Suite à la lecture de plusieurs articles parus ces dernières semaines sur la question de la parentalité, enfin plus précisément de la volonté de ne pas vouloir être parent, force est d’admettre que mon ressenti face à cette question reste ambiguë.

  • D’un côté, je suis contente de voir le sujet abordé en France, à la traîne de nos amis anglo-saxons, histoire de sortir un peu du mythe de la maternité triomphante et modèle quasi unique d’évolution de vie. J’en rajoute un peu dans la surenchère par provocation, je m’explique ci-dessous.

Alors qu’aux Etats-Unis ce mode de vie est plutôt bien accepté socialement, en France ceux qui ne veulent pas d’enfants ont encore du mal à ne pas se justifier ou à ne pas inventer d’excuses. Toujours selon les auteurs de l’étude de l’INED, « L’arrivée d’un premier enfant fait encore partie du parcours conjugal attendu, l’absence d’enfant pouvant renvoyer à un dysfonctionnement ». La famille est en effet une valeur très importante en France, et ceux qui ne veulent pas être parent s’exposent à une certaine pression sociale.

  • D’un autre côté, la vision donnée des personnes sans enfants me paraît très rigide. Encore une boîte dans laquelle ranger les gens me direz-vous, et je ne m’y reconnais pas vraiment.

Alors pour mieux se faire entendre, les « No Kid » revendiquent parfois sur la défensive leur désir d’infécondité :

– « Je n’aime pas les enfants, et je ne trouve pas les bébés mignons, même que je trouve ça laid ».

– « On n’est pas que des animaux programmés pour perpétuer l’espèce ». etc.

Je laisse aux mamans expliquer les raisons qui les ont motivées à avoir des enfants, et je suis curieuse de savoir ce qu’elles peuvent penser (et les papas aussi) de la part de la pression sociale comme facteur dans cette décision. Après tout, chacun y est sujet dans un « camp » comme dans l’autre (le terme « camp » n’est pas très heureux, et loin de moi l’idée de polariser les avis autour de cette question).

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Personnellement, ça n’est qu’assez récemment quand la proportion de parents dans mon entourage d’ami/e/s a augmenté d’un coup que j’y ai franchement réfléchi.

J’ai été en couple, lui a voulu un enfant et à l’époque étudiante, c’était hors de question de mon côté pour des raisons purement pratiques. Du moins c’est ce qui avait influé le plus cette décision.

Aujourd’hui, je suis moins en couple. Et ça a l’air de turlupiné les gens autour de moi puisque le parcours semble fléché ainsi. Pour rester dans le sujet, en imaginant que je le rencontre LUI avec sa barbe, ses lunettes, son intelligence et son humour ravageur (sait-on jamais, c’est un appel!), il n’en reste pas moins que cette idée d’avoir des enfants me paraît en fait… courageuse. Et c’est ça qui bloque mes vélléités surtout.

Je ne déteste pas les enfants, même qu’en général je les aime bien et c’est réciproque je pense. J’admire mes ami/e/s qui en ont des nombres variables et qui s’éclatent dans leur rôle de maman/papa Toutefois, c’est un rôle qui ne m’attire pas et que je laisse volontiers à celles et ceux que ça épanouit, et leur/s enfant/s avec. Ce sont de sacrés responsabilités d’élever un petit être, de lui transmettre des valeurs, d’assurer sa sécurité matérielle et affective, et de le laisser partir dans le monde ensuite.

Quand j’y pense, c’est beaucoup de courage et d’abnégation aussi.

Alors non, je ne suis ni égoïste ni immature, ça n’est pas un retour d’adolescence rebelle, mais un état de fait bien réfléchi: je suis « nullipare (là encore merci la langue française pour le mot le plus laid!) et je sais pourquoi; j’assume. Je n’ai pas besoin du kit child free (véridique) pour « me défendre » face aux « attaques ». Je suis épanouie dans ma non-parentalité sans la brandir en étendard non plus.Et vous, qu’est-ce qui vous a donné le déclic d’en avoir, ou pas?

Julie