En discutant entre parents d’enfants « différents » au sujet de leur scolarité cahotique pour la plupart, nous en sommes venus à nous poser certaines questions :
– Pour qui est réellement faite l’école ?
– Qui peut vraiment entrer dans les cases ?
– Sur quels critères ont été sélectionnées lesdites cases ?
Puis, par extension, je me suis demandé comment ca se passe au niveau de la société en général, ici en France. En tant qu’adulte, comment peut-on s’épanouïr tout en rentrant dans les cases imposées, comment être conforme à ce que l’on attend de nous ET être heureux ?
J’ai essayé de prendre mon cas personnel, et je me suis rendue compte que je n’étais jamais rentrée dans les cases et que les seules fois où j’ai essayé de le faire, j’y ai laissé des plumes (comme mon intégrité, mon identité, mon estime personnelle). Je me suis également apperçue que durant ma scolarité, la seule année où je me suis vraiment épanouïe fut celle où j’ai intégré une école dont les fondements sont le respect du rythme scolaire propre à chacun des élèves et l’adaptation de l’école à ce rythme d’apprentissage. Un lieu où c’est le moule qui s’adapte à l’individu et non pas l’individu au moule.
De fils en aiguilles, j’ai comprit que de ne rien faire comme les autres, c’est une des voies possibles vers le bonheur, mais qu’il faut être capable d’assumer les jugements extérieurs (et bon sang ce qu’il peut y en avoir, chacun se permettant d’y aller allègrement, en face ou dans le dos) mais aussi les injustices sociales qui en découlent. Cette société n’est pas basée sur l’intégration mais plutôt sur la marginalisation, et dès qu’un individu s’éloigne des cases, tout est fait pour l’éloigner du « système ».
Prenons donc aujourd’hui l’exemple du parent au foyer.
Un article paru sur le site de « L’Union des Famille en Europe », association de protection des droits des familles en Europe, parle justement de la situation de la femme au foyer ou travaillant à mi-temps : en quoi est-elle victime et de qui. (voire l’article par ici : http://www.uniondesfamilles.org/meres-au-foyer.htm )
Tout d’abord, l’article détermine qui sont les femmes au foyer :
Les mères au foyer ou à temps partiel sont en général des mères de famille nombreuse.
Le taux d’activité professionnel des femmes a considérablement progressé. Avoir une activité professionnelle est devenu la norme et les mères au foyer l’exception : avec 1 enfant, 15 % seulement des femmes de moins de 40 ans sont au foyer. Avec 2 enfants, elles ne sont encore que 22 %, mais avec 3 enfants ce chiffre monte à 48 % et avec 4 enfants et plus, ce sont 70 % d’entre elles qui ont abandonné leur activité professionnelle.
Quant aux mères de famille nombreuses qui restent en activité, elles sont 48 % à le faire à temps partiel.
Sur ce, l’article examine les droits sociaux de cette catégorie « socio-professionnelle ».
Commençons par la couverture maladie :
Dans notre pays, vous êtes couvert par l’assurance maladie si vous exercez une activité professionnelle ou si vous couchez avec un assuré social. En bénéficient les femmes au foyer dont le mari est présent. C’est aussi le cas de concubines et des PACSées. Mais si vous élevez seu(le) des enfants, à moins d’avoir trois enfants, point de couverture gratuite : il vous faut cotiser à la CMU.
Pour la Sécurité Sociale, il est manifestement beaucoup plus utile et méritoire de s’occuper de l’épanouissement sexuel d’un assuré que d’élever des futurs cotisants.
Effectivement. La mère au foyer n’a pas de statut social. Elle est soit la compagne/femme de…, soit en marge de la société.
Ensuite, ils passent à la retraite, qui fait carrément l’objet d’un article entier : http://www.uniondesfamilles.org/retraites-des-femmes.htm
Beaucoup trop de choses à en dire, mais je relèverais seulement que les femmes au foyer, majoritairement mères de familles nombreuses, terminent avec une retraite de misère alors qu’elles ont passé toutes ces années au foyer à bien faire grandir les futurs cotisants qui payeront leurs grasses retraites à ceux qui n’auront pas/peu élevé d’enfants (personnes ayant eut aucun ou 1 enfant, hommes ayant délégué l’éducation de leurs enfants à leurs femmes au bénéfice de leur carrière et qui bien souvent de nos jours ne passeront pas leur retraite avec la personne qui aura élevé leurs enfants) !
