Si j’étais jardinier, je lirais attentivement la notice sur les paquets de graines que je sèmerais. Je ferais attention au vent, au soleil et à l’ombre, à la qualité de la terre.. et je m’inquiéterais quand la pluie détrempe le terrain, quand le soleil assoiffe la terre, quand le gel, le vent, la neige, la grelle, les oiseaux et autres prédateurs de mes semences s’approchent trop… Je mettrais un tuteur pour lui garantir une belle tenue. J’aurais envie que cette petite graine devienne une salade croquante, une rose délicate ou un chêne solide et trois fois centenaire. Chacun de mes gestes, chacune de mes initiatives auront une portée sur l’avenir de la plante.

Je ne suis pas jardinier, j’habite en ville et j’ai seulement  un balcon. (mais je regarde « Silence ça pousse! ») Mais je suis maman. Ma graine à moi, celle que j’ai planté et faite germé, c’est mon fils.

Bien sure, j’ai mis des photos de lui sur les réseaux sociaux, pour partager un peu mon émerveillement avec une partie de  la famille installée à 600km. Je n’ai pas pensé à quand il aura 15 ans, et qu’il se servira des réseaux sociaux comme d’une petite cuillère (s’ils existent encore). D’où la pertinence de la question de Ronde au Féminin.

Bien sure, je me pose mille et une question sur le pourquoi du comment de son éducation. Je n’ai pas de notice, ma référence c’est ma propre éducation, et celle de son papa. J’ai aimé le materner, mais comme beaucoup dans notre société occidentale, j’ai opté pour un mixte couches lavables et jetables, l’Hygiène Naturelle Infantile me paraissant… improbable. A la lecture de l’expérience de Mia Pérégrine, je me dis qu’il est idiot de passer à côté pour l’hypothétique second, parce que justement c’est Naturel! et que la question de la propreté sera réglée plus facilement…

Quand il était bébé, on me disait « laisse le pleurer, il va s’endormir. De toute façon, ils ne se souviennent de rien avant 3 ans. » Moi, j’ai préféré suivre ses besoins et son rythme, (jusqu’a l’école) (et encore aujourd’hui, le plus possible), un peu comme le préconise Les aventures de Petite Bête.

Maintenant qu’il a trois ans, quand il m’arrive de culpabiliser pour un geste spontané mais violent, on me dit « ça arrive à tout le monde, tu es humaine. Il ne s’en souviendra pas. Ca pose des limites. » Justement, imposer des limites par des brimades ne me convient pas. Je préfère qu’elles s’imposent dans le respect de chacun. Oui, il s’en souviendra, mais j’espère qu’il se souviendra que j’ai mis aussi beaucoup d’ardeur à les éviter, à les réparer. Etre accompagnée par des conférences et des professionnels m’apaiserait certainement. Joyeux Bordel témoigne de cet accompagnement. Merci de nous le faire partager.

Je ne peux m’empêcher de penser que chacun de nos actes de parent marque l’avenir de nos enfants et des relations que nous entretiendrons avec eux plus tard. Si je ne peux pas éviter le vent, la foudre, la grêle, les gelées et les canicules, je peux au moins lui apprendre à surmonter ces épreuves. Et si nous sommes confronter à un problème comportemental (ce n’est pas le cas, et j’espèr que ça ne le sera jamais), j’aimerai être prise en charge, informée et écoutée par des praticiens compétents, et non par des boîtes de médicaments… c’est le constat que je tire de la lecture de l’article de Synapse

Ma petite graine à moi, je travaille au quotidien pour que son avenir soit respecté. Et les VI m’aident! ;)