Abordant les thèmes de la parentalité et de la psychologie, Alice Miller a beaucoup fait avancer la compréhension des relations parents-enfants et a lutté, par ses ouvrages, contre la violence éducative. C’est pour ton bien, Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant est l’un de ses livres.
La « pédagogie noire »
J’ai découvert avec horreur ces extraits de livres dits « pédagogiques » édités il n’y a pas si longtemps que ça, en Europe.
Il s’agit véritablement d’instructions pour manipuler et maltraiter son enfant. Sous couvert de l’éduquer tout est permis. On étouffe en l’enfant toute possibilité de s’exprimer, de se tromper, de vouloir quoi que ce soit, de penser par lui-même.
Quel est le contenu de cette « pédagogie noire » ?
L’enfant est perçu comme un ennemi qui veut prendre le pouvoir, c’est ainsi qu’il est conseillé dans ces livres de commencer l’apprentissage de l’obéissance le plus tôt possible.
Si l’enfant essaie de se révolter contre ces mauvais traitements et ses injustices, sa colère ou sa ruse seront considérés comme des maux inévitables à combattre eux aussi. Alors que ces comportements n’auraient même pas existé sans ces méthodes éducatives violentes !
Voici un extrait d’un de ces livres de la « pédagogie noire » :
« Si votre fils ne veut rien apprendre pour ne pas céder à ce que vous voudriez, s’il pleure intentionnellement pour vous braver, s’il fait du mal pour vous irriter, bref s’il fait sa petite tête :
Battez-le, faites-le crier :
Non, non, papa, non, non !
Car une telle désobéissance équivaut à une déclaration de guerre contre votre personne. Votre fils veut vous prendre le pouvoir, et vous êtes en droit de combattre la force par la force, pour raffermir votre autorité, sans quoi il n’est pas d’éducation. Cette correction ne doit pas être purement mécanique mais le convaincre que vous êtes son maître.
[…]
Toutefois, surtout dans le cas d’enfants orgueilleux, et même lorsqu’il s’agit de fautes graves on peut épargner les coups en les faisant par exemple marcher pieds nus, en les privant de manger, en les faisant servir à table ou en essayant de les toucher par quelqu’autre de leurs points sensibles. » (extrait d’ouvrage de « pédagogie noire », p 28-29 du livre d’A.Miller)
Outre des principes généraux, on trouve des anecdotes réelles d’histoires familiales qui font froid dans le dos.
Et le plus fourbe dans tout cela, c’est la manipulation qui accompagne les mauvais traitements, tout cela pour que l’enfant ne soit plus qu’une marionnette dans les mains de l’adulte, qu’il n’ait plus la possibilité de se rebeller ni même de comprendre ce qu’il se passe.
Lorsque tout effort entrepris vise à éduquer des enfants de telle sorte qu’ils ne s’aperçoivent pas de ce qu’on leur inflige, de ce qu’on leur dérobe, de ce qu’ils perdent, de ce qu’ils auraient été et de ce qu’ils sont, et lorsque cette éducation est entreprise assez tôt, dans sa vie d’adulte le sujet ressent la volonté de l’autre, sans parler de son intelligence, comme la sienne propre. (p 27)
Il est conseillé aux parents d’être froids, calculateurs, manipulateurs, menteurs, désagréables avec leurs enfants.
Parmi les méthodes employées, on trouve :
- différents types de coups
- l’isolement
- la manipulation
- le chantage affectif
- la répression des sentiments
Sont également utilisés :
- les silences
- la gestuelle
- l’intonation (langage non-verbal)
- ainsi que la privation d’amour
Il n’y a aucune communication, aucune empathie, juste la loi du plus fort. Avec cette « obéissance » forcée, l’enfant va perdre sa spontanéité, sa créativité, son individualité et ses caractéristiques enfantines. Sa volonté est brisée dès la petite enfance. Il ne saura pas se défendre et n’en gardera pas de rancune consciente.
Il y a là une méconnaissance totale de psychologie de l’enfant et de ses stades de développement. Il est toujours considéré comme fautif et mauvais.
Selon ces théories, le respect envers les parents est absolument obligatoire et dû, en revanche les enfants ne méritent pas le respect, d’ailleurs les parents ont toujours raison.
Pas d’échappatoire
Un enfant va être patient, tolérant, tout supporter… parce qu’il ne sait pas, parce qu’il a confiance en ses parents et qu’il les aime.
