Le système éducatif, ses origines, ses failles et quelques pistes à suivre ?

Avant, je trouvais que l’école, c’était pas facile mais c’était bien.
Bien comment ? Bien dans le genre incontournable.
Incontournable comment ? Incontournable dans le genre y’a pas le choix quoi !

Ca, c’était avant d’avoir des enfants. Avant d’avoir des enfants à besoins spécifiques qui obligent à mettre le nez là où ca sent mauvais (et bien remuer le tout ! ). Avant de voir leur souffrance au quotidien et de faire le lien avec ma propre histoire.
Et après ? Eh bien après on se remet en question en premier, il faut bien que la faute incombe à quelqu’un. Remettre en question ce que l’on est et ce qu’on lègue à ses enfants, les valeurs et l’éducation (cadre, sens de l’effort, altruisme, tolérance, persévérance…). Mais quand toutes ces pistes ont échoué, on en vient à remettre en question ce qui reste, et dans la vie d’un enfant, il ne reste plus grand chose à part l’école et tous les enjeux qui s’y jouent.

L’école est bien souvent un monde assez opaque, fermé, peu de choses en filtre à moins d’avoir un enfant qui n’a pas la langue dans sa poche et qui « ose » dire tout haut ce qu’il pense tout bas (qui a su garder son esprit critique). Or quand quelque chose ne va pas en classe, la plupart des enfants se font d’abord étiquetter, stigmatiser (fainéant, trublion, rêveur, inattentif, insolent, bagarreur…) mais surtout ils ne disent rien et acceptent l’étiquette imposée. Parallèlement, ils vont beaucoup somatiser, et c’est à nous de décortiquer ce langage si particulier. Entre autres symptômes de ce mal-être scolaire :  insomnies et cauchemars, crises d’angoisses, maux de ventre récurrents, pleurs « pour un rien », violence verbale ou physique, notes désastreuses et devoirs non fait, etc. Ca peut aller jusqu’à la dépression, jusqu’aux troubles alimentaires et certains même passent à l’acte, l’irréparable acte.

Certes parfois les équipes enseignantes sont à remettre en cause, comme partout il y a des gens mal intentionnés ou qui ont raté leur vocation.
Parfois c’est la gestion des conflits et de la violence entre les enfants qui pèche et qui fait des dégats.
Mais quand on creuse, on peut aussi trouver des réponses au coeur même du système éducatif.

Lors de mes recherches pour un mieux-être de mes enfants dans le cadre de leur instruction, je suis tombée sur ce petit documentaire très sympatique, un peu trop « condensé » pour moi (j’ai dû le regarder à plusieurs reprises pour bien me l’approprier en entier) mais qui a le mérite d’être très global et je dirais assez réaliste sur le système éducatif de la plupart des pays occidentaux.
Voici ce documentaire en français :

(Ce documentaire a été créé par RSAnimate, voix off originale en anglais de Robin Ashe-Roy, textes de Sir Ken Robinson, video originale disponible au bout de ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=zDZFcDGpL4U )

Extrait choisi :

« Nous adaptons nos enfants à l’instruction en les anesthésiant alors que nous devrions faire le contraire. Nous ne devrions pas les endormir mais les éveiller, révéler ce qu’il y a en eux.

Il me semble que notre système d’éducation répond aux intérêts de l’Industrie, qu’il est à son image. En voici quelques exemples. Les écoles sont calquées sur les usines : on y sonne la cloche, les salles sont séparées, on enseigne les matières isolément, nous instruisons toujours nos enfants par classes, je veux dire qu’on les soumet à un système organisé selon l’âge, pourquoi ? Pourquoi croyons-nous que le principal dénominateur commun des enfants est leur âge ? Comme si leur caractéristique principale était leur date de fabrication.

