Cette semaine, deux contributrices ont abordé le sujet de l’écoute, mais de deux « groupes » différents, si je puis dire : d’un côté Phypa et les ados à travers le regard de Marcel Rufo, de l’autre Homesweethome qui commente un article du Figaro sur les pleurs des bébés.

Phypa nous parle des adolescents, vu à travers le regard du très connu Marcel Rufo qui répond à quelques questions sur le fait de trouver le bon équilibre entre l’écoute et le « voler dans les plumes » face à l’ado qui nous envoie, nous, parents, sur les roses.

N’étant pas concernée encore par le sujet j’ai encore tendance à être pleine d’à priori sur « quand mes enfants seront ado, avec MOI, ils seront pas comme les autres » ;-) , mais c’est clair que faire face aux rebuffades et aux crises existentielles des dit ado, ça ne doit pas être très évident. Phypa nous fait part de son expérience de ses réflexions, entre intellectualisation et écoute de son instinct : difficile équilibre à trouver pour parvenir à poser à la fois les règles de vie en famille pour que ça soit supportable pour tous, tout en respectant les personnalités de chacun.

J’avoue être pleine de questionnement et de perplexité vis à vis de ces considérations et des réponses proposées par M.Rufo, du genre « Or plus un enfant a eu une relation fusionnelle avec un parent, plus il est difficile avec ce parent à l’adolescence » : là je ne comprend pas trop ce postulat : car on ne peut pas dire que tant de parents d’aujourd’hui aient été des plus proximaux (pluriel de « proximal », désolée si je fais un néologisme) et pourtant les ados qui en font voir de toutes les couleurs à leurs parents, on en voit. Et je ne peux m’empêcher de penser à des amis qui ont été ultra proximaux, très à l’écoute, très respectueux de leurs enfants et pas du tout dans ces théories de la séparation nécessaire, et qui ont aujourd’hui avec leurs filles adultes une relation vraiment magnifique, faite de respect mutuel et profond, sans que les enfants maintenant adultes n’aient besoin de se prouver quoique ce soit, et sans que les parents n’aient non plus à prouver rien aussi… Du coup oui cet article me pose des questions, car « en théorie », je ne peux pas dire que je ressente les choses dans ce sens, tout en ayant conscience que tant qu’on a pas les mains dans le cambouis c’est facile d’avoir des idées toutes faites sur les choses.

Homosweethome, de son côté, s’adresse aux tous petits à travers un article du Figaro qui ENFIN, en tant que journal à gros tirage, aborde l’idée selon laquelle NON il n’est pas correct de laisser pleurer un bébé, quelque soit la raison, que l’utilité de telles méthodes, à part fournir un gros sentiment d’insécurité au bébé en question n’aura aucune utilité.

Le magazine parle d’ailleurs de la méthode de Ferber connue aussi sous le nom de la méthode « 5-10-15 » : pour faire faire ses nuits à son enfant : le premier soir on le pose, bisous et je t’aime et cie, et on s’en va, bébé pleure, on revient au bout de 5minutes, on dit qu’on est là, on ne PREND PAS son enfant dans les bras, on reste léger sur les calins et on repart… le 2e soir on revient au bout de plus de temps, etc… en 3 jours à un semaine c’est censé être bouclé, bébé fait ses nuits ! alors bon, Ferber (j’ai lu wikipédia) préconise la méthode après 6 mois et en ayant éliminé tout problème physique, émotionnel, cauchemars, mal de dent et cie… sauf que bon, je suis pas certaines que beaucoup de parents ayant recours à la méthode en question pensent à cette dernière mention car des bébés qui se réveillent la nuit sans avoir mal, ni fait un cauchemars, ni avoir eu peur, ni rien de tout ça, je sais pas si ça existe ;-) . Alors je ne juge personne, je ne sais que trop bien combien il est difficile de se lever la nuit pendant bien trop longtemps, et je reconnais avoir déjà été tentée par tout ça…mais au fond de moi c’est impossible, car je ressens que ça n’est pas envisageable une seconde… même si je râle quand je me lève ;-) .

Bref, tout ça pour dire que le magazine appuie là où ça fait mal : laisser pleurer son bébé seul dans son coin est non seulement néfaste pour lui, dans son sentiment de sécurité et de confiance, mais aussi néfaste pour son développement, et que même si le bébé « fait ses nuits » à force d’être laissé pleurer, ça n’est pas parce qu’il se sent en fin de compte assez en sécurité pour dormir seul, c’est plus parce qu’il se résigne, fait avec, mais il garde le stress accumulé pendant ces temps de pleurs, très violents pour lui.
Je ne peux qu’être heureuse de voir ce genre d’article, que j’espère être suivant de très nombreux du même genre et très grandement diffusé car je reste toujours autant profondément étonnée et choquée qu’il soit considéré comme « une douce violence » que de dire à son enfant(ou l’enfant que l’on garde) « mon petit poussin » ou « ma puce », mais que le « laisser pleurer » soit toujours aussi normal, voire nécessaire pour tous, parents, grands, parents et même professionnels, et ce quelque soit l’âge du bébé.

je met ici le lien donné par Mme Déjantée dans les commentaires de l’article pour ceux qui veulent lire l’étude en question (en anglais) : http://www.earlyhumandevelopment.com/article/S0378-3782%2811%2900336-7/abstract

MamanDragon