Vous je ne sais pas, mais moi j’ai toujours détesté qu’on me dise : « C’est comme ça » ou « Tu comprendras plus tard » ou « Contente-toi de faire ce qu’on te dit » ou « Il est (médecin, docteur, grand-manitou, ton père, Dieu) alors il sait. Juste fait. ». Avec moi, ça ne marche pas comme ça. J’ai besoin de comprendre. Et comme je projette (parfois à tort, j’en suis consciente) mes petits travers, j’imagine bien volontiers que c’est pour tout le monde pareil.
Alors, oui, souvent, c’est comme les statuts Facebook « c’est compliqué ». Parce que ce n’est jamais complètement simple. Mais tant que les sachants nous prendront pour des quiches incapables de penser en nuances, tant que la presse reproduira des discours manichéens sans (presque) jamais chercher à nous expliquer, avec des mots précis, des phrases argumentées et des sources explicites, alors nous ferons face à des discours d’autorité. Nous savons pourtant que la « vérité » est un point de vue fragile, fondé sur des faisceaux de preuve relatifs aux découvertes les plus récentes. Ainsi, la vérité d’hier n’est pas toujours celle d’aujourd’hui ou de demain ; celle d’ici n’est pas forcément celle d’ailleurs.
Cette semaine, trois neurones se sont attaqués, avec des angles assez différents, à cette questions des discours et des représentations dominants, et aux dégâts qu’ils sont susceptibles de provoquer. Trois contributions passionnantes, qui montrent qu’il faudrait, qu’il est possible, d’éclairer les chemins, de lumières multiples, de sources différentes, pour guider chacun avec bienveillance et humilité.
9vies a décortiqué pour nous les conseils (un peu à l’emporte-pièce il faut bien dire) prodigués par 20 Minutes le 5 mai dernier, via un article intitulé Pédiatrie, petits préjugés, grands effets. Très concrètement, l’article du quotidien (5 mai 2014) signé Delphine Bancaud, reprend un article du site (29 avril 2014) préfigurant le Congrès de la pédiatrie (23 et 24 mai 2014, Lyon) et revient sur différents « préjugés » supposés des parents. Fort de cette autorité médicale estampillée, l’article assène la « vérité correspondante ». Patrick Tournian réhabilite ainsi l’importance du lait de croissance supplémenté en fer et rappelle qu’il est préférable de ne pas retarder la diversification alimentaire, y compris des aliments potentiellement allergènes, Bertrand Delaisi nous précise que c’est l’humidité, et non la pollution, qui est à l’origine de la plupart des crises d’asthme, tandis que Robert Cohen insiste sur le fait que le lien entre l’aluminium (des vaccins) et les différents troubles qui lui sont régulièrement attribués n’a jamais été démontré. Il revient également sur les antibiotiques, le déclin de leur efficacité et l’urgence nécessité d’en consommer moins.
La plupart de ces « conseils médicaux » sont intéressants ET pourtant nuançables. Article de 20 Minutes oblige, ils sont cependant résumés en très peu de mots, sans contexte, historique, sources ni mention d’éventuels conflits d’intérêt. On ne sait même pas s’il faut incriminer la presse ou le congrès médical, puisqu’on n’a aucune idée de la manière dont les propos ont été recueillis. Bref, l’ensemble laisse un goût amer, voire un sentiment de colère, parce que l’article peut aussi se prendre de la manière suivante : « vous, parents, êtes stupides et ignares, en plus de croire n’importe qui. Voilà 3, 4 ou 5 « vérités absolues », soumettez-vous. Entendons-nous bien : ce n’est pas (enfin pas seulement) l’opinion médicale qui pose souci ici, mais bien le fait de pas considérer les parents-lecteurs comme des interlocuteurs valables, capable de comprendre un discours nuancé et complexe du type : Tous les jeunes enfants ont des besoins augmentés en fer et certains (10 à 20% d’entre eux) présentent une carence. Le lait de croissance, supplémenté en fer, est l’une des manières possibles (et peut-être l’une des plus pratiques) de subvenir aux besoins en fer des jeunes enfants. Mais il existe d’autres sources de fer tout aussi valables, disponibles dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Enfin, sans forcément se méfier de tous les laits de croissance, il faut rappeler qu’ils ne font pas l’objet d’une réglementation spécifique : si vous en achetez, faites attention aux étiquettes !
Ce n’est bien entendu qu’un exemple, hautement améliorable… Mais l’idée à retenir c’est qu’il doit être possible (médecins, journalistes, vous écoutez ?) d’informer (et même de conseiller) en donnant du contexte, des nuances et des alternatives, et sans (trop de) pression.
Dans un autre registre, Lepetitprinceadit se demande si nous sommes prêts pour un test prénatal de l’autisme. Comme David Cox l’explique dans The Guardian (1er mai 2014), la recherche est récemment parvenue à isoler une « empreinte de protéine » spécifique aux personnes atteintes d’autisme (notamment Asperger), avec une sensibilité (encore insuffisante mais prometteuse) de 80 %. Si on imagine disposer d’un test sanguin fiable d’ici 5 ou 10 ans, cela signifiera aussi la disponibilité potentielle d’un test prénatal. Il faudra alors, comme aujourd’hui pour la trisomie 21, se poser la question de faire ou non le test, puis se demander « que faire » en cas de test positif, avec toutes les questions éthiques que ces interrogations entrouvrent…
Mais ce débat en cache peut-être un autre : celui de la toute-puissance médicale sur le déroulement de la grossesse et sur l’importance d’informer les futurs parents, avec tact, bienveillance et empathie, quant à l’existence des tests, mais aussi leur fiabilité, leur caractère rigoureusement non obligatoire et leurs conséquences possibles. Le tout sans (surtout) exercer de pression. Vaste programme…
Peuvent-ils souffrir revient, avec La virginité en question sur un article de Julianne Ross, 17 lies we need to stop teaching girls about sex ainsi que sur l’une des vidéos de Laci Green (à voir !!). Plus prosaïquement, elle se demande comment nous pourrions aider nos filles (et nos garçons !) à mieux comprendre ce qu’est (et ce que n’est pas) la virginité, afin de s’éloigner des représentations tellement présentes dans nos sociétés, qui pèsent sur nos jeunes et peuvent les empêcher de vivre un peu sereinement leur adolescence et leurs premiers émois. Dans une époque qui hypersexualise les jeunes et même les enfants, il y a un long chemin à parcourir pour casser les préjugés sociaux, les tabous et… le manque de communication. Bref, si nos enfants pouvaient voir la virginité autrement que comme quelque chose qu’on perd, si nos filles comme nos garçons pouvaient éviter de se représenter ces moments au moyen d’expression comme « voir le loup » ou « passer à la casserole », bref si la virginité pouvait descendre de son piédestal et si l’énorme pression vécue par les grands ados (si, si, rappelez-vous) pouvait diminuer d’un cran… Encore un chemin qui se vit mieux éclairé avec bienveillance…
Bravo pour cette belle mise en perspective!!! C’est toujours un régal de te lire et ça donne vraiment envie de se replonger dans les contributions de la semaine!!!
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