Mon corps d’avant mon 1er bébé et mon corps actuel n’ont plus rien à voir. C’est bien le même et pourtant, il est différent : quelques kilos en plus (pas forcément répartis là où je l’aurais voulu), des muscles endormis (le sport et moi, c’était il y a … plus de 10 ans déjà !), des cernes plus marquées et, cerise sur le gâteau (dont je me serais bien passée), une multitude de vilaines vergetures.

Oui, mon corps a souffert ! Dès ma 1ère grossesse, les vergetures ont senti qu’elles seraient bien sur moi, confortablement installées de mes seins jusque derrière mes genoux ! Et elles se sont immiscées, à vitesse grand V, de peur certainement que je tente de les prendre de cours.
Mes 2ème et 3ème grossesses ont simplement permis à certaines d’entre elles désormais à jamais gravées sur ma peau de s’étirer un peu plus, surtout au niveau du ventre.
Dans l’un de ses sketches, Florence Foresti expliquait que lors de sa grossesse, elle avait la carte de France sur les seins, moi je l’ai sur les ¾ de mon corps ! Et j’en souffre.

Je ne sais pas si me tartiner de crème, d’huile ou de je-ne-sais-pas-quoi-d’autre aurait pu être utile, mais j’aurai préféré qu’elles n’apparaissent jamais sur mon corps.

Le Centre Cochrane Français a publié mi-novembre l’année dernière une étude sur l’évaluation des effets des crèmes dites anti-vergetures lors de la grossesse, étude qui a retenu toute mon attention à cause de son titre : Préparations topiques pour prévenir les vergetures dues à la grossesse.
J’ai pensé que l’étude allait enfin nous révéler qu’il existe une solution miracle pour les empêcher d’apparaitre et, au mieux, de les faire disparaitre. Rien de tout cela au final mais le résumé que j’ai lu m’a surprise.

L’étude repose sur un échantillon de 800 femmes. Certaines ont utilisé des préparations topiques différentes avec ingrédients actifs, d’autres un placebo et enfin d’autres n’ont utilisé aucun traitement. Les noms des crèmes utilisées sont indiquées dans l’article mais personnellement, je ne les connais pas, ne serait-ce que de nom.
Par ailleurs, nous n’avons que très peu d’informations concernant les femmes faisant partie de cette étude. Quel est leur âge ? Est-ce leur 1ère grossesse ? Si non, avaient-elles déjà eu des vergetures au cours des grossesses précédentes ? A quel stade de la grossesse les vergetures sont-elles apparues ? Utilisaient-elles une/des crème(s) pour hydrater leur peau et prévenir les vergetures ? Si oui, laquelle/lesquelles ? A quelle fréquence ?
Je pense que toutes ces informations pourraient permettre d’en apprendre encore plus sur la possibilité qu’une crème soit plus performante qu’une autre, sans pour autant être un miracle mais aussi pour tenter de déterminer si certains types de peaux sont plus sujets aux vergetures que d’autres.

L’étude explique que :

Les striae gravidarum (vergetures se développant au cours de la grossesse) affectent entre 50 % et 90 % des femmes. Les vergetures apparaissent sous forme de lignes ou de stries rouges ou violettes, qui se décolorent lentement et laissent des lignes ou des marques claires sur la peau. Le ventre, les seins et les cuisses sont concernés. La cause exacte des vergetures n’est pas claire et aucune préparation n’a encore prouvé son efficacité pour prévenir leur apparition. Les vergetures sont une cause d’anxiété importante chez les femmes et affectent leur qualité de vie.

Quand j’ai lu ce passage, j’ai été plutôt surprise par la première phrase : on serait « entre 50 et 90% » de femmes à avoir des vergetures d’après l’étude. Un pourcentage peu précis à mon goût, qui laisse une large place au doute quant au nombre réel de femmes atteintes mais une brèche suffisamment large pour mieux expliquer le business qui se développe autour des crèmes dites miracles, censées empêcher les vergetures ou mieux, les faire disparaître quand elles sont déjà sorties.

Par ailleurs, et c’est sur ce point que je me retrouve le plus, « les vergetures sont une cause d’anxiété importante chez les femmes et affectent leur qualité de vie ». Je n’ai jamais été vraiment très à l’aise avec mon corps depuis mon plus jeune âge et cela s’est fortement dégradé avec l’apparition de ces traces indélébiles. Aller à la piscine, me baigner à la mer, c’est un cauchemar pour moi. J’ai le sentiment qu’on ne verrait qu’elles. Porter des jupes m’arrivant au-dessus du genou, un bikini, porter des shorts en plein été sont autant de rêves que je ne pense pas pouvoir réaliser un jour. Chacun de mes accouchements a apporté son lot de dégoût de mon corps, et il est arrivé que les relations avec mon Barbu se dégradent. Avec le temps, j’apprends à les accepter mais cela est une sorte de combat de tous les instants.

Au vu des résultats de l’étude, il apparait « [qu’] aucune preuve fiable étayant l’usage d’une préparation topique quelle qu’elle soit pour prévenir les vergetures pendant la grossesse [n’ait été trouvée] ». En clair, si la peau doit craquer, elle craquera, qu’on y applique régulièrement une crème ou non.
Moi, à cette conclusion, j’y vois quand même un bémol : l’étude a pris pour test 3 crèmes en vente sur le marché mais aussi l’utilisation de l’huile d’olive et du beurre de cacao. Or, on sait très bien qu’il existe une multitude de produits vantant leurs mérites de prévenir les vergetures et je pense qu’on ne peut pas appliquer définitivement cette conclusion à toutes ces crèmes. Il faudrait recommencer une telle étude avec bien plus de femmes et de produits pour tenter d’obtenir des résultats plus proches de la réalité et donc, plus fiables.

Maman Grenadine