Mme Déjantée m’a encore confié un thème qui tombe à pic !

La contribution de Clemlamatriochka (la seule que j’ai eu le temps de lire au départ, vu de quoi sont constituées mes journées actuellement…) a particulièrement fait écho en moi parce que ses questions à la lecture de Thomas Gordon, ce sont exactement les miennes en ce moment. Celles qui m’animent quand je passe mes journées seule avec deux enfants et que je n’ai que ma voix (le reste de mon corps étant accaparé par un petit bébé) pour interagir avec mon fils et faire en sorte qu’il m’écoute. La CNV et l’approche de Gordon, ça me parle, « j’y crois à mort » (comme dirait l’autre) mais au quotidien, je m’en veux de ne pas parvenir à l’employer plus fréquemment en situations de crise, de ne pas lui parler comme j’aimerais, comme les livres le disent, comme j’aurais aimé qu’on me parle étant enfant. Après, entendons-nous bien :

  • Je sais que la vie, la vraie, ce n’est pas un livre, on fait surtout comme on peut au moment T. On n’a forcément pas le recul nécessaire ou le temps de réfléchir à comment formuler sa phrase (surtout quand il faut réagir vite pour prévenir un danger ou une grosse bêtise !) ;
  • On ne peut pas dire qu’on m’ait « mal » parlé étant enfant mais certaines expressions que je m’entends ou que j’entends mon conjoint prononcer me sont insupportables. A certains moments, je ne peux m’empêcher, pour décharger toute la tension et le sentiment d’impuissance accumulés, de dire à mon fils : « Poouuuuh, tu me fatigues quand tu es comme ça !!! ». Mais je retrouve alors ces mots que j’ai reçus étant enfant et dans lesquels je n’étais pas forcément capable de discerner la fatigue et l’impuissance de l’adulte qui me faisait face, alors qu’au fond, celui-ci ne m’en voulait pas particulièrement. Je crois que moi, je percevais certaines de ces phrases comme un rejet : un rejet de moi, de mon comportement du moment – et même si je savais mon comportement inapproprié, j’étais extrêmement triste de ce rejet, même en le sachant temporaire.

Tout cela pour dire – mais je ne vais rien vous apprendre – que ça n’est pas évident tous les jours de tenir le cap de ce que l’on voudrait dire et faire. Qu’en ce moment, je trouve particulièrement difficile à vivre cet écart entre ce que je voudrais faire et ce que je fais/dis.

Or parfois, comme le relate Miss Brownie dans son petit article citant Barjavel, il faut arriver à s’écouter, savoir s’adapter au contexte, agir avec ce que nos tripes nous dictent, comme l’illustre cet extrait.

Alors j’essaie de me faire confiance, de me ne pas m’appesantir sur ce que je crois être mes « erreurs », de m’améliorer chaque jour (de réfléchir encore plus vite pour trouver la bonne chose à dire au moment-même où je me sens au bord de l’explosion). Parce que je sais que mes enfants sont heureux et qu’ils savent que je les aime, au-delà de tous les petits « débordements » qui me font culpabiliser.

Madame Sioux