Vaccins en France : obligatoire ou recommandé ?

Important : il existe un nouveau calendrier vaccinal à partir de 2013 !

En introduction de cette nouvelle participation aux Vendredis Intellos, je souhaite préciser que le but de ce billet n’est pas d’être un débat pour ou contre les vaccinations. Ayant un nouveau-né approchant l’âge des premières vaccinations, j’ai souhaité me renseigner sur ce qui allait lui être injecté, par curiosité maternelle*.

Je savais que certains sont obligatoires et d’autres recommandés. Quand c’est recommandé, j’estime que j’ai la légitimité d’avoir le choix de faire l’injection ou pas. Encore une fois, mon but n’est pas de ne pas faire les vaccins, juste de ne pas avoir « un pack » qui ne correspond peut-être pas à notre cas et de comprendre pourquoi c’est obligatoire / recommandé.

Par ailleurs, j’aime beaucoup la langue française. Si on dit que c’est recommandé, ce n’est pas obligatoire. Et je souhaite que les professionnels de santé me disent qu’effectivement ce n’est pas obligatoire mais recommandé. Et je ferai les vaccins quand même. Mais en connaissance de cause ! Je préfère choisir « librement » plutôt que d’avoir l’impression qu’on m’a « menti » ou du  moins qu’on n’a pas été précis !

Pour faire un grossier parallèle professionnel, j’attends également de mes fournisseurs qu’ils soient précis. Si j’ai besoin de 100 vis, je souhaite qu’il me donne le tarif de 100 vis, en me conseillant d’en prendre 200 (lot de 100 vis) « au cas où » pour être sûr, cela me convient et j’en prendrai sûrement 200. Si le fournisseur ne me parle que du lot de 1000 vis alors que je peux les acheter par 100… Bien sûr le fournisseur « commercial » me parlera du lot de 1000 vis, plus cher. A moi de poser la question pour obtenir la réponse la plus adaptée à mes besoins. Si par exemple il y a un risque que ce modèle de vis s’arrête prochainement (un « risque »…), alors je choisirai peut-être d’acheter les 1000 vis ! Dans le domaine de la santé, bien sûr il y a des enjeux commerciaux, mais ils ne doivent pas primer sur l’intérêt sanitaire des populations. On nous dit bien que se brosser les dents est « seulement » recommandé (certes 3 fois par jour…) et nous sommes la plupart à le faire 2 à 3 fois par jour ! Et bien sûr les vis n’ont rien à voir avec les vaccins à part la première lettre, j’avais prévenu que la métaphore était grossière !

Première visite chez le pédiatre. Dans la salle d’attente un seul type de magazine en une dizaine d’exemplaires : BienSûr Santé, le magazine gratuit de la prévention n° 31 septembre / octobre 2012. Le gros titre est « Pas d’hésitation, vaccination« .

L’introduction est claire sur le fait que le dossier est PRO-vaccination et qu’ils ont conscience que la population se pose des questions sur le bien-fondé et l’efficacité des vaccinations #mais encore une fois, ce n’est pas l’objet du billet, juste un rappel du contexte qui peut expliquer le pourquoi des (non) précisions obligatoires / recommandés#.

« La vaccination sauve chaque année dans le monde des millions de vies […] Comment expliquer que les sociétés qui en ont le plus profité remettent parfois en cause ses fondements ? Chez nous, en France, dans la patrie de Louis Pasteur, c’est pourtant une véritable entreprise de déstabilisation qui semble se mettre en place depuis la calamiteuse campagne contre la grippe A-H1N1. Il est temps de dire halte au feu et de revenir à la raison : la vaccination est une assurance santé dont il serait insensé de se priver. Et de priver les autres ».

Au début du dossier, 4 sites d’informations sont proposés :

www.sante.gouv.fr www.inpes.sante.fr www.ameli.fr www.mesvaccins.net

Page centrale : un tableau du calendrier vaccinal simplifié + des explications par type de vaccins, explication sur l’importance des rappels et sur un éventuel retard dans le calendrier.

