C’est le titre d’un des articles de daliborka Milovanivic et victorine Meyers publiés dans le dossier consacré à la violence éducative ordinaire du dernier numéro du magazine grandir autrement paru ce mois-ci et je dois dire que je suis plutot contente de cet article car cela faisait quelques temps que j’essayais d’écrire un sujet dans la meme veine mais que je n’arrivais pas à formuler .

r 001 .

Pour commencer l’article décrit la situation ,à savoir le fait que depuis plusieurs décennies les méthodes d’éducation non violentes  se multiplient , ce qui je crois avant tout est une bonne chose dans le fond car cela signifie que les parents sont de plus en plus nombreux à chercher à élever leur enfants avec respect .

« Ces méthodes sont ,pour la plupart , dérivées de méthode initialement conçues pour les adultes et dont on a transposé les concepts et les outils aux relations parents-enfants . Elles se fondent toutes peu ou prou sur le présupposé que nous ne savons pas communiquer (…) et semblent avoir pour but principal d’éviter tout conflit . Il s’agit dès lors d’apprendre à communiquer efficacement , l’agression verbale , le jugement de valeur , l’accusation et autres procédés blessants étant considérés ,à juste titre , comme infructueux . « 

L’idée est séduisante pour les parents et ceux-ci sont donc très interessés par ces méthodes .Ils achètent les livres , se rendent aux ateliers de parentalité positive , bien souvent dans un but précis :

« Régulièrement , l’enjeu principal est de se faire obéir ou d’obtenir ce qu’on veut ;de régler le conflit en sa faveur mais autrement qu’à coup de punition, de chantage ou de fessée . »

Ainsi , les auteures se posent cette question fondamentale à mon sens :

« Et si la violence résidait en fait dans la situation meme (un adulte veut imposer sa volonté à un enfant ) et pas seulement dans la façon dont elle est gérée ? Et si la violence n’était pas dans la forme mais dans le fond ? « 

Pour étayer leur idée , elles prennent comme exemple la technique « des choix  » , bien connues dans ces méthodes , et nous expliquent en quoi ce choix que l’on offre à nos enfants , n’est en fait qu’une manipulation déguisée , puisque c’est un faux choix , donné dans le but d’obtenir ce que l’on souhaite de notre enfant (« quel manteau tu préfères ?le jaune ou le bleu ?  » à un enfant qui refuse de mettre un manteau dans le but de le faire enfiler son manteau de toutes manière ).

« …En effet , il s’agit d’emmener un enfant quelque part ou il a clairement exprimé ne pas vouloir se rendre pour des raisons tout aussi valables et sérieuses que celles qui motivent le parent : l’y emmener et lui faire croire qu’il a le choix (….) Les adultes disposent de moyens intellectuels pour mettre au jour la manipulation et la combattre . En revanche , les enfants sont trop immatures pour la dénoncer alors meme qu’ils sont parfaitement capables de la percevoir . « 

On voit donc qu’il y a clairement malaise , que si l’on en reste à l’utilisation d’outils véhiculés par la parole , superficiels en somme , nous n’agissons donc qu’en surface contre la violence éducative ordinaire . Les auteures posent donc ces questions qui changent tout :

« Est on pret à ne pas obtenir de résultat , à ne pas etre efficace mais simplement bienveillant ? Est on pret à négocier , voire à céder ,à revoir ses besoins pour prendre en compte ceux de son enfant ? Plutot que de « faire autrement  » , est on pret à « ne pas faire  » pour simplement etre dans l’acceptation ? « .

Les auteures concluent ensuite que les enfants ne sont certainement pas dupes de la violence sous-jacente , et, je les rejoins également sur ce point, que les parents se rendent bien souvent compte du piège en évoluant dans leur réflexion .

En effet , à ce moment là de mon cheminement à travers la parentalité , je suis d’accord avec le fait que ces méthodes offrent des outils et des techniques qui peuvent nous leurrer si nous restons dans l’objectif d’obtenir l’obéissance de nos enfants .

Mais je souhaiterais rajouter que je crois que ces méthodes sont bien souvent la porte d’entrée vers la bienveillance et la non-violence de bon nombres de parents , les premiers pas vers d’autres niveaux de réflexion et de compréhension , vers une parentalité consciente .Il faut bien garder à l’esprit que ces habiletés ne constituent qu’une partie du travail à accomplir et de la route à faire .

Bienveillante