Un petit post rapide, sous la forme d’une mini revue de presse  du dernier  numéro de « Cerveau et Pyscho »  (mai-juin 2015 ) où plusieurs articles riches en informations sont consacrés aux enfants, leurs sens, leurs émotions et leur comportement.
On commence par une synthèse écrite par JP Puel (expert en neurosciences) qui nous met en garde sur la façon dont les ados écoutent la musique (intensité bien trop élevée). Gare aux problèmes d’audition qui en découlent. Le titre et la phrase d’introduction de cet article plantent le décor  « Il faut sauver les oreilles des ados « .

« Des millions d’adolescents et de jeunes adultes détruisent leurs oreilles en écoutant leur musique trop fort. Allons-nous vers une génération de malentendants ».

L’auteur s’appuie sur un rapport récent de l’OMS qui estime que :

« 1,1 milliard d’adolescents et de jeunes adultes âgés de 12 à 35 ans s’exposeraient aujourd’hui à des niveaux sonores dangereux en écoutant leurs dispositifs audio personnels ou dans les lieux de loisirs »

La conséquence peut être dramatique avec destruction de neurones sensoriels de la cochlée, la mort des fibres du nerf auditif. Côté impact sur la vie quotidienne, sont évoqués des problèmes de compréhension de conversations (en présence d’un bruit de fond), des risques d’acouphènes, douleurs à l’écoute de certains sons…
Le problème est que ce « matraquage auditif » n’est pas seulement confiné à l’espace privé (chambre de l’enfant ou adolescent) mais il est également présent dans les lieux de loisirs donc subis inconsciemment (pas d’exemple précis dans l’article, mais je pense aux discothèques, salles de concerts, voire salle de ciné ?).
Que faire ? Expliquer, convaincre, communiquer positivement pour mettre en garde et proposer les bouchons d’oreilles pour les concerts… A  l’heure où les jeunes n’ont parfois que faire des conseils de leurs parents, ceci peut donc être compliqué.

Le second article dont je voulais parler, concerne les émotions et le silence qui entourent parfois les sentiments. Une large place est alors accordée aux liens d’enfance et la prise en compte (ou non) des émotions de l’enfant par ses parents. Sont rappelés alors les trois modes d’attachement qui se mettent en place chez le tout-petit selon la façon dont son entourage répond à ses demandes (attachement sécure lorsque les besoins sont écoutés, attachement anxieux lorsqu’il est écoulé de façon irrégulière et  attachement évitant, lorsque l’enfant voit ses demandes systématiquement ignorées). Un article précédent sur les Vendredis Intellos (ICI) développe parfaitement l’attachement sécure.
Ce qu’évoque ici la synthèse parue dans Cerveau et Psycho, c’est que ce mode d’attachement façonne le cerveau de l’enfant, et ce pour longtemps puisque cela pourra même impacter sa vie amoureuse future.

« Ses manifestations (ndlr chez le sujet évitant) de joie, de fierté, de tendresse, sont filtrées. Ce désert émotionnel se double d’une méfiance envers l’amour et ses expressions »
 » Difficile, dans ce cas, de construire une relation épanouissante et durable »

Bref, aimer, écouter, entourer, a un impact qui va bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer…Mais finalement, ce n’est pas très étonnant, quand on y réfléchit bien.

Dernier sujet : « Les enfants sont-ils cruels », un article signé A. Charlet-Debray psychologue clinicienne et psychothérapeute.  Il est noté qu’au départ, l’enfant n’est ni cruel ni bon. Mais certains enfants à un moment ou un autre, deviennent bel et bien cruels envers leurs camarades. Qui sont-ils ?

On les retrouve dans tous les milieux sociaux. Ce qui les rassemble, c’est un manque de repères lié à une défaillance des éducateurs. … Les plus agressifs sont ceux dont les parents se montrent trop permissifs et inconstants, alternant rigidité et laxisme. »

Ce que je retiens de cet article, c’est que l’auteur prône de guider l’enfant de façon cohérente et surtout constante. Pas forcément facile de nos jours, où nous parents, ne sommes pas forcément les seuls acteurs de l’environnement éducatif. Je pense aussi aux références télévisuelles pas forcément réjouissantes.

 Bon, voilà quelques sujets de réflexion particulièrement intéressants… et je ne résiste pas à l’envie de faire un lien entre tous ces sujets… le lien de la communication mutuelle enfants-parents, de l’écoute sans faille, pour instiller un climat de confiance en l’autre, de façon durable.

Pascale72