J’entre dans mon 8e mois de ma grossesse, et autant vous dire que je commence à avoir hâte que ça se termine, pas tant à cause de l’état physique en lui même que de l’infantilisation dont on est victime à ce moment. J’avais déjà abordé le sujet dans mon premier article et je récidive aujourd’hui.
Pourquoi alors qu’on va devenir mère, donc responsable d’un petit être, tout le monde pense savoir mieux que nous ce qui est le mieux, la grossesse nous ôterait elle toute capacité de réflexion, d’introspection, de sensation ?
J’en ai marre de tous ces gens bien pensant qui fort de leur expérience, que je ne remets pas en cause, prétendre savoir mieux que moi ce qui me convient, comment je me sens, ce que je peux manger ou pas, faire ou pas.
Ainsi j’entends à longueur de journée : « tu ne devrais pas porter de talons dans ton état », tu ne devrais pas repeindre la chambre de ton bébé dans ton état, tu devrais te reposer, vraiment tu veux décaler de deux semaines la date de ton départ en congé mater, heu c’est pas très sérieux quand même !, tu ne devrais pas saler ton plat tu va faire de la rétention d’eau, tu ne devrais pas manger de bonbon tu va faire du diabète, vraiment tu veux allaiter ? Mais tu va être trop fatiguée etc…
Comme je suis bien élevée, je ne dis rien, mais bon sang ce que j’aimerai leur dire ce que j’en pense de tous leurs conseils, qui partent certes d’un bon sentiment mais qui signifient en substance que je ne suis pas assez adulte et responsable pour savoir ce qui est le mieux pour moi et mon bébé. Pour autant quand il s’agit du commun des mortels il est assez facile de passer outre, mais quand il s’agit du corps médical, ça devient complexe. J’en ai déja parler, j’ai eu à faire face à ce genre de comportement de la part de mon gynécos et j’ai découvert alors que si pour le commun des mortel je pouvais (devait ?) passer outre, je ne devait en aucun cas le faire vis à vis du corps médical.
Je voudrait donc vous faire partager aujourd’hui le Le site personnel de Martin Winckler , médecin respectueux des patients il expose son avis de médecin sur un certain nombre de sujet en particulier sur « le droit à la stérilisation » dont on a parlé récemment dans les VI, un article très complet sur » comment fonctionne les pilules« , bref beaucoup d’article hautement instructif que je vous conseille.
L’article qui m’amène aujourd’hui est intitulé « Qu’est-ce qu’un patient « responsable » ? Qu’est-ce qu’un soignant respectueux ? »
L’auteur commence par définir ce qu’est un patient responsable : « un patient qui prend sa santé en charge et suit les instructions du médecin et/ou les recommandations généralement énoncées au sujet du problème de santé spécifique »
Cette vision des choses est, déjà, en soi, biaisée et malsaine. Pourquoi ? Parce qu’elle présuppose, pour commencer, que les patients ne sont pas spontanément « responsables » et qu’ils ne le sont qu’à la stricte condition d’obéir scrupuleusement aux instructions qui leur ont été données, et ensuite que ces instructions représentent la seule option possible (et/ou souhaitable) pour eux. Autrement dit : tous ces gens qui votent, qui ont le permis de conduire, un carnet de chèques, une famille et un emprunt de vingt-cinq ans pour payer la maison qu’ils ont fait construire cesseraient d’être « responsables » quand ils décident de ne pas aller voir leur médecin, ou de ne plus se plier à ses instructions. »
Je ne peux qu’approuver ces propos et plus encore dans le cadre de la grossesse, ou vous n’êtes plus un être pensant doué de raison mais un incubateur sur patte qui par définition ne sait pas ce qui est le mieux pour elle et son bébé ( en tout cas c’est comme ça que je le ressent venant d’un certain nombre de praticiens que j’ai pu rencontré, pas tout heureusement).
Pourtant comme le rappel l’auteur : « Dans l’idée de « responsabilité », il y a implicitement l’idée que la volonté des patients (qui ne savent pas ce qui est bon et mauvais pour eux) doit se plier à celle des médecins (qui, eux, savent ce qui est bon pour les autres). C’est une vision paternaliste, manichéenne et qui (en France, au moins), renvoie à une conception archaïque, féodale, des rôles sociaux et de la liberté individuelle.
Or, comme chacun le sait, en médecine (et en sciences plus généralement) très peu de notions sont définitives ou absolues. C’est pour cela qu’on ne cesse, en permanence, de tout redéfinir et que la saignée, geste thérapeutique introduit par Hippocrate, ou la théorie des humeurs, qui faisait autorité à l’époque de Molière, ne sont plus utilisés au 21e siècle.
Il est probable que beaucoup de « vérités » médicales d’aujourd’hui auront été remplacées par d’autres d’ici dix ans (et peut-être même avant)».
