« On a décidé de déclencher mon travail parce que mon bébé tardait à arriver. »  « On m’a interdit de manger. » « J’ai dû rester immobile dans mon lit pour 45 minutes pour cause de monitoring foetal. » Plusieurs femmes gardent malheureusement un souvenir bien amer de leur accouchement. Il n’est pas rare d’entendre des mères raconter comment elles ont senti qu’elles n’avaient pas eu voix au chapitre lors de la naissance de leur enfant. Certaines équipes médicales semblent en effet oublier que la femme en travail a des droits. C’est d’ailleurs la constatation de chercheurs australiens dans une étude parue dans le journal BMC Pregnancy and Childbirth.

Dans cette étude réalisée auprès de médecins et de sage-femme, les chercheurs démontrent que les droits des femmes pendant l’accouchement ne sont pas toujours supportés et qu’ils sont aussi mal compris par les professionnels.

Women’s right to make autonomous decisions about their care during pregnancy and birth are inconsistently supported by maternity care stakeholders. This is further complicated by the poorly informed beliefs regarding legal accountability of care providers for outcomes experienced in pregnancy and birth.

Qu’on pourrait traduire par:

Les droits des femmes de prendre des décisions de manière autonome concernant les soins pendant la grossesse et l’accouchement ne sont pas supportés de façon cohérente par les intervenants de la maternité. La situation est également complexifiée par le fait que les professionnels sont mal informés à propos de leur responsabilité légal par rapport à la grossesse et à l’accouchement.

De plus, l’extrait suivant est révélateur:

Previous research suggests both midwives and obstetricians only support women to make the final decision about an aspect of their care when this decision is what the care provider prefers.

Qu’on pourrait traduire par:

Une étude antérieure suggère que les sages-femmes et les médecins supportent les femmes dans leur décision finale concernant une intervention seulement si cette décision correspond à leur préférence.

Il semble donc plutôt clair que les professionnels connaissent très mal les droits des femmes lors de l’accouchement. Bien sûr, nous pouvons suggérer une meilleure éducation pour ceux-ci, en particulier au point de vue légal. Il serait peut-être bon également de leur fournir des outils pour les aider à mieux guider les femmes dans la prise de décision autonome.

Cependant, je crois qu’il faut surtout informer les futures mères. En effet, bien peu d’entre elles savent qu’elles ont le droit de demander des explications concernant une intervention qu’on leur propose et qu’elles peuvent, ultimement la refuser si elles la jugent non-justifiée.

À ce sujet, l’Association pour la santé publique du Québec a d’ailleurs produit un excellent dépliant qu’on peut consulter ici.

L’autonomie ne se vit pas qu’au moment de l’accouchement, elle débute par la responsabilité de se renseigner avant la naissance. Ainsi, plus les femmes seront au courant de leurs droits, plus elles pourront s’assurer qu’ils sont respectés.

Pour en savoir plus l’étude en question, visitez mon blogue! Droits ou caprices: L’autonomie des femmes lors de l’accouchement

Maman éprouvette