Il m’aura fallu plusieurs semaines avant de parvenir à ouvrir le dernier livre d’Isabelle Filliozat qui est venu rejoindre la pile de tout ce que j’ai l’ambition de lire prochainement. Ce livre, « Il n’y a pas de parent parfait », a déjà été abordé ici à plusieurs reprises par Clem la Matriochka ou Vaallos mais, comme cet ouvrage aborde différents sujets, je prends la peine de partager mon ressenti après ma propre lecture.

Isabelle Filliozat

J’avais lu il y a quelques temps que les blessures de notre enfance étaient gardées dans un coffre dont seuls nos enfants avaient la clé.
Sur le moment, je n’avais pas bien compris le sens de ces mots mais à force de me laisser submerger par ce torrent d’émotions à chaque moment de tension, j’ai finalement compris que mes filles devaient avoir trouvé cette fameuse clé…

Quand la tension monte et que je perds le contrôle de la situation, je me révèle être une Maman complètement à l’opposé de ce que je souhaite pour mes filles. Sur le moment, je n’en suis pas réellement consciente. Je sers les poings et les mâchoires, les mots sifflent et les gestes peuvent parfois devenir agressifs…

Une fois que la colère retombe, le poids de la culpabilité est écrasant… Je regrette, je m’excuse, je voudrais comprendre ce qui a pu se passer et puis je cherche vainement à oublier les faits en essayant de me convaincre que la prochaine fois, je saurai me contrôler…

« La compulsion à humilier, dévaloriser, juger, frapper est une projection sur l’enfant des fureurs réprimées dans notre propre enfance. La colère originelle est majorée par la tension, la frustration, l’humiliation de n’avoir pas pu la dire… Elle peut devenir rage et haine quand elle rappelle les silences forcés de notre histoire. La compulsion violente est tout à la fois vengeance et tentative de guérison ».

Sur la couverture du livre d’Isabelle Filliozat, il y a une courte phrase qui dit:

« La manière dont nous éduquons nos enfants est le résultat de notre histoire personnelle ».

C’est bien cette phrase qui m’a empêché de commencer plus tôt la lecture de cet ouvrage. En effet, même si je crois que la plupart des choix que nous faisons en tant que parents sont guidés par notre désir de faire au mieux, je refuse de rendre mes parents responsables de mes débordements et c’est peut-être ce qui m’empêche de prendre conscience que mes propres émotions se doivent d’être exprimées.

« Être conscient d’avoir été blessé est insuffisant. Tant que les émotions refoulées n’ont pas pu être exprimées et entendues, elles seront actives. Une attitude en opposition à celle de nos parents ne dit que notre colère rentrée envers eux. Elle n’est pas une position éducative rationnelle. »

J’ignore si je serais un jour capable d’ouvrir ce coffre où tout a été si bien gardé pendant longtemps. Ces souvenirs ont-ils réellement besoin d’être remués pour me permettre d’avancer? Et si plus tard mes filles reproduisent ce que je leur fais vivre aujourd’hui, comment pourrais-je alors les aider?

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Madame Ordinaire