Et au final, les allocations familiales. Les conditions d’élligibilité à certaines allocations ne sont là que pour forcer les femmes à entrer dans les cases (soit les pousser à rester au foyer, soit les pousser à reprendre une activité, voire même à ne pas faire d’enfant trop jeune par exemple). Certaines allocations aident à gonfler les statistiques, d’autres à faire « disparaitre » certaines femmes au foyer des statistiques de chômage.
Mais au final, ce que les autorités oublient bien trop souvent, c’est que la femme au foyer ne prend pas une des places manquantes en crèche. Elle élève ses enfants et est présente dans leur éducation, leur offrant un cadre constant, une présence dans la régularité, elle est le pillier de la famille. Elle est aussi bien souvent présente pour ses ainés, ayant plus de souplesse dans ses horaires pour s’occuper des personnes âgées de sa famille tout comme des plus jeunes. Elle ne prend pas non plus, professionnellement parlant, la place d’une autre personne mais n’est pas pour autant comptabilisée dans les statistiques du chômage.
Et en contre-partie, elle n’a aucune reconnaissance de son statut bien au contraire.
Elle est inactive (c’est bien connu que l’on se tourne les pouces quand on élève ses enfants, d’ailleurs je ne vois pas pourquoi les assistantes maternelles ont droit à un salaire elles ! Et au fait, c’est payé combien pour 3 périsco et 1 temps complet ?).
Elle n’est rien.
Non je me trompe : elle est moins que rien.
Elle ne rentre pas dans les cases…
Au début de cet article, je parlais de cette école où je me sentais heureuse, de ce lieu où c’est le moule qui s’adapte à l’individu et non l’inverse. Eh bien j’ai trouvé un lieu similaire pour mon épanouïssement en tant qu’adulte : mon foyer.
Je ne souffre d’aucun patron (mais de plusieurs tyrans ! c’était ma minute sarcastique…).
Je ne souffre d’aucune règle/obligation sociale (mais ai bien forgé ma carapace de profondes rigoles pour que les jugements y glissent comme l’eau sur le dos d’un canard).
Je ne rentre pas dans les cases et je crois que jamais je ne réussirais à le faire désormais : j’aime trop ma liberté d’exister telle que je suis véritablement, même si j’en paye le prix en n’existant plus au yeux du reste de la société.
Léona
ah les cases!
merci pour ce témoignage…
Ouhaou!!! moi qui me pose la question est ce que je dois reprendre le travail ou rester mère au foyer…. là je reste perplexe!
Cette question je me la suis posée à quelques moments de ma vie, j’ai même tenté, sans succès (on avait pas les moyens que je travaille… cherchez l’erreur !).
Je suis même allée jusqu’à faire une liste des « pour » et des « contre », afin que les choses soient claires dans mon esprit et pour mon conjoint.
Mais il va bientôt être temps de reconsidérer tout ca également pour moi, le petit dernier ne tardera pas à aller à l’école, et je creuse pour non pas trouver ma place dans le monde du travail mais la créer à mon image ! Pas facile, mais c’est une autre histoire ;)
J’aime ton humour, ton témoignage… et ton courage d’avoir choisi la position qui te rendait la plus heureuse – même si en tant que membre de la société, c’est pas facile tous les jours!
Avec le temps j’ai apprit à faire « sans » les autres.
Mais petit à petit j’ai trouvé comment renouer avec les autres sans trop me heurter, en choisissant bien ceux dont je m’entourais. Le challenge est de les dénicher, c’est loin d’être facile !
^^ Moi qui aimerait travailler à mi-temps, je me retrouve bien dans ton constat. malheureusement, je n’ai jamais réussi à me blinder contre les jugements extérieurs… (mais j’ai pas renoncé. Et heureusement, j’ai une crème de mari qui me soutient et veut juste que je sois heureuse. :) )
Pour avoir été femme au foyer (sans l’avoir vraiment choisi….chomage sans droit au chomage, quand tu nous tient…) (et encore, maintenant je bosse… un jour/semaine…), j’adore ton témoignage.
