Le premier trimestre de ma toute première grossesse est passé et je peux enfin l’annoncer fièrement : nous allons avoir un bébé.

Ce petit être, qui se forme dans mon utérus, a été créé lors de la rencontre de nos deux corps. Le fruit de notre amour est aussi le fruit d’un rapport sexuel. Et cet acte, si naturel dans notre couple, va bouleverser notre vie et notre sexualité.

Il l’a déjà bouleversée. Je vous en parle sur mon blog : L’amour et le sexe pendant ma grossesse

Avant d’être enceinte, je n’avais jamais pensé (naïveté de nullipare) qu’une grossesse pouvait perturber la vie sexuelle. La modifier, certainement (car le ventre augmentant de volume, certaines positions deviennent inconfortables voire impossibles), mais la bouleverser, cela ne m’était pas venu à l’esprit. Pourtant, à cause d’une modification hormonale, mon corps a décidé qu’il faudrait être inventif.

Mon compagnon a alors eu la brillante idée de m’offrir ce livre :

Osez l'amour pendant la grossesse

Il n’a pas été écrit pas un gynécologue, ni par un médecin, encore moins par une sage femme mais par une ancienne actrice porno. Elle s’appuie sur des chiffres et des enquêtes, sur les formations dans le domaine de la périnatalité qu’elle a suivies, mais elle met avant tout dans ce livre son expérience de femme et de mère au service des futures mères (et des futurs pères bien entendu).

Dès l’introduction, Ovidie nous rappelle que l’enfant nait dans une famille et qu’ « avant d’être des parents, nous avons été des amants. Faisons en sorte de le rester. […] Des parents heureux font des bébés heureux. » (p. 17) C’est sur cette dernière phrase que s’ouvre le livre.

Les cinq chapitres (le premier trimestre, le second trimestre, le dernier trimestre, le futur papa, après l’accouchement), sont aussi divisés en parties si bien qu’après l’avoir lu dans l’ordre, je suis revenue sur certains passages.

Certaines phrases m’ont marquée et je les ai recopiées. C’est ainsi que je souhaite vous présenter ce petit livre original.

« Même si vous ne vous sentez pas capable de grandes performances, essayez de maintenir un contact érotique avec votre partenaire. » (p. 23) Si les saignements nous ont interdit toute pénétration lors du premier trimestre, les caresses, massages et les « peau à peau »  nous ont permis de garder un lien charnel fort. Et ça fait du bien, surtout au moral. On se sent aimée et femme.

« Vous risquez de subir tout au long de votre grossesse une longue série d’examens intrusifs, parfois perturbants pour votre sexualité et votre équilibre psychologique« . (p.25) A part la première échographie endovaginale et le toucher vaginal lors de l’examen pour la déclaration de grossesse, on a laissé mon vagin et mon utérus assez tranquilles. Je suis habituée aux examens intrusifs (long passé d’ovaires polykystiques, surveillance par voie vaginale annuelle pendant une dizaine d’année) et cela ne m’effrayait pas. Mais j’ai la chance d’avoir un médecin pédagogue et délicat qui considère qu’examiner le vagin et l’utérus tous les mois n’est pas nécessaire. Je vis donc cette grossesse sereinement.

Dès le premier mois, j’ai pris deux taille de soutien-gorge. Moi qui portais déjà du 90 E, j’avais peur de devoir porter des sous-vêtements de grossesse. Heureusement, mon magasin de lingerie préféré faisait des soldes! Je peux donc continuer à porter de la lingerie sexy (avec moins de dentelle cependant car ma peau est plus sensible). J’ai retrouvé des conseils sur la lingerie dans le premier chapitre : « Vous pouvez continuer à porter des tangas jusqu’au jour de l’accouchement » (p. 32), on peut aussi continuer à porter sa lingerie habituelle mais « achetez toujours des modèles taille basse durant la grossesse » (p.33).

Ovidie donne aussi des conseils sur les vêtements, les cosmétiques, etc. Le message est surtout : sentez-vous femme et vous vous sentirez désirable. Et ça fait du bien de lire qu’on est femme avant tout, que notre corps nous appartient et qu’on peut continuer à en profiter pendant la grossesse.

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« Dans l’absolu, un rapport sexuel ne peut pas être responsable d’une grande catastrophe au cours de votre grossesse. » L’auteure rappelle quand même qu’il faut suivre les recommandations du médecin (s’il dit pas de pénétration vaginale, c’est qu’il y a une raison!).

La sexualité, ce n’est pas QUE le sexe, c’est le corps tout entier associé à un esprit. C’est pour cela que ce livre aborde de nombreux thèmes : l’auteure revient sur les croyances, les tabous de la société, les changements liés au corps. Des dessins viennent compléter les conseils et le couple peut facilement trouver une position sexuelle confortable et agréable. Elle varie les sujets : les rêves érotiques, la sensibilité, la sodomie, le libertinage, les sextoys, l’haptonomie, la péridurale, l’épisiotomie, la contraception post-natale, l’allaitement.

Bien sûr, vous ne trouverez que des conseils de femme, de mère. Mais c’est ce dont nous avons besoin dans ce monde hyper médicalisé : de simplicité.

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Mon conseil :

un livre à lire à deux, avec des post-it de deux couleurs, afin que chacun « note » les passages qu’il juge important et qu’un dialogue s’engage.

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Mon avis :

Ce petit livre m’a plu. Il m’a confortée dans mon envie de vivre ma grossesse comme j’en ai envie, de faire mes propres choix concernant ma grossesse, mon accouchement et ma sexualité. Je suis sereine.

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Pour conclure :

« Chaque maternité est une aventure unique. Faisons en sorte de ne pas gâcher la fête. » (p. 16)

Je vous laisse, je retourne profiter de la fête!

Kiara