Ça fait un petit moment que j’attendais de trouver le temps de vous parler du dernier bouquin de Christine Castelain Meunier que j’ai reçu il y a quelques temps pour la bibli des VI et qui s’appelle Le Ménage: la fée, la sorcière et l’homme nouveau.
Pour mémoire, Christine Castelain Meunier était une de nos invitées des Rencontres annuelles 2013 des Vendredis Intellos où nous l’avions notamment sollicitée pour venir nous parler du partage des rôles éducatifs (au sens large) entre père et mère et de la façon dont ces rôles avaient évolué ces dernières décennies.
J’avoue que la perspective de lire un bouquin sur une chose aussi ennuyeuse que le ménage n’était pas pour m’enthousiasmer… Je sentais déjà les relents putrides de la vieille serpillière, je suffoquais en pensant à la corvée décennale de décrassage du four (quoi? on est censé le faire plus qu’une fois tous les 10 ans?), la javellisation des poubelles pour les débarrasser de leur « jus » (selon la délicate expression de Mr Déjanté) et décrassage de joints de salle de bain moisis à la vieille (du moins c’est préférable) brosse à dent.
Comme Christine Castelain Meunier (CCM si vous voulez bien…) nous le rappelle, le ménage ne laisse personne indifférent…
« Le ménage: sujet rebattu, rébarbatif, ennuyeux par excellent, sans intérêt, dévalorisant? Les qualificatifs ne manquent pas! Pourtant c’est un véritable miroir de l’histoire et du changement des mÅ“urs. Et puis le ménage concerne chacun d’entre nous. Il reflète, nous allons le voir, des trajectoires intimes, des parcours de vie, dont les statistiques ne parviennent pas à brosser un portrait fidèle. La fonction du ménage a changé et joue un rôle dans le choix du mode de vie ou l’équilibre de la personnalité. Dans la relation avec autrui, mais aussi sans l’autre. Dans le rapport avec l’environnement. Dans un contexte de grande instabilité des identités, des relations, du travail, marqué par l’impératif du profit, de la performance, de la compétition, de la vitesse, de l’urgence du temps « court », le ménage tient une nouvelle place. » p.9
Ne laisse personne indifférent? vraiment? N’ayant jamais vu de toute ma vie mon père passer la serpillière ni récurer un lavabo, persuadé qu’il était que ma mère se détendait en regardant la télévision tout en lui repassant ses chemises… mon scepticisme affleure… C’est peut être l’idée que le ménage soit sujet d’interrogation, objet de recherche digne d’intérêt qui ne laisse personne indifférent… car le ménage est l’exemple par excellence du travail invisible, qui a pesé très majoritairement sur les femmes depuis des décennies avec la perversité de l’évidence.
« Ne pas donner à voir la poussière qui s’envole, la saleté qui fait tache, le travail en train de s’accomplir. Invisibles, les éboueurs de la nuit, invisible, la contribution de la ménagère… Seuls comptent l’ordre et la propreté? L’apparence même suffit. Peu importe qui rend propre. Peu importe comment. » p.14
Le ménage est l’occasion pour CCM de s’interroger de manière diverse: qu’est-ce qui maintient aujourd’hui encore une inégalité entre homme et femme dans l’accomplissement des tâches ménagères? Pourquoi certaines femmes « vont jusqu’à rejeter de leur quotidien l’intervention masculine » en matière de ménage? Qu’est-ce qui se joue dans le ménage qui expliquerait que certain-e-s y voient des vertus cathartiques et destressantes?
Son hypothèse de travail est quant à elle plutôt audacieuse, et invite à la discussion: pour elle, les statistiques actuelles (montrant une très forte inégalité dans le partage des tâches entre hommes et femmes, nous y reviendrons) ne rendent pas compte de l’évolution en marche. Il faut au contraire plonger dans le quotidien des individus pour saisir les milliards d’indices qui montrent – d’une façon indiscutable selon elle – que la démocratie domestique est à presque portée de chiffon.
Suivant la pensée de Nancy Fraser (qu’elle m’a donné l’occasion de découvrir, merci Crêpe Georgette pour le lien complémentaire) elle choisit de mettre au second plan les revendications féministes à proprement parlé pour les intégrer plus largement aux luttes contre toutes formes de domination, d’exploitation de l’homme par l’homme, de prise de conscience des différentes formes de travail invisible.
Alors que disent donc les statistiques???
Qu’en 2005, les femmes consacraient encore 1H24 min de plus que les hommes au travail domestique, et jusqu’à 2H09 de plus si on décompte de ce temps les 45 minutes journalières que les hommes consacrent au bricolage.
