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Un article lu ce matin dans mon quotidien favori : M’man arrête !

Il est suffisamment court pour que je vous le livre intégralement :

«M’man, cesse de poster sur mon mur Facebook, les photos que tu aimes d’Elvis Presley. Publie-les sur ton mur. Je les verrai… », ai-je (encore) supplié ma mère. Cela m’a valu un énième « Comment, tu n’aimes pas mon King ? »… Comment lui expliquer que ses photos – sans aller jusqu’à incriminer ses commentaires cucul la praline et ses systématiques « Ta maman aime ça » – me valent d’être la risée de mes amis.

J’ai lorgné mille fois la page Facebook « Bloquer des personnes », frôlant le matricide numérique sans jamais passer à l’acte. « Mamaaaaan, cesse également de dire sur Facebook que tu m’aimeeeeees ! » Je le sais et mes amis bien plus qu’ils ne le devraient. Tes mots doux ont ma préférence quand ils sont confiés à l’intimité de tes SMS.

Ôoooo, je n’irai pas jusqu’à pleurer dans les jupons du Tumblr « MILK » – pour « Mother I would like to kill », cette mère que j’ai envie de tuer – (Motheridliketokill.tumblr.com) sur lequel s’amoncellent, depuis le mois d’octobre, les pires statuts et photographies de mères inscrites sur Facebook. Quand elles gâtifient et s’épanchent en commentaires mièvres, notamment.

« METS UN PULL… »

Des tests de grossesse au contenu des couches de leurs petitous, des « hebodversaires » et « moisiversaires » à la photographie du « choupinou d’amour trop mignon », tout se veut ici un portrait volontairement au vitriol des cyberfrasques maternelles.

Christian Bobin écrit dans La plus que vive (Gallimard, 1996) : « Toutes les mères sont impossibles, qu’elles aiment trop ou qu’elles n’aiment pas assez. Il n’y a pas en la matière de juste mesure. » Ces mots auraient-ils pu être inspirés par les SMS qu’il échangeait avec sa mère ?

M. Bobin pourrait contribuer au Tumblr « Avec maman », « oeuvre de fiction » d’Alban Orsini (Avecmaman.tumblr.com). Chaque jour, y est livrée la pseudo-copie d’écran d’un échange SMS entre une mère et son fils. Tendres et cyniques à souhait, ces « buses » maternelles pour des « bises », ces « Je ne trouve plus le a circonflexe. Tu as regardé sous ton lit ? » et « Je suis à découvert, tu peux m’aider ? Oui, mets un pull… » « Pourquoi détruis-tu toujours mon bonheur, même lorsqu’il est simple ? » demande cette mère fictive à son fils qui lui intime de cesser de le « poker » à la manière de Facebook par SMS…

Enfants ingrats que nous sommes. M’man ? Va pour les photos du King… « That’s all right mama, just anyway you do… »

Cela fait maintenant 1 an que ma fille a un compte facebook. Je n’y suis pas son « amie » : elle ne le souhaite pas et moi non plus.

De tout façon, je ne suis pas son amie, je suis sa mère, c’est déjà bien assez compliqué comme ça. Je crois que c’est mieux que chacune ait ses copines. Cela ne nous empêche pas d’être solidaires, et d’avoir nos moments de complicité. Mais c’est entre nous, cela ne regarde pas la terre entière.

Quant aux copies de photos et commentaires postés sur le trumlblr « MILK », ça fait peur !

Je crois qu’avant de poster quoi que ce soit sur nos enfants sur internet, il faut nous demander comment ils verront ça , lorsqu’ils seront ados, et que leurs copains / copines pourront tomber sur ces archives.

Cela me fait penser qu’il faudrait que je revisite ce que j’ai posté sur mon blog, et que je fasse peut-être quelques purges ;-)