Nota : Aucune information sur les vaccins qui sont obligatoires ou recommandés.

p.30 un paragraphe « Obligatoires ou recommandées ? »

« Les vaccinations ont été rendues obligatoires en 1938 pour la diphtérie, en 1940 pour le tétanos, en 1950 pour le BCG et en 1964 pour la poliomyélite, c’est à dire à une époque où l’incidence de ces maladies était encore élevée en France (il y avait chaque année plus de 40 000 cas de tuberculose, environ 1 500 cas de diphtérie et 1 000 à 5 000 cas de polio-myélite) et où le niveau sanitaire général de la population nécessitait ces mesures strictes. Ces vaccinations sont toujours obligatoires aujourd’hui, hormis celle du BCG, suspendue par le décret du 17 juillet 2007. À partir des années 1960, on a assisté à une demande croissante de la population à participer aux décisions concernant sa santé. Cette évolution de notre société a convaincu les autorités sanitaires que l’avenir était davantage à la recherche d’une adhésion volontaire à la vaccination qu’à la contrainte. Aucun des nouveaux vaccins apparus depuis 1970 n’a depuis été rendu obligatoire pour la population générale malgré leur intérêt.
La raréfaction du nombre des actes obligatoires ne signifie évidemment pas que les vaccinations simplement recommandées par le calendrier vaccinal soient devenues accessoires car, se vacciner ou faire vacciner son enfant, c’est éviter de nombreuses maladies qui, souvent considérées à tort comme bénignes parce qu’elles sont infantiles, sont sérieuses, voire potentiellement mortelles. »

Suivi de « Recommandé ne veut pas dire facultatif » :

« Les Pouvoirs publics ont décidé de se pencher sur le statut de certaines vaccinations. Celles qui sont « recommandées » (figurant alors au calendrier vaccinal) sont souvent comprises comme des vaccinations de confort facultatives alors que le calendrier vaccinal recense l’ensemble des vaccinations reconnues comme indispensables. »

Mon avis :

L’article est clair et transparent :
avant 2007 étaient obligatoires DTPolio + BCG. Depuis sont obligatoires DTPolio seulement. Les autres sont recommandés, très fortement recommandés mais non obligatoires.
Evidemment, j’ai beaucoup aimé l’encart sur le vocabulaire qui a le mérite d’aborder le sujet qui me préoccupe !

Quid des sites Internet  proposés par l’article ?

SANTE.GOUV : vaccins

On y trouve les points clés du nouveau calendrier vaccinal 2013. Pour le nourrisson :

« le remplacement du schéma de primovaccination contre la diphtérie (D), le tétanos (T), la coqueluche (vaccin coquelucheux acellulaire : Ca), la poliomyélite (P) et les infections invasives à Haemophilus influenza de type b (Hib) de type « 3+1 » (trois injections à un mois d’intervalle suivies d’un rappel entre 16 et 18 mois), par un schéma simplifié « 2+1 » comportant deux injections aux âges de 2 et 4 mois, suivies d’un rappel avancé à l’âge de 11 mois pour ces cinq valences »

Aucune précision sur la subtilité « obligatoire / recommandé ». C’est le même constat pour la suite des vaccinations chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent et enfin l’adulte. On lit seulement en introduction de toutes les autres vaccins le terme « recommandation » :

« Par ailleurs, le calendrier vaccinal 2013 introduit de nouvelles recommandations concernant la vaccination contre : la grippe saisonnière, les infections invasives à méningocoque de sérogroupe non B, les infections à papillomavirus humains (HPV), la rage, la rougeole, les oreillons et la rubéole, la typhoïde »

Enfin un document de 52 pages « Calendrier vaccinal et recommandations vaccinales 2013 du ministère des Affaires sociales et de la Santé, selon l’avis du Haut Conseil de la santé publique« .
– p27 : le Tableau des vaccinations recommandées chez les enfants et les adolescents en 2013 ne précise pas du tout ceux qui sont obligatoires et ceux recommandés. Il précise ceux qui existent sous forme combinée et ceux qui peuvent être co-administrés.
– p28 : le tableau des « recommandations » (Diphtérie (D), Tétanos (T) Poliomyélite inactivé (Polio) / Coqueluche acellulaire (Ca) / Haemophilus influenzae b (Hib) / Hépatite B (Hep B) / Pneumocoque (Pn conj) / Méningocoque C (vaccin conjugué) / Rougeole(R) Oreillons (O) Rubéole (R) / Papillomavirus humains (HPV) est complété par la liste des vaccins pour les populations particulières et à risque (BCG, Grippe, Hépatite A, Hépatite B, Méningocoque C (vaccin conjugué), Méningocoque ACYW135 (vaccin conjugué), Pneumocoque, Varicelle)
– Si dans le document on cherche le mot « obligatoire », on constate qu’il est cité le plus souvent pour les professionnels de certaines professions. Dans la subtilité à laquelle je m’intéresse, on lit effectivement p8 :