Qu’en 2005 les femmes étaient 54% à avoir arrêté leur pratique sportive suite à la naissance d’un enfant (contre 24% des pères), 38% à avoir renoncé à leurs sorties culturelles (contre 28% des pères), 38% également à avoir arrêté leur pratique artistique (contre 18% des pères).
Mais alors, ils sont où, ces indices du changement?
CCM se fait alors conteuse, et c’est probablement l’aspect que j’ai préféré dans son livre, pour nous faire entrer sur la pointe des pieds et avec un immense respect dans la vie singulière et riche d’une multitude de femmes et d’hommes qui chacun vivent à leur façon leur rapport au propre et au sale, qui chacun négocient et renégocient leur place respective au gré des histoires de vies, des petits événements et grands bouleversements…
De jeunes hommes vivant seuls ou en colocation, interdisant à leur mère de faire la moindre remarque sur leur façon de gérer leur intérieur. Des femmes d’âge mûr congédiant leur compagnon de la sphère ménagère au titre qu’ils sont des « incapables ». Des mères de famille débordées, avec un mari qui « participe », mais qui sentent encore peser sur leurs épaules la responsabilité de faire tourner la maison. Des hommes qui mettent un point d’honneur à « faire leur part ». Des couples qui ont recours au service d’une femme de ménage pour mettre un terme aux tensions. Et puis ceux qu’on appelle encore trop souvent les « nouveaux pères »:
« Souvent remarqués il y a quelques années encore tant ils faisaient figures d’extra-terrestres, leur situation a le mérite de montrer que c’est possible. Il y a trente ans, le doute pesait sur la capacité des hommes à être de « nouveaux pères », aptes à offrir d’autres relations aux enfants et de dispenser des soins au nourrisson ou au jeune enfant – leur capacité à savoir le porter, lui donner le biberon, le changer. Aujourd’hui, on commence à évoquer, du bout des lèvres, la double journée des pères. Ceux qui ont la garde de leurs enfants ou plus nombreux, ceux qui vivent en garde alternée. Le congé parental au masculin intrigue, suscitant comme tout ce qui sort de l’ordinaire, raillerie ou admiration.  » p.35
Je ne pourrais vous donner un aperçu exhaustif de cet ouvrage tissé d’histoires glanées aujourd’hui et d’hier, ici et d’ailleurs (qui font, je l’ai déjà dit, mon affection toute particulière pour cette belle discipline qu’est la sociologie…) je me concentrerai donc sur les passages qui ont trait plus particulièrement à la parentalité. D’abord, parce qu’on est sur les Vendredis intellos où c’est un thème de prédilection et aussi parce qu’il me semble évident que la parentalité complexifie le partage des tâches: quand l’enfant paraît, la règle simple selon laquelle « chacun s’occupe de ses affaires » doit être reformulée au risque de perdre de son sens, et devient souvent dans les faits beaucoup plus difficilement applicable… Voici un extrait qui me semble tout à fait éclairant sur la question…
« Les jeunes femmes font une distinction essentielle par rapport au ménage, entre la femme et la mère. Je l’avais déjà constaté après avoir demandé à l’occasion d’une conférence, à une centaine de jeunes femmes […] quels symboles étaient associés, pour elles, à la féminité. Elles distinguaient ainsi d’emblée la femme de la mère, comme s’il s’agissait de deux personnes. L’impact du mouvement des femmes a contribué à ne pas limiter la condition féminine au rôle de mère, dès lors le clivage femme/mère se situe au cÅ“ur de la féminité: « La femme qui devient mère doit penser pour deux », dit l’une. « Dans son environnement elle pense d’abord à cet autre, à ce bébé qui doit évoluer dans un environnement propre » explique une autre.
