Je vis à Londres dans un quartier un peu bobo.  A la crèche, à 5 heures, les mamans apportent les muffins-bio-à -la-citrouille-et-aux graines- de-sésames-faits-maison pour leurs enfants, et pour le tien aussi, pauvre bouchon à la maman qui travaille. Et pendant ma grossesse, je ne pouvais aller nulle part sans subir l’éternelle question « Tu vas le nourrir?? », on retient son souffle, est-elle des nôtres ou faut-il la CONVERTIR? J’avais beau avoir attendu cet enfant si longtemps que j’aurais donné un rein pour lui (donc un sein ça me paraissait pas grand chose!), bin je ne cache pas que cela m’a profondément agacée, voire dégoutée d’allaiter.
De l’autre côté de la Manche, la situation était différente: J’avais lu « Le Conflit, la femme et la mère » et un chapitre m’avait frappée: celui du particularisme de la femme française qui d’après Elisabeth Badinter refuse l’allégeance à la maternité puisque statistiquement, c’est elle qui travaille le plus, reprend le travail le plus tôt, n’allaite pas… Sur ce point je ne suis pas d’accord avec la philosophe: pour moi, ne pas allaiter n’était pas le signe de l’émancipation de la femme française, mais au contraire de sa soumission plus forte à la norme de la Wonder Woman, qui n’est pas complète si elle n’est QUE mère.  Et mes copines se trouvaient dans une situation inverse de la mienne: « Allaiter, mais enfin, tu vas y perdre ta libido, ton couple, tes seins, ta liberté! ». Et cela m’agaçait tout autant!
L’allaitement est LE sujet (avec la péridurale!) que je trouve toujours un peu difficile à aborder parce qu’il déchaine systématiquement les passions. Dans ce domaine, informer sans culpabiliser, c’est presque mission impossible! Et pourtant, les deux articles que je présente cette semaine y parviennent, et avec brio!
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Ainsi, Amalise, pour sa première contribution aux VI (Welcome!) nous parle du reflux gastro-Å“sophagien(RGO), une %&*$ de saleté de maladie, qui non contente de ruiner vos nuits, le bien-être et la santé du bébé, et votre santé mentale – puisque souvent le traitement se résume à un lapidaire « C’est normal qu’un enfant régurgite, ça passera quand il mangera solide ou quand il marchera, au pire » -, peut aussi décourager d’allaiter… Amalise partage avec nous son expérience, comment elle a pu obtenir un traitement pour son bébé, et, parce que c’était SON choix, continuer son allaitement malgré les embûches:
 Ça ne sert à rien de le cacher, allaiter un bébé RGO c’est juste la galère (…)
J’ai trouvé des subterfuges : je la mettais dans l’écharpe pour lui donner le sein, au cas où je m’endorme, puis je me couchais avec elle sur moi. Je lui faisais faire son rot puis la posais sur mes genoux surélevés. Rien n’était facile ni spontané, mais nous trouvions notre compte toutes les deux.
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« Trouver son compte », voilà en fait ce qui est important, et c’est ce que nous rappelle Chocophile dans son excellent (EXCELLENT, j’insiste!) article : Pourquoi on allaite si peu, en France? . Voilà une vraie croisade contre la culpabilisation systématique, qu’est-ce que ça fait du bien de le lire! Comme je n’écrirai rien d’aussi bien en paraphrasant, je me contente de vous en citer un passage:
Donc on nous dit qu’en France nous allaitons peu, scandale ! Et la première chose que j’ai envie de dire c’est : et alors ?
Pourquoi j’ai envie de dire ça ? Parce qu’on n’arrête pas de nous présenter ça comme un gros problème qui sous-entend que ce n’est pas une bonne chose de ne pas allaiter ! Alors que si problème il y a, ce n’est pas que les femmes n’allaitent pas, NON, c’est que celles qui le veulent ne le peuvent pas toujours !!!! Quand on commencera à poser plus le problème en ce sens, que dans la culpabilisation de celles qui ne le font pas, on avancera à grands pas, parce que pour ma part je crois que ce qu’il faut en France ce n’est pas atteindre 99% de taux d’allaitement au sortir de la maternité ou même après un mois d’allaitement, mais bel et bien 100% de taux d’allaitement chez les mamans désireuses de nourrir leur bébé comme ça !
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Allez ouste, bonne lecture!
Merci, merci, merci :*)
A la question « Tu vas le nourrir? », je répondrais: « ben non, je vais le laisser crever de faim!! » ou – variante – « non, non, je le laisserai se servir tout seul dans le frigo… » A question débile, réponse débile :-)!
OUH LA LA mais c’est une question sérieuse Madame!! On ne PLAISANTE pas avec l’allaitement malheureuse, sinon, paf, ejectée du groupe des mamans!!
(je le sais, j’ai tenté! J’ai pas d’amies maintenant)
Vous avez 100% raison quand vous dites que l’important c’est de soutenir les femmes qui veulent allaiter, pas de culpabiliser celles qui ne souhaitent pas. Il y a beaucoup de passion quand on parle d’allaitement (pour ou contre) et trouver le juste milieu n’est pas simple. Je viens d’une culture où les femmes allaitent (au moins à la naissance), j’ai un business de « vente de vêtements d’allaitement » et je fais partie d’une association de soutien à l’allaitement, des mamans qui souhaitent allaiter je rencontre souvent… Et malheureusement, je rencontre souvent de femmes qui voulaient allaiter ou allaitaient et ont arrêté pour mille raisons souvent liés au maque d’information (style je suis enrhumée il faut que j’arrête d’allaiter) ou au manque d’assurance… Puis elles regrettent ou culpabilisent de n’avoir pas pu vivre leur allaitement comme elles avaient souhaité… C’est ça l’important et vous le dites très bien. Ce n’est pas d’imposer l’allaitement à toutes… L’important est de donner une information fiable aux femmes, après c’est à chaque femme de décider avec son histoire et ses envies comment elle va choisir de nourrir son enfant.
Ce n’est pas moi qui le dit c’est Chocophile! Il faut aller lire son article!!
Je viens de la faire :)
Je l’ai trouvé juste en suite et avec tous les commentaires il faut quelques minutes pour arriver à la fin.
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