« La primovaccination (deux injections suivies d’un rappel à l’âge de 11 mois) est obligatoire chez l’enfant.
Les rappels jusqu’à l’âge de 13 ans sont obligatoires pour la poliomyélite.
Par la suite, les rappels de l’adulte sont désormais recommandés aux âges fixes de 25 ans, 45 ans et 65 ans, puis à 75 ans, 85 ans, etc. (intervalle de dix ans à partir de 65 ans, compte tenu de l’immunosénescence), en utilisant un vaccin combiné tétanique, poliomyélitique et diphtérique à dose réduite d’anatoxine (dTPolio).
A l’âge de 25 ans, sera associée la valence coqueluche à dose réduite (ca) chez l’adulte n’ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des cinq dernières années (dTcaPolio), cf. supra. »

Mais si on n’est pas un lecteur éclairé déjà au courant de ce qui est obligatoire et ce qui ne l’est pas… je mets au défi quiconque de le deviner !! Ce constat est identique pour le document de l’HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) qui ressemble fortement au document cité ci-dessus.

Pour tous les autres vaccins, dans les parties nourrisson / enfant / adultes hors professionnels, le mot obligatoire n’est effectivement pas utilisé. Les sites sont donc conformes à la réalité mais peu explicites.

AMELI : La vaccination : pour les enfants et les adultes aussi

Le site nous parle du nouveau calendrier (lien vers un tableau simplifié qui ne précise pas obligatoire / recommandé), de l’importance des rappels, de la prise en charge ou non de chaque vaccin par la sécurité sociale ou les mutuelles.

Dans le paragraphe « prise en charge » :

Là c’est bien clair !

Remarque : j’ai trouvé intéressant les informations sur la prise en charge ou non des vaccins par la sécurité sociale ! J’ai pris conscience que je n’avais aucune idée du coût de chaque vaccin !

D’ailleurs le site AMELI.SANTE est également très clair sur le sujet : les vaccins obligatoires / les vaccins recommandés :

Il est plus précis que le site Ameli concernant le calendrier des vaccinations obligatoires :

Diphtérie et Tétanos :
– une injection à deux et quatre mois ;
– un rappel à 11 mois.
Poliomyélite :
– une injection à deux et à quatre mois ;
– un rappel à 11 mois ;
– un rappel à l’âge de 6 ans, puis un rappel entre 11 et 13 ans.

J’apprends également que le vaccin de la fièvre jaune est obligatoire pour les habitants de Guyane.

INPES.SANTE

Le lien principal sur les vaccinations tient en une page qui contient de nombreux liens vers d’autres sites.

Le calendrier permet : « aux  professionnels de la santé et à tous les Français de « s’y  retrouver » : quelles sont les vaccinations obligatoires, celles qui  sont recommandées, celles qu’il faut grouper, celles à faire seules, celles qui  nécessitent des rappels, à quels âges, etc. » Sauf que sur la page en question, rien sur le côté obligatoire ou non !

Un des liens nous renvoie vers le site de l’HSCP qui cite le « Guide des vaccinations » qui est téléchargeable en ligne. La partie aspect pratique nous indique bien qu’on doit

« La vaccination est un acte médical qui engage la responsabilité du professionnel de santé (médecin, sage-femme) qui la prescrit. Comme tout geste médical, la pratique de la vaccination doit être expliquée et consentie. Les explications données devraient éclairer la personne et lui faire comprendre les bénéfices qu’elle peut en attendre et aussi la possibilité d’éventuels effets indésirables.
La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé recommande que l’information soit donnée lors d’un entretien individuel. Les droits des mineurs ou des majeurs sous tutelle sont exercés par les titulaires de l’autorité parentale ou par le tuteur. Les intéressés ont le droit de recevoir eux-mêmes une information personnalisée et de participer à la prise de décision les concernant, d’une manière adaptée à leur degré de maturité ou à leurs facultés de discernement. La loi précise que, en cas de litige, il appartient au professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve que l’information a été délivrée à l’intéressé dans les conditions prévues. »

J’apprends dans « opinions et comportement » (p2) que 9 personnes sur 10 ont une opinion favorable à la vaccination (2005).

Enfin p6 des annexes, on trouve le nom commercial des vaccins (une précieuse aide pour décrypter les ordonnances !) ainsi que le formulaire (p10) de l’AFSSAPS de déclaration d’effet indésirable susceptible d’être dû à un médicament ou produit. Le nom commercial des vaccins se trouve également dans le document de sante.gouv.

MES VACCINS

Site géré par une association à but non lucratif indépendante des firmes pharmaceutiques
Le Carnet de Vaccination Électronique (CVE) « Pour être mieux vacciné, sans défaut ni excès » est un service gratuit et anonyme du Groupe d’Études en Préventologie.
Pourquoi s’inscrire ?
– Gérer les carnets de vaccination de toute la famille
– Obtenir des conseils personnalisés et précis
– Éviter la survaccination
– Être prévenu des prochains vaccins à faire

Ce site ne comporte pas d’informations à décrypter, du moins dans la partie sans inscription.

