Au détour d’une conversation, nous arrivons au sujet de la colère chez le tout petit et le fait de punir son enfant pour cela.

Si ton enfant fait une colère en plein milieu du magasin, faut bien lui faire comprendre que ce n’est pas possible !!!!

Cette phrase est le point de départ de ma réflexion, de ma recherche sur le sujet et donc de mon « atterrissage » inopiné sur ce texte reprit par Alice Miller (La colère des enfants). L’auteure commence par les phrases bateaux un peu blessantes que l’on utilise en éducation classique pour stopper la colère d’un enfant. Je partais du principe qu’un enfant, au départ, n’a pas le cerveau permettant de se calmer sur commande, le passage suivant me rassura sur ce point :

Si les nourrissons sont constamment assaillis par ces émotions, c’est parce que leur cerveau cognitif qui permet d’analyser les situations, de faire des déductions et de se calmer tout seul, n’est pas encore assez développé pour lui permettre de réfléchir.

Outre ce fait, je pensais que la colère est une émotion légitime et nécessaire à notre vie. C’est une émotion comme une autre qu’il convient d’accepter pour ne pas « exploser » sous la pression. Mais quel est son rôle exacte ? L’auteure suggère que c’est un moyen comme un autre de se sortir d’une situation délicate, voir dangereuse pour nous. C’est une réaction nécessaire à notre survie.

Nous sommes également dotés d’un comportement de sauvegarde semblable à celui des animaux, qui nous permet de prendre la fuite, contourner un obstacle ou se défendre en cas de danger.

Ces colères peuvent être violentes et nécessites à mon sens un accompagnement calme et apaisant pour apprendre à dominer ses émotions et à ne pas être submergé par celle-ci. Je reconnais quelques-unes de mes situations avec ma petite puce lorsqu’elle décrit ces accès de rage incontrôlés du à l’immaturité du cerveau des petits bouts… et me sens quelque peu rassurée. :)Colere

L’immaturité de son cerveau ne lui permet pas d’agir autrement que par des pleurs, des cris, et plus grand, par de véritables tempêtes émotionnelles qui peuvent déclencher des crises jusqu’à se rouler par terre.

Quel choix nous reste-il alors ? Avons nous réellement le choix ? Sévir en magasin servirait-il réellement à quelque chose ?

Cela dure le temps que son cerveau cognitif arrive suffisamment à maturité pour pouvoir raisonner et se calmer tout seul (6-7-8 ans selon les enfants).

Apparemment, non. Voir cela peut être dangereux pour l’avenir ! C’est là que la partie intéressante arrive :

Malheureusement, à ce moment-là, les parents interprètent mal le comportement de l’enfant et ils pensent être manipulés, alors ils vont commencer à le taper, lui crier dessus, l’isoler dans la chambre, le menacer ou l’ignorer dans ses pleurs pour le corriger.

Et c’est là que les blocages émotionnels commencent. L’enfant doit ravaler ses émotions et dans cet interdit, il va apprendre à faire dysfonctionner son système émotionnel qui était magnifique au départ. On retrouvera les conséquences de ces blocages, même des années plus tard, dans un cortège de maladies psychosomatiques, des troubles alimentaires ou encore dans des difficultés relationnelles avec les autres, des addictions à la drogue, l’alcool, dans la délinquance voire dans la soumission…

Aaaaaaa… Pas cool. Je n’aime point du tout du tout ! La suite ne me plaît pas plus…

Le système émotionnel de l’enfant peut très rapidement se bloquer quand on lui interdit de pleurer par exemple, ou quand on lui interdit de se mettre en colère, il se bloque aussi par les violences physiques comme les fessées, MAIS aussi par les violences émotionnelles, comme lui hurler dessus, se moquer de lui, l’humilier, le menacer ou le punir.

Pas bon, mais que peut-on faire alors ? J’ai compris ce qu’il ne fallait pas faire mais qu’est-ce que l’on peut faire ?

Alors que si l’on répond au bébé et au jeune enfant avec compréhension et empathie, on développe chez lui la certitude de la confiance en l’autre en cas de problème, durant toute sa vie. Si j’ai manqué de réponse, je risque plus tard d’être dans l’incertitude, le doute avec les autres et moi-même.

Il est donc important d’être présent pendant ces tempêtes… Et de veiller sur petit bout avec bienveillance. Pfiou, je vais devoir me constituer un rude stock de patience et de zenitude !!!

Après l’avoir assisté pour ses nombreux tours de toboggan, vous devez rentrer. Il s’y oppose par une forte crise, vous pouvez le prendre dans vos bras en vous protégeant des coups, tout en l’amenant vers la voiture et murmurer : « Oui, tu n’es pas content, tu aurais tellement voulu continuer, mais je ne peux vraiment pas rester» avec calme pour qu’il puisse amorcer le processus de deuil, qui va lui permettre d’accepter qu’il faut rentrer.

Bon, je vais m’armer d’une combinaison de protection contre les attaques de chien aussi !!! En tout cas, je comprends mieux ce qu’il se passe et ça permet de prendre sur soi plus facilement ! Ce texte permet de mieux comprendre le phénomène et donne les premières pistes pour réagir correctement face à cette situation. Je comprends mieux aussi le fait qu’il ne faut pas porter une trop grande importance au résultat immédiat. En effet, réprimander la colère peut stopper immédiatement l’enfant mais modifier notre relation et son moi intérieur bien plus profondément qu’on ne le pense…

Si le parent se met en colère à ce moment-là, l’enfant peut arrêter de pleurer, mais uniquement parce que le système responsable de la peur se déclenche, et c’est l’angoisse de séparation qui prend le dessus, à ce moment-là, l’enfant a peur d’être abandonné, c’est pourquoi il arrête de pleurer.

L’article est à lire, j’ai apprécié le fait qu’il soit clair et succinct.

Marmou

 

Référence :

Brigitte Oriol. La colère des enfants, signe de bonne santé psychique. Revue « Non-Violence Actualité », Janvier/Février 2013. http://www.alice-miller.com/edito_fr.php?lang=fr&nid=64.