Sh*tty Mom – The parenting guide for the rest of us

9781419704598Comme nous n’avons pas toutes de super pouvoir pour nous faire réaliser toutes les injonctions (souvent contradictoires, mais toujours culpabilisantes) de la société, il faut parfois s’armer et je vous propose de vous plonger dans le monde des « sh*tty moms » (disons « maman-tricheuses même si cela sonne moins bien tout à coup) : voici enfin pour les mamans un « guide de survie »: une bouffée d’oxygène déculpabilisante.

Et ça fait du bien!

Désolée les papas, nous parlons bien des mamans pour une fois. (Même si une partie est transposable facilement).

Résumons:

il est possible de faire notre boulot de maman, et de rester zen, quitte à tricher un peu… rien de bien grave finalement. Nous ne sommes pas obligées d’être des super-maman parfaites, et tout le monde s’en portera mieux. Bref, vive les Sh*tty Moms!

 

Seul bémol: A ma connaissance il vous faudra le lire en anglais. L’occasion de rafraichir ou d’enrichir votre vocabulaire parental. Sinon, il faudra attendre une traduction. Pour les diverses citations, je me suis essayée à la traduction libre pour l’occasion: certainement imparfaite, mais pour essayer de rester dans le style.

Le livre commence par un petit quizz pour nous mettre dans l’ambiance, et voir si nous sommes nous aussi des « sh*tty mom ».

 

Petit extrait : (ceux où j’ai répondu oui!)

Are you willing to sacrifice some of your child’s happiness so you can sleep for another hour? // Êtes vous prête à sacrifier une des joies de vos enfants pour pouvoir dormir une heure de plus?
Do you ignore pediatrician’s orders that you don’t agree with? // Ignorez vous les ordres du pédiatre si vous êtes en désaccord avec lui?

If you had to choose between a babysitter who : // Si vous avez à choisir entre une babysitter qui:
a/ Plays with your children but arrives late // Joue avec les enfants mais arrive en retard
b/ ignores your children but arrives on time, would you choose b? (not fair saying you’d make « a » come early) // Les ignore mais arrive à l’heure, choisiriez vous la b/ ? (vous n’avez pas le droit de répondre que vous ferez arriver la « a » plus tot)

Mais il y a aussi:

Did becoming a mom make you realize that your own mother was even worse than you thought? // Est-ce que devenir une maman vous a fait réaliser que votre propre mère était pire que ce que vous pensiez?

Le livre est découpé en 12 sections, avec chacune quelques questions « pratiques » (les chapitres).

Le principe:

  • Une question ou situation.
  • Une analyse / prise de recul ou autre.
  • Des solutions pratiques (ou bien une extrapolation sur ce qu’il va se passer).

L’idée:

  • que nous restions zen et éventuellement déculpabilisions
  • améliorions notre maîtrise de la situation
  • voyions le bon coté des choses et que le boulot soit fait, (et s’il n’est fait qu’à 40% mais que ça ne se voit pas: tant mieux!)

Face à des situations diverses du plus sérieux ou au anodin: Un livre pour rire de nos stratagèmes et parfois angoisses de parents:
A lire, relire en essayant d’imaginer les nôtres (de réponses) .

Les sections: (traduction libre):

  • Vos enfants veulent vous détruire
  • Mais parfois ils sont extraordinaires
  • Arrêtez de « ne pas prendre » le chemin le plus facile
  • Les « Autres gens » sont horribles
  • Et parfois la « chieuse » c’est vous
  • Les autres mamans
  • Les « Noms » (Non-Moms – Pas maman)
  • Vous n’êtes pas paranos: tout le monde déteste votre bébé
  • Conversation génantes
  • Nous ne vous oublions pas les « Sh*tty dads »
  • Oui, c’est OK de détester le zoo
  • Sh*tty Moms: à votre rescousse

Exemple Pratique: You’re Home With the Kids and You have a Conference Call in Ten Minutes »

Vous êtes à la maison avec les enfants et vous avez une conf call dans 10 minutes.

