C’est grâce à un tweet de Nathalie Le Breton (Les Maternelles) que j’ai découvert le livre « L’Enfant optimiste » d’Alain Braconnier publié aux Editions Odile Jacob.

L'Enfant optimiste. Source : odilejacob.fr

L’Enfant optimiste. Source : odilejacob.fr

Dans un climat ambiant assez morose, il faut un peu l’avouer, comment peut-on préserver nos enfants et leur apprendre à ne pas perdre leur optimisme naturel ou à le retrouver ?

Tout d’abord, comme nous le rappelle le sous-titre du livre d’Alain Braconnier, l’optimisme est bien la 1ère marche de l’éducation.

L’optimisme permet, avant toute chose, de rendre un enfant, puis un adolescent, plus motivé, plus confiant en lui et plus heureux. Son avenir en dépend. 1

Le ton est donné dès le début du livre. Avec bienveillance, sans jugement, l’auteur nous guide en tant que parent et/ou éducateur à identifier l’état d’optimisme d’un enfant/adolescent et nous guide en nous présentant les différentes façons d’entretenir l’optimisme d’un enfant (même si on n’est pas naturellement optimiste !).

Dans la première partie du livre, Alain Braconnier nous décrit l’optimisme dans les différentes étapes de la vie.

Dès la naissance, le bébé nous montre son optimisme avec sa recherche de satisfaction, ses sourires pour séduire, son désir de « conquérir le monde ».

On peut ajouter que le bébé se retrouve fréquemment confronté à des frustrations ; sa capacité à les surmonter ainsi que l’angoisse qu’elles suscitent sont la preuve de son fond profondément optimiste … 2

Puis vient la période 2-5 ans avec le désir de jouer, sa ténacité. C’est à cette période que l’optimisme dépend du caregiving :

Le caregiving correspond à 4 dimensions : la capacité des parents à être sensibles aux manifestations de joie ou de peur de leur enfant et d’y répondre de façon appropriée, la possibilité d’accepter des comportements qui vont se modifier à mesure que l’enfant grandit, l’adaptation au rythme de l’enfant et à ses différents modes d’énergie et enfin la disponibilité émotionnelle. 3

La période des 5-10 ans est marquée par le désir d’apprendre, de se faire des amis, le choix d’une activité où il ne se décourage pas vite… Ce sont ces éléments qui peuvent permettre d’identifier le niveau d’optimisme de l’enfant.

Puis vient l’adolescence et la question « L’adolescent peut-il être optimiste ? ». Dans ce chapitre très complet, Alain Braconnier décrit la difficulté de mesurer l’optimisme à cette étape de la vie et donne, néanmoins, quelques pistes.

Dans la partie du livre concernant les parents pessimistes et le blues d’une société en pleine mutation, Alain Braconnier nous donnes les moteurs essentiels pour motiver l’enfant :

  • la « motivation 1.0 », instinctive, qui nous pousse à aller de l’avant ;
  • la « motivation 2.0 » qui consiste à éviter les punitions et chercher les récompenses… « Ce système de motivation a ses limites » ; 4
  • la « motivation 3.0 » :

Le degré interne d’optimisme de l’enfant en est ici un moteur. Il n’est plus déclenché par une raison venant d’une autorité externe mais l’enfant lui-même a la satisfaction d’en être à l’origine […]. Cette dernière motivation est la seule qui permet à l’enfant de prendre confiance en lui et de développer son propre optimisme sans se sentir étouffé par la demande des parents. 4

Dans la troisième partie du livre, l’auteur nous parle du travail à effectuer en famille. Les trois que je retiens sont « sortir des routines » et « éviter une surcharge d’informations » et « s’intéresser aux autres ».

Puis vient le rôle de l’école et des enseignants qui peuvent entretenir cet optimisme au quotidien (en impliquant les élèves dans « l’amélioration du climat de l’école »). Je ne peux m’empêcher de mettre ici une petite suggestion que l’auteur a ajoutée pour en finir avec la peur d’être noté :

Il existe également des expériences, par exemple en Australie, où il est démontré que l’évaluation qui accompagne l’acquisition des connaissances est au moins aussi efficace, voire davantage que celle qui vérifie que les connaissances sont acquises. 5

Mais comment venir en aide aux parents et aux enfants qui ont perdu cet optimisme ?

L’auteur évoque plusieurs programmes. Je n’en citerai que deux :

– Le Penn Prevention Program ou programme de résilience (3000 élèves en Pennsylvanie) :

[…] apprend à envisager à les problèmes avec plus de réalisme et de souplesse, dans une perspective optimiste. 6

– Sparx, un jeu vidéo créé par des psychiatres en Nouvelle-Zélande :

[…] met en scène un monde imaginaire où le jeune sauve le monde du désespoir. Les concepteurs ont créé un outil ludique et captivant pour des patients souvent réticents à demander conseil. […] Sparx a suscité l’intérêt des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Grande-Bretagne[…]. Dans ces pays, on envisage de le rendre accessible dans les établissements scolaires, chez les médecins […] ou sur Internet. 7

Je vais m’arrêter là. Vous l’avez compris, ce livre regorge d’exemples, d’expériences, d’exercices à mettre en pratique mais est surtout une bouffée d’optimisme. Rien n’est définitif, un pessimiste peut devenir optimiste et n’oubliez pas :

L’optimisme se communique. 8

Ce livre fait désormais partie de la bibliothèque volante des Vendredis Intellos.

MajorMarmotte

 

1,2,3,4,5,6,7,8  BRACONNIER Alain, L’Enfant optimiste, Editions Odile Jacob, Date de parution Février 2015 : p7, p32, p51, p143, p212, p225, p237-239, p290