(…)

Quand on se penche sur la pédagogie, on n’adopte pas d’emblée cette conception issue du productivisme. Mais la conformité règne. C’est de plus en plus vrai, surtout quand on constate la standardisation des tests de connaissances et des programmes scolaires, leur normalisation. A mon avis nous devrions aller dans l’autre sens : c’est ce que j’appelle modifier le paradigme. »

Sans trop entrer dans les détails car ce documentaire pourrait faire l’objet de plusieurs billets à lui seul, le problème qui se pose actuellement, c’est que l’école n’a pas évolué avec la société. Elle est restée la même à peu de choses près que celle de nos ancêtres et n’est plus adaptée à notre société actuelle, ses besoins et nos enfants. Notre connaissance des enfants, de leur développement cognitif et leurs capacités cognitives (c’est-à-dire d’apprentissage et de mémorisation, prendre pour soi les connaissances extérieures) nous prouve que les pédagogies scolaires classiques peuvent être améliorées. De plus, nombreux sont les enfants qui ne rentrent pas dans les cases préformatées de l’école actuelle, d’ailleurs quel enfant est vraiment fait pour entrer dans ces cases ? Qu’apprend réellement l’école à nos enfants ? Le fait-elle de la bonne manière ?

Apprendre l’individualisme, la compétition, à obeïr à une figure d’autorité, à se conformer au groupe, à ne pas sortir du lot, à mettre de côté créativité, imagination et esprit critique aux profits de la logique, de l’application de règles et théorèmes. Est-ce là que se trouve l’épanouïssement de nos enfants ? Devons-nous sacrifier l’esprit critique, le potentiel créatif, imaginatif, cooperatif de ceux-ci pour en faire des individus conformes aux normes que la société tente de nous imposer ?

Leur apprendre à devenir de bons employés ? Alors que souvent ceux qui au final se font remarquer sont ceux qui ont réussi à ne pas oublier leur créativité et leur esprit de groupe, qui savent partager, voir au-délà de ce qu’on leur demande car c’est ainsi que la société va vers le « progrès » (mot à prendre avec des pincettes selon moi, vu que parfois voire bien souvent de nos jours progrès rime avec précipitation vers l’abîme tant notre regard sur le monde est biaisé et manipulé par la politique, les médias, les géants industriels et financiers, mhm un autre débat… mais qui a son importance dans tous les domaines de notre vie tant il est omniprésent !).

Suite à tous ces constats et questionnements, la question de réforme de l’école se pose, mais aujourd’hui, pensez-vous que nous allions dans le bon sens ? Quelles sont les issues pour ces enfants qui ne rentrent pas dans le moule imposé ? Quelles sont les solutions pour ces parents qui ne veulent pas de ce moule pour leurs enfants ?

Les options qui s’offrent à eux sont peu nombreuses ou nécessitent d’énormes sacrifices.

  • La premiere option est celle des pédagogies alternatives, mais bien souvent accéder à ces écoles est soit impossible géographiquement, soit impossible financièrement (sauf coup de bol au niveau des aides financières).
  • La seconde option est l’instruction en famille, voire le « unschooling », mais cela signifie qu’un des deux parents doit y sacrifier sa carrière, sans parler des nombreuses autres embûches sur le parcours de ces familles qui ont choisi la déscolarisation.

Je ne mettrai pas de conclusion à cet article, car chacun a la sienne selon ses attentes et ses possibilités, selon sa situation personnelle. Mais nous sommes tous en droit d’attendre des jours meilleurs pour nos enfants même si ce sera sans doute au prix de longues batailles en faveur de certaines réformes et contre d’autres bien sûr. Or avant que ces combats n’atteignent les hautes sphères de notre société, m’est avis que les consciences populaires vont encore devoir s’éclairer.

Pour ma part, j’ai fait un choix et j’en assume les conséquences, les bonnes comme les mauvaises…

Léona

28 réflexions sur “Le système éducatif, ses origines, ses failles et quelques pistes à suivre ?

  1. Merci pour cet article et ces réflexions intéressantes.
    Un petit commentaire au regard de mon expérience personnelle. Il est vrai que l’école prône en général l’apprentissage du conformisme, du respect des règles… mais je mettrai un petit bémol dans le sens où l’enseignant, selon sa propre vision des choses, sa motivation, peut développer chez l’enfant beaucoup plus que cela et favoriser comme tu le dis, le développement de sa créativité, son sens critique. J’ai la chance d’habiter dans un petit village avec une chouette école, à très petits effectifs et à cours triples. Bref, mes enfants s’y épanouissent énormément, car on leur donne la possibilité de s’exprimer, de développer leur talent artistique. Ils sont par exemple cette année en train de monter un spectacle de cirque pour la fin d’année. Des intervenants cirque passent chaque semaine, les enfants écrivent une histoire, l’illustrent avec de beaux dessins… des sessions débats ont aussi lieu chaque semaine…
    Nous avons une association parents d’élèves très efficace aussi, qui aide pas mal pour des subventions etc… bref, des écoles ainsi (sous réserve d’avoir une équipe enseignante ouverte et motivée), existent encore, fonctionnent très bien : la preuve est faite que les enfants peuvent apprendre les programmes tout en cultivant leur jardin privé..
    Maintenant tout ceci n’est pas applicable partout, j’en conviens ! une classe a fort effectif, on a moins d’amplitude…

