Il est un livre qui m’a beaucoup accompagnée lors des premiers mois (fort difficiles) de mon 3e loustic et je voulais en parler un peu ici.

J’avais décidé, sur les bons conseils d’une cousine (grand bien lui en prit !), de m’adonner au portage et au contact proximal pour éviter que mon bébé ne pleure. Franchement, c’est quelque chose que j’ai toujours eu du mal à supporter… Le bruit me fatigue très très rapidement et comme toute jeune maman, qui a franchement déjà assez de moments d’intense fatigue dans ces premiers mois, tous les moyens sont bons pour limiter la fatigue.
Bref, j’adopte le portage de mon nouveau né dès son 3e jour de vie à la maternité car je voulais aller faire quelques emplettes pour mes autres enfants au seul commerce dispo du coin. Aucunement question d’abandonner mon magnifique enfant à la nurserie… je revêts ma toute belle écharpe et hop, le petit se love direct dans la bonne position, et s’endort tout contre moi, le nez collé contre mon torse en respirant très fort (je crois) mon odeur de jeune maman ! (voir mon article sur les odeurs qui plaisent tant aux bébés « la bonne odeur d’une maman« ). L’écharpe de portage ne m’a pas quittée pendant 6 mois, et ce fut ma bouée de sauvetage pour accompagner au mieux (sans déprimer par la fatigue intense), mon enfant en perpétuelle demande de contacts (un bébé aux besoins intenses !)

Bref, comme de bien entendu, je décide de fouiller un peu la chose, et de regarder du côté de la littérature. Même si j’en avais entendu beaucoup de bien, le portage en écharpe était un peu nouveau et je me posais la question de savoir s’il y avait des bases plus établies, des observations, des avis de pro… je ne voulais pas juste tomber dans un phénomène de mode. J’avais testé pour mes aînés, le porte bébé, qui est un peu plus rigide que l’écharpe et qui, d’après mes connaissances ne s’employait que lorsque bébé était un peu plus grand, lorsque sa tonicité musculaire lui permettait (donc pas idéal pour le nourrisson tout mou, au joli dos tout rond).

Alors, bref, le livre en question s’intitule « Peau à peau : Technique et pratique du portage » d’Ingrid van den Peereboom (publié en 2009, Jouvence Editions, collection 3 Fontaines).

peau_peauCet ouvrage est une mine d’informations pour qui veut en savoir un peu plus sur le portage, ses origines, ses bienfaits pour l’enfant et la maman, des conseils pratiques pour la gestion au quotidien, des retours d’expériences et surtout, surtout des tas de références à diverses études sur le sujet !Il faut savoir que l’auteur est maman de 8 enfants et j’aime ce caractère humble lorsqu’elle annonce en introduction : » Chacun de mes enfants m’a fait entrevoir des réalités que je ne pouvais soupçonner auparavant. /…/ Chaque naissance, chaque rencontre est l’occasion de surprenants découvertes« . Bref, cette maman a adopté le portage à son 4e enfant, et a testé de nombreuses techniques. Elle est passionnée pour l’enseignement et la formation sur le portage et a fondé l’association Peau à Peau.

Les deux premiers chapitres sont particulièrement intéressants à mes yeux.
Chapitre I : Le portage et le peau à peau.
L’auteur nous explique que le portage est en nous. Le tout petit étant un petit être presque terminé mais pas entièrement : il est dépendant de ses parents pour se déplacer et rechercher de la nourriture. Les kangourous sont naturellement équipés d’une poche. Les petits humains eux, s’aident de leur réflexes archaïques.
«  Les bébés humains sont, du point de vue de l’évolution biologique, constitués pour rester au chaud contre la personne qui prend soin d’eux et téter un lait pour être digéré à intervalles de courte durée. LA plupart du temps seuls dans une « portée », nos bébés sont dotés de membres et de réflexes innés leur permettant de s’accrocher à l’adulte »
Elle s’appuie alors sur les travaux d’une éthologue humaine qui nous apprend « qu’au fil de l’évolution, les petits d’homme se sont adaptés à la hanche de leur parents... » car « leur survie en dépend« 

LE chapitre va plus loin. Est-ce que le portage modifie quelque chose dans le développement de l’enfant ? L’auteur cite alors les travaux de B. Bril, qui a comparé les cultures africaines où le portage est très répandu et d’autres cultures moins axées sur le portage,  Il s’avère que le développement psychomoteur des enfants portés est plus précoce car le portage correspond à l’écoute de ses besoins immédiats.

Elle développe aussi la notion du lien sécure, du plaisir de l’enfant qui grâce au portage peuvent se développer dans les conditions optimales.

Elle fait beaucoup référence à l’ethnopédiatrie qui met en lumière, les différences de culture (attentes différentes des parents) qui modifient la façon dont l’enfant se développe (dans tous les sens du terme)

Chapitre II : (Re)Découvrir l’empathie
J’en ai parlé dans un précédent post… la notion est tellement cruciale pour le développement optimal de l’enfant.
Pourquoi le portage est important dans ce contexte ?

« Bébé apprend de près chaque geste de sa mère, de son père, de l’éducatrice ou du soignant qui le porte. Il vit et revit ces gestes, inlassablement. Il apprend et devient jour  après jour humain parmi les humains« 

Les autres chapitres
Ils concernent plus des aspects pratiques tout aussi utiles : comment placer l’enfant, associer portage et allaitement, comment le rendre compatible avec les activités de la mère, les différents types de porte-bébés, le portage en situations difficiles (bébé prématuré, de jumeaux, …)

Un dernier extrait qui m’avait également beaucoup touchée…
« En tenant compte de ses capacités, d’interactions physiques et relationnelles, un bébé porté n’investit pas son corps et la relation à son parent de la même manière qu’un bébé « transporté couché sur le dos dans un landau« 

Voilà, je terminerai en disant que mon loulou est quand même le seul de mes enfants qui ressente toujours, un besoin intense de me toucher et me respirer … le portage a dû lui laisser des traces…

N’oubliez pas de retrouver les autres billets passés sur le thème du portage  ICI LA et LA, entre autres…

Pascale72