Ces jeunes femmes pourtant ne sont pas dupes et s’étonnent du fait que l’on trouve normal que la mère fasse le ménage, tandis que quand c’est le père on trouve ça sympa. Mais elle mettent ainsi le doigt sur des réalités attestées par les statistiques qui montrent combien l’arrivée de l’enfant accentue le déséquilibre au sein du couple. Pour Arnaux Régnier-Loilier, démographe à l’INED, « la dissymétrie se creuse, pour la plupart des tâches domestiques. Qu’il s’agisse de la préparation des repas, des courses alimentaires, du passage de l’aspirateur, de la tenue des comptes. ». […] Les inégalités constatées entre l’homme et la femme sont liées, d’après Arnaud Régnier-Loilier, au décrochage professionnelle des femmes. Un ensemble de facteurs y contribue. Qu’il s’agisse de l’envie de profiter d’un moment privilégié, du souci de se conformer aux modèles sociaux, de la nécessité d’avoir du temps pour absorber le surcroît de travail domestique, tout converge alors pour éloigner les femmes du marché du travail. […] Par ailleurs, le couple se trouve mis à l’épreuve avec l’arrivée de l’enfant, car le passage de deux à trois s’accompagne de remaniements identitaires et réactive les archaïsmes de l’enfance. Le ménage au nom du bien-être et de l’hygiène de l’enfant devient opportunité de réassurance. On « fait propre » parce que l’enfant le vaut bien, parce qu’on le vaut bien soi-même. » p 142-144
Voici pour le côté verre à moitié vide…
… mais le verre serait peut être bien aussi à moitié plein, même s’il faut plonger dans le quotidien des gens pour s’en apercevoir…
Voici donc en guise de conclusion, un peu de l’histoire de Jo, dans laquelle je pense qu’il y a matière à se reconnaître…
« Jo avait vingt-huit ans quand il a connu sa femme. Il habitait dans une chambre de bonne de 8m2 et avait l’habitude de s’occuper de ses affaires, y compris de son linge. Alors il ne s’est pas dit que telle ou telle tâche serait pour elle… L’important c’était ce qu’elle préférait faire, ce qui lui était le moins pénible, ce qu’elle faisait par plaisir. Idem pour lui. Et puis, ce qui les ennuyait tous les deux, ils l’ont fait faire dès qu’ils en ont eu les moyens par une femme de ménage. C’est, dit-il, « un choix de vie, de gestion du budget. Nous n’avons ni actions ni résidence secondaire! C’est une certaine conception du bonheur. Nous aimons voyager, aller au restaurant… ».
Dans cette famille, le ménage ne génère pas de conflits. Ils se le répartissent entre sa femme, lui et ses trois filles. S’il disait à ses filles « débarrasse la table parce que tu es une fille », elle le regarderaient de travers! Chez eux, on ne donne par d’ordre, on s’organise. Avec les vacances par exemple, il y a de nouvelles répartitions à faire. Ils en discutent, font un planning avec leurs trois filles et, au bout d’un moment, « ça se régule ». Et le fait que chacun ait un truc à faire, ça diminue l’effort. Par exemple, chacun met son couvert au lave-vaisselle, ranger quelque chose; qui la carafe d’eau, qui la nappe…
Ils ont passé un accord pour vivre dans le propre. C’est plus agréable. « La routine c’est positif, on ne se pose pas de questions. » C’est aussi l’expression d’un consensus. […] Jo et sa femme conçoivent durant le week-end l’organisation des semaines particulièrement complexes. Afin d’être toujours « en phase ». Et de se mettre d’accord sur ce que chacun peut faire ou ne peut pas faire. Tout se passe ici comme si le travail, finalement en perpétuel mouvement, demandait à chacun des adaptations qui poussent le couple vers une plus grande souplesse, une plus grande flexibilité des rôles. » p 169-172
Si ça vous êtes parisien-ne-s et que cela vous dit d’aller rencontrer/questionner Christine Castelain Meunier à propos de son livre, sachez qu’elle sera le samedi 7 décembre à la Mairie du 6è à l’occasion du salon du livre de femmes.
A vos commentaires, à vos témoignages!
Mme Déjantée
En lecture complémentaire, je suggère l’excellent « L’injustice ménagère » de François de Singly qui me semble malheureusement moins optimiste (les couples qui se disent « égalitaires y sont en fait encore bien loin du compte…) : http://titechofie.canalblog.com/archives/2012/06/08/24445134.html
Oui, ça fait partie des références qu’elle cite. En en reprenant pas mal du questionnement même si son propos est effectivement nettement plus optimiste.
Ceci étant, je n’ai pas eu le sentiment que CCM disait que la « démocratie ménagère » était atteinte, loin de là … (peut être ais-je donc mal retranscrit sa pensée dans mon billet) mais que simplement certains indicateurs – pas forcément accessibles en méthodes quantitatives – montrait une évolution sans retour possible.
J’avoue aussi qu’un peu d’optimisme m’a fait du bien pour poursuivre la lutte avec d’autant plus d’entrain… ;)
C’est clairement un sujet très épineux au sein de beaucoup de couples… La femme de ménage, c’est LE cadeau de naissance que je conseille à mes copines de s’offrir (ou de se faire offrir !).
C’est loin d’être résolu chez moi (et oui, la lutte continue, encore et toujours, ici aussi, pfff….).