« Children hate anyone who takes your attention away from them. Like animals that can sens an impending earthquake, children can tell when you’re about to say something very important to a client. They have a superpower, and they use it for evil. You must prepare. »
Traduction libre « Les enfants détestent quiconque éloigne votre attention d’eux-même. Comme les animaux qui sentent arriver un tremblement de terre imminent, les enfants peuvent savoir que vous êtes prête à dire quelque chose de très important à un client. Ils ont un superpouvoir et l’utilisent pour vous détruire. Vous devez être prête »

Clairement, j’aurai fait plus ou moins pareil (vive la télé). Mais, là, il faut être honnête : les sh*tty moms ont pensé à tout pour vous faciliter la vie:
Avant l’appel:

  • Verrouiller les portes de la maison
  • Préparer des diversions (télé, gourmandises)

Pendant l’appel:

  • Se cacher
  • Mettre le téléphone en « mute » silencieux si on est repérée:

 

After she finds you, put the phone on mute. She is about to lauch her: « Mom, I have to go potty! » grenade. It’s better that your coworkers don’t hear you than they do hear your child. // Une fois qu’elle vous a trouvée, mettez le téléphone en « silencieux ». Elle est sur le point de lancer sa grenade « Maman! je dois faire pipi! » Il est préférable que vos collègues ne vous entendent pas plutôt qu’ils entendent votre enfant.

Et le petit « remember » qui va bien à la fin du chapitre:

« If my kids are still alive at the end of the day, I’ve done my job! »

Réflexion que je me suis souvent faite moi-même: s’ils sont en vie à la fin de la journée, j’ai fait mon job!

Un certain nombre de sections et chapitres se contredisent gentiment, pour le plaisir de nos éternelles contradictions:

  • Pourquoi il ne faut surtout pas en faire des écrans-addicts
  • Merci Angry birds pour pouvoir désormais manger tranquile au restaurant

 

Ou encore

  • Faites faire du sport à votre enfants vs
  • c’est OK de détester l’amener au rugby

Un certain nombre de cas pratique peuvent vous heurter/vous faire vous interroger: me suis-je déja retrouvé face à une autre sh*tty mom?

  • Comment réagir à la tétine tombée par terre
  • (Au parc) Faut-il arrêter d’envoyer des textos quand une autre mère crie apres mon enfant?
  • (Ma collègue) m’affirme que bébé fait ses nuits: n’est-ce pas plutot qu’elle s’est entrainée à ne pas l’entendre pendant la nuit? (mais il pleure quand même)

Une équipe de choc à votre service

Ce petit guide qui ne devrait surtout pas se trouver entre toutes les mains sinon quelqu’un finira par percer vos secrets ;) a été écrit par une équipe de choc: Laurie Kilmartin, Karen Moline, Alicia Ybarbo, Mary Ann Zoellner. Je ne les connaissais pas, mais je suis preneuse de toute autre idée qu’elles auraient car j’ai bien rigolé.

En résumé: prenez ce qu’il vous plait, fermez les yeux sur les quelques conseils qui pourraient ne pas vous convenir, amusez vous et profitez-en bien.

Faites votre marché, en ayant en tête pour les vacances (pour celles qui le sont, et même pour les autres) que lever un peu le pied sur nos exigences nous fera tous du bien:
Tous nos enfants ne finiront pas énarques, tous ne sont pas les plus intelligents, les meilleurs sportifs. Certains seront gay, d’autres seront tout à fait dans la norme. Mais tous aurons besoin d’une maman détendue, et qui les soutienne inconditionnellement.

Mon interpretation libre du schmilblik

L’elevator pitch étant de survivre aux bébés et à ce qu’ils deviennent en grandissants (des enfants)…
Pour moi l’idée est bien ici de s’autoriser à s’écouter un peu plus en tant que maman, quitte à sortir les sucreries et la télé si ça nous permet de dormir une heure. Rien de mieux que se détendre un peu: nos enfants n’en seront pas plus traumatisé, et si nous les mamans sommes plus détendues: cela ne leur fera que du bien.

Et les papas dans tous ça? (j’en entends déja raler).
Oui, c’est une guide pour les mamans, car souvent nous ne nous autorisons pas ce que vous messieurs, vous autorisez plus facilement: commander une pizza/ frite/nuggets le soir car « c’est pas équilibré ». Ce n’est pas une critique c’est un fait (ou un stéréotype éventuellement, mais je suis sure de ne pas être loin).

La partie sur les papas est de toute façon orienté coté maman: et parle plutot de notre relation aux papas, plutot qu’un guide pour les papas.

Ce livre est à replacer dans un contexte occidental et américains, pour une large majorité de références:
– les jeux Melissa & Doug
– le fait que les service sociaux « CPS » (La protection de l’enfance) ne vont pas être appelé pour tel ou telle raison…
et plein d’autres exemples, mais vous vous en rendrez facilement compte et transposerez au besoin.

Je vous rassure: lire ce livre ne vous rendra pas 100% tricheuse et « non à l’écoute » de vos enfants. Mais peut-être que le petit % d’à l’écoute de vous même que vous allez gagner au passage améliorera la vie de tout le monde. Et au pire, peut-être aurez vous bien rigolé. Et sinon, tant pis.
Enjoy!

