Bien sûr, les enfants sont champions toutes catégories de l’imaginaire et nous avons parfois du mal à entrer dans leur univers avec nos cerveaux « rouilllés » d’adultes. Pourtant, que l’on soit grand ou petit , ne pas sortir des chemins balisés est un piège redoutable alors que les joies de l’inventivité et imagination sont à portée de main.

Marie- Les aventures de la petite bête avec Croire son enfant remarque que nous avons bien souvent tendance à qualifier les remarques des tout petits, , de mensonge ou d’affabulation. Or, selon les psychologies ce n’est qu’à partir de 6 ou 7ans qu’apparaît la capacité de mentir.   Avant de répondre « n’importe quoi » quand les propos d’un enfant nous semblent hors sujet, creusons un peu : Nos petits bouts expriment souvent leur propre vision de la réalité, qu’ils ont parfois même observées finement. Ils nous offrent alors une chance de nous faire voir le monde avec des yeux d’enfant… Plus encore, le mensonge en dit parfois long sur les rapports familiaux. J’ai remarqué il y a quelque mois que mon fils de trois ans me mentait en accusant son frère d’une bêtise que celui-ci ne pouvait pas avoir faite, sans doute par peur de récolter une bonne engueulade. Cet épisode a été une façon de réaliser que je manquais sans doute de respect et de tact dans la façon de régler nos différents…Et par pitié ne collons pas à nos petits l’étiquette de « menteur ».

Créativité et imaginaire peuvent également passer par la pratique du conte. La contribution de MarieLou avec Rencontre avec Suzy Platiel ou comment le conte est entré dans ma classe nous permet de découvrir Suzie Platiel  ethnolinguiste, auteur d’une thèse sur les contes Sanan du Burkina Faso. Dans cette tribu, la saison des pluie est celle où l’on raconte des histoires, alors qu’il est interdit de conter durant la saison sèche, temps de la maturation des histoires. Les plus jeunes ne se mettent à raconter que lorsqu’ils se sentent prêts, en dehors de toute pression extérieure. Il a semblé primordial à Suzy Platiel de partager ses observations avec les enseignants d’ici. En effet, le conte développe l’imaginaire, l’amour du langage mais aussi l’empathie puisque conter nécessite de s’adapter finement à son auditoire. C’est une activité gratuite, qui ne peut s’évaluer selon les critères scolaires, mais néanmoins essentielle en terme de lien et de confiance en soi. Il faut alors que les enseignants qui seraient tentés par l’aventure résistent à la tentation  d’en faire une activité scolaire, avec une progression prédéterminée et une évaluation finale. Et si le développement des compétences les plus utiles nécessitait de s’affranchir des règles du jeu scolaire ?

A propos d’école, Majormarmotte avec Shakespeare aussi a été un enfant dans une classe de littérature nous parle de pédagogies alternatives et de neurosciences. Un dossier du magazine Le Point, consacré aux « méthodes qui marchent » fait état des connaissances récentes. Notamment, les neurosciences nous apprennent des choses surprenantes sur le fonctionnement du cerveau. Ces découvertes montrent les lacunes des pédagogies classiques fondés sur la répétition et des procédures bien définies. Les pédagogies qui n’imposent pas un cheminement identiques à tous seraient les plus efficaces, en termes d’apprentissage, mais aussi de bien être. L’école serait donc à la traîne, dans la façon de considérer les élèves d’abord, mais aussi à mon sens dans sa vision des enseignants à qui l’institution fait parfois moyennement confiance pour ce qui est de la créativité et de l’innovation.

Ouverture et créativité sont aussi les clés qui ressortent de la contribution de LaTurbulette, qui présente le livre Un parfum de victoire. Avoir un enfant quand on est en situation de handicap. Pour les personnes handicapées, élever des enfants est un véritable combat qui oblige à faire preuve d’une grande créativité dans la gestion du quotidien, mais aussi de courage pour affronter le regard pas forcément bienveillant de la société. Heureusement, un accompagnement spécifique se développe pour aider ces parents : il ne s’agit pas d’assister mais au contraire de proposer des solutions pour favoriser l’autonomie, et la confiance en ses capacités.

Bonne lecture.