J’ai quand même une remarque sur la pression que les femmes se mettent à l’arrivée d’un enfant concernant le ménage : on ne fait pas le ménage pour son/ses enfants, on le fait pour soit-même (et par peur du regard des autres !).
Vous connaissez des adultes qui se rappellent que « c’était trop bien, à la maison, quand j’étais enfant : toujours propre et bien rangé ! » ?!! Ou « oh, ma mère, la reine du ménage, toutes mes copines m’enviaient, on se voyait dans le sol ! » ?!!!
Pour avoir eu une mère maniaque, j’en suis arrivé à la conclusion que je valais moins qu’une poussière ou une miette, puisque les traquer passait toujours dans son emploi du temps avant jouer, nous lire un livre, partager du temps avec nous… Bref, je ne comprenais absolument pas les crises sur le mode « je m’épuise à m’occuper de vous » (« Ah bon ? Je ne me souviens pas t’avoir demander de passer le balais après chaque repas, ni de repasser tous mes vêtements !!! »)
Chez moi la règle est donc : l’humain passe toujours AVANT ménage, rangement et cie. Et le fer à repasser n’est pas sortie du carton du déménagement… d’il y a 5 ans !
J’ai commencé à étendre le linge et le soleil sort des nuages ? Tout le monde dehors !
J’ai commencé à ranger et il y a urgence à sortir les déguisement et danser ? Ok !
J’ai commencé à nettoyer et on me réclame une activité ? Changement de programme !
Et tant pis si c’est le bronx chez moi. Depuis que mes valeurs sont cohérentes, dans mes paroles et dans mes actes, je respire mieux ! Et j’assume sans aucun complexe.
Bon, organiser l’environnement de manière épurée, et faire tourner les jeux « à la Montessori », ça aide un peu : très peu de jeux sortis, tout est planqué dans les placards, et on fait tourner. Résultat, pour ranger les jouets, en 10 min c’est plié ! Et ce sont souvent les filles qui le font toutes seules : une case par objet, ça les passionne dans la période sensible de l’ordre (de la naissance à 5 ans environ, donc elles sont en plein dedans). La majorité du bazar est le mien ; vivement que les placards soient finis, que j’y planque tout mon matériel de bricolage, et qu’il y ait des planches dans les placards de la cuisine !
Au final, je reçois beaucoup plus que mes parents, et si certains tiquent un peu, c’est simple : je fournis le balais ! :)
Je vis donc dans le bazar, la femme de ménage hallucine (on ne voyage pas, maxi 3 restos dans l’année, pas de TV… on préfère s’offrir un coup de main hebdomadaire !), mais les amis finalement apprécient : ils peuvent venir « comme ils sont », avec leurs enfants, sans stresser, rien ne craint chez nous. Quelle liberté !
Mes filles ne sont jamais malades (aucune maladie infantile, juste un rhume de temps en temps), et la soit-disant allergie à la poussière de leur père n’existe pas à la maison (a contrario, chez ses parents où l’on peut manger au sol tellement c’est propre, ouch…).
Ben je dois être une personne bizarre mais moi j’aurais tendance à être celle qui disait « c’était trop bien à la maison quand j’étais enfant: toujours propre et bien rangé »…
Ma mère n’a jamais travaillé quand j’étais petite, elle astiquait et récurrait quand j’étais à l’école, quand je rentrais à midi le repas était sur la table avec des trucs cuisiné tout frais du marché du jour, on laissait tout en bordel pour repartir à l’école et à 16H30 quand on rentrait le gâteau du goûter sortait juste du four… Le week end mon père nous sortait faire du vélo, aller à la mer, visiter des expos pendant qu’elle restait à la maison pour faire le gros ménage qu’elle ne pouvait pas faire quand on était là . Frigo toujours plein, linge toujours plié et rangé dans les commodes.
Clairement, c’était le paradis pour nous (et j’ai mangé la poussière quand j’ai commencé à vivre seule…). Clairement, je ne sais pas comment elle a pu supporter pareille existence.
C’est pas une vision d’adulte ?
Je veux dire qu’en tant qu’adulte, se dire qu’on rentrait dans une maison nickel sans participer aux corvées, ça semble un luxe, car nous sommes passés de l’autre côté du miroir – celui qui gère lesdites corvées !
Mais en tant qu’enfant, préfère-t-on jouer avec ses parents, faire une méga-bataille de polochon sur le lit pour se défouler de l’école, personnaliser cahiers et crayons avec maman, créer chaque jour une déco pour la maison en guise de calendrier de l’avent (ce sont nos activités actuelles), construire une voiture à pédale en démontant un vieux vélo ou le sapin de Noël en planche de palettes avec papa (vécu ou en projet chez nous)… ou attendre devant la TV que la soupe soit cuite et les courses faites ?