Quelques liens utiles:

Le compte twitter des Sh*tty Moms: https://twitter.com/ShttyMom
Le site internet des Sh*tty Moms: http://shttymom.com/

L’article sur mon blog http://cybermarie.fr/9vies/2014/04/shtty-mom-the-parenting-guide-for-the-rest-of-us-en/

9vies

14 réflexions sur “Sh*tty Mom – The parenting guide for the rest of us

  1. merci pour ce partage
    Je suis toujours un petit peu craintive avec ce genre de livre, qui a souvent tendance à dessiner l’enfant comme un petit tyran qui met ses parents à rude épreuve… je ne sais pas si c’est la cas ici, j’ai l’impression que non….

    Pourquoi parler de tricher? Cela met l’accent sur le fait que ça serait « interdit » de s’écouter.
    Si l’on est suffisamment à l’écoute de soi, on peut arbitrer entre son besoin de repos et son besoin de sécurité vis à vis de l’alimentation / développement de l’enfant (tv, écrans, etc) sans trop de souci… ce qui n’est pas le cas quand on suit certaines règles « parce qu’il faut », ‘parce qu’une bonne mère fait cela », etc. C’est comme si il fallait une injonction à « tricher » pour contrer l’injonction à être une « mère parfaite ». Enfin, c’est juste un détail et peut être que le titre vise juste à interpeller.

    Sinon je trouve qu’avoir des petits trucs comme pour le téléphone à un client , et que tout ce qui peut nous aider à être à l’écoute de nous même et à remplir notre réservoir affectif, c’est toujours bon à prendre ! :-)

    • Merci pour cet avis!
      Pour le coup je dirai « oui » les enfants sont clairement présentés comme des tyrans mais je n’ai jamais eu l’impression qu’il faille prendre tout au premier degré (dans ce livre là en tout cas). Le terme « tricher » sonne dur. D’ailleurs, c’est sh*tty moms et non shitty moms le titre du livre. Un détail qui n’en est peut-être pas un =)

  2. merci pour le partage…oh que oui, il faut ménager la chèvre et la chou ! et que c’est difficile. Etre à l’écoute des besoins de ses enfants sans être soi-même enseveli sous une pression folle due à nos vies hyper remplies et à une société hyper exigeante, c’est pas gagné. Comme je le disais dans mon post ici sur les VI, se faire aider est essentiel…et ce bouquin a l’air de donner des trucs !

    • Je plussoie le « se faire aider ». Dur dur dans nos sociétés où on doit s’accomplir seul. Même la transmission familiale (quand elle est là) est difficile. Je vais voir ton article =)

  3. Bon je suis à 100% de votre avis concernant le fond de l’article, trouver des raccourcis, s’accorder cette bouffée d’oxygène, respirer, ce sont des choses indispensables pour les mères!

    Une chose me chiffonne, désolée je la relève :
    « Tous nos enfants ne finiront pas énarques, tous ne sont pas les plus intelligents, les meilleurs sportifs. Certains seront gay, d’autres seront tout à fait dans la norme.  »

    Que l’enfant soit gay, c’est une imperfection? (parce que oui, ce n’est pas une mauvaise formulation de votre part… vous le dites bel et bien)
    Il y a 36000 autres choses qui pourraient se révéler problématiques pour un enfant (retardataire chronique, malpoli, sale…) qu’est-ce que l’orientation sexuelle de mon fils ou ma fille peut me faire?
    Je suis désolée pour ce ton brusque, j’en ai assez que l’on présente l’homosexualité de son gosse pour un pis-aller, quelque chose que l’on doit « tolérer »: « allez mâme Michu dit’vous qu’y a pire dans la vie' ».
    Avoir pour projet de vie pour son enfant d’être énarque ou grand sportif, soit (à condition de ne pas en faire une fixette) mais d’être straight?

    Désolée de ma virulence mais ces commentaires sont tellement banals et dépréciatifs…

    • Je crois que 9vies a voulu dire que nos enfants seront ce qu’ils seront, et que quoi qu’ils soient nous devront être là pour les soutenir et les aimer.
      Ne pas être énarque ne me semble pas non plus une imperfection majeure…
      Mais vous avez raison de le souligner, ça peut laisser penser que c’est le cas…

      • Euh, oui Je ne parlais pas d’imperfection mais de ne pas rentrer dans une norme sociale. (effectivement, le parallèle avec énarque repris par Mme Déjantée me va assez bien). En fait, qui qu’ils soient: les soutenir et nous sentir forte en les soutenant. C’est ce que nos enfants attendent de nous.
        Enfin, pour revenir au livre: ce qui est frappant est plutôt le point de vue adopté: votre enfants est « moyen » / « gay » / … fait parti des cas pratique et dans tous les cas revient l’importance de soutenir nos enfants quoi qu’il arrive et de « enjoy! » (se réjouir): Les Sh*tty Moms montrent le bon coté des choses de chaque situation. Ceci étant, s’agissant d’un livre humoristique certaines situations sont tirées par les cheveux, on retrouve des stéréotypes, mais surtout pour en rire.