Moi, tout le monde ou presque me trouve exigeante quand je dis que je veux bosser, mais que je veux des horaires qui me permette de consacrer du temps à ma famille, ainsi qu’à moi même. Du coup, je n’arrête pas de me demander si c’est bien moi qui demande la lune, ou la société qui nous oblige à choisir entre pourvoir voir et s’occuper un tantinet de ses enfants ou bosser. j’ai l’impression qu’il n’y a pas de place pour la demi-mesure…
Je suis bien d’accord, on voudrait nous faire croire qu’on demande la lune ! Du coup, moi, mon compromis perso c’est : un job pas passionnant mais près de chez moi avec des horaires qui me permettent d’aller chercher mes enfants pas trop tard (18h). Sauf que là, je commence à vraiment avoir envie de changer d’air et d’aller bosser (= de laisser mes enfants) pour un contenu d’emploi qui me plaise vraiment, tant qu’à y être…. Alors je vais cogiter là-dessus, c’est mon défi de 2013 !!
C’est un défi de tous les jours, déjà savoir ce qu’on veut, définir ses objectifs mais les atteindre, c’est une autre paire de manches !
C’est pourquoi, dans mon esprit, il y a l’avant et l’apres, avant quand les enfants étaient petits et que j’étais à la maison, et l’après lorsque je pourrai me consacrer a autre chose qu’à leur bien-être, pleinement.
Le tout est de savoir quand passer de l’avant à l’après.
Mais la possibilité de conjuguer les deux devrait être accessible, être un choix viable, ca l’est dans certains pays, c’est bien la preuve qu’on pourrait le faire. La solution est peut-etre de déménager ?…
ben déménager… c’est fait en fait. Avant, on était en Belgique, maintenant, dans le Sud de la France. Et je ne regrette absolument pas. Le climat est très agréable et j’ai déjà fait plein de rencontres de gens extra.
C’est juste niveau boulot que ça merde maintenant quoi…. Mais faut dire que ma profession n’est peut être pas la plus simple pour concilier vie privée et vie perso.
(j’ai une copine de fac, célibataire sans enfant qui ne veut pas de temps plein parce qu’alors « t’as plus le temps pour rien » et.. c’est totalement vrai!)
super article, je suis complètement d’accord!! marginalisation quand on sort du cadre imposé, pas de reconnaissance des femmes au foyer… :-((
Je dirais carrément pas de reconnaissance de la femme tout court, dès lors où elle devient mère, quand on voit la durée du congé maternité, le déchirement de devoir laisser un nourrisson de 3 mois se faire élever par d’autres, et quand les femmes retournent bosser, combien se font mettre au placard ? Ou se font juger, mettre sur le bûcher, mettre à l’écart aux entretiens d’embauches et éloigner des promotions.
Mais c’est un autre débat… ;)
Je me reconnais complètement dans ton témoignage:)
merci !
c’est dingue et frustrant ce manque de reconnaissance et de soutien, mais ça vaut quand même la peine, en tout cas pour moi
Je ne me vois plus vivre autrement, et je suis contente d’avoir fait la sourde oreille à tous les bien-pensants qui ont essayé de me « raisonner » :)
Quand on me demande ma profession sur un formulaire, au lieu d’écrire « sans », j’adore écrire « mère au foyer » ;-)
C’est quand même un sacré parcours d’être mère au foyer, choisir de s’occuper des siens et devoir l’assumer… J’ai plus aucune difficulté avec ça, mais j’en ai baver pendant 5 ans, avant qu’on me » lache » la grappe si je puis dire! Merci pour cet article!!!
J’aime beaucoup tes remarques sur le statut de mère au foyer car j’en suis une également et j’adhère à tout ce que tu dis !!! Il faut être bien plus forte de rester à la maison que d’aller bosser car ce n’est pas toi que tu engages mais toute ta famille et son bien être, les conséquences sont bien plus importantes. Je suis fière d’être disponible à 100 % pour les miens car je prends le temps pour tout, j’ai le temps pour les petits bobos comme pour les grands. Ma fille a été hospitalisée et j’ai pu rester avec elle durant tout son séjour et je n’ai pas culpabilisée !!! Et il faut être d’autant plus fière de nous car nous sommes les plus grandes altruistes au monde … Nous sommes des mamans et on nous aime pour cela ! Merci encore de ton commentaire et continue de proclamer haut et fort que tu es une mère 100 % !!M
Ca fait un bien fou de lire des choses que l’on pense profondément mais que l’on n’a jamais été capable d’écrire… merci pour ça !!!
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