  2. Waouh!!! Dur, dur, dur!
    Notre système éducatif est loin d’être parfait et a besoin d’un bon dépoussiérage OK. On doit se remonter les manches pour refonder notre école Ok. Il y a des enseignants à virer. OK

    Mais quand je vois ce qu’apporte l’école à nos enfants, à nos élèves et bien je sais pourquoi je suis enseignante. Quand je vois la culture que l’on apporte, tous les parents ne peuvent pas fournir tout. La culture c’est une affaire d’élite. La mythologie grecque est arrivée dans ma classe et l’enthousiasme a explosé.
    L’école apporte aussi des connaissances. En ce moment, l’Education sexuelle dans ma classe intéresse beaucoup mes élèves car ils n’osent pas toujours parler de ça avec leurs parents.
    Qui peut apprendre à lire, à écrire, à compter sans les enseignants? Tous les parents?

    Et puis les enseignants peuvent aussi révéler des troubles, des difficultés psy et inciter les parents à consulter.
    Quelques fois, les enseignants permettent à certains parents de s’ouvrir, ils ouvrent un lien de confiance et de parole.

    Je crois que le rapport à l’école est une affaire personnelle. Mais l’instruction est l’affaire de tous.
    Je suis fière d’être enseignante dans l’école de la République. Cela ne m’empêche pas de lutter à l’intérieur du système pour ce que je crois juste. Je m’indigne et je résiste.

    • Evidemment, on ne peut pas juger définitivement, tout est nuance de gris dans l’école, les écoles alternatives et l’instruction en famille.

      Je constate que, depuis qu’ils ne vont plus à l’école, mes enfants sont considérablement plus épanouis. Il est bien évident qu’ils ont une culture moins académique que leurs petits camarades qui sont toujours à l’école – par contre, ils apprennent avec enthousiasme et s’emparent plus facilement de leurs apprentissages.

      Ça m’attriste de lire « Qui peut apprendre à lire, à écrire, à compter sans les enseignants? Tous les parents? » Qui apprend aux enfants à parler ? A être propres ? A marcher ? Est-ce que apprendre à lire est plus difficile qu’apprendre à parler ? Ma fille de 6 ans et demi a appris à lire sans école, elle a appris à compter et additionne et soustrait des milliers sans que l’école lui ait appris quoique ce soit.

      Il faut aussi sortir de l’idée que l’instruction en famille, c’est une vie enfermée avec ses parents… Mes enfants n’hésitent pas à questionner leur ancienne nounou, biologiste, sur des sujets qu’elle maîtrise, ou mon père, ancien prof d’histoire, sur le sujet. Ils posent des questions dans les musées, interpellent d’autres parents… le savoir est partout et l’école n’est qu’un vecteur parmi d’autres. Si les parents ne peuvent pas fournir tout, ceux qui ont opté pour une instruction en famille sont ultra-vigilants et veillent à faire fournir la culture par d’autres… Nous ne vivons pas dans Witness…

      • Je suis convaincue que tous les parents n’ont pas les moyens intellectuels et culturels pour faire l’école à la maison.
        Bien évidemment, en tant qu’enseignante de l’école républicaine, je ne suis pas favorable à l’instruction à la maison (sauf cas particulier comme la phobie scolaire). Je ne suis pas favorable mais je respecte ce choix-là.

        • Il y a des tas de parents qui apprennent avec leurs enfants…

          Généralement, avec l’instruction en famille, nous nous posons en accompagnants des apprentissages des enfants plus qu’en apporteurs de savoir.

          Je ne comprends pas pourquoi « évidemment », vous n’êtes pas favorable à ce type d’instruction. Voudriez-vous expliquer ?

          • Tout simplement car je crois profondément en l’école publique . C’est pour cela que je suis devenue enseignante et que je suis une passionnée.