        NB j’ai parfois tendance à oublier que « hors de la norme » peut faire penser à anormal. Ce n’est pas le cas, pour moi hors de la norme est bien à prendre au sens sociologique de la norme sociale. Et comme les cas hors de la norme augmentent, la norme évoluera mais elle met du temps. Et ici on essaie je crois de faire changer les mentalités.

  4. Merci beaucoup de ta contribution 9 vies! Et merci de nous faire découvrir un ouvrage inconnu (ou presque!) dans nos contrées!
    J’avoue que je suis toujours un peu sceptique sur les bouquins ayant pour but de « décomplexer » les mères (et les parents en général). D’un côté, il est bon de rire des difficultés quotidiennes du job de parent, il est bon aussi de rire des pressions sociétales énormes qui font penser aux parents qu’ils doivent être « parfait » sinon rien. D’un autre, je me demande dans quelle mesure le fait d’utiliser des termes dépréciatifs comme « tricheuses » ou « mères indignes » ne revient pas à entériner les pressions sociétales en question…

    • J’ai lu le livre en le prenant clairement au second degré. Mais en gardant les quelques éléments qui pouvaient m’aider (mes raccourcis à moi). + : soutenir son enfant quoi qu’il arrive.
      Concernant les termes: Je pense que l’étoile est importante: sh*tty Moms et non Tricheuses. Tr*cheuses ça ne sonne cependant pas top, mais est à mon sens censé être humoristique et non dépréciatif.

      NB: Je peux prêter le livre éventuellement pour se faire sa propre idée.

  5. Bonjour! Merci pour cet article.
    Une chose sur laquelle je voudrais revenir: le titre. Il s’agit de Sh*itty mum, l’* remplace donc le « i » de shitty, qui signifie en traduction littérale « merdique » et non « tricheuse » (cheaty/cheater). Mais peut-être que je ne connais pas cette interprétation.
    J’ai ce livre également et pour ma part, je ne l’ai pas vraiment apprécié car il est vraiment centrée sur la culture américaine et donc, il faut à chaque fois essayer de transposer ou trouver des références qui nous parlent (et pourtant, j’habite aux USA) et ensuite…et bien, je n’ai pas vraiment accroché à l’écriture, les mêmes choses reviennent souvent, ça se veut drôle mais c’est peu subtile.
    Bonne lecture à celles et ceux qui veulent tenter!

    • Merci ru as raison je me suis trompée sur le titre pour une traduction littérale. Par contre si on devait adapter en français je ne pense pas que merd*que soit le plus adapté ;-) même avec l’etoile. Finalement tricheuses ou indigne me semble plus pres même si le terme employé ici est.censé je pense nous dire « attention second degré (voir plus) inside »
      Il est vrai que les références sont parfois très américaines. Cela ne m’a pas choqué plus que cela mais cela peut.
      Après visiblement j’ai encore un peu de boulot avant de devenir traductrice ;)

      • Oui, « merdique » est vraiment la traduction littérale qu’on ne peut utiliser en France dans ce contexte, donc je te rejoins sur « indigne », mais pas vraiment sur « tricheuse » qui donne une autre tournure à la chose. :))

        • je pense que le jeu de mot va plus loin et c’est pourquoi j’aime bien la traduction « tricheuse »…
          « sh*tty », si on le prononce, ça fait un peu « ch*tt » (chut)…
          « je fais ça mais il ne faut pas le dire »…
          ;)

          • Hello! Moi je pense que ça se réfère au fait qu’à la télé, toutes les injures sont couvertes par un biiiip dans les films, émissions et autres….alors qu’une bonne partie des américains ne se gênent pas pour jurer comme des charretiers comme on dit, dans la rue, devant les enfants, etc. :)) Mais bon, après chacun peut en faire son interprétation….il faudrait contacter les auteures pour en connaitre le sens exact! :)
            Car il n’y a pas de tricherie dans ce bouquin, elles assument complètement leurs actes, sans détour. Bref….on ne saura pas! Merci en tous cas pour un autre avis sur ce livre.

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