Jouons…

D’entrée de jeu…beau jeu de jambes…Bien joué !…Il cache bien son jeu…Hors jeu ! A ce petit jeu, il joue gros…Trois jeux à deux…C’est le jeu…son honneur est en jeu… il abat son jeu… C’est un jeu d’enfant.

Quel jeux de mots!

Ne me dites plus que ce n’est pas important « le jeu » au vu de toutes les expressions qui nous en restent une fois adultes…

Sans compter les citations :

 »Les enfants ne jouent pas : ils vivent, et cela paraît un jeu aux adultes.
Mais quand on a gardé assez d’esprit d’enfance, bien des actions des adultes
vous paraissent un jeu. »
Gilbert Cesbron

 »Il faut jouer pour devenir sérieux. »Aristote

 »Le jeu n’est pas opposé au travail, conne on le croit d’ordinaire ; il lui est supérieur.
C’est une activité absolument libre, qui sait les conditions de son existence,
et qui n’entretient pas d’illusion sur sa valeur. »
Abel Bonnard

Et Cyrulnik dit même : « Un enfant qui ne joue pas est un enfant qui ne va pas bien ».

J’aime cette phrase ! On y entend que le jeu est indispensable pour l’enfant…et je le rattache aussi au fait que pour un enfant, jouer permet d’apprendre, de se repérer et de s’épanouir…tout en restant dans une activité qui procure du plaisir, et étant très varié…jeux d’éveils, jeux musicaux, jeux de manipulations, jeu de faire semblant et jeu symbolique, jeu de course poursuite, jeu de motricité, jeu collectif ,jeu sportif, jeu de société, jeu de stratégie, jeu de hasard etc.

Et le jeu commence dès tout petit, il appartient d’abord pleinement au développement sensori-moteur puis perdure comme un prolongement de cette période dans le développement ultérieur de l’enfant et constitue un outil privilégié de découverte et de compréhension du monde. Le jeu est fondateur pour l’enfant et lui permet de grandir…

car en jouant :

  • L’enfant développe sa motricité et son expression corporelle : Il se déplace en variant ses postures, ses enchainements moteurs, sa vitesse tout en tenant compte du déplacement des autres enfants et de l’environnement. Il utilise son corps comme moyen d’expression, mime des actions, imite des personnages etc. Par exemple, Petit Baroudeur, cet après midi, au parc s’amusait beaucoup à monter une petite pente, à tourner derrière un arbre, et à redescendre en courant de l’autre coté en gardant son équilibre…plaisir, fierté, cache-cache…que du bonheur !

 

  • L’enfant structure sa pensée : il réalise de nombreuses expériences, classe les objets, catégorise les actions et les objets, accède au raisonnement logique, développe sa créativité etc. Avec tout cela, il fait des apprentissages et accède peu à peu à la possibilité de différer son plaisir et de faire un petit effort de plus…pour passer un cap de plus et cela lui apporte de nouveau du plaisir, de la fierté et contribue au développement de sa confiance en lui. Avec Petit Baroudeur, le jeu de la boîte à formes est un très bon exemple de ce domaine..il essaie de mettre les formes, en repère certaines, mais malgré tout essaie de les mettre ailleurs pour voir ce que ça fait..et essaie aussi avec des objets extérieurs au jeu : des cuillères, des bouchons…et pourquoi celui la rentre et pas l’autre ??? 

 

  • L’enfant teste les limites tant des jeux eux-mêmes, que des règles du jeu, et de l’environnement : l’espace disponible, le temps de jeu, la solidité du jeu et la possibilité d’en faire autre chose etc. je suis sure que vous avez plein d’images en tête ;)

 

  • L’enfant s’ajuste et se réajuste dans la relation à l’autre. L’enfant utilise le jeu comme support privilégié de la relation avec les autres enfants et peut tester différents positionnements relationnels : il peut être leader un moment, il apprend à défendre sa place, il prend un rôle, il fait équipe avec un autre, il se fait des amis, il exprime son avis etc.

 

  • L’enfant gère ses émotions et se confronte dans un cadre sécurisant à ses inquiétudes, ses peurs, ses questions, ses envies, ses désirs. Via les contes, les comptines, les jeux symboliques, l’enfant imagine des personnages idéaux ou menaçants sur lesquels il peut projeter ses émotions et son agressivité de manière médiatisée. Par exemple, le loup, le monstre, l’ogre…que l’on peut jouer, imiter, fuir ou détruire…tous ces jeux, qui nous paraissent à nous adultes parfois « violents » pour des enfants sont en fait jubilatoires pour eux et très importants…L’enfant peut ainsi dédramatiser certaines situations, relativiser ses émotions, expérimenter différentes possibilités de réactions dans une situation et se sécuriser, construire sa personnalité en y intégrant toutes ses facettes. Par exemple, petit Baroudeur en ce moment adore jouer au loup ( de manière très simple)…bouche ouverte, dents menaçantes, griffes sorties, hououou…nous alternons les rôles en nous poursuivant…et le moment d’attraper (voire de mordre..aie aie aie !!) est vraiment jubilatoire pour lui…le regard pétillant, un sourire immense, un rire communicant et un plaisir vrai de vrai !

Alors oui, jouer c’est nécessaire…pour un enfant (…et peut être pour nous aussi ??)…et cela lui permet de se construire et de grandir en étant épanoui et en comprenant ce qui se passe autour de lui.

A partir de là, on peut se poser plein de questions sur la pédagogie, les programmes scolaires, et l’enseignement en général…qui rapidement n’a plus grand chose de ludique…Vous ne pensez pas que le jeu a toute sa place à l’école et qu’il améliorerait la capacité des enfants à apprendre et à investir le long cursus scolaire ???

A vous de jouer !

Maman psychomot