            • Je suis enseignante, je crois (croyais ?) en l’école publique et pense à déscolariser mes filles… Ca ne me semble pas incompatible ! L’instit de ma fille a dit qu’elle était « pour le choix des parents », et j’ai trouvé ça très juste !

              • Bien évidemment que les parents ont le choix. Loin de moi d’interdir. Je donne juste mon avis, ma conviction d’enseignante et de…maman aussi. En tant que directrice d’école, j’aurais répondu la même chose que l’enseignante de votre fille.
                Dans toutes mes interventions sur ce post, je n’ai jamais jugé. J’ai donné ma position.

      • « Ça m’attriste de lire « Qui peut apprendre à lire, à écrire, à compter sans les enseignants? Tous les parents? » Qui apprend aux enfants à parler ? A être propres ? A marcher ? Est-ce que apprendre à lire est plus difficile qu’apprendre à parler ? Ma fille de 6 ans et demi a appris à lire sans école »

        Je pense que ce n’est pas plus compliqué d’apprendre à lire que d’apprendre à parler ou à être propre, sauf cas particuliers, quand le livre est un objet familier, que la lecture est présenté comme quelque chose de naturel, qu’on a énormément lu et montré des livres aux enfants. Mais ce n’est pas le cas de la majorité des familles. Loin de là.

  3. L’école n’a pas évolué avec la société. Je suis assez d’accord. Je suis en plein cœur du système éducatif depuis cinq ans. Et je vois les failles. En tant qu’enseignants, on essaie de les faire remonter, on propose des choses. Mais on n’est pas écouté. Jamais. On fait des réunions, des journées pédagogiques, on exprime nos doutes, nos craintes. Les inspecteurs d’Académie prennent des notes. Et ensuite? Il ne se passe rien. Tant que l’école sera politisée (on change de ministre en fonction de la vie politique, ils n’ont même pas le temps de s’attaquer aux véritables problèmes), on n’avancera pas.
    Le sujet de ton billet est délicat. Je vois déjà les commentaires « tout est rose, tout est noir ». Certains parents ont les capacités de faire l’école à la maison. Mais parfois on retrouve des enfants en sixième qui n’ont rien appris pendant des années et qui sont en retard sur les connaissances « de base ». D’autres, par contre, ont une culture très diversifiée, comme tes enfants qui ont de la chance. Mais c’est loin d’être le cas pour tous. Il y a de bons enseignants et des mauvais, comme il y a des parents qui sont capables de transmettre des connaissances et d’autres qui en sont incapables. Nous ne sommes que des humains.
    Je crois que tant que l’école et les parents ne travailleront pas ENSEMBLE, ça ne fonctionnera pas. L’enfant a besoin de tous les outils à sa disposition pour grandir et s’épanouir.

  4. Excellente, cette petite video qui pose tous les problèmes… et excellent le commentaire de Leona !

    Je voudrais ajouter un élément de réponse – non immédiate, hélas mais à laquelle nous pouvons tous travailler : ce sont les parents qui doivent faire pression sur les politiques et le système éducatif national pour que l’enseignement public adopte enfin les pédagogies « alternatives » (je préfère le terme de pédagogie active).

    Freinet existe déjà dans le public, mais dans bien trop peu de classes et avec quasiment aucun soutien, ni des parents, ni de la hiérarchie. Quant à Montessori, cela n’existe que dans le privé, même si des enseignants du public commencent à s’en inspirer.

    Pour compléter ce que je viens de dire, je voudrais signaler la parution prochaine d’un livre « Montessori, c’est fou » (plus de détails ici : http://ecole-vivante.com/montessori-c-est-fou.html). Le livre, best-seller aux Etats-Unis à juste titre, écrit par un parent, explique la méthode aux parents, de façon simple et convaincante. Vous verrez aussi, sur la page indiquée plus haut, une video, que certains d’entre vous connaissent peut-être déjà : on y explique les bienfaits de la pédagogie Montessori, mais cela pourrait aussi bien concerner Freinet.

    Puisque les politiques de tous bords ne font que des réformettes et enfoncent inexorablement notre éducation publique dans le marasme… c’est à la population de décider d’un vrai changement.

