C’est le dernier article de Nadia Daam sur Slate qui m’a fait réfléchir à la façon dont nous – parents – avons tendance à considérer nos vacances avec nos enfants : tout sauf du repos. Je caricature bien entendu mais effectivement, si l’on prend l’étymologie du mot (« vacances » vient du latin « vacare » qui signifie « être libre, inoccupé »), on peut difficilement parler de vacances quand on doit continuer à s’occuper de son(ses) enfant(s) toute la journée. On est rarement inoccupé.

Au sens de « temps de repos pris sur les activités ordinaires », on peut tout à fait considérer qu’on est en vacances, même si l’on a des enfants, puisqu’on n’est plus au travail. Ou alors, cela signifie que s’occuper de ses enfants est un travail. D’ailleurs, on parle bien du « métier de parent ».

Alors, oui, on peut voir les choses comme ça. C’est vrai qu’en vacances avec les enfants, on se lève quand même très tôt, on doit leur faire à manger, les douches, il faut bien trouver des idées d’activités, leur permettre de s’épanouir, on n’empêchera pas les conflits dans la fratrie, les crises… Mais on a aussi plus de temps pour les rires, les moments simples passés ensemble, les découvertes.

Le problème est la comparaison : on pense aux vacances d’avant, si on a eu la chance d’en avoir des marquantes : des siestes à n’importe quelle heure de la journée, des apéros sur la plage, des séances lecture dans un transat, des randonnées sans regarder sa montre, des voyages en avion au calme,… Mais il y a deux solutions : soit on continue à le faire AVEC ses enfants (je connais une blogueuse qui voyage autant depuis qu’elle a des enfants), soit on décide de profiter de ce que la présence de nos enfants nous apporte. Question de choix.

Loin de moi l’idée de culpabiliser qui que ce soit, je suis 24h/24 avec mes trois enfants en ce moment et je peux vous dire, sans honte, que parfois j’aimerais être ailleurs, j’aimerais être seule, je rêve du silence. Alors j’apprends à apprécier ce que j’ai, parce que j’ai choisi cette vie quand même, je ne l’oublie pas. J’ai eu de bonnes surprises depuis que je regarde la vie comme ça : par exemple, on a passé un chouette week-end en famille au zoo de Beauval. Je sais que nous ne l’aurions pas fait sans enfant, mon mari et moi, pourtant on a autant apprécié que les enfants ! J’aime aussi tenter de regarder ce qu’on fait à travers les yeux de mes enfants : les rues de Paris sont bien plus belles, la moindre activité du quotidien devient un jeu. Aucune plage au monde ne me fera rire comme mes enfants savent le faire !

Peu importe ce qu’on fait, qu’on reste chez soi ou pas, le temps des vacances permet de réapprendre à prendre son temps et à lâcher prise sur des choses qui nous paraissent essentielles pendant l’année. On n’est pas non obligé de rester coller les uns aux autres tout le temps non plus (quand on le peut…) mais le temps partagé est forcément moins contraint, moins stressant. En tout cas, c’est un bon défi à se lancer.

Je vous laisse méditer un extrait du livre de Stéphanie Allenou, dont on a beaucoup parlé à sa sortie et qui, personnellement, m’a beaucoup touchée. Elle y parle d’épuisement mais aussi de tout ce qui lui a permis de remonter la pente. Extrait :

Cette année, Jérôme souhaite que nous partions tous les cinq. C’est vrai que cela ne nous est jamais arrivé. (…) Nous plantons la tente pendant que les enfants courent à droite et à gauche. (…) Nous sommes bien tous les cinq. Je retrouve un vrai plaisir à être avec eux. Toutes les contraintes liées à l’entretien d’une maison s’envolent comme par enchantement.Cette vie simple, avec le minimum nécessaire, me rend infiniment plus libre et disponible pour les choses essentielles. Ces vacances sont l’occasion de laisser derrière moi une partie de ma vie d’aliénée. Bien sûr, il y a encore quelques tâches indispensables, mais elles n’interfèrent pas dans ma relation avec mes enfants. Je revois mes exigences à la baisse et c’est une bonne leçon. Je fais maintenant de plus en plus souvent le choix de ne pas intervenir auprès d’eux et de m' »économiser ». Les « Mouche ton nez ! », « Attention à ne pas renverser ! », « Dis bonjour au monsieur ! » sont-ils toujours indispensables ? (…)

Cette semaine de vacances passe bien vite, mais nous en gardons de beaux et bons souvenirs. C’est important d’avoir ces petits trésors à raconter plus tard.

Si un jour vous m’entendez râler, renvoyez-moi le lien vers ce billet, svp ! Je suis plutôt du genre « verre à moitié vide », peut-être ne suis-je pas dans mon état normal là, allez savoir. Alors, je file cliquer sur « publier ». Comme ça, plus de retour en arrière ;-)

Bon été !

Clem la matriochka