Mes trois enfants se comportent d’une façon complètement différente face à la difficulté. Mon aîné (15 ans) ne se laisse pas déborder par les événements, et face à une tâche difficile, il cherche à comprendre, retourne le sujet dans tous les sens, et passe le temps nécessaire pour surmonter l’obstacle ! Généralement, ça paie et ça se passe sans stress.
Mes deux plus jeunes (12 et 7 ans), sont quant à eux, beaucoup plus enclins à rendre les armes face au moindre pépin. A l’école ou même dans d’autres activités, ils ont besoin d’ « entrevoir » la solution ou la méthode pour y parvenir, dès la lecture de l’énoncé ou dès les premiers pas dans un exercice nouveau…sinon, c’est la catastrophe émotionnelle ! Parvenir à contrer cette façon de réagir est un apprentissage aussi important que l’acquisition des connaissances, ou des compétences en elles-mêmes. J’essaie de les guider sur cette voie, mais il faut dire que mon propre comportement est peut-être pour quelque chose dans leur façon d’être.
D’où vient la notion de persévérance ? Comment se développe-t-elle ? J’avais déjà écrit un post sur le sujet » Cultiver le goût de l’effort » .
La recherche scientifique s’intéresse de près à la notion de persévérance. Plusieurs études ont montré que des enfants qui pensent que des efforts ont un effet positif sur le succès face à une question ou une épreuve, obtiennent effectivement de meilleurs résultats que ceux qui s’imaginent que les seules capacités innées sont importantes. Une publication parue dans le magazine Science rend compte des travaux d’une équipe américaine du département des Sciences Cognitives et du Cerveau du MIT (Massachusetts Institute of Technology) sur le sujet de la mise en place de persévérance chez le tout-petit.
Existe-t-il une relation de causalité entre le comportement de l’adulte qui s’occupe de l’enfant et la façon dont ce dernier se comporte face à une difficulté ?
Voici ce que l’équipe du MIT a mis en lumière.
Les chercheurs ont ici voulu tester l’hypothèse selon laquelle des enfants qui ont vu quelques exemples de situations où un adulte « luttait » pour accomplir une tâche, étaient eux-mêmes plus disposés à maintenir un effort longtemps que des enfants ayant observé des adultes réussir sans effort.
Des expériences ont donc été réalisées impliquant parents et enfants. La tâche demandée aux adultes, en présence d’enfants âgés de 13 à 18 mois, consistait à ouvrir une boîte ou détacher une chaîne de sûreté. Dans un premier temps, ils réalisaient cette action avec beaucoup d’efforts telles que des actions répétées, des essais réitérés avec des approches différentes, des étapes de réflexion avant d’agir …L’adulte pouvait agir tout en expliquant sa progression, ses questionnements, ses essais/erreurs.
Dans un second temps, les adultes solutionnaient le problème rapidement et sans effort particulier.
L’expérience référence, a consisté à ne pas donner de modèle à l’enfant.
Pour tester les enfants , on leur demandait de mettre en route une boite à musique en appuyant sur un bouton (à bien choisir). Il était alors observé le nombre de fois où le bouton était pressé dans un laps de temps défini.
Résultat : Les enfants placés en conditionnement préalable face à un adulte réalisant un effort, pressaient le bouton plus souvent. L’enfant, semble donc bel et bien « intégrer » la notion et la valeur de l’effort pour réaliser une nouvelle tâche.
L’étude précise que de parler aux enfants pour expliquer la démarche est bénéfique : réaliser un travail dans son coin sans partager sa démarche, n’a pas les mêmes effets pédagogiques.
Ces résultats confortent de précédents travaux sur le sujet : les enfants peuvent apprendre la persévérance. Et ils apprennent de nous. En un mot, pour développer cet aspect de leur personnalité, les enfants ont besoin de nous observer en train de « suer ».
Les auteurs précisent que ces expériences doivent être complétées afin d’étudier l’influence du contexte culturel et social, et l’effet du temps (dans le cas de l’étude, la tâche observée par l’enfant n’était pas très éloignée dans le temps de l’épreuve demandée à l’enfant).
Bref, tout cela est bon à savoir. Ne dissimulons pas nos difficultés quotidiennes (dans les limites du raisonnable), ce n’est pas nous montrer sous « un mauvais angle », ce n’est pas non plus une perte de temps : c’est aussi de la pédagogie permettant de construire de bons modèles de persévérance.
Une petite citation de l’étude pour la route :
« …the current study suggests the potential value in letting children « see you sweat » : Showing children that hard work works might encourage them to work hard too »
L’étude montre l’intérêt de laisser les enfants vous observer quand vous vous couvrez de sueur » : en montrant aux enfants que travailler dur est utile, pourrait bien les encourager à faire de même.
Vous pouvez retrouver cet article sur mon blog.
Pascale72
Référence :
Leonard J.A., Lee Y., Shulz L. E., « Infants make more attempts to achieve a goal when they see adult persist », Science vol 357, Issue 6457, September 2017
Bonjour
Etude très intéressante, et à bien intégrer si l’on veut que nos enfants aient envie de faire des efforts pour réussir quelque chose.
Je rajouterai aussi que cela dépend de ce qu’ils font.
Certains enfants, qu’on dirait jemenfoutistes ou bien fainéants, ne le seront pas s’ils découvrent (et si on leur laisse découvrir) une passion ou un plaisir pour une tâche ou un projet.
Faire des efforts sur ce que l’on n’aime pas, mais quel intérêt, à part être mazo ?
Il faut les aider à voir plus loin que le but de la tâche en elle-même, et la rendre joyeuse amusante, plaisante !
Au plaisir
Evan
Bonjour Evan. Merci pour votre commentaire.
Oui bien sûr ça dépend très fortement de ce qu’ils font. Mais dans un contexte scolaire, par exemple, on leur demande de faire un peu de tout, et pas forcément ce qu’ils aiment. Il suffit parfois d’un peu d’effort pour finalement se rendre compte qu’on n’est pas « mauvais », et peu à peu trouver de l’intérêt.
et puis, parfois certains enfants aiment une activité et à un moment cela demande un plus gros effort : certains n’arrivent pas à passer le cap et se découragent et arrêtent tout… c’est dommage.
Qu’en est-il de la composante émotionnelle ? Face aux maths, il y a nombre d’enfants pour qui l’émotion de peur/panique prend le dessus et met comme en le cerveau en pause. Ils seraient capables de faire preuve de persévérance et d’abnégation face à d’autres difficultés, mais les maths paralysent (il y avait un documentaire ou une étude à ce sujet il y a quelques temps non ?)… Peux tu en dire quelque chose ? Merci pour ton article, il est intéressant et inspirant !
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