  5. C’est sûr que quand l’avis des parents sur l’école c’est ça : « Apprendre l’individualisme, la compétition, à obeïr à une figure d’autorité, à se conformer au groupe, à ne pas sortir du lot, à mettre de côté créativité, imagination et esprit critique aux profits de la logique, de l’application de règles et théorèmes.  » les enfants ne risquent pas de s’y épanouir et qu’il vaut mieux trouver une solution alternative.
    Mais cette vision franchement sinistre de l’école est loin de celle que je peux voir au quotidien, en intervenant dans les classes, en suivant les projets d’instits de mon entourage, en ayant animé pendant des années les « temps périscolaires »… (même si je sais que je vis les choses différemment parce que ça ne concerne pas, pour le moment, directement mon fils).

  6. Moi aussi, j’étais dans l’idée « école = pas le choix », avant d’avoir mes filles. Mais j’appréhende tellement la première rentrée de mon aînée que je me renseigne sur la déscolarisation… Je pratique Montessori à la maison, mais c’est tellement difficile à mettre en pratique correctement, la pression de « réussite » est telle que je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir de choix !

    • La réussite est une question de point de vue. Longues études et diplomes ne signifient plus emploi, haute fonction dans la hierarchie du travail ne signifie pas bonheur ;)
      Trouver sa place dans la société n’est pas à la clé quand on sort de longues études, et avoir un boulot pas forcement reconnu dans la société peut apporter beaucoup de bonheur.
      C’est difficile d’être sûr à 100% que nos enfants trouveront la profession qui leur permettra de s’épanouïr dans la vie, et c’est ca pour moi la réussite. Un enfant qui n’a pas perdu l’envie d’apprendre, de découvrir, qu’on aura eut à coeur d’éveiller au monde qui nous entoure et aux différentes possibilités me semble avoir de bonnes chances de trouver sa voie.

      • Entièrement d’accord.
        J’en suis à mon 5 ou 6e métier, certains très différents de mes 4 ans d’étude… et on apprend sur le tas très efficacement !
        Je suis persuadée que beaucoup de personnes sont capables de faire plein de choses différentes. A condition d’être formé… à se former, à apprendre, à s’adapter. A condition de rester un enfant, en fait : progresser, apprendre, c’est leur quotidien !
        Qu’est-ce qu’il y a de plus épanouissant que d’apprendre par soit-même, parce qu’on en a envie ? Et de travailler avec la même énergie, le même objectif de progrès personnel ?

    • Fiston va faire sa rentrée en maternelle en septembre et j’angoisse à fond. Pas tellement sur la maternelle toute seule, ni sur l’équipe éducative dont tt le monde me dit du bien, beaucoup de bien. Mais plus sur la scolarité dans son ensemble et la peur que ça le « brise ».
      Pour le moment, je ne veux pas le desco, parce que ce sont mes angoisses que je cherche à apaiser, mais que je ne sais pas du tout ce qui est le mieux pour lui. Donc on tente et on verra, si ça ne va pas, on réfléchira de nouveau à la question.
      Mais c’est une question vraiment très compliquée.

      • Pour ma part, je ne sais pas encore dans qu’elle école mon aînée fera sa première rentrée en septembre prochain (déménagement prévu cet été, mais pas encore trouvé où…), donc même angoisse mais impossible à apaiser. Je pense qu’elle fera sa rentrée dans l’école du quartier où nous serons, le temps de voir ce que ça donne, et qu’on ajustera une fois qu’on connaîtra les équipes des différentes écoles. Si tout se passe bien, pas de raison de changer…
        Mais qu’est-ce que c’est, « ça se passe bien » ? D’après mes parents, ça se passait bien pour moi ! Alors que mon ressenti était très différent. Ceci dit, je n’ai pris conscience que des années plus tard, en allant dans une école en Allemagne, que ça pouvait être différent, que ce que j’avais vécu n’était pas « normal ».
        Très compliqué, ce n’est rien de le dire…

  7. Merci beaucoup de ta contribution!!! C’est un sujet complexe que tu abordes et qui revient régulièrement dans les questions qui se posent sur les VI…
    J’ai le sentiment que beaucoup de gens pressentent que l’école s’apprête à vivre une petite révolution, ou simplement une évolution, et qu’il n’est de plus en plus impossible de ne pas la changer.
    Je fais partie des personnes qui pensent que les travers de l’école ne sont en grande partie pas du fait des enseignants mais plutôt qui sont liés au fait que c’est une énoooooooorme machine (800 000 enseignants, 12 millions d’élèves, rendez vous compte!!!).
    Comme beaucoup d’entre vous, je n’ai pas le début d’un commencement de solution… rien que de toutes petites idées, qui conviennent souvent à petite échelle et rarement à une grande ou très grande.
    Un tout petit minuscule détail: en principe, on ne commente pas de vidéos sur les VI (même s’il y a eu quelques entorses :P). Quand tu as envie de le faire, le mieux c’est de proposer en complément une citation extrait d’un autre ouvrage/article. Merci en tout cas d’avoir pris le temps d’en retranscrire un extrait!

