La société française de pédiatrie a publié un mémoire sur les colliers de dentition (le colliers d’ambre). Ce document relate une étude sur les raisons qui poussent les parents à faire porter un collier d’ambre a leur nourrisson et leur connaissance du danger encouru.

Avant toute chose, je tiens à signaler que l’échantillon de parent n’a pas de valeur statistique. Le nombre de parent interrogé n’est pas représentatif, et rien que le fait qu’ils aient accepté de répondre à des questions relatives aux colliers d’ambre montrent l’intérêt qu’ils y porte. Cet article n’a pas pour but de déterminer si les colliers d’ambre sont efficace ou si ils sont dangereux.

Vous pouvez trouver ici l’intégralité du mémoire. Mais voici son résumé :

De nombreux nourrissons portent des colliers dits de dentition dotés d’un risque d’étranglement ou d’inhalation des perles.

Objectifs. Appréhender les représentations parentales de cet usage chez le nourrisson et analyser leur perception du risque associé.

Population et méthodes. De mars à juillet 2011, au sein du service des urgences pédiatriques et de l’unité de pédiatrie générale du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, et du service de pédiatrie du centre hospitalier général (CHG) de Montauban, une fiche d’information a invité les parents à un entretien sur ce port chez leur enfant. Les entretiens ont été conduits selon un approche anthropologique  enregistrés vocalement puis retranscrits in extenso pour analyse.

Résultats. Vingt-cinq enregistrements ont été réalisés. L’âge moyen des enfants était égal à 14 +/- 7 mois, le sex-ratio à 0,8, l’âge moyen de début du port du collier égale à 4 +/- 2 mois. L’information par le vendeur sur les dangers potentiels avait très souvent été absente (92%). Les principales représentations positives étaient des vertus antalgiques et un accessoire de naissance.

Discussion. Les parents reconnaissent le caractère bénin de la poussée dentaire mais en redoutent les symptômes. A phénomène naturel réponse naturelle, ils utilisent un collier pour satisfaire à l’analogie. Le risque d’étranglement ne surpasse pas leur crainte de voir l’enfant souffrir !

Conclusion. La dangérosité liée à cet usage doit être relayée par les professionnels de la petite enfance afin de mettre un terme à toute publicité écrite ou affichée et toute vente en officine d’un article inefficace susceptible d’entraîner le décès de jeunes enfants par étranglement.

Je vous laisse lire l’article si vous voulez savoir d’où vient la tradition du collier d’ambre ou pour vous faire votre propre opinion sur le fait que le collier d’ambre servirait d’objet transitoire pour la mère pour remplacer le cordon ombilical.

Cet article permet également de rappeler la dangerosité des colliers (quels qu’ils soient), et les risque d’étranglement ou d’ingestion qu’il en découle pour les touts-petits.

Pour ma part, je n’ai pas mis de collier d’ambre à mes enfants. Pourquoi ? Justement pour le danger qu’ils représentent à mes yeux. Cela va vous paraître un peu brute, mais j’aurais l’impression de mettre une corde autour du cou de mon enfant. J’admets volontiers que les parents en manque de sommeil (et croyez moi, je sais de quoi je parle !) sont à la quête de la moindre astuce qui pourrait aider les enfants à mieux dormir. Certains vous diront que ça marche et que leurs enfants n’ont jamais souffert de leurs dents. D’autres vous diront que ce sont des superstitions. Je ne me prononcerais pas sur ce sujet et je ne pense pas que quiconque puisse avoir un avis définitif sur le sujet.

Si vous faîtes partie de ces personnes convaincues de son utilité, alors prenez soin de choisir ce collier avec précaution. Comme indiqué dans l’article, il faut que ce type de collier soit très fragile pour rompre à la moindre tension. Il faut également que les perles ne puissent pas se disperser si le collier se brise pour que l’enfant ne puisse pas avaler les perles. Et même avec tout cela, il faut être très prudent. J’ai déjà lu le témoignage d’une maman qui a retrouvé son bébé en train d’avaler le collier. Peu importe votre choix, c’est le vôtre, et il n’y a que vous pour savoir le bénéfice que vous en retirerez mais il est bien de le faire en connaissance de cause.

En conclusion, les recommandations de la société française de pédiatre sont :

  • de rappeler à l’ordre les revendeurs pour qu’ils informent de la dangerosité de ces colliers.
  • de ne pas mettre de collier à un enfant de moins de 3 ans quand il n’est pas sous surveillance directe.
  • que les professionnels de la petite enfance aient un discours clair sur ce sujet.
  • d’interdire la vente de tels colliers dans les pharmacies.

C’est ce dernier point qui m’intéresse le plus. Ce mémoire met en avant que la présence de tels colliers dans une pharmacie leur donne une caution médicale : si c’est vendu en pharmacie, c’est qu’au mieux c’est efficace, au pire c’est neutre.

Il est vrai que le discours implicite ou explicite des professionnels de santé donne une caution à certains produits qui ne sont pas forcéments si inoffensifs.

Je me souviens lors de mon premier séjour à la maternité (il y a 4 ans). Les produits mis à disposition des jeunes mamans pour les soins de leurs enfants étaient des produits d’une grande marque de produits bébés pleins de paraben (ce n’est plus le cas maintenant) alors que d’autres marques concurrentes avaient déjà compris la nocivité de cette substance pour les jeunes enfants et les avaient ôté de leur gamme nourrisson. Peu de temps après, le scandale avait éclaté, et les produits retirés des maternités. Encore une fois, le problème venait du fait que la fourniture des produits par la maternité leur donnait une caution et une garantie de qualité, d’efficacité rien que par leur présence et leur usage par des professionnels de la petite enfance.

Et vous que pensez-vous des colliers d’ambre ? En avez vous mis à vos enfants ? Vous a t’on mis en garde sur les dangers possibles ?

 

Madame Koala

Vous pouvez retrouver cet article sur mon blog.

Images : Mike Bitzenhofer