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On peut commencer par du neurones free en allant voir les superbes photos de Robert Clarck et Victoria Granof publiées dans le national geographic.

Dans la version française du national geographic de décembre est paru un article sur le sucre, dont paraît-il on raffole depuis 3000 ans.

( on peut trouver  sur le site en anglais l’article en ligne « Sugar love (a not so sweet story » paru en aout 2013)

Outre l’histoire de l’addiction humaine au sucre, qui est à la fois à l’origine de la survie des grands singes pendant une période de glaciation en leur permettant de métaboliser le fructose et de le stocker sous forme de graisse, l’article relate une expérience engagée auprès des jeunes enfants à Asnière-sur-Seine depuis 2004.

« Elles sont où les abeilles ? » interroge Clément, 2 ans et demi, en inspectant à la loupe un pot de miel, tandis que Colette, 80 ans, retrouve dans le pain d’épices en préparation sa madeleine de Proust : « C’est ma grand-mère qui m’a appris à le cuisiner ». Aujourd’hui, à la crèche des Petits Matelots, c’est au tour de Colette de mettre la main à la pâte. Objectif de cet atelier de cuisine intergénérationnel : inculquer aux bambins de bonnes habitudes alimentaires. A Asnières-sur-Seine, l’apprentissage commence au saut du berceau. « Le goût du sucre se développe tôt. On doit apprendre dès le plus jeune âge à ne pas trop en manger » souligne Anne Lafaye, maire adjointe à la famille et à la restauration scolaire.

 » Les crèches ont été sensibilisées pour utiliser le sucre avec modération. Les gâteaux industriels sont bannis remplacés par des ateliers de pâtisserie. Quand leurs enfants sont en bas âge, les familles sont réceptives. Plus on attend, plus les mauvaise habitudes s’installent », note Laurence Redouté, du service petite enfance. cette mobilisation résulte d’un programme pilote de lutte contre l’obésité dans lequel Asnières s’est engagée depuis 2004. Au programme : animations en maternelle pour un petit déjeuner équilibré, atelier où les élèves de primaire élaborent des menus avec une diététicienne, et éveil aux saveurs pour tous lors de la semaine du Goût. Les résultats sont là : la ville qui comptait jusqu’à 25% d’enfants en surpoids ou obèses dans les quartiers défavorisés a vu ce chiffre baisser de 1% par an entre 2004 et 2009. En 2011, la commune a même accueillli Kathleen Sebelius, la secrétaire d’état américaine à la Santé, venue s’inspirer des méthodes locales.

Il faut que je fasse lire cet article à mes enfants !!

Ce serait même la recherche de terres où cultiver la canne à sucre, et le besoin de main d’oeuvre pour le faire qui seraient à l’origine de ce qu’on nous a appris être les « grandes découvertes » du XVe siècle , et de l’esclavage des africains en Amérique.

C’est ce qui a permis au sucre de passer d’épice de luxe à denrée de grande consommation.

En 1700, un anglais consommait 1,8 kg de sucre par an, 8,2 kg en 1800, 21 kg en 1870, 45 kg en 1900.
Aujourd’hui, un français consomme 25 kg de sucre par an, un américain 35 kg.

Et les chiffres des maladies que les scientifiques soupçonnent de plus en plus d’être liées à cette forte consommation de sucre sont aussi très troublants:  aujourd’hui, un tiers de la population adulte souffre d’hypertension, alors que seulement 5% en souffrait en 1900.

Les dernières publications de l’OCDE montrent d’ailleurs que l’obésité a augmenté partout dans le monde entre 2000 et 2011.
(source : OCDE library Statistics / Panorama de la santé / 2013 / Surpoids et obésité chez les adultes)

obésité

Richard Johnson (néphrologue à l’université du Colorado) et d’autres experts s’accordent à expliquer ce phénomène par une consommation excessive de sucre, en particulier de fructose

(…)

Quelques phrases suffisent à Johnson pour résumer le problème : certes les américains sont gros parce qu’ils mangent trop et ne font pas assez d’exercice. Mais ils mangent trop et ne font pas assez d’exercice parce qu’ils sont dépendants du sucre, qui à la fois fait grossir et sape leur énergie. Passé le coup de fouet que leur procure le sucre, les gens finissent par s’affaler sur un canapé. La raison pour laquelle vous regardez la télé n’est pas parce que vous aimez cela, avance-t-il,  C’est parce qu’après avoir avalé trop de sucre, vous n’avez plus assez d’énergie pour bouger »

Voir aussi une interview intéressante ici (en anglais)

On apprend dans ce même article, que le sucre a les mêmes effets de stimulation des centres du plaisir cérébraux qu’une drogue dure.

De quoi réfléchir avant d’acheter des paquets de bonbons aux enfants !

A la maison, nous mangeons très peu de plats tout prêts, nous faisons notre pain nous-mêmes (vive la machine à pain qui tourne la nuit et nous offre du pain tout chaud le matin !), mais j’avoue que je n’en suis pas encore à faire tous les petits gâteaux moi-même !

Cependant, je scrutais très attentivement les étiquettes des gourdes de compotes dont nos enfants raffolaient, et je prenais les moins sucrées.

Chez nous les sodas sont aussi assez rares, mais pour notre fils une vie sans cola, ce n’est pas possible, donc un verre maxi par jour autorisé (bon , mais alors du Breizh Cola, hein, on va quand même pas engraisser Coca cola !). Il faut dire que leur grand-mère, grande amatrice de Schweppes ne leur donne pas vraiment l’exemple. Notre addiction estivale aux bières bio bretonnes non plus d’ailleurs ;-). L’article n’en parle pas , mais il paraît que la bière , coté index glycémique, c’est une calamité.

Malgré tout, je limite aussi ma consommation de jus de fruit.

J’ai lu par ailleurs qu’il vaut mieux un peu de « vrai sucre » que beaucoup de « faux sucre » qui conduit à en consommer plus (voir par exemple cet article de Sciences et avenir).

Ma philosophie personnelle, c’est un peu de toutes les gourmandises, mais en quantité modérée.

J’aimerais ajouter et beaucoup de sport, mais j’avoue que je ne parviens pas à faire autre chose que prendre le plus possible les escaliers plutôt que l’ascenseur sur mon lieu de travail. Les enfants quant à eux en font pour l’instant pas mal. J’espère qu’ils conserveront cette habitude.

Et toi jusqu’où es-tu addict au sucre ?

Phypa