/page/14206/evaluations-formative-sommative-et-diagnostique et un document de formation intéressant : http://www.ac-creteil.fr/sbssa/filsoins/levaluation.pdf, qui rappelle que l’enseignant n’est pas le seul compétent pour l’évaluation, et pour les avoir pratiquées, l’auto-évaluation et la co-évaluation montrent que les enfants sont souvents très conscients de leurs points forts et points faibles, mais le fait de les voir seuls sans que quelqu’un ne leur montre du doigt leur permet de beaucoup mieux les accepter et de chercher à y remédier plutôt qu’à les camoufler.

    Laetibidule, j’ai tendance à faire comme toi avec ma fille qui est extrêmement exigeante avec elle même. Je vais tenter la méthode de oops, qui pourrait désamorcer tout ça et éviter que ce soit toujours MOI qui parle et qui explique…

  4. Pingback: L’erreur est mère de créativité [Mini-débriefing] | Les Vendredis Intellos

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