Pour cette publication spéciale vacances, je t’écris (mais pas depuis une planche à voile), pour te reparler de cet excellent article de Flolasouricette.

Il paraît que pour écrire bien il faut parler de ce qu’on connaît. Alors voici pour ma famille.

Du temps de mes grand-parents et de leurs ancêtres, la contraception n’existait pas, et on avait le logement qu’on avait point barre. La question ne se posait pas. On faisait en fonction de la place dont on disposait, du nombre d’enfants qui se présentait, et de l’argent disponible.

Du temps de mes parents, on pouvait contrôler le nombre d’enfants, et il semble qu’on se posait plutôt la question de combien d’enfants on souhaitait vraiment avoir plutôt de combien on pouvait en placer dans la maison.

De notre temps à nous, force m’est de constater que le discours ambiant des gens de mon âge et de mon entourage est : un enfant par chambre, et si on n’a pas les moyens d’avoir une pièce en plus, il n’y a pas d’enfant en plus. Et c’est pour le bien des enfants.

Ce qui forcément, sous entend que faire le contraire, c’est pas bien. Et comme j’ai l’intention de faire le contraire, eh ben, jsuis pas contente.

Etant habitante de la région parisienne et étant donné le prix du mètre carré, je pense aussi avec tristesse à tous ces voeux de famille nombreuse irréalisables, non pas pour des questions de moyens au sens nourriture, vêtements etc, mais pour des questions d’espace.

J’ai envie de faire le parallèle avec la séparation générale des familles. Il fut un temps où les maisons de retraite n’existaient pas, et où plusieurs générations cohabitaient sous le même toit. Voire même sur une même branche, un regroupement de fratries.

Problèmes économiques, pertes d’emploi, et que voit-on revenir : la cohabitation des générations par souci d’économie.

Peut-être sommes-nous à un croisement.

Un croisement entre le passé lointain où la cohabitation forcée la rendait insupportable, et le passé plus récent où chacun vit chez soi le plus tôt possible, avec parfois un brin de solitude à la clef.

Peut-être redécouvrons-nous les vertus d’un mode de vie qu’on subissait jadis par non choix, mais qui, après exploration de l’inverse, nous semble présenter maintenant quelques avantages.

Peut-être aussi que je suis complètement à côté de la plaque.

Peut-être aussi que je cherche seulement à justifier nos envies d’avoir plus d’enfants que de chambres.

Toujours est-il que je n’arrive pas à me convaincre de la suprématie de la chambre particulière.

Bien sûr, surtout quand ils grandissent, les enfants, les jeunes gens, éprouvent le besoin de s’isoler, seuls ou avec des copains/copines. N’y a-t-il que la chambre qui puisse permettre cela ? Ne peut-on imaginer un genre de salon avec un planning par exemple ?

Faire semblant de dormir, inventer des signaux lumineux pour discuter quand on n’en a plus le droit, se rassurer parce qu’on n’est pas tout seul, jouer à se faire peur avec les ombres, partager des secrets… Voilà à quoi je pense en premier quand je pense à partage de chambre.

Mais peut-être que dans dix ans, on montera des cloisons partout pour faire cesser les cris ?

A vos avis !

Vaallos