A ma lecture d’Il n’y a pas de parent parfait d’Isabelle Fiollizat je me suis dit qu’il fallait que ça (ci-dessous) soit publié dans les Vendredis Intellos, et vite fait :

Le burn-out n’est pas dû à une quelconque fragilité de la femme. Il n’est pas dû au fait qu’elle aurait un passé plus douloureux qu’une autre, mais résulte de l’interaction avec son entourage. Inutile de lui donner des médicaments : ce n’est pas elle qui est à soigner, mais son environnement qui est à repenser. Ce n’est pas non plus une pathologie réservée aux femmes. Une pédiatre suisse a démontrée que les pères vivent exactement les mêmes états quand ce sont eux qui restent à la maison pour s’occuper de leur bébé.

Voilà qui devrait remettre les choses en perspectives : si vous êtes au bord de la crise de nerf, ça n’est pas de votre faute, c’est parce que vous avez besoin d’aide et c’est normal de ne pas être capable d’assumer seule l’entière éducation des enfants et la gestion de la maisonnée.

Arrêtons de culpabiliser de ne pas être capable d’assumer un travail souvent trop lourd pour les épaules d’une seule personne.
Certes, certaines y arrivent très bien (ou c’est ce qu’elles laissent paraître), mais n’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps (ou maintenant mais assez loin), c’est toute une communauté qui prenait en charge l’arrivée d’un nouveau membre, et une femme ne se retrouvait pas seule à devoir tout gérer.

Osons dire que c’est trop pour nous, osons le pour notre bien être et le bien de nos enfants, et réaffectons les tâches de chacun.

[Rajout du 23/04/13 à 15h00] « Demander de l’aide », c’est la première tournure de phrase qui me vient à l’esprit, mais elle est erronée : elle implique que c’est à nous de faire, que c’est notre fardeau, et que les autres nous font une fleur en nous prêtant main forte.
Il s’agit bien d’une réaffectation des tâches et des rôles chacun qu’il faut faire, ou dégager le budget nécessaire pour une femme de ménage ou une babysitter quelques heures par semaine, en journée, pour dégager à la mère (ou la personne en charge) du temps de libre.

Une petite histoire pour terminer cette lecture :

Un jour, un homme rentre du travail pour trouver le chaos qui règne à la maison. Ses enfants, encore en pyjama, jouent dans la boue du jardin. Sur le gazon, tout autour de la maison, il y a des cartons de repas congelés et des boîtes de jus par terre.
Quand il entre dans la maison, c’est encore pire : la vaisselle sale est éparpillée dans toute la cuisine, le repas du chien est renversé sur le sol, la vitre est brisée et traîne par terre sur une grande surface et il y a du sable par terre, sur la table de la cuisine et les meubles. Dans la salle de séjour, il trouve des jouets, des vêtements et une lampe renversée.
A ce moment, l’homme a très peur qu’un malheur ait touché sa femme. Il se précipite au second étage et là, stupéfait, il trouve sa femme encore en pyjama assise dans le lit en train de lire un livre.
Elle se retourne en souriant et lui demande : Comment était ta journée?
Il lui dit : Que s’est-t-il passé ici aujourd’hui ?
Souriante, elle lui répond : Tu sais, chaque jour en rentrant, tu me demandes ce que j’ai fait durant la journée et quand je
réponds que je me suis occupée de la maison et des enfants… Tu me dis : « C’est tout ? »
He bien, aujourd’hui, je n’ai rien fait !

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