    • Je suis désolée, j’ai en fait du mal à trouver un équivalent « écrit » qui puisse être à la hauteur de ce documentaire.
      Je peux cependant mettre une courte citation en guise de résumé. Il s’agit d’extrait d’un discours de Michel SERRES sur les nouveaux défis de l’éducation, trouvé sur cette page internet de Geoffroi Garon ( http://www.geoffroigaron.com/2011/03/veille/leducation-du-21e-siecle-michel-serres-sir-ken-robinson-et-edgar-morin/ ) :

      « Face à ces mutations, sans doute convient-il d’inventer d’inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites et nos projets. Nos institutions luisent d’un éclat qui ressemble, aujourd’hui, à celui des constellations dont l’astrophysique nous apprit jadis qu’elles étaient mortes déjà depuis longtemps. »

    • Tout à fait du même avis. Je pense que la majorité des profs et instits sont à la base très motivés. Certains se battent pour leurs élèves, contre la machine de l’EN, mais pour quel résultat? Et que peux t on, nous, parents, faire pour les soutenir efficacement???

  8. Pingback: Se préparer… | Les Vendredis Intellos

  9. « Je suis convaincue que tous les parents n’ont pas les moyens intellectuels et culturels pour faire l’école à la maison »: pour ma part je suis tout autant convaincue que tous les enseignants n’ont pas les moyens intellectuels et culturels pour faire l’école.
    Après 7 ans d’école pour mon ainé, et 4 pour mon second, 4 écoles suite à nos déménagements, je jette l’éponge.
    ce qu’ils ont appris à l’école?
    à se faire frapper, insulter, sous les yeux des enseignants souvent, rabaisser en classe, à manger des bonbons et boire des sodas, regarder la télé tous les jours en garderie, douter d’eux-mêmes, s’entendre dire qu’ils ne sont pas capables de faire ci ou ça,
    bref, la loi du plus fort, la soumission à une autorité souvent arbitraire, et la necessité de rentrer dans le rang.
    résultats, d’enfants heureux de vivre et bien dans leur peau, curieux, et positifs, mes fils sont devenus complexés, négatifs, sombres, veulent « se noircir pour ne plus faire frapper ».

    et quand on évoque la violence en conseil d’école, vous savez ce que font les instits?

    elles rient.

    • C’est exactement mon souvenir de l’école… Et je sais que ça n’a fait qu’empirer…
      Pfff, déscho, pas déscho, déscho… ? :/

      A quand la possibilité de virer purement et simplement les mauvais enseignants ? Celle d’avoir du poids, en tant que parent, sur l’école de nos enfants ? Il manque d’abord et avant tout de présence d’adulte en nombre. Le regroupement par pair de jeunes ne peut rien apporter de bon (lire Retrouver son rôle de parents, de Mate et Neufeld).

      • Attention! La proposition « Virer purement et simplement les mauvais enseignants » véhicule des stéréotypes qui ne recoupent que très partiellement la réalité: il véhicule le stéréotype du fonctionnaire indéboulonnable et incompétent, qui- parce qu’il est justement indéboulonnable – n’en foutrait pas une dans le mépris le plus total des gamins qu’il a en face de lui.
        La première question que je me pose est:
        Qui sont les « mauvais enseignants »? Ceux qui sont trop souvent absents? Ceux qui ne terminent pas les programmes? Ceux qui manquent de bienveillance? Ceux qui ne savent pas tenir une classe? Ceux qui ne font pas assez de projets? Ceux qui sont mal formés?
        Le métier d’enseignant de l’éduc nat s’est considérablement dégradé ces dernières années: classes surchargées, formation pratique inexistante, formation continue inexistante, inclusion d’enfants en situation de handicap sans formation spécifique à cela, concours difficile, mutations impossibles, plusieurs années d’attente avant d’avoir un poste fixe qui ne soit pas morcelés en 4 journées sur 4 écoles différentes et 4 niveaux différents, plus de remplacement en cas d’absence de courte durée, changements de programme très fréquents, etc…
        Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’incompétents dans le lot! Mais on ne peut s’attendre à ce qu’un tigre sauvage mal nourri saute convenablement dans le cerveau enflammé!
        La deuxième question qui se pose est celle de l’évaluation. A l’heure actuelle, l’enseignant qui voit un inspecteur une fois tous les 3 ans à BEAUCOUP de chances. Vu sa fréquence, cette évaluation prévue pour être formative, est réduite à une évaluation sommative sans intérêt. La question de l’évaluation par les chefs d’établissements s’est posée, surtout dans le secondaire, mais vu l’ambiance hyper jouasse dans nombre d’établissements je doute que cela soit vraiment en faveur des enseignants et des élèves…