Le corps médical, comme tout à chacun, est très porté sur le jugement, mais chez eux cette attitude est renforcé par le « complexe du savant » eux ils ont fait des études, eux ils savent, toi tu n’a qu’à obéir. Pourtant « Car le rôle des médecins ne consiste pas à porter des jugements sur les événements que vivent les patients.
D’abord, parce qu’ils n’ont aucune idée des circonstances dans lesquelles ces événements sont survenus ni des décisions inconscientes ou délibérées, des circonstances, des accidents ou des erreurs qui ont pu entrer en jeu dans la survenue de ces événements.
Ensuite, parce qu’ils ne sont ni juges professionnels, ni directeurs de conscience, ni – et c’est le plus important – les personnes les mieux placées pour décider à la place des autres. Personne n’est capable de décider à la place des autres sans jamais se tromper. Les parents font des erreurs en décidant pour leurs enfants et chacun fait des erreurs en prenant des décisions pour soi. Alors comment les médecins peuvent-ils s’imaginer infaillibles quand il s’agit de décider pour des étrangers ??? »,
pour prendre des décisions bonnes (pour eux), les personnes doivent disposer 1° d’informations fiables ; 2°d’une hiérarchie de valeurs.
Et justement l’information fiable, c’est ce qui biaise la relation patient – médecin, et c’est la que je bénis l’invention du net, car non tout n’est pas bon à prendre sur le web, mais il nous permet quand même d’avoir d’autres point de vue, d’ouvrir le débat avec notre soignant.
Le rôle d’un médecin ne consiste pas à faire prendre de « bonnes » ou de « mauvaises » décisions aux patients ou de les convaincre d’être plus « responsables », mais à leur donner tous les éléments dont ils pourraient avoir besoin (surtout ceux dont ils n’ont aucune idée) pour prendre LEUR décision. Y compris si cette décision n’est pas politiquement ou socialement « correcte ».
Sans manipulation (pas de rétention de l’information, pas de mensonge), sans pression (ni culpabilisation, ni terrorisme, ni humiliation, ni chantage), sans ultimatum ni impatience.
Une fois que le patient a pris sa décision, le médecin reste lié par l’obligation éthique de le soigner, y compris s’ils souffre des conséquences prévisibles de sa décision, quelles qu’elles puissent être.
Et c’est la que le bat blesse, au vu des nombreux témoignages du net, nombreuses semble être les femmes qui se sont vu refusé les soins appropriés parrcequ’elles avaient eu l’outrecuidance de refuser un toucher vaginale, pratique, qui rappelle l’on le, chez certains de nos voisins européens est considéré comme une faute médicale.
Le but de mon propos aujourd’hui n’est pas de faire haro sur le corps médical, qui effectivement a une connaissance que je n’ai pas, non l’idée est plutôt de prendre conscience que de la même manière que je ne connais pas tout en médecine, il ne connaît pas tout de ma vie (loin de la).
Cela passe par une remise en question de la façon de faire du soignant (mais je ne suis pas assez utopiste pour croire que je peux y faire quelque chose) mais aussi ( et cà c’est plus dans mes cordes) par la prise de conscience que nous devons cessez de donner tout pouvoir au soignant, que les seuls capables de décider ce qui est le mieux pour nous c’est nous et non eux. On ne devrait pas avoir à se battre pour imposer nos choix, surtout quand par définition on est en état de faiblesse mais dans l’attente utopique que nos soignants intègrent enfin le respect des patients c’est peut être à nous d’apprendre à dire non fermement, à expliquer et poser des questions, à se renseigner.
C’est beaucoup plus fatigant et plus difficile d’être responsables de ses actes mais c’est le premier pas pour que les soignants nous voient aussi différemment. Cela passe par l’information, cela nécessite du temps mais quelle liberté on y gagnerait.
Melinawitch
Merci beaucoup de ta contribution!! A vrai dire, je pense que la médecine n’est pas directement en cause dans les dérives que tu décris (et que j’ai aussi personnellement vécues). Quand on « transgresse » une prescription (ou un usage) médical-e (par ex: refus d’un toucher vaginal lors d’un examen de grossesse), on nous oppose pas seulement le fait de mettre en doute la parole et l’expérience d’un « sachant ». On nous signifie que notre acte met en péril: le bon fonctionnement de la maternité; la réputation du médecin qui aurait à justifier la non-réalisation de l’acte auprès des autorités dont émanent les prescriptions en matière de santé; le lien de contrôle/protection de la société sur chacun de ses membres dont le foetus fait d’ors et déjà partie indépendamment de sa présence dans le corps de sa mère.
En résumé, notre transgression est d’abord sociétale, et je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles il est si difficile de faire changer les mentalités (et aussi une des raisons pour lesquelles le propos de Martin Winckler est si apaisant, parce que précisément il nous parle du respect de nos vies, de nos choix, sans entrer dans la question du « qui as raison/tort? » )
Bref, je ne suis pas sûre d’avoir été très très claire…n’hésites pas à me dire si j’ai parlé javanais…
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