Cette question, je me la pose depuis que j’enseigne. Cela fera cinq ans le 31 janvier 2013. Cinq années de suppléances, dans les collèges et lycées, cinq années d’observations et de constatations : l’école de la République a un sérieux problème.
Cette institution doit être rénovée. Mais comment s’y prendre? Une petite prof comme moi peut-elle apporter sa pierre à ce grand édifice?
Je pense que chacun de nous, enseignants, parents d’élèves, neuroneuses et neuroneurs nous pouvons aider dans ce grand chantier.
Mais par où commencer?
Je crois que j’ai trouvé une première réponse dans ce magnifique ouvrage de Jean-Paul Viart, intitulé : Un siècle d’école, Toute l’histoire de l’école de Jules Ferry à nos jours. Vous trouverez une présentation de cet ouvrage sur mon blog, là.
« Aux vents de 68, les pédagogues souhaitent libérer les élèves. Les méthodes nouvelles se heurtent pourtant à des résistances. Le modèle de l’école de Ferry, jugé désuet, hors du temps, disparaît, sans que nul ne sache vraiment par quoi le remplacer », p. 119. Et si c’était à partir de là, que tout avait dérapé?
Ce très bel ouvrage m’a apporté une première réponse : et si, pour rénover l’école, il fallait commencer par regarder en arrière? Regarder dans les fondations de l’instruction publique pour comprendre pourquoi l’éducation nationale va mal. Et si le passé pouvait nous aider à changer l’avenir?
Je ne laisserai jamais tomber. J’aime trop mon métier et ce qu’il peut et doit apporter aux générations futures. Apprenons des générations passées pour aller de l’avant.
Rénovons l’école de la République!
Bonne année 2013.
Culture et Claire
Merci beaucoup pour ton billet ! Ta réflexion est très intéressante. Je crois qu’elle est valable dans beaucoup de cas. Parfois, on préfère tourner le dos à son passé (pour différentes raisons) et tout oublier pour avancer coûte que coûte. Ce n’est pourtant pas toujours la meilleure chose à faire. Le passé est une richesse, il a beaucoup de choses à apporter. Je crois qu’il n’est jamais bon de faire le contraire d’avant dans le seul but de… faire le contraire !
Tu me donnes envie de découvrir cet ouvrage ! N’hésite pas à écrire d’autres billets sur le sujet ;-)
Le principal problème de l’éducation nationale, pour moi, c’est qu’elle est nationale et donc politique! Chaque gouvernement veut laisser sa trace, chaque ministre veut être celui qui aura apporté LA réforme. Mais ce n’est pas en faisant réforme sur réforme qu’on changera quoi que ce soit. Il serait bon de retourner à l’essentiel.
Ce sujet me passionne mais le soucis c’est que c’est lié à mon métier qui me prend tellement de temps…
Mais promis, j’essaierai de revenir plus souvent!
Surtout, je n’ai pas souvent vu d’évaluation honnête des réformes mises en oeuvres.
Effectivement : on essaie de mettre en place (depuis deux ans c’est le Socle Commun des Compétences), on fait de notre mieux, mais personne ne vient voir si ce qu’on fait est bien. Les chefs d’établissements vont à des réunions et nous font un bilan… il faudrait davantage d’interactions entre les enseignants et les « grands pontes ».
Il y a peut-être une réflexion à avoir sur les objectifs de l’école. Nous en attendons tous sans doute beaucoup trop.
Je ne sais pas si on en attend trop. Je pense plutôt qu’on n’attend pas les bonnes choses.
Je suis enseignante depuis 2004 et j’avoue que cette année j’ai un petit coup de mou. Pas avec mes élèves.
Jusqu’à cette année, j’étais enseignante sous un régime de droite. J’ai vu l’arrivée de la Gauche comme une bénédiction. Durant la campagne et les premiers mois de la présidence de Mr Hollande, j’y ai cru: refonder pour de vrai l’école de la république.
Quand je vois les débats actuels et les réformettes à venir, je suis dégoutée et je pèse mes mots. J’ai perdu mes illusions, c’est triste non?
Pour l’instant, ce qui me tient dans cette institution: ce sont mes élèves. Je me dis qu’à ma petite échelle, échelle de classe et bien j’essaye d’enseigner à ma manière (ma liberté pédagogique). Je lis le programme avec mes lunettes et j’essaye de communiquer au mieux avec les parents. Mes meilleurs ambassadeurs sont mes élèves.
Fin d’année 2012 morose pour notre école.
empreintedemesmots.wordpress.com
une lettre d’une enseignante destinée au ministre:
http://paroleauxdindons.canalblog.com/archives/2012/12/16/25932917.html
Je vais aller lire cela!
Comme je comprends ton commentaire!
Moi aussi je pensais que cela allait changer, qu’on allait nous écouter, venir nous voir dans nos établissements, essayer de comprendre ce qui ne va pas, comment bien réformer. Mais non, on nous impose des réformes, on ne nous consulte pas! Tout ce qui importe pour nous, c’est le bien des élèves. Je crois que ce qui importe aux ministres, c’est de laisser leur nom dans l’histoire. En faisant LA réforme. C’est dommage. Où est l’élève dans tout ça?
Pour poursuivre la reflexion, quelques elements dans ce documentaire qui m’a beaucoup parlé : L’Education Interdite http://www.youtube.com/watch?v=c68av55SevQ&cc=1#t=3699s
Je vais aller voir cela!
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