Je rajoute également le site VOS DROITS SERVICE PUBLIC avec la partie vaccination : calendrier des vaccinations, DTP, grippe saisonnière, hépatite, tuberculose

Pour le premier vaccin DTP, le terme utilisé est bien « obligatoire pour les enfants » :

« Pour tous les enfants, les vaccinations contre la diphtérie et le tétanos sont obligatoires, sauf contre-indication médicale reconnue, et doivent être pratiquées simultanément en 2 injections à 2 et 4 mois avec un 1er rappel à 11 mois.     Pour tous les enfants, la vaccination contre la poliomyélite est obligatoire, sauf contre-indication médicale reconnue, et doit être pratiquée en 2 injections à 2 et 4 mois avec un 1er rappel à 11 mois. Les rappels sont de plus obligatoires jusqu’à 13 ans. »

Dans le paragraphe « vaccination recommandée » :

« La vaccination contre ces 3 maladies est par ailleurs recommandée pour l’ensemble de la population. Des rappels de vaccination sont particulièrement recommandés pour les enfants de 6 ans, puis entre 11 et 13 ans, puis entre 16 et 18 ans. Un rappel est par la suite recommandée chez l’adulte à 25, 45 et 65 ans puis tous les 10 ans. Il appartient au médecin traitant de déterminer les contre-indications éventuelles. »

Précision intéressante que l’on ne trouve pas ailleurs, les sanctions pour les parents ne respectant pas l’obligation !

« Le refus de se soumettre ou de soumettre les enfants sur lesquels on exerce l’autorité parentale (ou la tutelle) aux obligations de vaccination prévues, notamment contre le tétanos, ou la volonté d’en entraver l’exécution sont punis de 6 mois de prison et de 3 750 € d’amende. Le fait, pour la personne titulaire de l’autorité parentale, de ne pas veiller à la vaccination de l’enfant est passible d’une amende de 1 500 €. »

Pour les autres vaccins, le terme utilisé est bien « recommandé ».

Le sujet de ce billet m’a conduit à chercher sur les sites d’informations générales sur la santé si la précision « vaccin obligatoire ou recommandé » était claire ou non.

Seuls les sites Ameli, Ameli Santé et Vos Droits Service Public ont le mérite d’être transparents, comme l’était un des paragraphes du magasine Bien Sûr Santé.

Les autres (INPES et santé.gouv) – avec notamment l’ensemble des tableaux récapitulatifs du calendrier vaccinal – utilisent les termes « obligatoires » et « recommandé » à bon escient mais sans montrer du doigt la subtilité. Flou volontaire suite à l’épisode de la grippe H1N1 ? Je n’ai pas la réponse, je me suis limitée aux constats !

J’ai également appris qu’il y a une différence pénale entre une non-vaccination obligatoire et une non-vaccination recommandée.

Conclusion : les 2 mots ont donc leur importance ! Même si cette recherche ne modifie pas fondamentalement pas mon avis sur le sujet, je l’ai trouvée intéressante sur le principe.

J’ai appris l’existence du CVE qui pourra être utile à certains ! (CVE = c’est noté dans le billet, partie « Mes vaccins » :-) )

Sur mon blog Pérégrinations autour de la parentalité, l’info sur le côté obligatoire ou recommandé dans les autres pays d’Europe…

Et vous, saviez-vous quels vaccins sont obligatoires ? Si oui, est-ce par vos recherches personnelles ou via votre professionnel de santé ? Est-ce que le pédiatre / médecin de votre enfant vous a expliqué la pratique de la vaccination et a demandé votre consentement ? Ca m’intéresse !

* Et aussi par méfiance générale envers le monde médical, j’avoue. Cette méfiance vient notamment des discussions enflammées avec plusieurs gynécologues en 2004 qui refusaient de prescrire les DIU pour les nullipares, avec des arguments qui ne valaient rien (on ne répond pas par les contre-indications d’une marque de DIU au hasard quand la patiente précise le type et la marque de DIU spécifique nullipare par exemple). Presque 10 ans après, on lit dans les magazines féminins (Biba…) que les DIU sont possibles pour les nullipares… Bref, j’en ai déduit à l’époque que ça ne coûtait rien de se renseigner soi-même ! Evidemment, un IMMENSE merci à Martin Winckler, le seul qui expliquait le principe, les avantages et les inconvénients de chaque moyen de contraception (un peu ce qui arrive aujourd’hui vers le grand public…).

