Tout d’abord, désolée pour ce grand retard j’ai beaucoup de mal à ne pas me laisser envahir par le quotidien.

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Cette semaine, deux contributrices ont proposé chacune des articles riches d’informations sur des apprentissages différents expérimentés dans certaines écoles : Phypa partage avec nous l’expérience tentée par une association pour aider des « mauvais élèves » à sortir du cercle agressivité/violence/mal être/désociabilisation/etc : cette association propose la formation d’un orchestre dans cette école où chaque élève va jouer d’un instrument et devra, de fait, apprendre à jouer en harmonie. Majormarmotte nous parle d’une expérience similaire motivée par des grands noms de la science pour que justement la science se mette plus à la portée des élèves de maternelle et primaire.

Chaque initiative, même si le but initial est différent, nous fait constater la chose suivante : lorsque l’enfant est dans une situation où il est actif, il fait preuve d’initiative, d’intérêt, son attention est monopolisée, il est présent et actif dans l’action (et n’est donc pas juste horriblement passif  assis sur une chaise à devoir écouter pendant 1 ou 2 ce qui est dit, ceci sans trop d’interaction, sans mouvement, sans être actif – alors oui je sais je présente un portrait noir de l’école/collège/lycée mais pour moi le collège/lycée ont été une source permanente ou quasi d’ennuie, de lassitude, de fatigue, de sentation de perte de temps, de frustration. les rares fois où j’ai trouvé ça intéressant c’est quand justement on avait des cours où nous étions actifs, donc forcement ça me parle vraiment là !)

cette démarche du coup modifie le regard du monde adulte (surtout dans le cas des classes en difficulté) sur ces enfants vus déjà presque comme des cause perdues par le monde enseignant, vu qu’ils ne rentraient pas dans ce moule qui fait qu’on attend que l’enfant ou l’ado reste assis 35h par semaine à écouter religieusement des cours magistraux, et qu’en plus il les comprenne et les intègre.

Alors moi du coup j’en viens à plusieurs constats ou questionnement :

-comment se fait il que l’enseignement scolaire classique ne prenne pas leçon de ce genre de chose, et qu’au lieu d’imposer aux élèves 7 ou 8h de cours par jour où l’enfant passe quasi tout son temps assis, sans parler, sans interragir, sans action, il doit « juste » ingurgiter ce qu’on veut lui enseigner. En soit quand on y réfléchit deux secondes cette attente semble d’une rare naiveté, au mieux, bétise, au pire. Même nous, adultes, sur une journée type de 35h (selon le boulot… mes neveu et nièce de 11 ans ont 37h de cours par semaine+devoirs à la maison !!!) nous nous levons, allons aux toilettes, nous faire un café, etc… bref, pleins de choses pour bouger un peu et ne pas rester assis. Et encore nous faisons un boulot où nous sommes déjà actifs. Donc nous, adultes, ne tolérons pas ce que les enfants ou ado vivent dans leur quotidien, ça laisse songeur non ?

-comment en est on venus à ces cours magistraux comme étant respectables, et que faire des expériences de physique ou faire de la musique soient un peu comme des loisirs, des trucs pas tout à fait sérieux alors que jouer en orchestre demande une grosse quantité de compétences qui serviront dans pleins de domaines ?

-Phypa partage, à travers les explications d’un neurologue, que le faire de faire et d’écouter de la musique nous offre l’occasion de faire appel à de nombreuses compétences de notre cerveau, et qu’ainsi ça n’est pas étonnant que la musique soit utilisée dans de nombreux domaines thérapeutiques pour aider les personnes à sortir de situations difficiles à gérer justement. En fait, vivre dans notre corps en entier en faisant appel à tous nos sens semble logique et cohérent (donc par exemple en faisant de la musique, en dansant), plutôt que de n’utiliser que quelques sens ou compétences (en étant assis et que seuls l’ouïe et le cerveau sont demandés à fonctionner), cela créé un déséquilibre.

Bref, merci aux deux contributrices d’avoir proposé ces articles intéressants, je vous invite à les lire consciencieusement car ils apportent beaucoup de choses, même si ça pointe, une fois encore, le doigt sur les grosse défaillances de notre système scolaire qui décident est vraiment à revoir en entier, autant que la considération de l’enfant en général.

MamanDragon