        Mon avis est que si les politiques avaient consciemment voulu faire exploser la machine Educ Nat il ne s’y serait pas pris autrement… l’explosion peut être une bonne chose, si toutefois le nouveau système arrive à contourner la logique de marché qui s’impose peu à peu et sur la base de laquelle il me semble impensable qu’un système égalitaire et bienveillant se construise.

        • Il y a de mauvais enseignants comme il y a de mauvais maçons, de mauvais chanteurs, de mauvais danseurs. Aucune profession n’est épargnée. Mais dans la majorité des cas, les profs sont des personnes motivées, qui croient en l’éducation et en l’avenir.
          Pour passer les concours (qui sont très difficiles), aujourd’hui, il faut être très motivé. Et encore plus pour rester prof plus de cinq ans. De plus en plus de jeunes profs démissionnent.
          Je crois qu’une des solutions pour rénover l’école, c’est déjà d’arrêter de critiquer les profs qui font de leur mieux dans un système qui les écrase. Quand parents et profs travailleront ENSEMBLE, on pourra commencer à entrevoir une éclaircie et pourquoi pas le début du bout du tunnel. Parents, faites grève avec les enseignants qui réclament plus de moyens (pas forcément financiers, bien souvent humains, comme des AVS, des surveillants), exigez que l’éducation de vos enfants soit une priorité. Il y a tellement de choses à changer.
          Pour soutenir efficacement les profs (pour répondre à la Farfa), il faut arrêter de les critiquer (surtout devant les enfants) et essayer de s’intéresser à ce que font les enfants à l’école, s’investir dans leur éducation et pourquoi pas, initier un mouvement national de parents. On n’écoute pas les profs, peut-être que si les parents s’en mêlent, on réussira à faire bouger le Mammouth!

          • travailler main dans la main avec les enseignants, j’en rêve!
            c’est ce que j’essaie de faire depuis des années.
            sauf que, pour bosser aussi dans les établissements scolaires, j’en entend, des profs qui bavassent sur les parents, et que MMe machin est une S…, et que le petit Djayson est élevé par des cas soc’, et j’en vois, des parents arriver en convocation le dos courbé et prêts à se faire taper sur les doigts, par une maîtresse qui va leur expliquer qu’ils sont de mauvais parents.
            jusqu’à des élèves à qui on dit devant toute la classe qu’à la maison on ne leur apprend pas ce qu’on devrait (parce qu’on ne fait pas les devoirs 2H par soir)…
            donc, et si les profs arrêtaient de critiquer les parents devant leurs enfants?
            et si les profs avaient du respect pour les parents?
            et s’ils leurs laissaient une vraie place auprès de leurs enfants et à l’école, au lieu de les traiter comme des attardés dont il faut pallier les insuffisances?
            le probleme justement c’est qu’on ne nous laisse pas nous investir dans leur éducation, parce qu’on est considérés comme incapables de le faire.
            j’ai joué le jeu des années, maintenant je ne supporte plus d’être méprisée par des instits dont je dois corriger les fautes d’orthographe.

            cela dit effectivement, on ne peut pas demander beaucoup plus à des gens pas formés.
            alors que des tas de gens intelligents ont mis en place des pédagogies qui ont fait leurs preuves, alors que des écoles ont proposé des méthodes qui marchent, on continue à pousser dans la fosse aux lions des gens sans formation, ni à la pédagogie, ni à la gestion de groupe, pas sensibilisés aux questions de violence, de sexisme, etc, qui se contentent de garder la tête hors de l’eau.

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