 

Mia pérégrine

32 réflexions sur “Vaccins en France : obligatoire ou recommandé ?

  1. Très bon article, merci de partager ce temps (précieux) passé à rechercher ces informations :)

    A titre informatif, concernant le site Mes vaccins.net, qui se dit indépendant des firmes pharmaceutiques, voici les liens d’intérêts déclarés par :

    * Jean-Louis KOEK, Rédacteur en chef :

    – Membre de droit du Comité technique des vaccinations (représentant le service de santé des armées et sans droit de vote).
    – Aucune perception de rémunération de l’industrie pharmaceutique.
    – En 2010, participation à un enseignement post-universitaire coorganisé par une association de médecins généralistes et le laboratoire GSK ; aucune rémunération n’a été perçue pour cette activité uniquement pédagogique.
    – Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
    – Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
    – Déclaration mise à jour le 19 avril 2013.

    * Dr Elisabeth NICAND, membre expert permanent :

    Déclaration du 28 janvier 2009
    IP-SC : SANOFI PASTEUR – Lettre de Comité de prévention – 2006 / 2007
    IP-CC-IM : Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG) – Membre de conseil scientifique – Aucune rémunération
    IP-CC-A : WYETH – ESPID 2008 ; WYETH – ICAAC – 2007 ; SANOFI PASTEUR 3th Influenza Conference, Portugal 2008
    WYETH – ESPID 2009 – Juin 2009

    * Professeur Daniel FLORET, membre expert permanent :

    Déclaration du 30 octobre 2009
    IP SC : BIOMERIEUX (tests diagnostics virus émergent, pleuro-pneumopathie, 2003-en cours ; SANOFI PASTEUR MSD (Etude épidémiologique coqueluche, 2003-2005 ; BIOMERIEUX/SANOFI PASTEUR MSD – Diagnostic infections à rotavirus, 2004-2005 ; SANOFI PASTEUR MSD – Incidence gastroentérites à rota virus dans les crèches, 2004- 2005 ; CEMKA EVAL GSK – Séroprévalence varicelle en France, 2005-2006 ; CEMKA EVAL ABBOTT SYNAGIS – Observatoire de prescription, 2005-mars 2006 : Rémunérations organismes ; SANOFI PASTEUR MSD – Application recommandations vaccination varicelle dans les écoles formation en soins infirmiers, 2005-2006 – Aucune rémunération.
    IP AC : SANOFI PASTEUR MSD – Groupe d’experts indépendants pour études sur vaccination varicelle demandées par le CSHPF, 2004-2006 ; aucune rémunération ; SANOFI PASTEUR MSD – Avancées vaccinales, 2005-2006 ; Aucune rémunération ;
    IP-CC IM : SANOFI PASTEUR MSD : varicelle, pneumocoque, calendrier vaccinal, grippe IP-CC A : Invitation SANOFI PASTEUR MSD au congrès de l’ESPID à Graz (Autriche) du 13 au 16 mai 2008 ; Invitation WYETH au congrès international sur les infections à pneumocoqu (avec autorisation du SG-HCSP).

  2. Bonjour,
    La différence entre obligatoire et recommandé induit une confusion regrettable dans l’esprit du grand public. Du point de vue de la santé, il n’y pas de différence. Après tout, les vaccins obligatoires sont aussi recommandés. Et les obligatoires dans un pays donné sont en général recommandés au niveau mondial même quand ils ne sont pas obligatoires partout. Les parents ne devraient réfléchir qu’en termes d’utilité pour la santé, et non en terme de « est-ce que je risque une amende? ».

    L’obligation pourrait d’ailleurs finir par être supprimée pour aller au delà de cette confusion:
    http://www.sante.gouv.fr/le-programme-national-d-amelioration-de-la-politique-vaccinale.html
    suivre les liens, pour trouver la page 12 de

    Cliquer pour accéder à Telecharger

    Pour comparer facilement le calendrier vaccinal des pays européens (donc les recommandations), il existe un outil
    http://vaccine-schedule.ecdc.europa.eu/Pages/Scheduler.aspx
    http://www.vaccinestoday.eu/vaccines-for-me/when-should-my-child-be-vaccinated/

    Cordialement

    • La santé devrait effectivement être le critère clé de la réflexion autour des vaccins. L’objectif de parler des risques niveau pénal était informatif seulement !
      Merci pour les liens pour comparer les vaccinations.
      Pour ce qui est des termes :
      – aujourd’hui ça porte à confusion
      – demain si tout est obligatoire ça serait une atteinte à la liberté de choix concernant la santé… (on ne peut pas obliger non plus tout le monde à manger 5 fruits et légumes par jour et pourtant ça été prouvé que c’est bon pour la santé…)

  3. Après avoir lu ceci, je suis tellement contente d’habiter un endroit (Québec) où aucune vaccination n’est obligatoire, où toutes sont seulement recommandées !