C’est déjà une première violence que de ne pas respecter l’intégrité physique et les sentiments de son enfant, mais le plus dévastateur est le fait de lui demander de ne pas réagir : ne pas se mettre en colère, ne pas être triste, ne pas en parler ou se plaindre. L’enfant apprend à se taire et à intérioriser tous ces sentiments. Ce refoulement peut être à l’origine de névroses qui resurgiront à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Ces méthodes sont également pratiquées à l’école, ce qui ne laisse à l’enfant aucune échappatoire.
« À l’école en particulier, la discipline doit passer avant l’enseignement.
[…] La discipline est, pour parler comme Schleiermacher, l’inhibition de la vie, elle est en tout cas la restriction de l’activité vitale, dans la mesure où celle-ci ne peut pas se développer à son gré mais doit être maintenue dans certaines limites et soumise à certaines prescriptions ; et selon les cas elle peut être également la restriction, autrement dit la suppression partielle du plaisir de l’existence, de la joie de vivre, et même de la joie spirituelle […]. » (extrait d’ouvrage de « pédagogie noire », p 46 du livre d’A.Miller)
Enfin, la religion chrétienne en rajoute une couche et c’est une double inquisition de la conscience que subissent les petits, à la fois par les parents et par la religion (avec un Dieu omniscient on n’est jamais tranquille ni libre dans sa tête).
Dieu soumet les humains et, de la même manière, les adultes soumettent les enfants : sans donner de raison et avec une toute-puissance. Chercher à s’instruire en comprenant les tenants et les aboutissants, c’est remettre en cause le concept même d’obéissance (aveugle) et donc de foi. L’enfant doit seulement obéir et retenir bêtement ce qu’on lui dit. Il ne reste aucune place pour l’esprit critique.
On prétend également lutter contre la perversion sexuelle par l’apprentissage du dégoût de son propre corps.
Une bonne couche de sexisme essentialiste pour couronner le tout.
« Dans le cercle familial c’est le plus souvent la mère, faible, qui défend le principe philanthropique, tandis que le père, dans sa nature abrupte, exige l’obéissance absolue. » (extrait d’ouvrage de « pédagogie noire », p 56 du livre d’A.Miller)
Les pulsions (considérées comme) maternelles sont dénigrées. La tendresse, l’affection, la disponibilité sont comparées à de la « mièvrerie » et considérées comme nocives. L’homme est vu comme un être fort, raisonnable, intelligent, respectée alors que la femme est perçue comme faible et mièvre. Cette vision est appuyée par certains passages de la Bible.
Quelles conséquences ?
Les conséquences possibles une fois adultes sont :
- des névroses
- une répétition de la violence, notamment sur ses propres enfants
- une acceptation de, voire un enthousiasme pour l’obéissance aveugle, les régimes dictatoriaux
- une confusion amour/maltraitance
L’enfant admire et craint son père. Il est souvent prêt à tout pour lui plaire et avoir un peu d’affection. C’est une réaction typique de la maltraitance (qui rejoint le syndrome de Stockholm il me semble).
L’individu subit une perte d’autonomie et d’individualité. Il est docile et n’a plus d’esprit critique. Il trouvera probablement rassurant le cadre militaire, voire dictatorial, une fois arrivé à l’âge adulte. Prouver sa valeur sans discuter, surtout si la tache est pénible, c’est dans ce genre de situation qu’il aura ses repères. (Alice Miller décrit cela en détails plus loin dans son livre avec son étude de l’enfance et de la psychologie d’Adolf Hitler.)
Les enfants devenus parents à leur tour
Par la suite, les enfants devenus à leur tour parents, vont répéter ce même schéma sur leurs propres enfants, et cela pour plusieurs raisons :
– Ils ne connaissent pas d’autres façons de faire
– La société les encourage dans ces méthodes
– Ils font un transfert
– Changer de méthode éducative reviendrait à accepter l’idée que leurs parents ont mal fait.
En effet, le besoin de ces parents est de reprendre le pouvoir qu’ils ont dû laisser à leurs propres parents par le passé. Ils se vengent inconsciemment sur leurs enfants. En reproduisant des schémas collant plus ou moins à la « pédagogie noire », ils répondent à leur propres besoins et non à celui de leur enfant.
