« Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons. […] Aujourd’hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité. […] Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux.

Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle.

Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire.

Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien. J’espère quand même que, mises bout à bout, toutes leurs petites joies auront rendu le séjour supportable. »

Extrait du livre « Où on va, Papa » de Jean-Louis Fournier

Une fois n’est pas coutume, je vais aborder le handicap.

Cette fois, il s’agit de le regarder, de le lire mais du côté des parents, du côté du père.

Ce livre est touchant et plein d’humour mais tu prends quand même certaines choses en pleine face et surtout tu prends conscience que quand tes enfants vont bien, qu’ils ont un développement normal, tu peux te considérer  comme quelqu’un de plutôt chanceux.

Personnellement, la lecture de ce livre m’a donc permis de comprendre que je faisais partie des chanceux mais aussi qu’il fallait relativiser sur les petits tracas du quotidien.

Et aujourd’hui, je sais sourire lorsque j’entends des personnes faire des réflexions du genre « han il a marché à 15 mois, c’est tard ça nan??? » ou encore « elle a 21 mois??? elle ne parle pas beaucoup et en plus on ne comprend pas très bien… » (c’est pas forcement texto ce que j’ai entendu mais je ne suis pas si loin que ça de la vérité…)

On s’en fout bordel! Chacun son rythme!

Et puis, je m’inquiète moins pour leur avenir, je me pose moins de question quant aux choix qu’elles pourraient faire… On verra.

Je veux juste qu’elles soient heureuses et bien dans leurs baskets. Si elles arrivent à ça, alors elles auront fait le plus difficile et aussi je serais heureuse.

Parce que je me dis que pour certains parents, le choix est vite fait pour leur enfant : il ne fera rien, il n’aura pas de métier, il n’aura pas besoin de faire des choix, son avenir est déjà tout tracé.

Si je te parle de ce livre aujourd’hui, c’est pour que toi aussi tu relatives. Peut-être que tu le fais déjà et si tu ne le fais pas, essaie, tu verras, ça fait beaucoup de bien.

Je sais que c’est facile à dire, que pour certains c’est difficile mais je te jure que ça vaut le coup d’essayer.

Tu n’es pas convaincu? Alors va lire ce livre et dis moi si jean-Louis Fournier t’a convaincu lui.

Mme Faust