Santé mentale : des pistes de réflexions

Du 4 au 17 octobre a lieu la SISM, la Semaine d’Information sur la Santé Mentale. La santé mentale reste un tabou dans nos sociétés modernes. Pourtant, en parler est essentiel, afin de prévenir les maladies mentales, mais surtout de mieux les repérer et les soigner. Aujourd’hui, les langues commencent à se délier, petit à petit : mouvement #metoo, rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église, crise du Covid, taux de burn-out qui monte en flèche, stars qui révèlent leur état de santé mental, sportifs.ves qui stoppent une compétition, de nombreux sujets d’actualité y sont rattachés.

Je vous propose aujourd’hui des sources pour étayer votre réflexion sur la question, parce que quand on est parent, on peut être concerné pour soi, pour son.a conjoint.e, sa famille, ou son enfant et cela peut perturber l’équilibre familial.


La santé mentale, une question qui touche tout le monde

Voici des ressources d’ordre général mises en ligne dernièrement.

  • Pour l’eurodéputée Dolors Montserrat, les gouvernements se doivent d’adopter une politique de santé mentale rapidement. Dans cet article Euractiv, on peut lire ses propos lors d’un événement qui a eu lieu le 7 octobre, à l’occasion duquel un nouveau rapport a été présenté (« Headway 2023 – Mental Health Index »). Elle explique ainsi : « Une urgence en matière de santé mentale se répand dans l’Union européenne. C’est une pandémie silencieuse. » 
  • Cet article RTBF évoque justement ce rapport. Il explique que « D’après le Headway 2023, 70% de la population active déclare souffrir de troubles mentaux légers ou modérés, trois travailleurs sur quatre n’ont pas pris de congé de maladie malgré leur trouble mental et un enfant sur trois en situation de décrochage scolaire souffre également d’un trouble mental« .
  • Le Centre Pierre Janet de l’Université de Lorraine a publié des vidéos durant la SISM sur leur page Facebook. Le Pr. Tarquinio, psychologue-psychothérapeute depuis 22 ans et directeur du Master « Psychologie clinique, psychopathologie et psychologie de la santé », y explique les causes des maladies mentales ainsi que différentes maladies, comme le trouble anxieux ou la dépression. Une bonne idée puisque connaître les signes des principaux troubles permet de soigner plus rapidement les personnes atteintes et d’avoir de meilleures chances de les voir s’en sortir.
  • Un remboursement des séances de psychologue va être mis en place en 2022. L’idée semble bonne, mais ces deux articles, celui de l’Est républicain et du Figaro, soulignent les limites de cette mesure, notamment un parcours de soin trop lourd et le tarif de la consultation qui est trop bas par rapport à la réalité.

La santé mentale et les enfants

La santé mentale des enfants a été oubliée dans la crise du Covid, du moins au début. Pourtant, ce sont les adultes de demain. Voici des ressources pour connaître la situation concernant la santé mentale de nos enfants.

Les femmes et la santé mentale

Les femmes seraient plus exposées au risque de développer une maladie mentale que les autres tranches de la population, non pas parce qu’elles sont plus fragiles… mais bien parce qu’elles ont plus de raisons que les hommes d’en développer. Charges mentales, pression de la société, et on en passe. Concernant la crise du Covid, le rapport évoqué plus haut « Headway 2023 – Mental Health Index » rapporte d’ailleurs que « (…) certains groupes de personnes ont été plus touchés par les problèmes de santé mentale liés à la pandémie, à l’image des femmes : 83 % d’entre elles déclarent qu’elle a eu un impact négatif sur leur santé mentale, contre seulement 36 % des hommes« .

  • Un peu d’histoire concernant ce sujet de la santé mentale et des femmes avec Le bal des folles. C’est un film de Mélanie Laurent à voir sur la plateforme Amazon Prime Video qui raconte l’histoire d’une jeune femme internée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris en 1885. Un film largement inspiré de faits réels qui rappellent qu’au XIXe siècle, il n’y avait pas que des femmes malades internées, mais aussi des femmes qui dérangent la société, trop libres et véhémentes… Cet article France TV info présente le film, véritable « récit sur la misogynie ».
  • On a appris dernièrement qu’un repérage systématique de la dépression sera mis en place aux alentours de la 5e semaine après l’accouchement, puis de la 12e semaine pour les femmes à risque. La dépression post-partum toucherait 30 % des femmes, peut-on lire dans cet article du Monde écrit avec l’AFP.

Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive : nul doute que ces prochaines semaines/mois/années, la question de la santé mentale sera encore présente dans l’actualité. En attendant, n’hésitez pas, en commentaire, à rajouter des liens vers des articles qui ont fait sens pour vous et qui pourraient alimenter la réflexion de tous.tes.

2 réflexions sur “Santé mentale : des pistes de réflexions

  1. Un article avec des références comme on les aime bien , et qui appelle à la réflexion sur différents thèmes.

    On a vite fait de classer « problème de santé mentale » ce qui relève d’un dysfonctionnement plus global de la société, je pense à l’étiquettage d' »hystérie » sur des femmes qui simplement refusaient le moule imposé, et aussi au « burn-out » qui est largement autant le fruit d’un management ultra-libéral qui fait des personnes avant tout un coût plutôt qu’une compétence à développer.

    Il n’empêche que les personnes souffrent et qu’en attendant une très hypothétique évolution de nos sociétés, chacune mérite d’être aidée.

    Un autre aspect sur lequel je me demande si l’accompagnement « thérapeutique » est pertinent : le deuil . Ce n’est pas une maladie d’être triste parce qu’on a perdu un être cher. Est-ce que l’injonction au bonheur véhiculée par les réseaux sociaux, l’obligation de performance, ne sont pas à questionner ?
    Ne peut-on s’accorder le droit d’avoir des hauts et des bas ? Et selon les tempéraments, les périodes de vie parfois plus de bas que de haut ? Est-ce forcément pathologique ?

    • Merci Phypa !

      Je suis totalement d’accord avec toi. On est, je pense aussi, sur un problème systémique. Ce n’est pas uniquement des histoires individuelles. Le burn-out (comme le bore-out) est le résultat d’un management qui enlève de l’humain au travail et presse les gens comme des citrons.

      Le burn-out maternel est pour moi dû au manque d’accompagnement et à l’isolation des parents : la famille est loin, et ils sont seuls à gérer les enfants (pour ne pas dire les mères sont seules à gérer). La société veut nous faire croire que l’être humain est autosuffisant, qu’il peut trouver les ressources et la force en lui pour vivre, alors que c’est totalement faux : l’être humain est un être social, qui a besoin de lien, de soutien, d’empathie. Ne dit-on pas qu’il faut un village pour élever un enfant ?

      Et les femmes qui ne rentrent pas dans le moule continuent, si ce n’est d’être traitées d’hystériques, d’être étiquetées comme « folle » ou « féministes extrêmistes » ou « fémini-nazies » si elles refusent les injonctions de la société patriarcales…

      Aussi, je me dis, dans une vision sans doute un peu idéaliste, que si nous nous soutenions plus les un.e.s les autres, sans doute n’aurions-nous pas à attendre de l’Etat qu’il prenne des mesures…

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