Pour justifier et accepter ce qu’ils ont vécu pendant l’enfance et pour ne pas déroger à la règle qui veut qu’ils doivent le respect inconditionnel à leurs propres parents, ces personnes autrefois maltraitées vont devoir à leur tour perpétuer ces méthodes (c’est le principe de la Psychologie du Crime selon lequel il faut perpétuer le crime pour justifier le crime).
La compulsion de répétition va les pousser à revivre ces scènes malheureuses avec leurs propres enfants, dans la plupart des cas, ou avec d’autres personnes. Ils tenteront ainsi d’exorciser leurs ressentis en se voyant dans les yeux de leur victime sans défense et en même temps en s’identifiant à leur agresseur et à sa toute-puissance.
Les cas les plus extrêmes peuvent mener à l’auto-destruction (prise de drogues, prostitution – comme dans le cas de Christiane F., étudié par A. Miller dans son livre – ou suicide) ou au meurtre d’autres individus (tueur d’enfants comme Jürgen Bartsch, dictateur comme Hitler).
Conclusion
La maltraitance physique est de nos jours pratiquement éradiquée en Occident (reste que nos sociétés tolèrent une gifle ou une fessée portée sur un enfant), mais la violence psychologique demeure.
Les livres de la « pédagogie noire » ne sont plus imprimés, mais les conseils de manipulation et de domination de l’enfant, considéré comme un ennemi à soumettre, restent malheureusement d’actualité. Il existe un continuum des châtiments corporels et psychologiques sur les enfants, d’où l’importance de ne pas entrer dans ce cercle vicieux et de ne pas sous-estimer le pouvoir d’une fessée, par exemple. Alice Miller est d’ailleurs convaincue que toutes les tentatives de contrôle et de domination sur les enfants, même les plus subtiles qu’on constate aujourd’hui, sont une erreur de direction car elles font passer en premier les besoins des adultes par rapport à ceux des enfants. Elle prône l’accompagnement plutôt que « l’éducation » et insiste sur le fait que l’enfant apprend par l’exemple et qu’il apprend mieux lorsqu’il est libre.
C’est l’éducateur et non l’enfant qui a besoin de pédagogie. (p 117)
Comment une personne maltraitée pendant son enfance peut-elle aller mieux ?
En prenant conscience du « jeu de pouvoir de l’éducation » et en mettant des mots dessus, afin de sortir du cercle vicieux, aller mieux soi-même et agir autrement avec ses propres enfants.
La psychanalyse peut être d’une grande aide, pour démêler ses propres souvenirs (dont on peut finir par douter), mais de manière plus générale pouvoir s’exprimer auprès d’une personne bienveillante ou de façon artistique peut déjà être salvateur.
Allô Enfance maltraitée
Téléphone 119 (appel gratuit)
Peuvent-ils souffrir ?
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En fait, je pense que toute vie familiale provoque une sorte de syndrome de Stockolm. C’est juste un dispositif naturel qui permet à l’humain de ne pas être trop malheureux. La plupart d’entre nous ne s’en rendent pas compte, car ils sont heureux dans leur famille, mais la raison qui pousse des enfants à aimer leurs parents, ce n’est ni la reconnaissance, ni une affection qui se développerait spontanément comme dans le cas d’une amitié, c’est un sentiment qui provient du fait qu’ils sont obligés de vivre avec leurs parents, d’aussi loin qu’ils se souviennent. Bon, je ne suis pas la seule à penser ça, mais c’est une idée peu débattue, et qui choque beaucoup de monde. Je me demande bien pourquoi. Les gens s’imaginent-ils vraiment que leur enfant de 1 an pèse le pour et le contre avant de les aimer ? Il n’a jamais rien connu d’autre que sa famille, et n’a aucun point de comparaison. Imaginer qu’il puisse aimer en toute conscience est même un peu naïf. ^^
(Excuse-moi, c’était hors sujet, mais ça me semblait important de partager mon opinion à ce sujet, puisque tu en parlais. ^^)
Non mais c’est intéressant. Je suis assez d’accord.
En fait je pense que l’attachement naît de la proximité tout simplement (même si plein d’autres choses peuvent jouer bien sûr). Passer du temps ensemble, partager des expériences : ça rapproche, qu’on le veuille ou non.