    • Bien que le contexte historique, météorologique des pays soient différents, il serait intéressant de comparer la couverture vaccinale et l’état des maladies (si elles sont plus répandues dans les pays où la couverture vaccinale est faible)

  4. En même temps, les parents français suivent pour un très large majorité les recommandations au moment des vaccination obligatoires de leur enfants (c’est à dire qu’ils font des vaccins recommandés en même temps, en plus des obligatoires). L’impact pour eux à ce moment de la disctinction entre obligatoire et recommandé est quasi nul.

    Là où ce devient inquiétant, c’est pour les vaccinations qui ne sont pas effectuées en même temps que les vaccinations obligatoires. Certains les ressentent alors à tort comme facultatives (si votre gynéco vous recommande un frottis, vous en déduisez que c’est facultatif…? ;-) ).
    Du coup la couverture ROR n’est pas suffisante, les rappels de vaccination adulte la coqueluche ne sont pas souvent réalisés (alors que la vaccination des adultes contre la coqueluche vise aussi à protéger indirectement les bébés trop jeunes pour être vaccinés).
    Est-ce qu’il faut qu’une chose soit décrétée obligatoire pour qu’on en comprenne l’importance?

    Pour l’état de la vaccination en France:
    http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2012/Mesure-de-la-couverture-vaccinale-en-France
    suivre les liens vers:

    Cliquer pour accéder à rapport_mesure_couverture_vaccinale_France.pdf

    • Dis donc tu t’y connais bien !
      Oui pour l’impact quasi nul, je l’ai constaté chez la majorité de mes copains qui ne savaient pas la différence.
      Oui, si le gynéco me recommande un frottis, je sais que j’ai la liberté de dire non, de le faire ultérieurement…
      Pour l’importance des vaccins… cf. ma remarque ci-dessus sur les fruits et légumes (encore une fois je ne suis pas contre les vaccins, je suis juste sceptique et interrogative sur tout !)

      • « Dis donc tu t’y connais bien ! »
        Évidemment, que Julie s’y connaît, c’est son job d’essayer de nous convaincre que vaccination recommandée, c’est vaccination indispensable… Quand on est payé pour, on se donne du mal, c’est logique, on répète partout ce que dit le grand chef.

  5. Merci beaucoup de cette très riche contribution et de d’avoir pris le temps de gratter un peu ce sujet qui concerne tous les parents …
    Le terme « recommandé » m’a valu lors de la grossesse de CMM une de mes plus notables accrochages avec le milieu médical (c’était à propos du dépistage du diabète gestationnel, « recommandé » donc non obligatoire et dont on ne comprenait pas que je m’y oppose puisqu’il était « recommandé »). Voici ce mon interprétation personnelle de ces termes:
    – Comme tu l’as souligné le terme « obligatoire » renvoie à des questions de santé publique. C’est à dire: l’état considère-t-il que pour le bien COMMUN telle ou telle vaccination doit être effectuée. Cela peut renvoyer à une somme de bénéfices individuels ou pas seulement (dans le cas de maladies épidémiques, il ne s’agit pas que de se protéger soi-même mais aussi de protéger les autres). L’autorité est donc dans ce cas: l’Etat d’où sanctions pénales en cas de non observance.
    – Le terme « recommandé » renvoie quant à lui à un autre type d’autorité: celle du médecin. Celui qui suit les « recommandations » est celui qui définit ce que l’inconscient collectif entend (à tort à mon avis) par « bon patient », c’est à dire docile et confiant vis à vis du corps médical. Dans ce cadre, que veut vraiment dire « recommandé »??? A mon sens, cela veut dire que le vaccin en question « présente une forme d’intérêt ». Mais alors dans ce cas, comment qualifier les vaccins qui ne sont pas recommandés? Inutiles? Inefficaces? Et si c’est le cas, comment peut-on oser les commercialiser? On rejoint donc une troisième forme de logique, la logique commerciale… Parce que derrière ces prescriptions de santé publique, ces recommandations médicales, il demeure l’industrie pharmaceutique qui cherche aussi à gagner des sous, sans forcément annoncer la couleur…

    • Bonjour,

      je souhaiterais réagir à ce passage:

