Beaucoup d’entre nous l’ont constaté à leurs dépens ou à ceux de leurs enfants : il n’est pas facile de réussir ou de s’intégrer à l’école dès lors que l’on a du mal à se couler dans le moule plus ou moins imposé par l’Education Nationale… Presque 12% des élèves sortent de l’école sans diplôme, sans compter ceux que le système scolaire a abimé, ou dont les qualifications sont insuffisantes pour s’intégrer pleinement dans la société. Peut-on trouver des solutions pour changer ce triste constat ?
Mme Déjantée avec « Les enfants de pauvres sont-ils des fainéants aux parents démissionnaires » nous rappelle que la France est le pays où la corrélation entre milieu socio-économique et réussite scolaire est la plus forte. Pire, ces inégalités ont tendance à s’accroître avec les années selon les enquêtes PISA.
Ce phénomène est amplifié par le fait qu’il y a collusion implicite entre les valeurs de l’école et ceux de la classe dominante. Ceux qui, à la maison, baignent dans la culture sont donc naturellement avantagés. Mes deux garçons sont enfants et petits enfants d’enseignants. Ils ont une bonne centaine de livres dans leur chambre, vont à l’école de musique… Nous discutons beaucoup, nous leur demandons leur avis et les écoutons, les encourageons et  faisons des choses ensemble. Je suis assez exigeante (parfois un peu trop même) mais en m’adaptant à leurs capacités… Le grand de CP réussit déjà bien à l’école, sans trop d’efforts, et le moyen suivra vraisemblablement ses traces. Mais force est de constater que la majorité de mes élèves ne bénéficient pas chez eux d’un environnement comparable… Il est bien difficile pour moi d’offrir en classe,  à presque trente élèves, tout ce dont mes propres enfants profitent à longueur d’année. Comment affirmer honnêtement alors que ceux qui n’y arrivent pas ne sont pas « doués » ? Comment leur imputer en toute justice la responsabilité de leur échec ?
L’opinion rejette pourtant souvent la faute sur leurs parents. On reproche aux géniteurs d’avoir « démissionné » de leur rôle. Pourtant, on peut considérer que ces parents « démissionnaires » sont en fait « démissionnés » par la société et les institutions, qui ne leur offrent pas de vraie place, a fortiori lorsque la culture parentale s’éloigne des normes scolaires. Personnellement, ce que je peux lire sur la démission des parents a le don de me mettre en boule. Mon école accueille un fort taux de familles « défavorisées », mais la majorité des parents que je rencontre ont à cÅ“ur la réussite de leurs enfants. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas toujours les bonnes stratégies. Sans compter qu’élever des enfants dans la précarité matérielle, lorsqu’on enchaîne chômage et petits boulots, ça reste sacrément compliqué…
Face à ce constat un peu déprimant sur l’échec scolaire, les contributions de Cécile la cour des petits et Major marmotte nous apportent quelques pistes.
Cécile nous parle de l’enfant surdoué à l’école. Il n’est pas toujours bon d’être trop intelligent dans le système scolaire : la moitié de ces enfants y rencontrent l’échec. Dans le livre « L’enfant surdoué » que nous présente Cécile, Jeanne Siaud-Facchin  explique que ces difficultés sont dues au fonctionnement mental particulier des « zèbres » mais aussi au fait que souvent, il n’est pas bien vu à l’école d’être trop curieux, trop critique… Pour que les choses se passent du mieux possible, il est essentiel que chaque partie, élève ou enseignant ne soit pas sur une position trop rigide. A l’enseignant de reconnaître cette différence de fonctionnement. En tant que prof des écoles, j’ai eu affaire en classe à quelques « zèbres ». J’adore leur humour, leur soif d’apprendre, leur capacité d’attention, leur vive sensibilité… Mais c’est parfois difficile pour un enseignant de se faire reprendre vertement pour une petite erreur de géographie ! Pour réussir, l’élève doué n’a alors d’autre solution que d’intégrer et d’appliquer les normes scolaires (en d’autres termes « servir la soupe » comme je disais lorsque j’étais ado). Au risque peut-être, comme le soulignent certains commentaires, d’y perdre une partie de leur personnalité.
Une façon de lutter contre l’échec peut être aussi de prendre en compte le fonctionnement du cerveau. Dans son post « J’apprends à lire avec les doigts » Majormarmotte nous présente une nouvelle discipline, la neuropédagogie. Cette dernière  regroupe les recherches en éducation fondées sur les sciences cognitives (neurosciences, psychologie cognitive) ou en linguistique. La neuropédagogie se propose d’améliorer les connexions dans le cerveau pour faciliter les apprentissages. Ainsi les lettres rugueuses, comme celles inventées par Maria Montessori faciliteraient le lien entre forme visuelle de la lettre et le son qu’elle produit. Et surtout, les chercheurs ont mis en évidence ce que la plupart d’entre nous avaient remarqué intuitivement : les émotions positives stimulent  le cerveau alors que les négatives, comme l’anxiété, ont plutôt tendance à bloquer le raisonnement.   Alors que de nombreux collègues enseignants vont plancher mercredi sur le contenu de nouveaux programmes (pas moi, je pouponne), il est à espérer que ces découvertes prennent une place dans la lutte contre l’échec scolaire!
Flo La Souricette (très en retard dans son débrief ;))
Je suis entièrement d’accord avec ton post. Etant enseignante comme toi, je suis dans la même réflexion. Dans ma classe de 22 ( je respire cette année), j’ai 6 loulous en grandes difficultés, j’essaye que mon énergie, ma réflexion soient pour eux. Je dis, j’essaye car je suis aussi directrice sans décharge.
Comme c’est frustrant de ne pas réussir à les aider comme on le voudrait ces loulous… Ce doit être chouette de n’en avoir « que » 22 !
L’an dernier, j’en avais 28 alors cette année, visuellement, j’étouffe moins. ;)
Merci beaucoup Flo!!! C’est toujours un plaisir de te lire!!!
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