Sujet qui me tient à cœur et que j’ai déjà évoqué dans mon parcours de mère, j’aimerais l’aborder à nouveau après la lecture de cet article : http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/Vivre-avec-nos-culpabilites/Meres-toujours-fautives

La mère est souvent coupable, coupable de n’être pas assez bonne, d’être trop maternelle, de n’être pas parfaite, elle est coupable au yeux de la société , et dans l’inconscient collectif .

coupable de ne pas avoir donné le sein , ou de l’avoir donné trop longtemps , coupable de travailler , ou de rester au foyer .Comme il est dit dans l’article de psychologie :

 » La société entière s’acharne donc à rendre les mères responsables de tous les maux qui touchent les enfants, renforçant de cette manière leur culpabilité naturelle. »

le sujet est innépuisable .

de fait les mères courent donc consciemment ou non après un role qu’elles se sont imaginé d’après leur histoire personnelle , ou ce que le monde qui les entourent et leurs pairs leur dictent .

Maryse vaillant, dans « etre mère : mission impossible ? » (http://www.albin-michel.fr/Etre-mere-mission-impossible–EAN=9782226230683 ) traite de ce sujet difficile du role de la mère :

« Etre à la hauteur d’un idéal n’est jamais une entreprise aisée , surtout dans le champ de la maternité ou règne depuis toujours des critères assez sévères .Certes , depuis que Winnicott a parlé de « mère suffisamment bonne  » pour décrire celle qui cherche moins à atteindre un idéal qu’à s’adapter aux besoins de son enfant , qui lui est dévouée -mais pas trop – , on aurait pu croire dépassé le modèle de la mère parfaite . Or il n’en est rien . Car malgré leur grande culture et leur bonne connaissance de la psychologie des enfants , les jeunes mères se mesurent à des critères intimes d’une autre trempe . Pour réussir sa maternité , il faut bien plus que s’estimer « suffisamment » à la hauteur . »

mais la réalité les rattrape , elles se heurtent à leurs propres limites personnelles , et toutes ne peuvent répondre à tous ces préceptes …la culpabilité fait son entrée , elle fait son lit dans ces dissonances entre ce que l’on aimerait appliquer au quotidien (la patience infinie , l’attention et la joie , l’acceptation et la présence permanente auprès de nos enfants… ) et ce qu’il se passe réellement pour tout un chacun dans une vie de parent (la fatigue , la colère , le besoin de calme …)

Ce phénomène , violaine guéritault le décrit longuement dans son livre « la fatigue émotionnelle et physique des mères »(http://www.amazon.fr/La-fatigue-%C3%A9motionnelle-physique-m%C3%A8res/dp/2738114377 ) :

« …Cette mère assume une responsabilité émotionnelle pour le développement de son enfant, consciente des répercussions de sa contribution pour son avenir. Dans son esprit,la moindre erreur de sa part peut avoir des conséquences négatives et handicapantes pour son fils .Cette angoisse de ma faire et de commettre des erreurs irréparables est un stress qui pèse lourd sur ses épaules .Elle va alors s’efforcer de prévenir l’occurrence de telles erreurs en redoublant de vigilance , ce qui exige d’elle une concentration de force et d’énergie énorme « 

ou plus loin

« Lorsque toutes ces petites culpabilités de moindre importance s’additionnent dans le temps,elles finissent par représenter une réelle source de stress , si l’on en croit les témoignages de certaines mères (….) La liste (de culpabilités  ndlr) pourrait continuer longtemps et c’est d’ailleurs le cas pour la plupart des mères . Cette liste s’accompagne néanmoins de stress et de fatigue non négligeables et qui , à long terme , finissent par jouer un role déterminant dans l’apparition de l’état de burn-out chez les mères . »

et cette culpabilité , d’aucuns la pensent bénéfique : elle est une barrière entre le bien et le mal , nous empeche de franchir la limite  entre le bon et le mauvais parent . j’ai longtemps cru à cela , rongée de remorts lorsque , épuisée moralement et physiquement je me faisais l’effet d’un monstre face à mes petits .

l’article de psychologie dit ceci :

 » Une “bonne” culpabilité est une culpabilité qui pousse à travailler sur soi et à comprendre réellement de quoi on souffre. » Quitte à se demander, peut-être, si ce surmenage ou cette culpabilité ne sont pas, également, un moyen de se valoriser. »

Or je crois aujourd’hui que la culpabilité n’est qu’un frein qui nous empeche d’avancer dans la bonne direction . elle entretient la personne coupable dans un mauvais cycle , fait d’actions mal vécues qui entrainent une vision négative du soi , et ainsi de suite .

sortir de la culpabilité , c’est s’accepter comme l’on est ,regarder ses actes meme si ils ne sont pas ceux que nous aimerions poser sans s’identifier à ces derniers,pour pouvoir profiter de son présent et tendre vers plus de bonheur et de joie .

La pleine conscience semble etre une voie pour parvenir à cela ,

je l’ai découvert à la lecture de « s’occuper de soi et de ses enfants dans le calme  » de Sarah Napthali.

ainsi l’auteur cite une mère :

« La conscience de l’instant présent m’apprend des choses sur moi et permet que le temps passé avec mes enfants soit un temps d’apprentissage et de développement spirituel -c’est souvent l’occasion de tirer des leçons de mes erreurs , mais c’est tout de meme aussi un temps pour apprendre . Après etre sortie de mes gonds ou avoir rembarrés les enfants , je pourrais choisir de m’empresser de détourner mon attention de la gene ressentie et de m’échapper d’une présent désagréable ;au lieu de cela , j’essaie d’étudier profondément l’instant pour voir quelle leçon je devrait en tirer et comment améliorer ma réaction en prévision de la prochaine fois ou ces memes « boutons » seront actionnés .

En observant mes pensées , j’ai beaucoup appris sur mes exigences irréalistes vis à vis de mes enfants et sur mes conditions de vie en général -des considérations stupides comme « la maison doit etre rangée » ou « mes enfants doivent toujours etre heureux ou reconnaissants  » ….J’ai appris qu’il fallait etre plus détaché émotionnellement de toutes ces irritations mineures et s’accomoder de l’imperfection . « 

Faire ce choix c’est s’engager dans une longue route mais regardons chaque pas et non le but à atteindre

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