      « Mais alors dans ce cas, comment qualifier les vaccins qui ne sont pas recommandés? Inutiles? Inefficaces? Et si c’est le cas, comment peut-on oser les commercialiser? On rejoint donc une troisième forme de logique, la logique commerciale… Parce que derrière ces prescriptions de santé publique, ces recommandations médicales, il demeure l’industrie pharmaceutique qui cherche aussi à gagner des sous, sans forcément annoncer la couleur… »

      Si ils ne sont pas recommandés et commercialisés, on peut les qualifier de non recommandés, tout simplement ;-).
      A noter qu’un vaccin peut ne pas être recommandé en population générale mais seulement pour une petite partie des individus (ex: varicelle), c’est pourquoi il est commercialisé sans être « recommandé ».
      A noter qu’un vaccin peut être jugé trop cher pour le service rendu, cad son efficacité et son utilité du point de vue de la santé qui ne sont pas forcément remises en question (ex: rotavirus). En effet, il faut faire des choix avec les moyens financiers disponibles. Dans ce cas il n’y a pas de « consigne » générale avec le remboursement qui suit, mais il est commercialisé pour ceux qui voudraient en assumer le cout par eux-mêmes (il n’y pas de raison de les priver d’un vaccin utile et efficace si ils le veulent et en assument le cout).
      Dans ces deux cas, justement la logique commerciale est mise en défaut, l’industrie pharma ne sort pas gagnante des décisions prises par les autorités de santé françaises.

      cordialement,

      Julie

      • Je voulais simplement insister sur le fait qu’il était important de rendre accessible aux patients/consommateurs les raisons de la « non recommandation ». Quant à considérer un vaccin « trop cher pour le service rendu » dont les patients/consommateurs « voudraient assumer le coût par eux mêmes », c’est aussi prendre le risque d’oublier qu’un vaccin (qu’un médicament de façon générale) n’est pas un produit de consommation comme un autre, et notamment qu’il sous tend un bénéfice/risque à évaluer qui ne se résume pas à une question d’argent.

        • Mais les raisons sont accessibles, encore faut-il que les gens prennent la peine de se renseigner et de lire ces raisons. Le ministère de la santé met en ligne un guide, qui est parfaitement disponible

          Cliquer pour accéder à Guide_des_vaccinations_edition_2012.pdf

          et il y a surement d’autres sources d’infos officielles à dispositions. Je veux dire, si je trouve les infos, pourquoi les autres (cad ceux qui se disent trèèèès préoccupés par ces questions) ne les trouveraient pas?

          Effectivement, les notions de rapport bénéfices-risques et de rapport bénéfices-couts sont distinctes. Ca ne fait pas des vaccins des « produits de consommation ». Ce ne sont pas des produits OTC (over the counter)…

          • La dimension commerciale des vaccins complexifie un peu plus le contexte !
            Julie, oui il y a des sources d’info officielles… mais il y a aussi des sources d’info qui ont l’air sérieuses également et qui vont dans le sens contraire. On peut trouver les infos, encore faut-il en évaluer la pertinence et avoir les capacités de le faire (surtout quand le débat devient très technique et qu’on n’a pas les bases scientifiques de les comprendre) !

  6. J’observe que de plus en plus de parents cherchent à s’informer sur la vaccination.
    Pour trouver de l’information à l’heure d’internet, on trouve. Après, il faut avoir certaines connaissances pour évaluer la pertinence de ces informations.
    Et le plus difficile à l’heure actuelle, pour les parents, mais aussi pour les médecins, est de trouver une source d’information sur les vaccins pertinente et surtout INDEPENDANTE vis à vis de l’industrie pharmaceutique.
    Dans le guide des vaccinations du site santé.gouv mentionné par Julie dans le commentaire précédent, Il n’y a malheureusement pas les déclarations d’intérêt des rédacteurs et experts à l’origine de ce guide, et ça, pour moi, c’est un manque de transparence qui porte atteinte la fiabilité d’un tel guide, aussi officiel soit-il.

    • Le guide a en gros été rédigé par le CTV (comité technique des vaccinations). Ce n’est pas caché, et la composition du CTV à l’époque de rédaction est indiquée en page 425.
      On voit aussi en page 425 qu’il y a pas mal de monde dans ce comité, ce qui laisse penser qu’il faudrait une place conséquente pour indiquer toutes les déclarations d’intérêt, sans apporter une énorme valeur ajoutée au guide, puisque les auteurs sont reseignés, et qu’on peut s’informer sur ces derniers…
      Car il n’y rien, aucune force surnaturelle émanant du guide, vraiment rien… qui empêche de chercher le site du CTV où sont indiquées en bonne place les dites déclarations…
      http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/groupe?clef=64#86
      ;-)

      • Je ne pense pas que la place conséquente que cela prendrait justifie l’absence de ce genre de renseignement, au bout de 483 pages, on est plus à ça près ;). Le lien direct vers les déclaration d’intérêt qui ne prendrait q’une ligne n’y est pas non plus. Il faut avoir beaucoup de temps devant soi pour arriver au bout du bout. Il n’y a rien d’impossible en effet, mais plus d’un se seront découragés avant d’y arriver… les flemmards !!!

