En plein cœur des discussions classiques ici ou ailleurs, ma lecture du moment est consacrée à l’ouvrage récent (Août 2013) de Lise Eliot, maman de trois enfants (une fille et deux garçons), et spécialiste en neurosciences, qui s’intitule « Cerveau bleu, cerveau rose. Les neurones ont-ils un sexe ? ». J’avoue que ce bel ouvrage, Editions Poche Marabout (ou Robert Lafont), de plus de 500 pages, très abordable, m’a fait un gros clin d’œil lorsque je l’ai découvert, placé en bonne place à la librairie du coin. Je vous dirais même que cet achat de dernière minute (avant de prendre un train) m’a tenu en haleine pendant mes 5 heures de voyage.
POurquoi cet intérêt ? parce que j’adore les histoires de cerveaux mais bien sûr avant tout, parce que je m’interroge sur la façon dont mes enfants évoluent dans notre culture. Je suis intimement persuadée que l’environnement social et culturel est pour beaucoup dans la façon dont les enfants se construisent, qu’il exacerbe la différence garçon-fille mais je pense aussi qu’il y a à la base des différences biologiques. Bref, je pense que la réalité n’est pas aussi simple qu’il n’y parait : les partisans du 100% inné ou du 100 % acquis se trompent. Mais alors où se trouve-t-on exactement ? quelle est la part d’inné et d’acquis ? Comment savoir ? Personnellement, mis à part regarder autour de moi, comparer, confronter, je me sentais fort dépourvue pour répondre à la question.
C’est pourquoi ce livre est pour moi une mine d’informations (je ne suis pas encore arrivée au bout des 500 pages !) :
– il s’agit tout d’abord de questions d’une maman comme toutes les autres qui cherche à savoir comment accompagner au mieux son (ses) enfants, sans l'(les) influencer ; elle évoque d’ailleurs à de nombreuses reprises ses anecdotes du quotidien.
– il s’agit aussi du travail d’une spécialiste en neurosciences qui nous livre les résultats de ses recherches et surtout d’une scientifique qui a minutieusement épluché l’ensemble des publications sur le sujet, tous ceux qui scrutent les gènes et les hormones.
Je ne vais pas résumer le livre, juste vous donner envie de le lire par quelques réflexions et résultats qu’on y trouve.
Que peut-on y lire ?
Dans l’introduction :
Oui, garçons et filles sont différents. Ils ont des centres d’intérêts différents, des niveaux d’activité différents, des seuils sensoriels différents, des forces physiques différentes, des réactions émotionnelles différentes, des styles relationnels différents, des capacités différentes et des aptitudes intellectuelles différentes.
Elle ajoute un peu plus loin (car j’ai vu des sourcils se froncer !)
Les différences ne sont pas quantitativement très importantes / … / mais les différences s’additionnent-et c’est cela qui provoque l’apparition de certaines statistiques alarmantes qui influencent notre façon de penser l’éducation des enfants.
Alors elle s’interroge.
Le cerveau masculin et le cerveau féminin sont-ils fondamentalement différents ? /../ d’architectures cérébrales, des câblages neuronaux distincts dès la naissance ?
On apprend que les gènes spécifiques à chaque sexe vont avoir tendance à modeler les circuits neuronaux de façon différente, les diverses hormones auxquelles les garçons et filles sont exposés in-utero auront des effets sur le comportement ultérieur.
Ok, mais voit-on quelque chose dans les cerveaux finalement ?
Il existe peu de preuves sérieuses dans les études scientifiques qu’il existe des différences entre les sexes dans les cerveaux des enfants,
surtout si on regarde un large panels d’ études.
La réalité à en juger par les recherches actuelles, c’est que garçons et filles ont des cerveaux plus similaires que leurs différences de comportement… donneraient à penser.
Alors tout est dit, finalement, dans l’introduction ?
Non, bien sûr (je vous rappelle qu’il y a 500 pages) car elle a noté des cerveaux très similaires (dans ce qu’on peut observer) mais d’infimes différences (façonnées avant la naissance) tout de même, exacerbées par l’environnement.
« Après un démarrage timide, les différences entre les sexes se voient très vite amplifiées parce que les bébés prennent leur place dans un monde qui les considère tous, avant toute autre considération, soit comme des garçons, soit comme des filles »
L’auteur découpe alors son ouvrage en 8 chapitres décortiquant les différences entre les sexes, balayant les stéréotypes, et surtout prouvant ses dires par des références à des études.
Les 4 premiers chapitres reprennent les différentes étapes de la vie : in utero (impact des gènes et des hormones), la naissance (démarrage de l’apprentissage socioculturel), la petite enfance (prise de conscience de l’identité sexuelle), les premiers pas à l’école. La seconde partie se concentre sur des thématiques précises du développement de l’enfant (le langage, les sciences, les capacités relationnelles et émotionnelles). Elle termine par un chapitre consacré à la façon dont la société voit les choses, et les avantages de l’éducation mixte ou non mixte.
A tous celles et ceux qui s’interrogent, je conseille donc vivement la lecture de cet ouvrage… éventuellement je viendrai vous en reparler, sur quelques points précis qui m’ont beaucoup parlé !
Pascale72
Bonjour,
merci pour cet article qui effectivement donne envie de lire ce livre.
Est-ce que le livre aborde des pistes pour élever ses enfants dans l’égalité garçon-fille, je veux dire dire sans qu’ils aient des à-priori ou des limites à cause de leur genre ? (pour des enfants garçons, pour des enfants filles)
merci
Raphaelle
Ce n’est pas le but premier de ce livre, que de donner des recettes. Je crois qu’il y a quelques anecdotes. Mais…je ne suis pas encore arrivée au chapitre 8. Je te dirai, un peu plus tard. PRomis.
J’aimerais bien lire ce livre. Tu as fait un sacré teaser :p
Les thèmes de chaque chapitre me semblent très pertinents.
une belle idée de cadeau de Noël ! il y a deux éditions, pas les mêmes prix. Moi c’est la version de poche.
Oh, effectivement, c’est tout à fait le type de bouquin à mettre dans ma liste de Noël… Merci !
J’ai hâte de lire tes prochains articles ! ;)
Merci beaucoup de ta contribution Pascale!!! Plus je m’interroge plus je me rends compte que les facteurs sont tellement divers et interdépendants… entre un hypothétique déterminisme génétique, une extraordinaire plasticité cérébrale, le rôle tellement formateur et déterminant de l’environnement sur les comportements et même sur nos patrimoines génétiques (les différences de statures entre homme et femme étant aussi le résultat de comportement sociaux liés au fait que les hommes choisissent statistiquement plus souvent des partenaires de taille inférieure)… que j’ai juste envie de dire « arrêtons de chercher ce que pourrait être la « nature » et décidons – en tant qu’animaux culturels – de la société dans laquelle nous souhaitons vivre! Une société où chacun pourrait se sentir libre de faire ses choix indépendamment du genre auquel on l’assigne…
Bonjour, votre présentation très laconique du livre donne un désir pressant de l’acheter. il m’aidera sûrement pour mon argument de fin de cycle qui porte sur la théorie du gender.
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