Après un tas d’autres éléments entrent en compte en bien ou en mal, mais c’est clair que le fait qu’un enfant ne connaissent rien d’autre et soit en quelque sorte une page vierge fait qu’il adhère forcément à ce que représentent ses parents (du moins dans un premier temps).
Quand on grandit on voit un peu comment ça se passe chez les autres (voire dans d’autres pays au niveau culturel) et là on peut dire ce qu’on aime et ce qu’on souhaite garder ou pas.
Cet attachement premier est sans doute utile à la survie en effet.
Je pense aussi, oui, que l’attachement nait (entre autres) de la proximité, et que le syndrome de Stockholm n’est qu’un cas particulier. Mais bien peu de recherches psychologiques sont faites sur le sujet, parce que les gens aiment bien penser que l’amour est un sentiment pur (« naturel ») qui ne s’explique pas. ^^
Merci beaucoup de ta contribution!!! J’aimerai beaucoup connaître les références des ouvrages qui sont cités dans ce livre, ne serait-ce que pour tenter de comprendre un peu mieux dans quel contexte ils ont pu être rédigés, et à quel public ils s’adressaient… Je ne doute pas de leur réalité, mais je n’y retrouve pas (par exemple) du tout l’éducation que mes parents ont reçu (pourtant pas vraiment élevés CNV…)… Il y a dans les propos rapportés une volonté de nuire, une haine de l’autre, qui me fait me demander dans quel contexte les personnes qui l’ont écrit aurait pu souhaiter avoir des enfants…Lorsqu’ Hervé Bazin décrit La Folcoche, on y retrouve ce genre de démence, mais tout le monde est conscient du fait qu’il s’agit d’une dérive, j’ai donc beaucoup de mal à concevoir que le discours rapporté ici ait pu être un discours « officiel »…
Je ne les ai pas mises pour ne pas trop alourdir l’article mais je vais les citer ici :
– premier passage, p 28-29 du livre d’A. Miller : « Extrait de J.G. Krüger, Gedanken von der Erziehung der Kinder, 1752 »
– deuxième passage, p 46 du livre d’A. Miller : « Enzyklopädie des gesamten Erziehungs – und Unterichtswesens, 1887 »
– troisième passage, p 56 du livre d’A. Miller : « L. Kellner, 1852 »
Alice Miller s’appuie sur l’ouvrage de Katharina Rutschky « La Pédagogie Noire » paru en 1977 et cite des textes des deux siècles derniers.
Il y a par exemple un texte plus long parlant de châtiments corporels p 74 à 76 du livre d’A.Miller, dont la source est « C.G. Salzmann, 1976 ».
A.Miller dit qu’au moment où elle écrit son livre (publié en 1983), elle a des témoignages de lecteurs de ses ouvrages qui confirme ses analyses ; et d’autre part elle dit que les temps ont tout de même changé, mais qu’il reste toujours cette manipulation et cette volonté de soumettre l’enfant parce qu’on voit un ennemi en lui. Elle critique d’ailleurs les théories de Freud qui ont participé à cette vision des choses.
Merci!!!
J’oubliais un dernier point concernant ton dernier paragraphe: ça me gêne un peu qu’on dise « un enfant qui a subit des violences va reproduire ces mêmes violences le jour où il deviendra parent »… oui bien sûr, avoir eu comme modèle des parents maltraitants n’aide pas à construire sa propre identité de parent, mais pour autant je ne crois pas au déterminisme, les enfants qui ont subit des violences, bien heureusement, ne deviendront pas tous des parents maltraitants!! Laissons-leur, et laissons-nous le droit et la possibilité de rompre ces cercles de violence pour devenir ce que nous voulons être! ;)
Oui on est bien d’accord (désolée si je me suis mal exprimée). On n’est pas condamnés à reproduire ce qu’on a subi durant l’enfance, même si on part avec un handicap le cas échéant il me semble.
Le problème dans le cas de violences éducatives acceptées par la société, c’est qu’il est d’autant plus difficile de comprendre que ce n’est pas normal et tolérable. Donc sans parler d’ « enfant battu », je crois que tous les parents ont constaté qu’on a tendance à reproduire le modèle éducatif qu’on a eu soi-même (autant les aspects positifs que négatifs d’ailleurs) consciemment ou non.
Non mais tu n’as pas à t’excuser, c’est juste que c’est un raccourci qu’on fait trop à mon avis…et je trouve que c’est un peu une « double peine » pour les enfants qui ont subit des violences…
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