Il y a des fois je me demande (oui j’avoue) si j’étais faite pour avoir des enfants.
Est-ce que je ne me suis pas plantée ?
Et je me mets à imaginer ma vie sans enfants.
Pleine de grasse mat’… mais vide de sens.
Même si ce n’est pas toujours facile, même si j’aimerais bien me réapproprier mon temps, ma vie, mon travail, je suis heureuse d’avoir des enfants et ils participent malgré tout à mon grand bonheur.
Grâce à eux j’ai pu saisir le sens de la vie, du vrai bonheur, de la vraie joie.

Est-ce que cela veut dire que ceux qui n’ont pas d’enfant n’y parviennent pas ? Est-ce que leur vie est plus vide que la mienne ?
Je n’ai jamais pu comprendre ce qui motivait les gens à ne pas avoir d’enfant tellement je trouve ça magique (nettement moins magique quand ils sont malades ou ne dorment pas ou parlent et chantent TOUTE la journée).
En le respectant.
Mais en pensant qu’il y avait là une part d’égoïsme.

Les « No kids » – comme on les appelle – ou les « Child free » sont-ils vraiment égoïstes ? Cette courte émission de France Inter présente le livre d’Edith Vallée, psychologue, Pas d’enfant pour Athéna, pour qui « on peut être femme épanouie sans être mère » (le livre est préfacé par Elisabeth Badinter).

Engagement écologique, infertilité, difficulté pour rencontrer l’âme sœur ou plus simplement envie de s’épanouir soi-même, pas d’attrait pour une vie de famille telle qu’on nous la décrit souvent. Avec la maîtrise de la contraception et l’autonomie financière, les femmes peuvent choisir leur vie et décider de ne pas avoir d’enfant.

Donc il y a des personnes qui choisissent vraiment de ne pas avoir d’enfant. Ressentent-elles l’envie mais le contrarie-t-elles par « raison » ? Certaines personnes, d’après les commentaires que j’ai pu lire sur cette page de France Inter, ne font pas d’enfant parce qu’elles ne sont justement pas égoïstes. Crise économique, pollution, surpopulation, elles sacrifient (pour moi) leur désir au profit de l’humanité. Incroyable.

Une étude de l’INED publiée en février explique que 6,3% des hommes et 4,3% des femmes ne font pas d’enfant, volontairement. Soit 5% des Français.

Selon l’auteure, « les stéréotypes sont conservés » : « ces proportions n’ont pas changé depuis 20 ans ». Les femmes faisant ce choix sont très diplomées, se réalisent pleinement dans leur vie professionnelle, alors que les hommes prenant ce chemin ont peu de diplômes, sont plus fragiles pour être responsable de famille.

Mais les personnes qui font ce choix poursuivent toutes les formes de bonheur possible, motivées par l’envie de se dépasser.

Les No Kids ne placent pas leur paradis dans un enfant. Elles habitent leur propre paradis ; elles n’introduisent pas plus de vie dans monde grâce à un enfant, elles goûtent les fruits de leur action dans le monde.

En gros, les personnes qui n’ont pas d’enfant finalement motive leur existence par cette quête du bonheur… par l’action.
Et des fois ça me fait envie. Voyage, danse, peinture, enrichissement par les autres, vie à 100 % sans contrainte si ce ne sont celles de la vie sociale ou financières… Une vie qui apporte du bonheur par ce que l’on fait, pas par ce que l’on reçoit de nos enfants.

Mes enfants apportent un immense bonheur dans ma vie. Certes. Mais non, je ne place pas tout mon paradis en eux. C’est une grosse responsabilité que je leur mettrais sur les épaules. Mais en plus le jour où ils partiront – car j’espère bien qu’ils partiront un jour, pas trop tôt non plus hein -, je ne veux pas qu’il ne me reste rien. Le vide.
Alors pour le moment je suis là, mais j’aspire à reprendre une vie professionnelle plus riche, une vie personnelle euh… tout court, faite de tricot, d’écriture, de couture et de livres, mais aussi d’une vie sociale remplie de sorties et d’amis et d’une vie associative. Faire des formations… Apprendre.
J’espère juste que tout cela ne reprendra pas trop tard, quand je serais trop vieille après un long sommeil.
Car ma vie est comptée.
Et puis, ne pas vivre que pour ses enfants n’est-ce pas le plus beau cadeau que je puisse leur offrir : une maman mais pas que, une femme heureuse ?

Il n’y a pas de vérité sur le bonheur qu’apportent les enfants, sur le bonheur tout simplement.
Chacun entreprend sa quête du bonheur, avec ou sans enfant.
Moi, j’aspire à conjuguer les deux : famille et épanouissement personnel.
Reste à savoir si cela est vraiment possible…

Kiki the mum