« Dans la maison de mon arrière-grand-père
Y’a le souvenir doux
De mon mon arrière-grand-mère
Un peu partout » (Aldebert)

« Maman, je ne veux plus écouter cette chanson, parce que je la trouve triste, elle parle du souvenir doux de mon arrière grand mère. C’est comme Mamina.

Tu as le droit d’être triste, tu l’aimais beaucoup Mamina, comme ton papa. »

Le deuil vient de s’inviter dans notre famille. Arrière-grand-mère… rien d’anormal à ce qu’elle parte maintenant. Elle laisse cependant un souvenir fort auprès de mon fils, qui a la chance d’avoir connu deux arrière-grand-mères , tout comme moi d’ailleurs. Et gérer un deuil à 5 ans, ce n’est pas évident. Nous lui avons expliqué, bien avant que ça n’arrive, ce qu’était la perte d’un être cher, grâce à un petit bouquin, trouvé au hasard d’un salon du livre : « L’étoile de Pépé » de Virginie Bourneuf. Ce livre parle des sentiments que ressent un garçonnet à la mort de son grand-père.

imagesTristesse, colère, nostalgie… J’ai laissé mon 5ans m’exprimer ces propres sentiments, sa tristesse, sa colère. Il a demandé à venir avec nous au funérailles. Je n’y ai vu aucun inconvénient, me souvenant qu’à chaque enterrement de mes grand-parents il y avait des enfants. La mort fait partie de la vie. Autant accompagner notre enfant dans la gestion de ce moment éprouvant qu’essayer de l’en dissuader. Son papa lui a expliqué la cérémonie à l’église. Il a précisé que des gens allaient pleurer, et que c’était normal. Qu’il pouvait pleurer lui aussi, s’il en avait envie, et que sa maman l’accompagnerait tout le long. Il lui a décrit le déroulement, le cercueil, les lectures… Il a été fort mon 5ans, il a accompagné son papa dans la ronde de lumières autour du cercueil, il lui a tenu la main pour lire, il a pleuré dans mes bras. Il s’est jeté dans les bras de sa grand-mère pour la consoler, après la cérémonie. Nous lui avons demandé s’il voulait aller au cimetière. Oui. Il était important pour lui de tout voir, et d’accompagner Mamina jusque dans sa dernière demeure. Il a jeté des pétales de roses dans le caveau. Il a tout suivi, avec curiosité et courage, sans peur.

Des questions ont précédé ou suivi cet événement. J’ai tenu, avec son papa, à lui répondre, sans l’alarmer.

Sans l’alarmer, ce qui veut dire sans préciser que parfois la vie fait partir les enfants avant les parents, et les parents avant que les enfants ne soient grands… Il s’en doute, il le sait sans le savoir vraiment.

D’ailleurs, Filliozat le dit bien mieux que moi dans « Au coeur des émotions de l’enfant »

« Dès qu’un enfant a traversé un automne, il sait qu’il y a des feuilles mortes. Il a vu une mouche sur le dos des fleurs fanées, peut-être un pigeon écrasé sur le macadam ou encore a-t-il trouvé son hamster immobile. Selon son âge, le mot mort ne représente pas tout à fait la même chose. On dit que les enfants n’acquièrent l’idée de la non-réversibilité de la mort qu’aux alentours de neuf ans. Ce n’est pas une raison pour leur raconter des fadaises.

Que dire? La vérité!

Dire la vérité ne veut pas dire assener brutalement une réalité qu’il ne pourrait assimiler, ni lui infliger des images violentes. Il est important de prendre le temps, de suivre le rythme de sa compréhension et de ses capacité d’assimilation.

(…) Les enfants sentent,savent. Il est inutile de leur cacher quoi que ce soit. Si vous le faites, d’une part ils risquent de paniquer, d’autre part ils peuvent perdre leur confiance en vous. »

 

Et la vie continue.

Il a envoyé sa lettre au Père-Noël. Puis on est allé aidé au déménagement de l’appartement. Il a eu un souvenir de son arrière grand mère : un réveil, qui va bien lui servir, et pour se réveiller le matin, et pour se souvenir d’elle.

ET vous, comment avez vous gérer l’accompagnement du deuil chez vos enfants?

Muuuum