        • Dans ce cas, faut rassurer les flemmards ^^
          En tapant « Comité technique des vaccinations » dans google, le premier résultat est le lien que j’ai indiqué. On peut penser qu’il faudrait mettre un lien par ci, 30 pages d’annexes par là, mais on ne peut pas penser par défaut que l’info n’existe pas, juste parce qu’on pas cherché un petit peu. Et chercher un petit peu, quand on est disposé à lire 483 pages, on est plus à cà près non plus ;-)

  7. Article trés intéressant ! Merci !
    Mais de toutes façons, si on ne suit pas à la lettre le calendrier, on est concidéré comme des ‘anarchistes’ (terme employé par l’ex-pédiatre de mon fils). Alors que suite à notre 1er rendez-vous, j’ai acheté de la littérature sur le sujet pour prendre des décisions éclairées (c’est mon devoir de parent, non?). Je ne suis pas contre les vaccins les yeux fermés. Au contraire, je suis pour l’éclairage des parents pour un choix mieux maîtrisé.
    Et, pour l’anecdote, le dit pédiatre a enchaîné avec « vous faites de l’abus de pouvoir sur votre enfant » (il avait 2 mois à l’époque). J’ai répondu que c’est lui piqué des enfants à tour de bras, et je suis partie (pour de bon) !

    • Peut-être que le pédiatre avait lu le guide et connaît les risques des maladies contre lesquelles les vaccins protègent nos enfants.

        • Idem pour notre premier pédiatre. Quand on pose une question suite à une inquiétude (problème familial suite à une vaccination), être agressif et me demander si je veux que mon enfant devienne un légume ne répond pas à la question.
          La 2° a su trouvé les mots pour me rassurer et m’expliquer. Elle avait dû suivre l’UV dont tu parles ;-)

  8. Pingback: La semaine 94 des VI [EN BREF] | Les Vendredis Intellos

  9. Bravo pour cet article et cette tentative de décryptage.

    Sans vouloir encore envenimer le débat, les vaccins sont aussi soupçonnés d’être à l’origine de l’augmentation des allergies dans les pays où la vaccination est massivement pratiquée :
    http://www.repere-medical.com/article-304.html

    Pourtant je pense qu’ils sont nécessaires. j’avoue que j’aurais tendance à ne faire que DTpoilo qui est le seul pour lequel on poursuit les rappels scrupuleusement pour toute la famille.
    mais cela dépend de l’environnement. Je me suis fait vacciner contre la fièvre jaune pour aller en Afrique (de toute façon sans le vaccin c’est retour direct en France sans autorisation d’entrée dans le pays), contre les hépatites avant d’aller en Asie…

    • Tentative… là est bien le souci… Même en prenant le temps on arrive à nos limites et c’est quand même difficile de se faire un avis éclairé… Car les médecins sont de chaque côté : pour et contre ! (même s’il y a plus de pour)
      DTPolio n’existe pas/plus en trio si j’ai bien suivi… ou se trouve difficilement…

  10. Le plus difficile pour les parents est de trouver une vraie information scientifique. Le net est parsemé de groupes anti-vaccination relayant des doutes infondés pouvant avoir des conséquences dramatiques.
    A ce sujet, j’ai lu quelques sites intéressants qui analysent les propos de ces groupuscules et qui aident à se forger une meilleure idée sur les méthodes utilisées »

    http://rougeole-epidemiologie.overblog.com/petits-mensonges-%C3%A9pid%C3%A9miologiques-1

    http://blogs.univ-poitiers.fr/n-yeganefar/2013/03/10/vaccination-consequences-funestes-de-la-peur/

      • Je crois qu’il n’est jamais très bon de raisonner avec des cas individuels, même si ceux-ci tendent à prouver ce que nous défendons. Le sort d’un enfant victime d’un effet secondaire du vaccin serai aussi malheureux que celui d’un enfant malade de n’avoir pas été vacciné, la question sur laquelle nous pouvons trancher est celle du bénéfice-risque souvent favorable dans le cas des vaccins, mais pas toujours et requestionner régulièrement suivant l’évolution des maladies visées.

  11. Pingback: Responsabilité parental, les choix, les conséquences | Les Vendredis Intellos

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