Un enfant préfère-t-il sortir quand il fait jour, faire un basket ou un tennis avec ses parents, et profiter du soleil aux bonnes heures, ou attendre que tout soit nickel et ne voir que la nuit tombée ? Les balades du dimanche, en hiver, à 17h, je m’en souviendrais longtemps… mais ce n’est pas un bon souvenir !
Bon, mon père était très absent (il bossait tous les WE), donc autant dire que ménage et cuisine imposait un WE TV-lecture-conflits avec les frangins tellement on n’en pouvait plus. Et ma mère n’était pas particulièrement épanouie de son choix et de son organisation, ça n’aide pas non plus.
Je suppose que certaines personnes aiment s’occuper de leur intérieur plus que de leurs enfants, et que ça leur apporte une joie communicative ? Et que certains enfants n’ont pas du tout envie de partager des activités avec leurs parents et sont plus heureux dans leur chambre ?
Une fois devenus des ados, la question se pose peut-être différemment, ça me semble encore loin pour mes filles. Je reste sur la même impression pour moi enfant comme ado, que les bons moments en familles, ou même simplement les temps de partage étaient relégués après les corvées.
Que la poussière soit prioritaire, quand même… Un positionnement que je classe dans les MPR (méga problème de riche).
Pour un plus petit, le temps partagé, même en futilité, apporte une joie qu’une pause TV pendant que maman cuisine et papa jardine ne remplacera jamais. Enfin il me semble !
Ce temps partagé peut l’être au cours d’une tâche ménagère, bien sûr (la magie des pinces à linge, la patouille dans la farine en cuisinant un gâteau, se laisser traîner par l’aspirateur…). Mais ça me semble un peu restrictif et répétitif, et surtout, l’enfant a besoin de moments d’attention complète régulièrement (et pas toujours au moment où on est le plus disponible, évidemment…)
Et il y a le bonus : quand tout est fait en notre absence, le jour où l’on quitte le nid, ouille… A 18 ans, quand j’ai du découvrir l’usage d’une casserole, d’une éponge et le tri du linge en même temps qu’une nouvelle ville, tout en gérant les études, le choc fût rude ! Mes miss savent au moins séparer le foncé du clair, c’est toujours ça de pris ! :)
Détail qui tue : le linge repassé, c’était la honte, non ? Le pli du fer sur le jean, l’horreur…
Bon, OK, c’est futile. Il n’empêche qu’on s’arrangeait pour aller piquer nos fringues sur le sèche-linge pour éviter les moqueries ! On est de la même génération, les codes vestimentaires devaient être les mêmes, non ?
Merci pour cet article !
Un point me fait tiquer cependant : si l’alternative la plus sûre se trouve dans le fait de confier à d’autres femmes ce ménage qui nous horripile, à d’autres qui donc doivent le faire pour gagner leur vie, je trouve pas que la justice soit une perspective si proche !
Transformer notre représentation du sale, du temps qu’on veut y consacrer, oui… recevoir des coups de mains et constater que la sphère nucléaire si étroite ne nous permet pas de tout faire, oui encore… Mais si on atteignait ce graal du partage réel des tâches, je serais encore plus contente !
Pour avoir été payée pour faire le ménage quand j’étais étudiante (j’ai même fait dame-pipi !), ça n’a juste rien à voir de faire le ménage chez soit (être la bonne de la maison et prendre sur son temps libre pour ça), et faire ce travail rémunéré chez quelqu’un d’autre.
Sans aucun doute, je préfère mille fois être payée pour le faire ailleurs, que de prendre sur le temps que j’ai à la maison, donc sur mon temps de partage avec mes enfants !
Même si mes filles participent volontiers à certaines tâches et que j’en fais quand même pas mal, c’est bien plus efficace de m’occuper de mes filles (et de celles de la femme de ménage bien souvent, elle qui préfère astiquer et les coller devant les TV des heures durant, même à 10 mois !), et de laisser le champ libre à quelqu’un qui sera plus rapide sans personne dans les pattes !
Je n’ai pas évoqué tous les points que développe le livre. Il y a notamment le portrait d’un homme-pipi illustrant aussi l’évolution du partage des tâches dans le domaine professionnel… Après, il est évident que l’égalité n’est pas encore atteinte, et de loin, dans ce domaine également…
A reblogué ceci sur jenckenzie.
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