La première fois que j’ai entendu l’expression « communication non-violente », je me suis demandée ce que pouvait bien être une communication violente. Pour moi, communiquer, c’est déjà être dans la non-violence. Et puis, j’ai lu des choses sur le sujet…

 

J’ai non seulement compris l’importance du terme mais je me suis également rendu compte que ma propre façon de communiquer avec mon entourage proche n’était pas aussi pacifique que je le pensais, elle se rapproche de ce que Marshall B. Rosenberg appelle la « communication aliénante » dans son livre Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Introduction à la Communication NonViolente (offert aux VI par les Editions La Découverte) :

 

La communication aliénante nous enferme dans un monde où tout est polarisé entre le bien et le mal, dans un monde de jugements. C’est un langage riche de mots qui étiquettent et catégorisent les gens et leurs actes. (…)

Notre attention se porte alors sur la classification, l’analyse et l’évaluation des torts de l’autre, au lieu de se concentrer sur ses besoins et les nôtres propres qui ne sont pas satisfaits. Si par exemple ma compagne a besoin de plus d’attention que je ne lui en accorde, elle est « exigeante et dépendante » (…).

Je vois dans ce type d’analyse de l’autre une expression tragique de nos valeurs et de nos besoins. Tragique, car lorsque nous les exprimons de la sorte nous attisons les réactions de défense et de résistance chez ceux-là même dont le comportement nous importe.

C’est effectivement ainsi que je réagis de prime abord : mes enfants laissent des tas  de jouets par terre dans le salon, des morceaux de feuille, etc, je trouve qu’ils exagèrent et je me mets en colère, en général ils se braquent. Quand j’arrive à exprimer que mon besoin de rangement n’est pas satisfait et que je demande leur participation au rangement, cela fonctionne souvent mieux, plus rapidement.

Je l’ai expérimentée au quotidien, pourtant je ne suis pas en mesure de l’appliquer à chaque fois. Je suis souvent envahie par la colère. Je pensais qu’il fallait la réprimer. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant, dans ce même ouvrage, un chapitre intitulé « Exprimer pleinement la colère ». Précisions :

Critiquer et punir les autres sont autant d’expressions superficielles de la colère. Si nous souhaitons exprimer la colère, le premier pas est de décharger l’autre de toute responsabilité, afin de porter notre entière attention sur nos propres sentiments et besoins. Nous avons bien plus de chances d’obtenir ce que nous souhaitons en exprimant nos besoins qu’en jugeant, critiquant ou punissant l’autre.

L’expression de la colère se fait en quatre temps : 1) marquer une pause et respirer profondément ; 2) identifier les jugements qui nous viennent à l’esprit ; 3) prendre conscience de nos besoins et 4) exprimer nos sentiments et nos besoins inassouvis.

Ce n’est pas simple mais ça me donne une marge de manœuvre dans un moment où je me sens souvent dépassée.

J’espère que cela pourra aider certains d’entre vous aussi ! Sinon, vous pouvez lire le livre en entier, c’est encore mieux (et il est disponible gratuitement au prêt pour les adhérents !).

Clem la matriochka